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MEMOIRES
DE LA
SOCIETE DES SCIENCES
DE L'AGRICULTURE ET DES ARTS
DE LILLE.
LILLE. — IMPBUIBBIB L. DANEL.
MÉMOIRES
DE LA
SOCIÉTÉ DES SCIENCES
DE L'AGRICULTURE ET DES ARTS
DE LILLE
ET PUBLICATIONS FAITES PAR SES SOINS.
ANNEE 1873.
III® SÉRIE. — 12® VOLUME.
• . p> /~ r^ I • I I — '
i^BOuL.L.1. .■
PARIS
DIDRON , LIBRAIRB-ÉDITBLR
23, me Saint-Dominique.
LILLE
CHEZ L. QUARBÉ, LIBRAIRE
64, Orand'Place.
4874
— îi —
Notre retour à la France , après la conquête de Louis XIV, ne
modifia pas tout d'abord l'esprit de nos institutions. La question
de ]*ob]igation avait, du reste, aussi été posée, sinon résolue ,
en France, dans les États-Généraux de 1560 et de 1588; et
nous citerons certaines ordonnances royales qui ne sont pas
sans intérêt dans le débat qui s'agite aujourd'hui.
Nous avons fait suivre notre travail , œuvre de recherches
et non de polémique, de la reproduction de la plupart des titres
et des documents inédits qui nous ont servi à esquisser cette
histoire ; ils seront la partie la plus intéressante de cette notice,
pour celui qui entreprendra de traiter la question à un point
de vue général.
L'Instruction primaire gratuite ne fut instituée à Lille que
dans la seconde moitié du XVI® siècle. Avant celte époque , des
écoles existaient sous la surveillance du Ma^strat, mais c^étaient
des entreprises privées , qui recevaient pourtant , moyennant
indemnité , un certain nombre d'enfants pauvres que leur en-
voyaient les ministres généraux de la Charité.
La preuve de la fréquentation des écoles par les enfants des
familles «aumônéeso résulte de l'ordonnance intéressante par la-
quelle le Magistrat de Lille avait, dès Tannée 1527, réglementé
la suppression de la mendicité ',
L'article dixième du statut qui, dans ce but, centralisait
entre les mains d'une administration spéciale nommée : (a Bourse
commune des Pauvres » les aumônes reçues dans les églises et
lei^legs de charité, sans destination absolument spéciale, dit
textuellement :
a Item. Tiendront la main les cinq hommes à ce commis de
^ Arch. mun. Reg. aux bans de police , cote D, P 21.
— 8 —
!> subvenir aux pauvres à toutes leurs nécessités si avant que les
x> aumosnes poiront porter , tant les faire garrire de maladie es
» membres et au corps, comme aux petits enffans, les faire aller
D à Tescole et apprendre mestier ou les mettre servir selon que
B leur conscience enseignera. »
Charles Quint, dans une ordonnance datée de 1531, relative à
la suppression de la mendicité dans les Pays-Bas , ordonnance
postérieure à celle des échevins de Lille S prescrivit également
d'envoyer aux écoles les enfants des personnes auxquelles on
accordait des secours ; mais à ces dates, aucune école spé-
ciale véritablement publique n'avait encore été fondée pour ceux
qui ne pouvaient payer les frais d'une première instruction.
Des cœurs généreux vinrent bientôt en aide à l'administration
charitable que le Magistrat avait instituée sous le titre si con-
venable de « Bourse commune des Pauvres » et prirent l'initiative
delà création d'une école publique et gratuite.
Le 30 mars 1554*, Hubert Deliot, fils de-Guillaume, bourgeois
et marchand demeurant à Lille, se présenta devant les échevins
assemblés en halle et leur déclara, comme exécuteur testamen-
taire de feu Pierre Deliot son frère , que celui-ci <c de bonne
» affection envers les pauvres et affin que les pauvres enfans ,
» jeunes d'eaige, eussent meilleure occasion et moyen de venir
» à perfection et honneur», avait légué trois mille florins pour
mettre sus et entretenir à toujours une école « pour en icelle
» apprendre et endoctriner pauvres enffans tant fils que filles à
» lire, escrire, compter, jecter* et lever et aussi bonnes
» mœurs. » Hubert Deliot ajouta que s'associant aux intentions
de son frère, il offrait personnellement à la ville une somme com-
1 Arch. mun. "Reç;, aux mandements , *? octobre 1531.
* Calculer avec des jetons , c'était le système suivi avant l'adoption générale
des chiffres arabes et alors que les comptables écrivaient les sommes avec
des lettres qui ne se prêtaient point à l'addition.
— 4 —
plémentaire de trois mille quatre cents florins, ainsi que la pro-
priété de trois maisons sises à Lille> à l'angle de la rue du Dragon
et de la rue des Malades, à ces seules conditions :
Que l'école que son frère et lui désiraient fonder, serait à
toujours établie dans lesdites maisons;
Que le nombre des enfants reçus dans Técole serait de cent ,
dont quatre vingts garçons et vingt filles ;
Que Técole serait tenue par un maître , homme marié, dont la
femme aurait la charge d'instruire les filles ;
Que le maître, logé dans l'école, recevrait une pension annuelle
de deux cents livres.
Hubert Deliot augmenta quelques années plus tard cette donation
première, que différents membres de sa famille enrichirent encore
en 1563.
Par suite de ces donations nouvelles , le salaire du maître fut
porté à deux cent cinquante livres et les enfants reçus dans l'école
participèrent à des distributions fréquentes de vivres et de vête-
ments. On ne lira pas sans intérêt aux pièces justificatives Ténu-
mération des soins dont les fondateurs de l'école avaient voulu
que les enfants fussent entourés. *
Le 1®' octobre 1615 , les archiducs signèrent des lettres de
noblesse en faveur de Hubert Deliot, capitaine d'une compagnie
bourgeoise de la ville de Lille ; c'était un descendant des fon-
dateurs de l'école des Grisons; nous ne savons si le brevet d'ano-
blissement , qui manque dans nos archives , relatait parmi les
mérites de Hubert Deliot, seigneur de Clerfontaine, les donations
1 Les archives du bureau de bienfaisance possèdent tous les documents re-
latifs à la fondation Deliot. C'est la distribution de vêtements, « tous d'une
couleur » qui donna à Técole le nom sous lequel elle était désignée : Ecole de*
Grisons. La famille Deliot , qui* avait fait dans le commerce des étoffes une
grande fortune, donna aussi à la bourse des pauvres une somme importante
destinée à venir en aide aux saïetteurs malheureux pour les aider à se rétablir.
— 1 -
généreuses de ses ancêtres ; il eût pu difficilement, selon nous,
invoquer un titre plus honorable '.
La fondation Deliot avait été bien accueillie à Lille ; aussi en
i576, des bienfaiteurs qui voulurent rester inconnus, Taugmen-
tèrent-ils d'un nouveau don de deux mille quatre cents florins,
afin que « malgré le renchérissement de toutes choses », les dis-
tributions aux enfants de l'école pussent être entretenues comme
par le passé. Pierre et Hubert Deliot trouvèrent des imitateurs.
En 1605 un marchand de draps, Guillaume deBoisleux, dit Ba-
palmes, bourgeois de la ville , frappé des bons résultats obtenus
par recelé des Grisons , déclara par un acte passé devant
notaires, que, pour fonder une école a sous les mêmes règles et
institutions», il donnait une somme de trente-neuf mille florins à
prendre sur les biens immeubles qu'il délaisserait au jour de son
décès. *
Mais à la mort de Guillaume de Boisleux, les maîtres de la
Bourse commune des Pauvres sollicitèrent des Archiducs l'auto-
risation d'employer la donation que le testament du défunt avait
considérablement augmentée par le produit de la vente de toutes
les valeurs mobilières qu'il avait également léguées dans le
même but, à l'établissement d'une maison spéciale oii seraient
reçus , logés et entretenus un certain nombre de jeunes enfants ,
qui recevraient non-seulement l'instruction nécessaire, mais
auxquels on apprendrait par surcroît quelque métier ou profession
utile.
La Bourse commune faisait valoir pour obtenir cette modifi-
cation aux prescriptions du donateur, que l'établissement des
Ecoles dominicales créées par le Magistrat en 1584, avait
rendu inutile et superflue l'école que Guillaume Boisleux avait
1 Les lettres-patentes enregistrées au folio 223 du cinquante-et-unième
volume du registre des chartes ont été lacérées en 1*793.
î Voir aux pièces juBtificàKves.
— 6 —
ordonné de fonder. Les archiducs accueillirent cette demande
par leurs lettres patentes signées le 26 février 1609 ' , et le
legs généreux de notre concitoyen servit à la fondation et à Ten-
tretien de la maison connue à Lille sous le nom de son bienfaiteur
« Ecole de Bapalmes » ; elle était située rue des Jésuites et rue
Saint-Etienne.
Disons maintenant comment furent établies les écoles publiques
et gratuites pour tous les enfants qui ne pouvaient payer les
leçons des écoles privées qui étaient très-nombreuses, du reste, à
Lille à la fin du XVP siècle.
Nous avons en effet trouvé dans les registres aux mémoires ,
la mention d'un acte qui nous a fait connaître non-seule-
ment le nombre des écoles ouvertes à cette époque , mais encore
le nom des instituteurs. Les 23 et 24 mars 1589, les maîtres et
maîtresses d'école comparurent devant Teschevinage, pour obéir
aux lettres de placard de Philippe II qui leur avait ordonné de
prêter le serment formulé par le synode de Cambrai. Les com-
parants furent au nombre de vingt-sept, sans compter les maîtres
des écoles latines *. C'était une école par mille habitants environ.
L'école qu'avaient fondée Pierre et Hubert Deliot ne pouvait
recevoir gratuitement que cent élèves, c'était bien peu dans une
ville où déjà abondait la population ouvrière. Le Magistrat
résolut, en 1584, de parer à cette insuffisance et il décréta, le
15 février, la création des écoles dominicales.^
Sept bourgeois désignés par lui furent chargés de Torganisation
de cette institution nouvelle; voici les noms des sept personnes
qui eurent rhonneur de procéder à cette œuvre d'utilité publique.
Ce furent Philippe de la Rivière , Gilles Delespierre, Walle-
i Reg. aux titres , cote X, folio 40.
* Voir la liste aaz pièces justificatives.
3 Voir la première ordonnance à ce sujet aux pièces justificatives.
rand de Bailleul dit Bapalmes ^ Nicaise Deleporte, Adrien
Henniart, Jehan Lepers et Pierre Lepé.
Ils choisirent immédiatement dix maîtres et cinq maîtresses
chargés de Tinstruction et un chapelain pour catéchiser les
enfants. La première école s*ouvrit le 16 février 1584; elle fut
installée dans les galeries qui surmontaient la porte du Molinel,
et au début , on n'y reçut que les enfants des paroisses Saint-
Sauveur et Saint-Maurice oii était principalement logée la
population ouvrière.
Si ce furent de simples marchands qui eurent le mérite , en
1554 , de fonder la première école publique , un grand seigneur
eut rhonneur de doter le premier Técole dominicale ; mais, sans
vouloir lui marchander la reconnaissance publique , nous devons
dire qu'il le fît avec moins de générosité et de simplicité que les
Deliot et Philippe de Boisleux.
Quelques jours après Touverture de la première école , Ma-
dame de Mastaing, veuve de Maximilien Vilain , comte dlsen-
gbien, etc., etc, gouverneur des villes de Lille, Douai et Orchies,
se présenta devant les échevins , munie d'une procuration de
Philippe Vilain , son fils , et leur déclara : que son mari avait
exprimé , lors de sa dernière maladie , le désir de donner à la
ville une somme de deux mille quatre cents florins , « pour aider
» à dresser quelque escolle pour instruction de la jeunesse en
» bonne discipline et piété. » Elle ajouta : que depuis , sur cette
somme, trois cents florins ayant été employés en œuvres pieuses,
elle offrait à la ville, tant en son nom qu'en celui de son
fils , une rente perpétuelle de cent trente-cinq florins, à la con-
dition que Técole récemment ouverte , « en considération de ce
» premier advancement, serôit nommée à toujours l'Escole
» Dominicale d'Isenghien ^ »
1 Un frère , très-probablement , du Guillaume dont nous venons de parler.
' Archives mun. Registre aux titres , coté R, folio 241. — Voir aux pièces
«uBtifieBtîves.
Pour mériter à la famille Vilain rhonneur de donner son nom
à rinstitution nouvelle , les donateurs auraient pu se montrer
plus généreux ; quoi qu'il en soit , le Magistrat accepta le don et
la condition , et acte fut passé de Taccord intervenu entre les
parties.
La première école dominicale fut ouverte , avons-nous dit ,
le 26 février 1584. En annonçant au peuple , le 24 du même
mois , cette inauguration , le Magistrat , dont l'ordonnance fut
publiée à la Bretesque % prescrivit aux pères et mères , maîtres
et maîtresses, d'avoir à envoyer à Pécole, « sous peine de griesve
B punition arbitraire à la discrétion d'eschevins, » leurs enfants
âgés de huit à dix-huit ans , leurs serviteurs et domestiques ,
a à moins qu'ih ne fassent apparoir qu'ils fréquentaient autres
» écoles , ou qu*ils savaient lire et écrire *. »
/ De cette ordonnance , qui précéda l'ouverture de la première
école, résulte un fait, qu'il est important de signaler : c'est que le
Magistrat, en établissant l'instruction gratuite, décrétait en
même temps l'obligation de la fréquentation de l'école ; c'était ,
par conséquent , un principe qu'il proclamait , et non un expé-
dient auquel il avait recours, pour peupler les bancs d'une école
ouverte , mais restée vide et non fréquentée ; ceci méritait d'être
constaté.
Quelques mois plus tard , le 15 juin 1584» pareille ordonnance
fut publiée pour les paroisses Saint - Etienne et Sainte-
Catherine , et enfin , le 10 novembre de la même année , pour
la paroisse Saint-Pierre; à cette dernière date, par consé-
quent, toute la ville fut appelée à jouir des bienfaits de l'insti-
tution nouvelle. Mais le local de la porte du Molinel étant deveuu
insuffisant, Técole fut transférée au premier étage des Boucheries
i Lieu ordinaire des publications
2 Arch. mun. Reg. aux bans de police, coté 0, folio lO*). Voir aux pièces
justificatives.
— ô —
qui avaient été construites , en 1550 , sur remplacement actuel
du marché Saint-Nicolas.
L'obligation imposée aux parents d'envoyer leurs enfants aux
écoles, ne parait pas avoir rencontré, il y a trois siècles , l'oppo-
sition passionnée qu'elle provoque aujourd'hui, car nous n'avons
trouvé nulle part la trace de protestations contre la décision du
Magistrat ; nous reviendrons , du reste , plus loin , sur cette
question. Mais il arriva que , si la mesure ne fût pas discutée en
droit , quelques esprits chagrins ou rebelles à toute innovation ,
sans s'élever contre le principe , cherchèrent à éluder l'ordon-
nance. Pour arriver à ce résultat , certains parents envoyèrent
leurs enfants aux écoles privées et les en retirèrent quelques
jours plus tard , après avoir obtenu des maîtres le certificat de
présence, qui les dispenserait, pensaient-ils, d'obéir aux
injonctions formelles du Magistrat. Celui-ci ne fut pas longt.emps
dupe de cette ruse et il s'empressa de la rendre inutile. Par
une ordonnance publiée à la bretesque, le 16 avril 1585 ',
ordre fut signifié aux maîtres et maltresses tenant écoles privées
d'avoir à délivrer aux personnes commises à la direction de
l'école dominicale, la liste de tous les enfants qu'ils étaient
chargés d'instruire , et de plus , de remettre tous les mois aux
mêmes personnes , les noms de tous les élèves qui auraient cessé
de fréquenter leurs établissements, sous peine^ s'ils manquaient
d'obéir à ces prescriptions , de se voir retirer « la grâce de tenir
» écoles. B
On comprend que la modeste donation de M. de Rassenghjen
ne pouvait suffire à l'entretien des écoles , alors même qu'elles
n'étaient ouvertes qu'un seul jour par semaine. Le Magistrat ,
pour augmenter les ressources , provoqua les dons particuliers
en faveur de l'institution et autorisa , dans le même but , dans
1 Arch. mun. Reg. aux bans de police. —Voir au pièces justificatives.
— 12 —
Malgré les avances faites par la ville et le produit des
quêtes et des donations , Téquilibre entre les recettes et les
dépenses n'était point encore atteint en 1613. Un rapport du
sieur Wallerand Caron, receveur de l'École Dominicale (elle avait
conservé ce titre quoiqu'elle fût devenue journalière), rapport
adressé à Téchevinage, constate qu'il était, à cette époque , en
déficit de plus de 2500 livres , et suivant Wallerand Caron , ce
déficit n'avait qu'une seule cause ; « le grand nombre et multi-
B tude des enfants qui fréquentent les écoles , » et parmi ceux-
ci , ajoute~t-il , on en compte a douze cents , rien que par 1ère-
» collement fait au siège des pauvres , par lequel on avait en-
» chargé les pères et mères ayant à la bourse aulmones , d'y
» envoyer leurs enfants à péril d'être frustrés et privés d'icelle
» bourse. » '
Les maîtres de la charité s'étaient associés, on le voit , aux in-
tentions de l'échevinage relativement à l'obligation de l'instruc-
tion, et faisaient de la non-fréquentation de l'école, une cause
de suppression de secours auxpareuts négligents.
Quelques années plus tard , en 1639 , une résolution prise en
balle, le 15 février, indique que le Magistrat ne se contentait
point d'exiger la présence des enfants aux écoles , mais qu'il se
préoccupait aussi dé trouver un moyen d'en rendre la fréquen-
tation plus profitable , en excitant chez les enfants Témulation
et le désir de s'instruire.
a II serait expédient , dit-il , de se servir de quelque moyen
propre à attirer les enfants , plus par leur volonté que par la
contrainte , de laquelle estans commandcs{, ils ne^ sont point si
disposés à se porter à comprendre une instruction si salutaire. »
Pour arriver à ce but il fut décidé : que l'on ferait chaque
année dans toute la ville quatre quêtes à domicile indépen-
1 Arch. mtin. Compte dé 16l8 , chap. des dépenses eziraoï^inahrei.
— 18 —
damment de celle qui se faisait déjà pour reniretien de Técole ,
et que le produit de ces quêtes spéciales serait exclusivement
distribué aux eufants les plus assidus et les plus méritants.
Mais on ne renonçait point pour cela aux moyens de rigueur :
on renouvela l'ordre aux ministres généraux de la charité de
continuer à refuser secours a dans telle proportion qu'il leur
paraîtra convenir, aux parents des enfants défaillants de se
trouver à Técole. »
Conformément à cette décision l'institution charitable fit
dresser une liste « ou catalogue » de tous les enfants dont les
pères et mères .étaient assistés ; une copie de cette liste fut
remise aux intendants de Técole et ceux-ci durent signaler « une
fois par mois , pour le moins , aux ministres généraux de la
Charité , les enfants qui manquaient d'assiduité ou qui n'avaient
pas paru.
Les quêtes ordonnées par le Magistrat produisirent de bons
résultats ; de plus, des donations successives vinrent enrichir la
fondation primitive qui reçut des sommes importantes destinées,
non-seulement à propager l'instruction , mais encore à faire aux
enfants , concurremment avec le produit des quêtes . des distri-
butions de vêtements.
Parmi les ressources créées à l'institution , n'oublions pas de
mentionner que par suite d'une ordonnance municipale, les
A Joueurs de rhétorique • devaient payer au profit de l'école
deux livres parisis ' par chaque jeu représenté par eux. Ne
^ De Gérard Philippe , joueur de rhétoriques, pour vingt-quatre jeux pr r
eux joués par chascunjour de festes et dimanches depuis le 14' jourde juin^
IlSS jusqu'au dernier jour d'aoust ensuivant , pour lesquels ji'ux Messieuis
dû la loi ont ordonné que lesdits joueurs seront obligés de payer pour et au
support et charge des dites écoles à Tadvenant de deux livres pour chascuu
d'iceulx XLviu 1.
Desdits, pour quarante-deux autres jeux du dernier jour d'aoust 1585 au
2* jour de mars 1586 . . un** uni.
(Compte de l'école dominicale).
— 14 —
serait-ce pas là l'origme du drait que les théâtres paient encore
aujourd'hui aux bureaux de bienfaisance ?
Un compte spécial de Técole dominicale, le seul complet que
nous ayons pu jusqu'ici retrouver dans les archives municipales,
nous a fourni des renseignements précieux sur le budget de Tins-
titution pendant les années 1670 , 1671 et 1672 , ' c'est-à-dire
cent ans environ après la création de l'école , et au lendemain
de notre retour à la France. Du dépouillement de ce compte ,
qui embrasse une période de trois années, il résulte, au chapitre
des receltes :
Que le nombre des donateurs qui avaient constitué des rentes à
l'école dominicale et journalière était, à cette date, de vingt-sept.
Parmi ces rentes , quelques-unes étaient destinées à des distribu-
tions de vêtements à titre de secours ou d'encouragement.
Que pendant cette période de trois ans, indépendamment des
rentes constituées, l'institution reçut en présents et en « legs pour
une fois» la somme de trois mille quatre cent vingt et une livres.
Il était en effet passé en usage , que chaque testament con-
tînt un legs plus ou moins modique en faveur des écoles.
Enfin , que la recette totale représentant les ressources de
l'institution s'élevait à quinze mille neuf cent quatre-vingt-une
livres.
Quant aux dépenses , elles se décomposaient comme suit :
Salaire des maîtres et maîtresses dans les différentes écoles
dominicales et journalières qui avaient été successivement
ouvertes, à la maison de ville, aux enfants de la Grange, à Saint-
Pierre, sur le cimetière de Saint-Sauveur, rue de la Barre et
^MxBonsFiU 3.520 1.
Liards distribués aux enfants à titre d'encou-
ragement 1.443 »
i Archives municipales.
— 15 —
Draps pour yètements , toiles , souliers donnés
dans le même but 1.888 .
Construction d'une maison d*écoIe sur le cime-
tière Saint-Sauveur 6.068 •
Dépenses diverses, achats de livres, catéchismes,
abécédaires , papier , images pour les enfants , et
même verges, dont on devine l'emploi 2.300 »
Dans ce dernier article, nous avons remarqué une dépense de
vingt-quatre livres payée aux sergents « pour avoir recherché
les enfants qui s'absentent de la dite école ; » ceci prouve que
la Bourse commune des pauvres, pas plus que le Magistrat,
n'avait renoncé à rendre obligatoire la fréquentation de l*école.
De l'eiposition rapide que nous venons de présenter, résulte
évidemment ce fait : que le principe d'obligation, encore contesté
aujourd'hui, était considéré chez nous auXYI* et au X Vil* siècles
comme une conséquence nécessaire, comme le corollaire indis-
pensable de l'instruction primaire gratuite. Nous pouvons ajouter
encore, aux preuves abondantes reproduites dans les pages qui
précèdent et aux pièces justificatives, que l'esprit et le texte
des coutnmes'de la plupart des villes de Flandre révèlent une
pareOle tendance.
Un jeune licencié de la faculté de droit de Paris en étudiant
dans une thèse pour la licence « les obligations des tuteurs » a
fait ressortir avec quelle unanimité les coutumes flamandes im-
posaient à ceux-ci le devoir a de faire aller les enfants à l'escolle»,
il est même remarquable que quelques-unes de ces coutumes
avaient établi, pour le cas où les parents ou les tuteurs man-
queraient à ce devoir, une sanction spéciale : a pugnition à dis*
crétion d'eschevins. »*
1 Salle d'Ypreô , ch. ^fS.
) Thèse pour la licence ^ par Ânn. Houdoy, Paris. Ch. de Morgues, 181^.
— 1« —
II n'en était pas de m£me en France; les coutumes sont
muettes à ce sujet. Pourtant il est important de mentionner le
vœu émis par le Tiers aux États-Généraux d'Orléans en 1560,
pour la création dans toutes les églises cathédrales et collégiales,
d'une prébende affectée à Tentretien du précepteur qui aurait
pour charge d'instruire la jeunesse.
La Noblesse, dit M. Picot^ ne laissa pas au Tiers Thonneurde
revendiquer seul l'instruction du peuple , elle ajouta : et Seront
» tenus les pères et mères, à peine d'amende , d'envoyer leurs
» enfants à ladite école et à ce faire seront contraints par les
D seigneurs et juges ordinaires.* »
L'ordonnance royale, datée d'Orléans,' rendue sur les plamtes
et doléances des Etats, fit droit à partie de ces vœux , elle porte
(articles 8, 9 et 10):
a En chacune église cathédrale ou collégiale outre la prébende
affectée à un docteur en Rhéologie , une autre prébende , ou le
revenu d'icelle demeurera destinée pour l'entretenement d'un
précepteur qui sera tenu, moyennant ce, instruire les jeunes
ejifants de la ville gratuitement et sans salaire, lequel précepteur
sera élu par l'archevêque ou évéque du lieu, appelés les chanoines
de leur église et les maire, eschevins , conseillers ou capitouls de
la ville, et destiluable par ledit archevêque ou évesque par l'avis
des dessus dits.
» Ordonnons que les revenus et deniers de toutes confréries
(la charge du service divin déduite et satisfaite] soient appliqués
à l'entretenement des écoles etaumosnes es plus prochaines villes
et bourgades où les dites confréries auront esté instituées, sans
1 Histoire des Etats généraux. Paris 18*2.
* Cahier de la Noblesse, art. 12.
8 Registrée au Parlement, le 13 septembre 1561, Reg. L. fol. 133. Voir
fiecueil général des anciennes lois françaises, t. XIV, f.61.
— n —
que les dits deniers paissent être employés à antre nsage ponr
quelque cause que ce soit.
a Commandons très-expressement à nos officiers et aux maires ,
échevins, lapitouls et conseillers 'des villes et bourgades, chacun
en son endroit , d'y avoir Tœil à peine de s'en prendre à eux. b
Si l'ordonnance faisait droit au vœu émis pour l'institution
des écoles , elle est complètement muette sur le principe d'obli-
gation formulé , pour la première fois en France , par l'ordre
de la Noblesse.
Les États de Blois (1588) voulurent un nouveau progrès et ils
demandèrent que l'on ne se contentât pas des écoles ouvertes
dans les villes , conformément à Tordonnance d'Orléans , mais
qu'on en instituât aussi dans les bourgs et même dans les villages.
Bien plus , le Clergé reprit en son nom le vœu en faveur de
l'obligation que la Noblesse protestante avait émis la première
aux États d'Orléans. ' Le Clergé voulait à son tour se faire de
l'obligation de l'instruction une arme contre la Réforme.
C'est dans le même esprit que , plus tard, Louis XIY décréta,
lui^ussi, rins^truction obligatoire.
Par l'article 10 de la déclaration du 13 décembre 1698, « qui
ordonne l'exécution de l'édit de révocation de celui de Nantes,* »
le monarque absolu avait enjoint a à tous les pères , mères ,
tuteurs et autres personnes qui sont chargés de l'éducation des
enfants et nommément de ceulx dont les pères et mères ont fait
profession de ladite religion prétendue réformée , de les envoyer
aux écoles et catéchismes (qui devaient être établis dans toutes
paroisses, conformément à rarticle 9® du même édit) , jusqu'à
l'âge de quatorze ans , si ce n'est que ce sont des personnes de
telle condition qu'elles doivent les faire instruire chez elles par
1 Picot. Histoire des États généraux ^ t. III,
2 Datée du mois d'octobre 1683.
12 S 2
— 18 —
des précepteurs iastruits de la religion et bonnes mœurs , ou les
envoyer aux collèges, à peine de condemnation» d'amende ou de
plus grande peine suivant Texigence des cas. »
Cette ordonnance rendue , moins il est vrai contre* Tigorance
que contre la liberté de conscience, rencontra, à ce titre, une cer-
taine opposition. Cela résulte d'une nouvelle ordonnance datée
de Fontainebleau, le 10 octobre 1700.' Dans cet éditle Roi dé-
clare : que toutes les condamnations à Tamende prononcées en
vertu de l'article que nous venons de reproduire, seront exécutées
par provision, nonobstant Tappel a si elles ne sont que de dix
sols ou au-dessous. »
Nous ne ferons point, à ce propos, de polémique rétrospective
et nous ne retiendrons de ces documents que ce fait : l'obli-
gation imposée aux parents de faire instruire leurs enfants. Il
est très-essentiel de faire remarquer que si la déclaration de 1698
désigne « nommément les enfants dont les pères ont fait partie
de la religion réformée, ce n'est qu'après avoir, comme pour
justifier l'ordonnance, » proclamé l'obligation pour tous les pères
et tuteurs sans exception. Nous ajouterons que Louis XY renou-
vela, le 24 mai 1724, l'ordonnance de son prédécesseur, en pré-
cisant les moyens d'exécution. *
1 Enregistrée au Parlement de Tournai le 19 novembre et publiée à Lille
le 21 janvier HOl (Reg. aux mandements de la Gouvernance. Arch. mun.)
t L'article '74* de cette déclaration de 1*724 enjoint aux procureurs du roi
et à ceux des seigneurs hauts-justiciers de faire remettre tous les mois , par
les curés, vicaires , maîtres et maîtresses d*école et autres, qu'ils peuvent
charger de ce soin , un état exact de tous les enfants qui n'iront point aux
écoles ou aux catéchismes d'instruction , étut comprenant leurs noms , âge ,
sexe , et les noms de leurs pères et mères, pour faire enstiite les poursuites
nécessaires contre les pères, mères , tuteurs , curateurs ou autres chargés de
leur éducation , et qu'ils aient soin de rendre compte , au moins tous les six
mois , aux procureurs-généraux , chacun dans leur ressort , des diligences
faites à cet égard pour recevoir d'eux les ordres et les instructions nécessaires,
Çiuyot. ^Dictionnaire de jurisprudence^ t. VI, p. 624).
— 19 —
Api^ès pvoir résgmé rapidement Im quelques ordonnances
françaises où apparaît le principe de Tobligation , revenons aux
écoles gratuites établies à Lille au XYP siècle. Nous n^avons
rien à ajouter aux renseignements que nous ont fournis les
comptes de 1670 à 1672 , que nous avons analysés ; nous dirons
seulement que l'état de plus en plus fâcheux des finances de la
Ville auXVIir siècle, état dû à des causes que nous n'avons pas à
rechercher ici , restreignit progressivement les budgets déjà
insuffisants des écoles publiques , dont Tactif consistait princi-
palement en rentes sur la Ville, qui furent trop souvent réduites
et même impayées. Nous nous bornerons à constater qu'en
1789, la Ville comptait douze écoles gratuites soit dominicales ou
journalières dont neuf pour les garçons et trois pour les filles.
Elles étaient situées :
Une sur le cimetière Saint-Sauveur.
Une aux Bapasmes (rue des Jésuites).
Une sur la paroisse Saint-Maurice.
Une aux Bons-Fils.
Une sur la paroisse Saint-André.
Une aux Bleuets.
Une aux Grisons , rue du Dragon (c'était l'école fondée par
Deliot).
Une à la Madeleine (banlieue).
Une rue Saint-Sauveur.
Une rue du Plat.
Une, dite de Saint Joseph , rue Basse.*
Une rue Saint-Génois *.
4 Fondée en 1686 , par Madexuoiselle Jeanne de Raxnery, pour cent cin-
quante filles,
î Fondation spéciale de Denis Francquarl.
— lio —
En résumé » du XYV siècle jusqu'en 1789 , sous Timpulsion
municipale , ce fut uniquement l'initiative privée qui fit les frais
de rétablissement et de Tentretien des écoles gratuites , et les
finances de la Ville n'eurent à intervenir qu'exceptionnellement
pour combler les déficits qui se produisirent dans les premières
années et jusqu'à l'époque où la générosité des donateurs eut
constitué à Tinstruction des rentes suffisant à ses besoins.
En 1789, le revenu réuni de toutes les écoles dominicales et
fondations particulières pour l'instruction gratuite , n'était plus
que de 5744 1. 14 s. 11 d. C'était , sans tenir compte de la moins-
value de l'argent , un chifTre bien inférieur à celui dont elles
disposaient cent ans auparavant.
La liquidation des dettes de la Ville réduisit encore cette somme
si modique , et dans un projet de réorganisation des écoles pu-
bliques , présenté et adopté en 1805, nous avons lu à Tarticlç
sixième : '
« Les pères et mères qui ont des enfants dans l'âge d'être mis
aux dites écoles ne sont admis aux secours auxquels ils peuvent
aspirer parleur état d'indigence, qu'en faisant constater par
un billet du maître ou delà maîtresse de l'école de leur paroisse
que leurs enfants fréquentent ladite école. Les distributeurs de
secours sont invités à tenir la main à l'exécution du présent
article. »
La tradition de l'obligation ne s'était pas perdue complète-
ment, on le voit ; mais l'administration municipale n'était plus
ce qu'elle était au XVI^ siècle. Les administrateurs faisaient ce
qu'ils pouvaient faire ; c'était, alors comme aujourd'hui , à l'État
i Arch. mun. Pièce non classée. Nous donnons, aux pièces justificalives,
une curieuse adresse aux citoyens , relativement à Tinstruction primaire ,
arrêtée dans la séance de l'administration municipale du 22 messidor,
WVI,
~ ftl -.
qu*il appartenait de prendre iiuc mesure générale, en consacrant
le principe de l'obligation \
Les écoles primaires n'avaient à Lille, en 1805, qu'un modeste
budget de trois mille cinq cents livres; il s'élève aujourd'hui à
cent cinquante-neuf mille quatre cent quatre-vingt-dix francs,
(budget de 1872]. La comparaison entre ces deux chiffres nous
dispense de tout commentaire sur les progrès réalisés ; mais en
félicitant les administrations municipales qui se sont succédé
à Lille, depuis le commencement du siècle, d'avoir consacré des
sommes de plus en plus considérables à l'instruction du peuple ,
nous tenons à constater de plus que le conseil municipal , le
conseil du département du Nord et la Société des Sciences de
Lille ont émis un vœu favorable à Tinstruction gratuite et obli-
gatoire 9 et qu'elles ont ainsi continué les traditions généreuses
et éclairées de nos prédécesseurs.
1 La Convention , par un décret du 25 décembre 1193 , avait déclaré obU-
gatoire Vinstruction au premier degré et édicté des peines sévères contre les
délinquants. La loi du H novembre 1*794 , avait aussi proclamé l'obligation ;
mais ce loii restèrent lettres mortes.
PIECES JUSTIFICATIVES.
FONDATION DE PIERRE ET HUBERT DELIOT.
1554.
A tous ceux qui ces présentes lettres verront ouoiront , Esche-
vins de la ville de Lille, salut : sçavoir faisons que aujourd'hui
par-devant nous comparurent Hubert Deliot , fils de feu Guil-
laume, bourgeois et marchand , demeurant en cette ville, tant en
son nom privé et pour tant que touchier lui peult , que en cette
partie au nom et comme exécuteur, avec autres, du testament et
ordonnance de dernière volonté de feu Pierre Deliot , son frère ,
en son vivant aussi bourgeois et marchand, demeurant audit
Lille, d'une part; Guillaume Castellain , Jehan Dupont , Mahieu
Castelain , M® Germain Ledru , Jacques de Yendeville , Jacques
de Fourmestraux et Anthoine de La Rivière , au nom et comme
ministres généraux des pauvres honestes ménages de ladite
ville , d'autre part ; et recognurent de leurs pures et franches
volluntés, même ledit Hubert Deliot , que naguères ledit feu
Pierre jDeliot par son testament et ordonnance de dernière
volonté , meu de bonne affection devers tes pauvres de la vMte
- M -
taille de Lille , et afin qae pouvreti enf^ns jeunes dVaige
fussent meilleure occasion et moien de venir à perfection et hon*
neur, anroit désiré estre mis sus et entretenir à toujours une
écoie , en ladite ville de Lille pour en icelle apprendre et endoc-
triner par les maîtres et maltresses à ce ordonnés , pouvres
enfans tant fils que filles à lire , écrire , compter, jecter et lever
et aussi bonnes mœurs , soubs telles règles , police , et conduicte
que bon sembleroit au dit Hubert Deliot comparant , et au cas
appartenir. Pour à quoy fournir le dit feu Pierre Deliot avoit
donné aux dits pouvres et à prendre sur les biens de luy
demourés, la somme de trois mille florins Carolus pour une foiS|
de vingt patars Flandre le Carolus , que le dit Hubert Deliot en
sa dite qualité d'exécuteur a furni prestement et en deniers comp-
tant , afin de faire sortir Tintention et volunté de son dit frère
son plein et entier effect ; davantaige désirant par ledit Hubert
Deliot efTectuellement l'accroissement et augmentation de la dite
école à l'honneur de Dieu , notre créateur , il a déclaré avoir
donné et donne par pur don d'entre vifs irrévocable et sans
rapel , par forme de ausmosne et pour subvenir à la dite école
et à l'entretenement d'icelle aux conditions cr-après mentionnées
la somme de trois mille quatre cents florins Carolus du prix que
dessus qu'il a pareillement délivrés comptant pour les dites
deux sommes portant ensemble iix mille quatre cents florins
Carolus estre mises et employées en acquisition de rentes héri-
tières à Tavenant du denier seize comme ayant cours en ceste
ville , portant chacun an la somme de huit cens livres parisis
de vingt sols la livre, et ce pour furnir chacun an aux mises et
despenses de ladite escolle et prébendes ordinaires , et ce qui
en dépend, comme sera ci-après plus amplement déclaré et men-
tionné, à condition toute fois exprès que si la dite rente ou
portion d'icelle se rachetoit , que !e remploy se fera et debvra
Taire en acquisition de pareille rente héritière seulement, en
faisant' mention au dit remploy du dit rachat et que les deniers
— 24 —
procèdent des donations et aumosnes faites par les dits Pierre et
Hubert Deliot pour furnir à la despense et chose ci-après
déclarées. En outre et par-dessus ce, ledit Hubert Déliot com-
parant a déclaré avoir donné et donne par ces présentes par tel
don et aux fins que dessus , pour être appliqué et tenir la dite
escolle, toute une chocque et héritage qu'il avoit à luy appar-
tenant, gissant en la rue du Dragon de ceste Tille naguères
occupée à usage de calendreur et autres affaires avec les deux
petites y joindantes pour en joyr et possesser à toujours à charge
de la rente foncière seulement , telle que dit est. Etaprès que ledit
HubertDeliotpourlebienetentretenementde la dite escolle et ce
qui en dépend a fait et tenu plusieurs communications , tant avec
lesdits ministres généraux , seconds comparans, comme aussi avec
les eschevins du dit Lille en pleine halle , et le tout conceu meu-
rement ainsi que par bons conseils, iceux comparans , du gré et
consentement , agréation et autorisation des dits eschevins ont
fait, conceu et advisé que dessus, à tenir et observer toujours la
bonne vollunté et intention des dits Hubert et Pierre Deliot,
les points et articles qui s'ensieuvent. Premier, que la dite
escolle se tiendra à toujours en la dite chocque de maisons ci-
dessus mentionnée et non ailleurs comme lieu à ce idoine et
propice gisant quasi au mitan de la ville de Lille , là où partant
la hantise et fréquentation sera de tant plus commodieuse aux
escoUiers.
Item que en la dite eschole y aura ung maistre homme marié
pour instruire et endoctriner les enfants masles et sa femme
exerçant l'office de maîtresse pour les filles se ainsy faire se peult
ou aultrement à la discrétion des matstres généraux des pourres
et ce tant et jusques à ce que les dits enfants scaveront raison-
nablement lire , escripre , compter et lever selon leur inclination
et esprit naturel ; et pareillement seront instruits en bonnes
mœurs et honnesteté de vie et obéissance vers leurs pères et
mères , parents et amis et aultres et doivent estre et seront les
~ 25 —
dits maistre et maislresse d'eschole, gens idoines et qualifiés de
bonne vie, exemplarité et gouvernement, aiians leur demeure et
résidence ordinaire en la dite eschole et chocque de maisons et
Teront à leur réception serment au siège des dits poures de eulx
bien et deuement acquitter en leur charge et entretenement de
ceste présente ordonnance.
»
14. ' Item — Que tous les dits fils et filles hantans la dicte es-
cbole tant festes que dimences et jours ouvriers seront tenus
de euh pignier , ncttoier et laver leurs mains et visage avant
venir du matin en la dite eschole et eulx tenir le plus gentement
que faire se poira et a quoy les maistre et maitresse prendront
bon soing et regard pour le bien des dits poures enfants et éviter
à plusieurs et divers inconvéniens que en polroient advenir et
sourdre comme il est notoire.
20. Item. Pour la paine et sallaire ordinaire du dit maistre
d'eschole luy sera payé la somme de deux cents livres parisis
par chacun an, à charge de livrer maitresse comme dit est et
oultre et par dessus demeure en la maison déclarée.
1 Nous ne reproduisons que les articles les plus intéressants de ce docu-
ment oue possèdent les arctûves du bureau de bienfaisance.
I
— «6 —
MODIFICATIONS ET AUGMENTATIONS FAITES PAR LA
FAMILLE DELIOT A LA FONDATION PRIMITIVE.^
1563 — 1576
Par autres lettres passées par devant échevins le pénultième
de mars 1563 les enfants et héritiers du dit feu Hubert Deliot
reconnaissant que leur dit père , meu de bonne affection vers les
dits pauvres et désirant augmenter la dite fondation sous encore
autre règlement y porté , avoit fait quelques dispositions plus
avantageuses , et pourquoy ils transportent aux ministres géné-
raux des pauvres en lettres de rente jusques à la somme de six
mille quatre vingt florins et si ont délivré aux dits ministres en
deniers clairs pour être employés en rente héritière sept mille
deux cents florins.
Par les quelles dernières lettres les dits cent enfants doibvent
estre advancés et à quoy ils sont obligés , à scavoir : à chacun
dimanche de Tan se doibt donner à chacun des dits cent enfants
un pain du poids de trois livres et une pièce de fromage d'hol-
lande de trois quarts de poids ; sont les dits enfants avancés de
papier , plume , encre , escritoires ; en deux ans ung, de livres
abc daires, sept psaumes, et patrenostre ; en deux ans chacun ung
pigne pour eulx nettoyer, en deux ans une chemise, en deux ans
UDg pourpoint de futenne avec doublure, chacun an une paire de
souliers , à quarante des dix enfants , une paire de chausses et a
dix des dites filles chacune une paire de chausses, en deux
1 Manascrit de la Bibliothèque, N® 249 , intitulé histoire des différentes
fondations.
— »1 —
ans à quarante fils et dix filles à chacun un paleto , et am filles
une hupelande ou robbe de drap le tout d'une même couleur , *
un bonnet noir ; en deux ans , les fils et filles un couvre-chef et
un écourcheu de toille et en deux ans chacun un cent de daches
(clous) pour mettre à leurs souliers.
Le 6^ de mars 1576 aucunes bonnes personnes non spécifiées,
à cause do renchérissement de toutes choses , et afin que la dite
fondation ftal bien entretenue , donnèrent la somme de deux
mfille quatre cents florins.
FONDATION DE GUILIAUBIE DE BOISLEUX DIT BAPALMES.
1605.
Sachent tous que par devant nous Pierre de Forest et Pierre
Pollet , notaires résident en cette ville comparut en sa personne
Guillame de Boilleux dict de Balpames , fils de feu José, bour-
gois et marchand détailleur de draps, demeurant en ceste ville de
Lille et recognut que pour faire œuvre pieuse et aggréable à Dieu
et pour conservation delà relligion catholique, apostolique et ro-
maine et république chrestienne et instruction de la jeunesse
en la piété , bonnes mœurs et commenchemcnt de lettres , son
désir est de fonder comme de faict il fonde par ceste, une escolle
soubzles mêmes institutions et riéglement que celle par ci-devant
fondée par Pierre et ^Hubert Deliot , pour la jeunesse y estre
i Grise , sans doute , d'où le nom des Grisons donnée à Técole Deliot,
- w -.
entretenue sous les mêmes reigles et distributions que celle esta*
bliepar institution et augmentation des dits Deliot, saulfqueau
regard des accoustrements, veultet ordonne qu'ils soient de coul-
leur tasné; et pour ce effectuer adonné et donne par don d'en-
trevif irrévocable et sans rappel et absolut , la somme de trente
neuf mille florins earollue^ de vingt paltars piéche, à prendre sur
tous ses plus apparans biens consistans en maisons , lieux ma-
noirs, fiefs et héritage , où ils soient scitués et gisans quil délais-
sera au jour de son tréspas pour par les administrateurs qui seront
les mesmes que ceulx institués par les dits Deliot , estre mis en
cours de rentes $iu plustot que faire se poira au proufBct d'icelle
fondation , à charge que par les constitutions desdites rentes sera
faite mention que les deniers capitaux procèdent et sont affectés
à cette donation pour éviter un divertissement qui polroit estre
fait à autre usance » etc.
Ce fut ainsi fait et passé audit Lille , le treizième jour de
septembre XYP cinq, pardevant nous notaires soubsignés.
P. BU FORBST. P. POLLET.
-$•-
REQUÊTE DES MAITRES DE LA CHARITÉ AUX ARCHIDUCS
AFIN d'être AUTORISÉS A MODIFIER LA FONDATION DE
GUILLAUME DE ROISLEUX , APPROUVÉE PAR LETTRES-
PATENTES DE FÉVRIER. ^
1609.
Les maîtres de la bourse commune des pauvres considérans
que icelle fundation seroit de peu de fruict et n'apporteroit aucun
avancement à l'instruction et éducation des pauvres de la dite
ville, comme y est plus qae sufGsament pourveu par l'érection
et entretenement de VEcole dominicale et journalière eslablie
long temps après la fondation des dits Deliot, et que ne se trouve
présentement qu*avecq difficulté enfTans en nombre suffisant
pour Faccomplissemenl de la fondation Deliot , ils ont pourjecté
de, en accomplissement de la dite fondation qui tend principale-
à Tinstruction des pouvres , prendre et lever autant d'enfants
masles natifs de Lille , déjà capables de recevoir instruction, les
quels seront colloques , mis, eslevés , alimentés et' entièrement
entretenus en la maison nouvellement construite , et instruits par
un maistre à lire, escripre, chiffrer , jecter et par après aprins de
quelque art , stil et mestier, jusqua ce qu'il seront suffisans de
gagner leur vie.
1 Registre anx titres, coté X, P40.
— mo-
teurs Âltèzes, ce qui est ci-dessus considéré et sur ce e\i l'advis
des mayeur et eschevins de la ville de Lille , inclinant favora-
blement a la dite supplication et requeste , advouent et autho-
risent de pouvoir mettre à exécution le dit pourject, nonobstant
la forme des dispositions du fondateur.
Bruxelles le XX® de febvrier 1609.
BAN TOUCHANT l'oUYERTCRE DE l'ÉGOLE DOMINICALE
(iNSTBUCTION OBLIGATOIRE).
1584.
L'on faict assavoir que pour commenchier a mestre sus et
erigier Tune des Escolles Dominicales en ceste ville de Lille que
ioelle se tiendra es galleries de la porte de Molinel dimenche
prochain XXYP de ce présent mois , par quoy VonfdUct comman-
dement à tous pères et mères , maistres et dames des paroisses
de Saint Sauveur et Saint Maurice ayans enfTans, serviteurs et
tabliers, tant fils que filles soubz leurs charges, depuis Teaige
de huit ans jusques à icelluy de dix-huit ans , ne sachans leurs
paternoslres , créanches, lisre et escripre, que ils ayent à les en-
voier le dit jour de dimenche à huit heures du nj^ïtin , >eatre les
i Registre aux bans de police , coté F, f* 130.
— 81 —
deux portes du Molinel la ou ils trouveront maistres et maistresses
députés de par Messieurs pour les enseigner , lesquels enffans
demeureront jusquesà ce qu'ils auront tous apprins, et debvront
retournera une heure après disner pour seoiblablement appren-
dre et seront tenus de continuer du dit jour en avant toutes
festes et dimenches sur peine de grieeve pugnition arbitraire , à la
discrétion de Messieurs ou des commis des dites escolles , ne
soyt que les dits père et mère, maitre et dame fâchent apparoir
que leurs dits enffans, serviteurs et tabliers voientàaultreescolle,
et de quoy ils seront ternes faire apparoir par enseignement et
signature des maitres d'icelle escolle , et pour ceux qui ne vont à
Tescolle que ils fâchent apparoir que ils sievent lire et escripre,
le tout aux députés de la part de mes dits seigneurs en leur
Chambre qui se tient au siège des pauvres de la dite ville.'
Publié a labretesque et par lescarfours de ceste ville le XXIV
de février XV* IIII»IIII.
^Pareille ordonnance pour les paroisses St*Étienne et Ste-
Catherine fut publiée le juin 1584* et le 10 novembre de la
même année pour la paroisse St-Pierre). Reg. aux kins F,
f* 137 et Ul.
i II est à remarquer que le placard de PhUippe II, daté du 1*' juin 158*7,
qui , « conformément aux décisions du synode provincial tenu à Cambrai en
1586, indique la nécessité do créer dos écoles dominicales et de contraindre
les parents à y envoyer leurs enfants » est postérieur de plus de trois années
à l'institution fondée par le Magistrat en 1584. (Voir ce placard , registrt
aux mandements , livre blanc , pièce 914).
— t2 —
ÉGOLE DOMINICALE. — FONDATION DE LA FAMILLE VILAIN ^
lft84.
A tous ceulx qui ces présentes lettres verront ou oirront,
eschevins, conseil, et huict hommes de la ville de Lille et dame
Philippe de Maistaing,contesse d*Isenghien, salut. Scavoir faisons
que pour la bonne et sincère affection que feu d'heureuse mé-
moire hault et puissant S' M* Maximilien Vilain, à son trespas
conte d'Isenghien , baron de Rassenghien , espoux et mary de
nous,contesse d'Isenghien, auroit porté au peuple et communaulté
de ceste ville , en luy concheue entre aultres occasions par les
bons debvoirs d'obéissance à luy rendue et aultres en son endroict
continués durant le temps qu'il auroit par Sa M^ Royale N® Sou-
verain prince esté commis Gouverneur du dit Lille , Douai et
Orchies, par l'espace d'environ dix-huit ans et jusqu'à son trespas
auroit eu grand désir qu'en icelle ville fut esté dreschié
quelque escolle pour l'instruction de la jeunesse en bonne disci-
pline et piété ; tellement que pressé de sa maladie dernière pour
occasionner le dit dressement de tant bonne œuvre, auroit
déclaré estre sa volonté de donner à la dite fin, la somme de deux
mille quattre cens florins pour une fois , ce que venu à la con-
gnoissance de hault et puissant S' Jacques-Philippe Vilain,
conte d'Isenghien , son fils et principal héritier , iceluy approu-
vant la bonne intention el voUonté de son dit S' et père , et la
i Ref^istre aux titres , c. F, f^ 241.
-8tt-
•
veuillant amener en effect au plus tôt que Taire se pourroit ,
ai^oit à son parlement de ces pays-bas délaissé et donné à nous
iiame d'Isenghien, sa mère, pooir et auctorité espécialepar lettres
passées devant le lieutenant de la gouvernance , le dix-septième
d'août quatre-vingt-trois.
(Suit la teneur de cette procuration générale).
Nous , contesse dlsenghien , pour le bien , prouffict et utilité
commune de ceste ville et afin que le parachèvement de la dite
escolle, ja encommenchée, se fâche et que par délay du payement
de la dite somme de deux mille cent florins ' , ne soit occasion
de retardement , constituons une rente de cent trente-cinq florins
carolus et cinq patars , etc. , etc. Et nous eschevins , etc., etc.,
promectons la dicte escolle, en considération du premier advan-
chement du dit S', sera nommée à toujours l'escolle dominicale
du comte d'Isenghien , etc., etc.
Ainsi f^it le premier de mars XY* quatre-vingt-quatre.
1 La procuration explique que trois cents florins avaient été appUqués à des
œuvres de charité.
xn— 8
— 86 —
SERMENT DES INSTITUTEURS PRITES ^
1589.
Sur ce qae les maîtres et maîtresses d'écolle auroient esté
mandés par devant nous en pleine halle pour faire et prester
le serment requis par le sinode et lettre^ du placcart de Sa
Majesté sur ce depuis ensuivies , seroient conparus , assavoir le
23 mars 1589.
Jacques Begqubt, rue de Poids.
Jehan Magnbl , rue Saint-Pierre.
Pierre Lbhonnibr, marché au lin.
Jehan Dumoulin , marché au Blet.
Jehan Yitus , pladie aux Oignons.
Jheremie Dubus , au Bancq de Wedde.
Midart db Buus, au Pourchelet,
Jehan Monnotbr , devant les Cordeliers.
, Jacques CaocHAai , rue des Malades.
Arlus m Wbbpb , court de Bapalmes.
Jehan Poignarbt , devant la place de Comines.
Jehan db Windbb , marchés aux Porées.
Toussaint nu Puez , rue du Molinel.
Simon lb Thbrrt , hasse rue, derrière le Dolphin.
Jehan de le Conte , rue des Cordeliers. '
W Jacques Médart , rue du Pourchelet.
Sainctine Hamerlan , rue des Trois-Molettes.
Catherine bu Mollin , Pont de Comines.
Marguerite Desobries , rue des Sœurs Noires.
Catherine Douvillier, rue deTAbbiette.
i Arcb. mun. Registre aux mémoires , 22 mars 1589.
— Il-
Le 24 mars ;
Alexandre Leglbrcq, saïeteur» rue des Robbleto.
Jacquemine Butin, veuve de Jean Prbt.
Mathieu Begquit, rue de la Barre.
Nicaise Cornillb , rue Saint-Nicaise.
Antoine Pollet, constre Saint-Sauveur.
Antoine de Le Haie , à Sainte-Catherine.
W^ Jerosme Câulier, à la Blewe-Fontaine.
Pierre Bellemahie , à Sainte- Catherine.
Jehenne Medrisse , veuve François Graissier.
M* Charles Miroul.
Antoine Coingner, ruellette Sainte-Claire.
Comille Lbfervre^ femme Yinchent Fournibr , rue Saint-
Sauveur.
Tous lesquels desnommés qui sontmaistreset maistresses d'es*-
colle en françois ont faict le serment sur le missele suivant qu'il
est ordonné.
Jacques Empin. \
Henri Gherlant. > Séculiers.
Lambert Allart. )
Pierre Jehan Lesgouffe 1
Nicolas Caron. f
Sire Jehan Ramer Y. ( Prebstres.
Sire Philippe Dufour. '
ont fait ledit serment en latin.
— 88 —
FOIf DATION DE l'ÉGOLE JOURNALIÈRE GRATUITE ^
1595.
Le 13 février 1525 , Messieurs , après communication avec les
commis au renouvellement de la loy et auditeurs des comptes
ont résolu de ériger une escolle journalière d'enfans, tant masles
que femelles aux dépens des biens de Tescolle dominicale selon
Tadvis des super-intendans de la diste escole , et si le revenu de
la diste escolle ne peut sufiGre , se empruntera sur les biens du
domaine de cette ville jusqu'à ce que la diste escolle aura moyen
de restituer.
ÉCOLE DOMINICALE ET JOURNALIÈRE. — EXTRAIT
DES COMPTES DE LA VILLE ^.
1613.
A Wallerand Caron » recepveur de TEcole Dominicale , mil
huit cent quatre-vingt-une livres deux sols cinq deniers , que
par compte par lui rendu de la dite escole pour Tannée finie au
dernier jour de juin 1613 lui seroit due pour plus de mises que
de receptes , et par autre partie cinq cent-dix livres pour trois
mois de gaiges des maîtres et maîtresses sur sa requeste narra-
tine que le dit mali [déficit] seroit causé par la multitude et
grand nombre d'enfans qui se retrouvent en ladite escole, estant
1 Registre anx résolutions du Magistrat, coté n*5, r218.
9 Compte de 1618 à 1614 , folio iiiiCv.
— 80 —
environ douze cents , suivant le recollement fait au siège des
poures , par lequel on avoit enchargé les pères et mères ayant à
la bourse aulmosnes , d'y envoyer leurs enflans à péril d'estre
frastrés et privés d'icelle bourse , pour lequel mali de compte
et affin d'estre remboursé d'icelui s'estoit adressé vers les com-
mis super-intendans de la dite escotle lesquels lui avoient
déclaré que ce ne leur touchoit , ains à mes dits seigneurs comme
souverains d'icelle , requérant du dit remboursement , pour les
raisons y portées , signament afin que la dite escoUe comme
chose bonne et pieuse fut maintenue.
ii"iii«nii"xiL XI s. II d.
RÈGLEMENT TOUCHANT l'ÉGOLE DOMINICALE.^
1639.
A tous ceulx qui ces présentes lettres verront et oiront, Esche-
vins, Conseil et Huict-Hommes de ceste ville de Lille, salut |
scavoir faisons , que nous aiant esté représenté par les intendants
de l'EscoUe Dominicalle qu'il importait grandement au salut des
âmes et bien publicque , que les enfans de quelle qualité ou
condition qu'ils fussent , soient instruits soigneusement en leur
tendre jeunesse en tout ce qui touche et concerne la foy catho-
lique , apostolique et romaine pour quoy avoit esté principa-
lement institué la dite escolle au temps qu'il avoit esté jugé
nécessaire d'aller au-devant des hérésies, desquelles on redoub-
toit le progrès et établissement, et qu'il estoit bien difficile d'y
attirer les enfants des pauvres gens, qui n'ayant les moiens de
les faire enseigner en aultres lieux , se donnent peu de peine de
1 Registre aux résolutions, coté n® 8 , folio cxxxvui.
— 40 —
leg y envoler pour eslre instruits , ou bien ne peuvent tant faire
( à faulte de bonne éducation et obéissance ) de les obliger à s'y
retrouver avec diligence et assiduité es jours ordinaires , pour
quoi il seroit expédient de sq servir de quelque moyen propre
pour les induire et attirer plustôt de leur volonté que par con-
trainte , de la quelle estans commandés , ils ne sont point si
disposés à se porter à comprendre ce qu'on leur enseigne , ni à
recepvoir une instruction sy salutaire , et -trouvant ce que les
dits intendants nous ont remonstré de grand considération et
importance, avons jugé expédient et profitable au salut des
âmes et bien publique d'ordonner le règlement qui s'ensuit.
A scavoir que les dits intendants en personne feront quatre fois
par an et de trois mois en trois mois , un pourchas d'aulmosnes
par toute ceste ville avec boitte fermée et sans pouvoir cognoistre
ce que chacun des manans et habitants se vouldra eslargir de
donner ; pour , les deniers en procédant estre distribués aux
pauvres enfans de ceste ville, taille banlieuwe, et sy avant
que la charge de la Bourse généralle d'icelle se peult estendre ,
quy se retrouveront à la dite escolle ; pour estre instruits au
Vathécisme quy s'y enseignera.
Et ce par-dessus un auitre pourchas, qui s'est fait par le passé
et continuera encores à l'advenir , pour les nécessités et entrete-
nement de la dite escole.
Les deniers néantmoins lesquels en procéderont seront dis-
tingués par le recepveur , en sorte que ceulx du dit pourchas
ordinaire seront appliqués , ainsi quil a esté accoutumé par le
passé , et s'en rendra compte particulier et séparé de ceulx qui
procéderont des dits quattre pourchas qui se feront par chacun an.
Lesquels seront distribués aux dits pauvres enfans se retrou-
vans à la dite escole pour estre instruits au dit cathécisme par
liarts , deux ou trois, ou plus à l'arbitraige des dits intendants
et des religieux ou aultres personnes ecclésiastiques quy les
enseigneront , à proportion de la diligence qu'ils feront paroitre
à fréquenter la dite escole.
— ^
- 41 -
Etd'aultant qu'il ne suffit qu'ils s'y retrouvent simplement «
mais le plus important qu'ils s'y comportent avec attention , afin
de consuivre le fruict que l'on prétend de la dicte instruction ,
OQltre ce que se distribuera pour cause de la seule fréquentation,
les dits religieux ou aultres entremis à enseigner le dict caté*
chisme se pourront eslargir de quelques petites récompenses
vers ceulx qui se monstreront plus attentifs, modestes, obéissans,
studieux , et profiteront le plus de ce que leur sera monstre et
enseigné.
Et comme les Ministres généraux de la dite bourse commune
des pauvres s'avoient offert de tenir la mam sérieuse à ce que
les enffans de ceulx qui sont par eulx aumosnés fréquenteroient
en toule diligence la dite escole et cathéchisme, nostre intention
est, mêmes ordonnons que , nonobstant les dites distributions,
ils continuent au moyen qu*ils ont eu à les contraindre à s'y
retrouver ; assavoir : de retrancher aux pères et mères d'iceulx
les aumosnés qu'ils leur distribuent en la manière et en propor-
tion qu'ils trouveront mieulx convenir , lorsqu'il leur aura apparu
que leurs enffans auront esté défaillans, pourquoi plus facilement
descouvrir ordonnons aux ministres généraux de délivrer une
déclaration et cathalogue des enffans aumosnés de la dite bourse
aux dits intendants , lesquels seront tenus prendre connaissance
de ceulx qui seront défaillans et en faire rapport aux siège des
dits ministres généraux une fois par mois pour le moins.
Déclarant que tout ce qu'avons ordonné cy-dessus touchant
les dits quatre pourchats et distributions aux pauvres enfant
n'est que par forme de provision et d'essay et jusques à nostre
rappel que pourrons faire quand bon nous semblera. ^
Fait en Halle le XV de février 1639,
Et signé Â.CuviLLON.
1 Ces quêtes continuërent jusqu'en Hdd.
- 42 -
SÉANCE DE l'administration MUNICIPALE DE LA COMITONE
DE LILLE DU 22 MESSIDOR AN VI DE LA RÉPUBUQUE.
10 juillet 1798.
Sur la proposition de TAdininistrateur chargé de VInstruetion
pnbliquey rAdministration après avoir entendu le commissaire du
Directoire exécutif , arrête que Tadresse ci-après sera imprimée au
nombre de 150 exemplaires.
Citoyens ,
Ce n'est point de l'éducation proprement dite qu'il est question
en la présente proclamation , c'est du commencement de l'édu-
cation , de cette initiative qui convient à tous et en tout temps
et pour laquelle la loi a sagement établi des Écoles primaires.
L'organisation n'en est point encore terminée , mais les soins de
l'autorité publique ne doivent pas moins faire leurs efforts pour
les encourager. Si nous considérons les hommes en général ,
nous voyons également en eux le besoin de faire instruire leurs
enfants , et pour parvenir à cette Instruction , la nécessité de
leur inculquer les principes élémentaires qui y conduisent; si nous
les considérons en particulier , nous reconnaissons pour les riches
l'indispensahilité d'une éducation nationale , qui inspire à tous
les citoyens un même esprit et des sentiments semblables pour
la Patrie ; nous voyons pour les moins fortunés la facilité d'un
enseignement gratuit , qui arrache leurs enfants à l'ignorance et
à la misère. Nous rappelons à ceux qui prétendent aux places et
aux emplois , que la loi veut qu'ils ne soient confiés aux pères
de famille, qu'autant que leurs enfants fréquentent les écoles pu-
bliques. El certes , c'est là et dans l'âge tendre que doivent se
puiser et la morale républicaine et les connaissances que tout
— 4d —
citoyea doit nécessairement avoir dans un régime électif où rien
ne s'accorde qu'aux talents.
Les Ecoles frimaires pour les garçons sont fixées i douze en
cette commune ; elles sont confiées , savoir :
Aux Citoyens ,
Petit , maison ci-devant cléricale Sauveur.
luGLAET , maison ci-devant pastorale Maurice*
MALÂmB , place des Reigoeaux.
Ybrbiek , rue du Yieux-Marché-aux-Moutons.
Gaillard , rue du Vieux-Faubourg.
Béhâgub , maison ci-devant pastorale Etienne.
Yerlais père , maison ci-devant pastorale de la Magdeleine.
Yerlais fils , maison ci-devant pastorale André.
DuRiEux , maison ci-devant pastorale Catherine.
Leroy , rue de la Piquerie.
Lacombe , Marché au Verjus.
Moulin , Marché au Verjus.
Les Institutrices primaires , sont :
Les Citoyennes ,
EoLART , maison ci-devant vicariale Sauveur.
Vantibnstraedt , maison ci-devant vicariale Maurice.
TiLLiBR y pont Jacques.
Labib , maison ci-devant cléricale Etienne.
D'halluin , maison ci-devant cléricale de la Magdeleine.
Devoos , cour du Fresne.
Les principes que Ton professe dans toutes ces écoles sous la
surveillance publique, sont purs, indépendants de tous préjugés
et de tout parti ; ils doivent convenir également à tous , car ils
n'ont pour but que Tamour de la patrie et la pratique de la vertu.
Onn'v enseigne aucune religion particulière, parce que la loi
— 44 —
n'en reconnatt aucune et qu'elle les protège toutes ; mais on y
inculque aux élèves cette morale vraie qui convient à toutes les
religions et qui est indépendante des temps et de la volonté des
hommes. On apprend dans toutes ces écoles à lire , à écrire et
les premiers éléments de l'arithmétique et de Thistoire.
Les citoyens Juglard. Béhague, Yerlais père, Durieux et
Leroy sont en outre chargés d'enseigner les langues anciennes.
Chacun des Instituteurs a été admis par un jury d'instruction
après des examens multipliés.
Si malheureusement il se trouvait quelques hommes qui cher-
chassent à soustraire à la surveillance nationale l'éducation qu'ils
veulent donner à leurs enfants , qu'ils ne croient point pouvoir
y parvenir. Les instituteurs particuliers sont comme ceux publics,
sous la main de l'autorité , leurs écoles sont égalemment visitées
par les fonctionnaires à qui la loi confie ses établissements , et
s'ils s'écartaient un seul instant de leur devoir, s'ils ne faisaient
tous leurs efforts pour former des républicains , s'ils prêchaient
une religion exclusive , la justice nationale saurait les atteindre,
et les parents qui les auraient encouragés ne seraient pas à l'abri
de ses poursuites.
Ainsi donc , que chacun se persuade que l'éducation est et
sera la même dans les établissements publics et particuliers, mais
qu'il est accordé aux premiers plus d'encouragements et de pro-
tection qu'aux seconds. On est obligé de convenir que cela doit
être ainsi , et le temps viendra , nous aimons à le croire , où tous
les hommes à talents se disputeront ce titre honorable d'institu-
teur public , où les pères de famille se feront un devoir d'y
envoyer leurs fils, où enfin les écoles particuUères ne seront plus
qu'un secours à l'insuffisance du nombre des autres.
Signé: Gbmtil-Muiron et Rohârt,
SUPPLÉMENT
A LA
NUMISMATIQUE LILLOISE
(QUATRIÈME PARTIE)
PREWER FASCICCLB
Par m. EDOUARD VAN HENDE
Membre titolalre.
La dans la séance da 7 février 1918»
La Société des Sciences a bien voulu insérer , dans le sixième
volume de ses Mémoires , un supplément à la partie monétaire
de la NtH»ismatique Idlloiêe. C'est presque une autorisation de
mettre sous son patronage une suite à ce travail. Je viens la lui
soumettre. Pour suivre Tordre logique , je devrais aborder la
seconde partie , c'est-à-dire la série des jetons de la Chambre
des Comptes , qui a le double avantage d'être locale » puisque la
Chambre siégeait à Lille , et d'intéresser à la fois la Flandre ,
l'Artois et le Hainaut , qui étaient les provinces de son ressort.
Le nombre des jetons à décrire serait même assez considérable ;
mais ce sont en général des variétés de coin qui n'apprendraient
— 46 —
rien de noaveau pour Thistoire. Il reste à exploiter une mine où
les recherches peuvent être plus utiles et plus profitables : c'est
la quatrième partie , qui, peu riche alors et peu connue, n'a été
qu'ébauchée dans mon livre.
Je passe donc à la quatrième partie , qui attire Tattention des
amateurs lillois , parce qu'ils, la regardent comme la numisma-
tique populaire de leur ville. ^
En ejTet , sans rien ôter au mérite de la monnaie , émanation
de l'autorité souveraine dont elle porte le signe , l'intermédiaire
indispensable des transactions journalières et l'image indestruc-
tible du degré de richesse et de développement artistique chez
tous les peuples , en tous les temps; sans dédaigner les médailles
qui perpétuent la renommée des actions d'éclat , on peut trouver
un vif plaisir à étudier les plombs et les méreaux.
Ces modestes monuments métalliques rappellent ici les ins-
titulions d*une ville où le sentiment des droits , des préroga-
tives et des devoirs de chacun était en honneur ; ils nous révèlent
certaines phases de la vie intime de plusieurs générations qui
ont bien mérité de leur ville natale , comme celle qui voit le
jour s'efforce d'améliorer le sort des pauvres et des ignorants par
l'assistance et l'instruction.
Or , c'est le sol même que nos ancêtres ont habité , le sol que
les transformations de la ville permettent de remuer aujourd'hui
d'une manière plus fructueuse, qui nous rend ces souvenirs des
mœurs anciennes. N'est-ce pas pour nous un devoir de les
recueillir et de les éditer ?
D'ailleurs , la plupart des institutions qu'ils rappellent , basées
sur la religion , le plaisir ou l'intérêt , comme sur les mœurs de
chague temps , ont conservé le parfum des qualités bienfaisantes
qui leur ont donné naissance. Quelques-unes même, en se
perpétuant , nous ont appris à bénir des bienfaiteurs qui ont su
donner à leurs œuvres une pérennité dont notre siècle, à son
tour , est appelé à jouir.
— 41 —
Les pièces qui , grâce au concours de mes confrères en numis-
matique y forment Tobjet de cette notice , n'empruntent leur
mérite ni au métal , ni à la finesse de leur gravure ; mais elles
ajoutent des renseignements à ceux de l'histoire écrite , elles se
lient à des souvenirs qui nous sont cbers : nous nous y attache
rons d'autant plus que nous les connaîtrons mieux.
MÉREAUX CAPITULAIRES.
Lorsque le comte de Flandre , Bauduin Y , autrement dit Bau-
duin de Lille , eut terminé le^ murailles qu'avait commencées
son père , et qui firent de notre ville une place forte , il la dota
de deux institutions importantes.
La première fut le Palais de la Salle , c'est-à-dire le siège de
son autorité suzeraine sur toute la chfttellenie ; la seconde , la
Collégiale de Saint-Pierre , établie pour quarante chanoines et
richement dotée par lui-même.
La fondation de la Collégiale répondit à un besoin du temps «
tout aussi bien que l'établissement de l'autorité dans le palais
féodal. Au Moyen-Age , le bréviaire , à la récitation duquel sont
tenus tous les ecclésiastiques, se chantait et se psalmodiait
publiquement dans les monastères et les cathédrales : c'était ce
qu'on appelait l'ofSce divin ; il avait lieu à des heures déter-
minées.
Le goût des fidèles pour cette célébration de TofSce avait
entraîné la création d'un grand nombre de collégiales , et Bau-
duin y fut guidé par une semblable disposition d'esprit quand il
fonda celle de Saint-Pierre de Lille.
On sait que l'office divin , c'est<-à-dire la récitation du bré-
viaire , se divise en heures canoniales : les unes se célèbrent le
jour , les autres, la nuit. Dans les collégiales , comme dans toute
institution exposée à la fragilité humaine , il se produisit peu à
peu 4u relâchement. Pour réchauffer le zèle et constater le droit
^ 48 —
des chanoines aux prébendes attachées à leurs fonctions , on
imagina de distribuer des méreaux, à l'entrée du chœur, quand
commençait h célébration des parties de l'office les plus impor-
tantes , et de celles qui avaient lieu pendant le temps consacré
d'ordinaire au sommeil , comme les matines , par exemple.
Cet usage, devenu général, s'introduisit également à Lille;
mais nous n'en avons pas trouvé de trace avant le XVP siècle.
Millin reproduit ^ l'inscription d'une lame de cuivre scellée
derrière le chœur de l'ancienne église de la Collégiale , près de la
porte conduisant à la maison des clercs. On y trouve des fondations
de prébendes capitulaires parWallerand deCrudenare, chantre et
chanoine de cette église , qui institua plusieurs œuvres pies. En
1503, il chargea la fabrique de distribuer, « le jour du Saint-
x> Sacrement , à la station devant la Halle , à tous chanoines pré-
» sents, douze deniers, au chapelain, six deniers, et aux vicaires,
» trois deniers ; au varlet de la ville , pour mettre les bancs ,
» deux deniers , et au receveur des vicaires , pour faire la distri-
» bution , deux deniers, d En l'an 1512 , il fonda a une messe
» tous les dimanches de l'an , incontinent après matines, à l'autel
B Saint-Nicolas , et par le chapelain de la chapelle du dit saint ,
B oii doivent être présents tous les vicaires oiant la dite messe ,
» et recevoir après la messe dite , du receveur des vicaires, deux
If deniers , à l'avancement du déjeûner de ceux qui auront été
» présents à la dite messe , » enjoignant de plus à l'office des
vicairies a de payer pour la dite aux chapelains , tous les ans ,
» vingt livres parisis. » Enfin , en 1536 , le même chanoine , en
fondant la célébration de la fête du nom de Jésus et du double du
jour des Rois , ajoute : c( et se y doit distribuer aux chanoines
» présents à premières vespres , à matines , à la grande messe
0 et secondes vespres chacune fois deux gros : au chapelain
a douze deniers et aux vicaires six deniers. »
1 Antiqnitét nationales^ t. v. Collégiale de Saint- Pierre de Lille, p 41
- 4» -
La Numiêmatique LiUoiie a reproduit , sous le u 678 , un
inéreau capitulaire , justifiant pour les chanoines le droit de tou-
cher le montant de leurs prébendes. Envoie! deux nouveaux. Le
premier , qui est une variété de coin , a été trouvé en 1869 ,
parmi les objets métalliques offerts par la piété des fidèles ,
pour la fonte d'une cloche en l'honneur de la nouvelle basilique
de^Notre-Dame-de-la-Treille et de Saint-Pierre.
;. SANCTUS : PETRUS. Deux clés , pannetons en chef.
ly DEÇA. ET : CAPl.INSYLE. .85. Xe doyen et le chapitre
de Lille. .85. Gironné de 12 pièces , écu brochant sur
le tout. A droite et à gauche , un chandelier.
Plomb. Cabinet Van Hende.
1
Ce méreau a cela de remarquable que , représentant les pan-
netons en chef, il en rectifie la position '. De plus , il porte la
date de son émission , 1585 , et comme , à partir de 1579 , les
plombs importants du Chapitre portent ordinairement une date ,
il y a lieu de croire que le n^ 578 non daté est antérieur.
Le second méreau , qui parait appartenir au XYir siècle ,
représente au droit :
1è. Saint-Pierre , debout , tenant de la main droite une grande
clé , et de l'autre le livre des Evangiles. A sa gauche ,
dans le champ , on lit S P , Saint-Pierre.
ly Un saint, debout, un peu fruste. Dans le champ : S 1 , pro-
bablement Saint-Jean.
Plomb. Cabinet de M. H. Rigaux fils.
1 Le premier plomb du chapitre a été gravé avec les pannetons en pointe,
contrairement à d'Hozier et à plusieurs reproductions d'armoiries émanées du
chapitre. Cette contradiction a trompé les graveurs modernes qui ont placé les
pannetons tantôt en chef , tantôt en pointé.
XII — 4
— 50 ^
MÈRE AUX DE DISTRIBUTION.
La piété de nos ancêtres et leur ardente charité les avaient de
bonne heure amenés à fonder des oeuvres durables. Ils avaient
reçu de BauduinV, fondateur de la Collégiale , un exemple bien
digne d'exciter leur émulation. Ils sentirent Tinfluence que la
prière et les bienfaits de la charité étaient appelés à exercer au
sein d'une population dont la richesse ne pouvait se maintenir
que par le travail , et où les infirmités humaines se trouvaient
exposées au dénuement et à l'abandon.
Pour perpétuer leurs secours et les rendre efficaces , ils s'ingé
nièrent à en varier les formes : aussi les fondations se ressenti-
rent autant de la diversité des esprits que du courant des idées
et de la nature des besoins aux époques qui les ont vues naître.
C'est ainsi qu'on avait créé des hôpitaux pour hommes ou
pour femmes, des hospices pour certains cas déterminés , des
prébendes qui devenaient pour les titulaires de véritables pen-
sions, et des distributions réglées de secours consistant en ali-
ments , pain , viande ou bouillon ; en combustible et en vête-
ments*.
La série des marques distinctives spéciales à ces distribu-
tions a dû être bien nombreuse à Lille ; jusqu'aujourd'hui on en
a retrouvé relativement peu : il y a tout lieu d'espérer que l'ave -
nir permettra d'en restituer une bonne partie.
PAROISSES.
SAINT-PIERRE.
La paroisse Saint-Pierre , la moins peuplée de la ville , à
1 On donnait par exemple , en vertu de plusieurs fondations , du mouton et
du pain la veille de rAssomption, le jour des morts , et du bois pendant les
fêtes de Noël.
- 51 —
de son peu d'étendue^ avait été richement dotée par le
fondateur de la Collégiale. Le service divin confié aux chanoines
était suffisant et régulier. Cependant un certain nombre de
messes y furent fondées plus tard par la générosité de ces
mêmes chanoines , avec distribution de secours aux pauvres de
la paroisse. Comme Tadministration de ce double service reli*
gieux et charitable était laissée au chapitre , il est facile de s'ex-
pliquer comment les méreaux distribués aux pauvres pouvaient
porter les armes de la Collégiale.
La Commission historique a accueilli , dans le tome V de son
Bulletin^ la publication d'un méreau monétaire servant à des
distributions de pain.
8. On lit sur le droit : 7 P , abréviation de sept patars. Dans
le champ , deux clés en sautoir , pannetons adossés en
chef. Entre les pannetons : 1770.
^ Ecu ovale gironné de dix pièces ', à Técu brochant sur le
tout. Les girons en creux portent le pointillé de Tor ; les
autres ne laissent voir aucune empreinte.
Plomb. Cabinets Vernieret Van Hende.
Les distributions de ce genre étaient fréquentes et d'un usage
général dans toute la ville, A la Collégiale , des donateurs géné^
reux avaient fondé des prébendes hebdomataires d'un certain
nombre de patars en faveur des pauvres vieillards qui assiste-
raient à la messe , et comme la paroisse ne se composait guère
que de sujets du Chapitre , il n'y avait aucun inconvénient à
remettre aux intéressés des méreaux dont les fournisseurs des
pauvres pouvaient toucher le montant à la caisse du receveur de
la Collégiale.
Dans l'espèce , notre méreau concorde, pour le nombre de sept
1 Blason incorrect. Les plombs antérieurs à celni-ci et rarmorial de d'Hozier
assignent douze pièces au gironné.
4
^ 551 —
patars , à une fondation bien antérieure de Jean Poilet , prêtre-
chanoine de Saint-Pierre. Par son testament du 14 avril 1556 ,
il fonda à perpétuité , chaque jeudi de Tannée , un service divin
après le Salve de Notre-Dame , dans la chapelle paroissiale de
l'église de Saint-Pierre , et y ajouta une distribution hebdoma-
daire de sept pains de patar , avec un patar sur chaque pain ,
pour sept pauvres de la paroisse ' .
Entre autres exemples , on peut encore citer la donation aux
pauvres de Saint-Pierre , faite, dès 1481, par Gérard de Gastel,
bailli du Chapitre , de 7 livres 4 sols parisis de rente sur une
maison place Saint-Pierre , à charge de service religieux , avec
distribution à sept pauvres, d'un pain de quatre deniers et trois
deniers en argent; ainsi que Tépitaphe de Wallerand Hangouart,
fondateur du séminaire de l'église (Collège de Saint-Pierre) , qui
avait créé, en 1547, « dix-huit prébendes pour pauvres anciens
x> hommes, auxquels se trouvant journellement à la messe de
2> prime au chœur de ceste dicte esglise , sont par semaine dis-
D tribués à chacun dix-huit patars de Flandres , par le receveur
» aiant pour son salaire pareille somme que Tun des dicts
» pauvres, b
A la fin du même siècle , le 8 septembre 1599 , Hugues Des-
tailleurs . trésorier et chanoine de la Collégiale v fonda un anni-
versaire solennel , avec distribution aux pauvres de la paroisse
Saint-Pierre , de cent pains de deux patars , et sur chaque pain
deux patars en argent.
i Si le prix du pain peut entrer en comparaison avec celui de la bière, il
est permis de conclure qu^au XVP siècle les pains de un patar pesaient au
moins deux livres. A la suite d*une disette survenue en 1578 , où le prix des
subsistances de toute espèce avait été surhaussé , on voulut revenir , Tannée
suivante , aux taux anciens. A Lille , la bière se vendait au lot (double litre).
Le 26 mai 15*74 , il fut défendu de vendre plus de douze deniers le lot de
bière simple , et plus d*un patar celui de bière double (forte). Le 11 mai 1575,
on défendit à la bretesque , malgré le renchérissement des grains , de vendre
la keute (forte bière) à plus d*un patar le lot. (Archives munie. Registre aux
mandements, noir, H. n^ 831, 878, 897, 402.)
Ces distributions ne devaient pas se faire toujours en nature ;
aussi pensons-nous pouvoir attribuer avec certitude à la Collé-
giale , le plomb à fleurs de lis portant au revers les lettres S P»
que nous avons publié dubitativement sous le n^ 652 de la
Numismatique Lilloise.
Voici une petite pièce carrée qui servait probablement au
même usage :
4. Deux clés , pannetons en cbef.
^ Une contremarque.
ÉtaiD. Musée de Lille et cabinet de M. H. Rigaux.
La cour Gilleson , dont Teiistence parait menacée par la con-
struction de la nouvelle basilique , rappelle ce généreux éco-
lâtre qui, le 13 octobre 1516, donna à l'église Saint-Pierre plu-
sieurs maisons situées entre la Motte-Madame et la rivière. Les
revenus annuels étaient employés à la célébration de deux obits
et à rbabillement de cinquante-deux pauvres. Comme le Chapitre
était chargé d'exécuter les dernières volontés des donateurs, le
méreau ci-dessus pourrait s'appliquer à une distribution de ce
genre.
SAINT-ÉTIKNNE.
La position centrale de la paroisse Saint-Étienne , oii se
trouvait la place du Marché , en faisait le point le plus fréquenté
de la ville. Le service divin ne tarda pas à y être largement
rétribué. Dès le XIY® siècle , la piété des fidèles avait assuré la
célébration de graud^mèsses journalières'. En 1446, le duc
i Le 17 novembre 1872, Marie Hangouart, veuve de Jean Berte, donne
par testament huit cents francs d'or pour acquisition de terres dont les reve-
nus serviront à acquitter , en Téglise Saint-Btienne , autant de messes qu'on
le pourra, et dès ee jour, une rente de six marcs à prélever sur la maison de la
rue d'EscIemoise. Le cantuaire était alors à la collation du curé de la paroisse
— 54 —
Pbilippe-le-Bon prenant en considération la rente annuelle léguée
par plusieurs paroissiens et s'élevant alors à cent francs d'or de
trente-deux gros , assura les honoraires de huit chapelains ou
horistes attachés par moitié à chaque côté du .chœur de
Téglise.
A l'imitation de ce qui se faisait à Saint-Pierre , l'exactitude
au service du cantuaire fut stimulée par des méreaux , sorte de
jetons de présence qui donnaient droit à la prébende. Le Magis-
trat , toujours attentif à régler le temporel des paroisses , or-
donna j le 7 décembre 1523 , que les plommez des heures de
et du clerc de la viUe. (Le livre de M. Herreng y folio 5*7 , à la Bibliothèque de
la Ville.)
Un acte du 6 juillet 1405 constate que précédemment quatre cantuaires
(messes journalières) avaient été fondées dans cette église , parce qu'étant au
milieu de la ville , elle était plus fréquentée que les autres. Cette fondation
provenait de : 1* Jacques Prévost, seigneur de Cspinghem , qui avait laissé
pour cette destination un revenu annuel de 28 livres 12 sols ; 2<^ Jacques
Dambenton , une rente de quatre livres en argent et trois muids de blé ;
3® messire Jean le Borgne , demoiselle Marie Yrete et Robert Bemitain,
ensemble 25 livres 4 sols ; et 4^ Jacquemon lé Prévost le fils , avec Thomas
de Gourtrai, 16 livres de revenu. L'acte ajoute que ces 68 livres 16 sols et 3
muids ont été laissés pour que mémoire perpétueUe soit faite d'eux et aussi
pour la rémission de leurs péchés et salvation de leurs âmes et augmentation
de roffîce divin. Ces biens devaient être convertis et attribués à quatre mer-
chenaires qui eussent la charge perpétuellement de dire la grand'messe en la
dicte église de Saint-Etienne, chacun jour, réservé fiestes et dimanches,
esquels jours le curé du dict lieu est tenu.
Les quatre titulaires nommés en 1405 furent Jehan de la Porte , Jehan
Haluin , Pierre Roussel et Jacques Locart. Leur charge consiste à chanter la
grand'messe avant la clocque que on dit du disner ou environ (à moins
qu'il n'y ait à la mÔme heure service sur corps présent), à raison de 4 sols pour
le célébrant et douze deniers pour les trois autres qui l'aideront. Le coustre
qui tenra coes en cappe et sonnera ou fera sonner la dite messe de le clocque
Saint Jacques et de deux petites ensemble , aura pour chacune messe 18 de~
niers ; et le résidu de la rente sera à distribuer et donner pour Dieu à la dis-
crétion des caritables.Les merchenaires sont tenus d'aider le curé dans l'adminis-
tration des Sacrements de l'église. (Registres de W. Tesson, E. folio 229 ,
aux Archives municipales. )
— 65 —
Saint-Étienne seraient remis chaque jour aux horistes. Il faut
espérer que ce plomb se retrouvera avec ceux de la Collégiale ,
qui pourraient être antérieurs aux exemplaires décrits.
Mais d'autres fondations de messes, offices, prébendes, dis-
tributions de pain et d'argent, subvenaient aux besoins des
pauvres de la paroisse.
Par exemple, Marguerite Savary, veuve de JeanLegrand,
avait prescrit, en 1536, une fondation d'obit avec distribation
de pains, en faveur de dix pauvres de la paroisse Saint-
Etienne.
Le 29 novembre 1611 , Martin Muette , marchand de draps de
soie , en laissant trois cents livres pour la célébration d'une
messe par semaine , à Saint-Nicolas de Saint-Ëtienne , avait
assuré la distribution, chaque dimanche, de cinquante pré-
bendes de six patars à des pauvres , non mendiants publics , qui
auraient assisté à cette messe.
Elisabeth Delobel avait fondé des messes et des distributions
de pains en 1662.
Peu d'années après , Claude Labbe , en fondant des messes
en la chapelle de l'Ange-Gardien , de la même paroisse , y avait
ajouté des prébendes ; et on distribuait , au buffet de la cha-
pelle Sainte-Marie-Madeleine , encore dans la même église , dix
pains de deux patars à dix pauvres , les dimanches et les jours de
fête , en exécution des volontés testamentaires de Thomas
Huglo (1710).
L'administration des prébendes paroissiales appartenait aux
marguilliers et aux membres des diverses confréries attachées
aux chapelles dans chaque église. Ordinairement les distribu-
tions de secours se faisaient au buffet de ces mêmes chapelles.
Mais le Magistrat exerçait une active surveillance sur l'emploi
des revenus dont il se faisait rendre un compte exact et régulier.
A.ucune donation ne pouvait être acceptée sans son consente-
ment , et il modifiait ou annulait les fondations onéreuses.
- 56 —
C'était encore le Magistrat qui , depuis le XY^ siècle , donnait
les règlements relatifs aux fonctions de chapelains , d'horistes et
de plombtiers ou distributeurs de plombs ^ Ce dernier emploi
était quelquefois exercé par un prêtre habitué*, mais c'était
sous la responsabilité des marguilliers : une résolution du Ma-
gistrat , datée du 1®' avril 1686 , les avait astreints à faire eux-
mêmes les pourchats (quêtes], distributions de plombs, etc.
BUFFET DU SÂlNT-SÂCREMENT.
La chapelle du Saint -Sacrement avait, à Saint-Étienne , un
buffet important , et l'administration de cette confrérie semble
avoir été élevée au rang de service public. Une apostille du Ma-
gistrat, datée du 20 février 1674, déclare que les administra-
teurs du Saint-Sacrement , à Saint-Étienne , sont exempts de
service dans les autres paroisses , après avoir servi six ans en la
chapelle susdite ^.
Les méreaux ou bons de pains de Saint-Étienne sont d'es-
pèces assez variées ; il serait téméraire de restreindre au buflet
du Saint-Sacrement Tusage de tous ceux qui portent la dési-
gnation paroissiale ; mais il y a entre eux une connexité qui per-
met du moins de les grouper avec un certain degré de certitude
et même d'y ajouter plusieurs pièces qu'on n'avait pu classer
jusqu'à ce jour.
Nous pouvons d'abord compléter l'inscription de la pièce ellip-
soïde et uniface , décrite sous le n® 595 de la Numismatique
Lilloise et portant écrit en cinq lignes : du S. Sacrement à
S.Estienne,
Le côté qui manque devait porter ces roots : au buffet , comme
I Archivée municipales^ carton 811, dossier 1.
S Mêmes Archives^ -carton 80*7, dossier 8.
3 Mêmes Archives^ carton "796,
— s-ï —
rindique une autre plus moderne dont la description va suivre.
Le moule du côté décrit appartient au Musée : il provient d'un
don de M. Lepan-Joire, plombier à Lille. C'était une présomp-
tion en faveur de son origine locale , malgré le doute qu'aurait
pu inspirer sa forme , et son module peu ordinaire. Aujourd'hui
ce doute n'est plus permis.
Postérieurement à ce plomb ellipsoïde, dont l'exemplaire
complet n'a pas été retrouvé , les administrateurs du Saint-Sa-
crement firent couler la pièce suivante :
*. AV BVFFET. Ostensoir posé sur des nues.
nr DV.S^ SACREMENT. A S ETIENNE, en cinq lignes. Pièce
rectangulaire à pans coupés. '
Plomb. Cabinet Van Hende.
•. B. Un saint ciboire.
Plomb ; uniface. Cabinet Van Hende.
Ce dernier parait encore se rapporter au buffet du Saint-Sacre-
ment. Rien n'indique à quelle paroisse il appartient , mais il est
assurément plus ancien que ceux qui portent la mention de Saint-
Étienne.
Un amateur lillois , M. H. Rigaux fils, a eu la bonne fortune
de mettre la main sur deux trésors de plombtiers. D'abord on
lui apporta , en 1869 , un lot de 160 méreaux obituaires de
Saint-É tienne, représentant le patron de la paroisse agenouillé,
et portant au revers le chiffre 3 ou 4 avec la date 1637.
Notre ami et collègue saisit l'occasion de justifier la revendi-
cation faite dans la Numismatique Lilloise , pour la paroisse de
Lille , de ces pièces attribuées autrefois à la ville de Metz '.
Quelques mois après , par suite sans doute de la bonne idée
qu'avait eue M . Rigaux de divulguer sa découverte , une per-
1 Bulletin scientifique^ historique et littéraire du département du Nord^
2* année , n® 1 , p. 48.
i' — 58 —
somie de Lille , informée de rintérèt qui s'attachait à cette pre
mière trouvaille faite dans une armoire , lui offrit gracieusement
un cumulus de 1134 méreaux provenant de la même paroisse.
Le gros de la trouvaille se composait de la bractéate ' représen-
tant saint Etienne, debout, et d'une autre inédite, portant la tète
du Sauveur ^ auxquelles s'ajoutaient quelques plombs variés *.
La plus grande partie des bractéates de M. Rigaux , au saint
Etienne debout , les mains levées , entre les lettres SE', sont
surfrappées indifféremment , au droit et au revers , d'une mitre
entourée de quatre étoiles à cinq rais. L'emploi d'étoiles ainsi
marquées au poinçon , s'est généralisé à Saint-Étienne. Ainsi, il
existe des pièces marquées uniquement d*étoiles en nombre va-
variables et d'autres, contremarquées sur une première em-
preinte. Ce signe , trouvé en si grande quantité dans le cumulus,
est comme une révélation pour le classement de plusieurs mé-
reaux de Saint-Étienne. Les contremarques auront été mises,
d'après une décision des marguilliers , à une de ces époques si
fréquentes au XYIII* siècle , où la misère générale , profonde et
prolongée , dut faire abandonner les distinctions anciennes de
secours. Dans un moment de détresse , ces contremarques , im-
posées à tous les méreaux , permettaient de centraliser les res-
sources et d'en faire un partage équitable.
V. Bractéate au Saint-Étienne , surfrappée d'une mitre et de
trois étoiles.
Cuivre jaune. Cabinet de M. H. Rigaux.
L'incendie de l'église Saint-Étienne, au bombardement de
1792 , a consumé les archives de la paroisse. Faute de rensei-
gnements précis , nous proposons de réunir , comme appartenant
à l'administration générale de la paroisse , tous les méreaux qui
1 Pièce mince dont le relief d'un côté est fonné par le creux de l'autre.
3 Voir le même Bulletin , 2* année, n* 4, p. 183.
8 Numitmatique Lilloise^ n® 594.
— 59 —
ne rappellent point une fondation spéciale ou une chapelle « et
de les classer après ceux du Saint-Sacrement.
8. Plomb uniface , ellipsoïde ,. de la grandeur du méreau du
Saint-Sacrement à Saint-Ëtienne , marqué au poinçon
de cinq rosaces ou étoiles à six rais. Cette pièce a pu
avoir une valeur conventionnelle de cinq patars ou de cinq
pains.
Plomb. Cabinets Rigaux et Van Hende.
•. Plomb ' uniface de forme à peu près circulaire , portant cinq
empreintes semblables au précédent • mais faites avec un
autre poinçon.
Plomb. Cabinets Rigaux et Van Hende.
10. Pièce frappée en bractéate , sur le même métal et la même
épaisseur que les méreaux au Saint-Étienne debout, et
portant pour empreinte trois rosaces posées en triangle
et un cordon perlé.
Cuivre jaune. Cabinet Van Hende.
il. SE. Saint-Etienne. Au-dessous, un lis.
Cuivre jaune frappé en bractéate. Cabinet Van Hende.
CHAPELLES ET FONDATIONS PARTICULIÈRES.
Un é^t dressé en 1691 à la Monnaie de Lille , et contenant
Téosmération des quantités d'argenterie d*église portée au
change de ladite Monnaie , mentionne les chapelles du nom de
Jésus et Saint-Sauveur à Saint-Étienne , et de plus la chapelle
Saint-Georges avec celle de Sainte-Marie-Madeleine *. Or, de-
puis cinquante ans , le Magistrat avait autorisé (1630) la fonda-
1 N^piismatixfoe LilloUe. Pièces justificatives , p. 2*74 etsuiv.
— 60 —
tion hebdomadaire de dix patars pour cinq personnes , dans la
chapelle de Sainte-Catherine-de- Sienne à Saint-Ëiienne. Le 17
juin de la même année, les administrateurs de la paroisse avaient
été autorisés , en exécution du testament d'Agnès de Fourmes-
traux , à faire remettre , chaque samedi , après la me3se célé-
brée dans la chapelle de Notre-Dame , des prébendes de donze
patars , à quatre femmes honnêtes. En 1638 , Jean Casteekère
avait laissé une rente de trois cent quatre-vingt-dix livres , pour
célébrer , le vendredi , une messe basse à l'autel des dix mille
martyrs à Saint^Êtienne , et délivrer dnq prébendes de dix pa-
tars à des pauvres âgés de cinquante ans. Enfin , le 1*" sep-
tembre 1710 , le Magistrat autorisait encore la fondation faite
par Thomas Huglo, de dix pains de deux patars pour dix
pauvres , les dimanches et jours de fêtes , au buffet de la cha-
pelle de Sainte-Marie-Madeleine , que nous venons de citer plus
haut '.
Pourquoi des distributions analogues n'auraient- elles pas eu
lieu dans les chapelles du nom de Jésus , du Saint-Sauveur et de
Saint-Georges , puisque le Magistrat autorisait à y faire des buf-
fets, comme, par exemple, celui des graissiers(3 décembre 1730],
dans la chapelle Sainte-Barbe * ? Du rest^', la conformité de
la pièce suivante avec la dernière bractéate de Saint-Étienne
confirme , de même que sa provenance , l'authenticité de son
origine : le dépAt du plombtier de Saint-Étienne en comptait
cent-soixante-dix exemplaires; nous l'attribuons à Tune des
deux chapelles dédiées à l'Homme-Dieu.
18. Tête du Sauveur du monde, à droite.
Cuivre jaune frappé en bractéate. Cabinet de H. H. Bigaux .
Le méreau suivant , qu'on peut attribuer à la chapelle Saint-
Georges de la même paroisse, a été trouvé également à Lille.
1 Archivet de la Ville ^ carton 795, dossier 10.
S Archives de la Fille^ oarton 1,260 , dossier 9. «
n
— 61 —
f
ts. Saint Georges terrassant un dragon. Pièce sans légende.
^ 5.
Plomb. Cabinet de M. H. Rigaux.
14. S E. Buste de saint Etienne. En exergue : deux rosaces
et une fleur de lis. Trouvé par M. Rigaux en 1869.
IV P J R entrelacés. Initiales indiquant le nom du fondateur.
Plomb. Cabinet de M. H. Rigaux.
15. S E. Étoile à six rais ; au cenire , une rosace. Vers les
trois rais supérieurs , un trèfle et deux rosaces ; près de
ceux du bas , deux cœurs et un dessin symétrique.
ly J L P entrelacés.
Plomb. Cabinet de M. H. Rigaux.
Le même amateur possède les deux coins d'acier de ce plomb,
dont il n'a rencontré quun seul exemplaire.
te. Tête de mort sur deux humérus en sautoir ; dans le champ,
trois lis sur lesquels on a donné postérieurement un coup
de poinçon. Il ne s'en trouvait qu'un exemplaire dans la
trouvaille de M. Rigaux.
ly F L P entrelacés.
Plomb. Cabinet de M. H. Rigaox.
19. Mître cantonnée de trois étoiles dans un double cercle. Le
tout frappé en creux et servant de contremarque au mé-
reau précédent.
IV F L P entrelacés. Le cumulus en contenait deux exem-
plaires. Ce plomb est concave, parce qu'il a été fait avec
le poinçon qui a servi à contremarquer les bractéates.
Étain. Cabinet de M. B. Rigaux.
La belle trouvaille de M. Rigaux renfermait un plomb qui pa-*
ratt appartenir à une fondation particulière de chapelle. Il y a
I
— 6» —
d'autant plus lieu de Tattribuer à la paroisse Saint-Etienne , que
la lettre S qui forme le revers , et la contremarque s dans la
panse de TR , se rapportent probablement à Notre-Dame^u-
Salve , comme semblent l'indiquer deux passages relevés sur .les
comptes de la ville par M. Charles de Prins : a 1677 à 1711. à
Michel Ânolf , pour avoir gravé une forme pour faire les plombs
de la chapelle de Notre-Dame-du -Salve à Saint-Etienne
VII livres, — 1733. au sieur Miansau , pour avoir fait graver
trente-cinq jetons de cuivre , pour être délivrés aux administra-
teurs de la chapelle de Notre-Dame dite du Salve à Saint-
Etienne b » »
Quels sont ces jetons et que sont-ils devenus ?
En attendant , voici le méreau en question :
18. R avec un s dans la panse du haut. A droite et à gauche ,
une couronne frappée en contremarque. Au bas , dans
l'empreinte d'un poinçon rectangulaire : R couronné.
IV S occupant presque tout le champ.
Plomb. Cabinet de M. H. Rigaux.
19. Saint Etienne lapidé par deux exécuteurs païens ; au-
dessus , Dieu le Père lui apparaissant.
Plomb uniface. Cabinet de M. H. Rigaux.
Les baillis ou receveurs de paroisse étaient autorisés à louer
des plombs obituaires aux familles qui n'en avaient point en
propre, et c'est peut-être à ce motif qu'est due l'existence de
plombs unifaces. Quoi qu'il en soit , feu M. Gentil-Descamps
possédait dans son cabinet un titre constatant la location des
plombs. Il est conçu en ces termes : « Reçu par le soussigné de
» Monsieur Linglart» exécuteur du testament de feu Mens'
0 Jacques Laisnolle, la somme de sept livres t. pour avoir in-
» vite les parents et amis aux funérailles dudit Mons' Laisnolle
» et pour le louage de cinq cent de plomb. Tesmoing Estienne. »
SAINT-MAURICE.
La paroisse Samt-Maurice ayait aussi , outre son canUiairo
èUbW aa XY^ siècle , des fondations particulières avec distribu-
tions de secours aux pauvres. Ainsi , Marguerite Braem avait
laissé , en 1613 , un capital de 3,750 florins pour en distribuer
les revenus aux pauvres. Le testament de Françoise Fruict,
agréé par le Magistrat le 11 décembre 1618 , chargeait les mi-
nistres-généraux de la Bourse commune des pauvres de distri-
buer, le dimanche après la grand*messe, cinq prébendes de
seize patars, dans la chapelle Saint- Pierre-Saint-Paul à Saint-
Maurice. Gérard et Isabeau de Poellon avaient légué et fondé
trente prébendes de vingt patars par semaine , à charge par les
prébendes d'entendre tous les dimanches une messe fondée à
Saint-Maurice (20 avril 1693] , et Guillaume d*Hellin, des pré-
bendes de cinquante florins par an S le 5 octobre 1697. D'autres
fondations plus ou moins importantes donnaient lieu à des dis-
tribations au buffet de diverses chapelles , par exemple celles
de Notre-Dame et de Sainte-Croix, dont les fonctionnaires
étaient, de par le Magistrat, dispensés de tous autres services ,
sauf celui de marguilliers *.
Il a été trouvé séparément , à Lille , deux exemplaires du mé-
reau suivant qui s'échangeait sans doute contre trois pains.
Tout porte à croire qu'il se donnait dans la chapelle Saint-Nico-
las , la seule qui fCkt dédiée à un évêque , parmi les douze cha-
pelles de la paroisse, mentionnées dans l'état dressé en 1691 ,
de l'argenterie portée au change de la Monnaie et dont il a été
question plus haut.
i Jrehiveê communales , carton 810, dossiers 5, 9 et 10.
^ jirchives communales, Mdme carton.
— 64 —
. Buste de saint , la tète dans une gloire ; sur les cAtés , une
mitre et une crosse. En exergue , une tête d'ange.
^ A. S. MAURICE 3 ; inscription en trois lignes. Pièce rec-
tangulaire à pans coupés, avec grènetis autour et fleurons
-aux huit angles.
Plomb. Cabinets H. Rf gaux et Van Hende.
L'inscription du revers de ce méreau : à St-Maurice , et celle
d'un autre qu'on verra plus loin : à Ste-Catherine , suggèrent
naturellement l'idée d'attribuer à la paroisse Saint-Maurice uoe
petite pièce obituaire , uniface , sur laquelle figure un chiffre
énonçanti comme ci -dessus, la valeur distributive.
M. Un cœur sur lequel on Ut les trois lettres suivantes : A S M ,
à Saint-Maurice , et portant le chiffre 4. Double cercle.
Plomb uniface. Cabinets H. M^ux et Yan Hende.
Des fouilles faites en 1862 pour F agrandissement de la ville ,
ont remis simultanément au jour deux exemplaires d'un plomb
de Sainte- Anne , de forme ellipso»ide et du même module que les
grands plombs de Saint-Ëtienne. Il y avait et il existe encore à
Saint-Maurice une chapelle de Sainte-Anne S oii l'enlèvement
du badigeon mit à découvert , il y a quelques années , des pein-
tures murales du XYIP siècle , rappelant la vie de sainte Anne
et de la Sainte Vierge. A Lille , chacun connaît la vogue de la
Sainte-Anne , fête des charpentiers , des couturières et des con-
fectionneuses de sarraux , etc. Les corporations qui se rendaient
à Saint-Maurice le 26 juillet , devaient être nombreuses , ef
comme elles faisaient célébrer des obits pour les membres décé-
dés pendant l'année , le plomb suivant a pu , comme ses congé-
nères de Saint-Étienne , servir à des distributions de pains.
1 Argenterie d'église portée au cliange de la Monnaie de Lille, 1691 , et
Numismatique Lilloise^ p. 2*7*7
- 65 —
tt. SaîDte-Anne assise « paraissant présenter la Saiate- Vierge
à un autre personnage , qai doit être saint Joacbim.
ly S!« Annb 1754.
Piomb ellipsoïde. Musée de Lille.
Certaines personnes attribuent ce plomb à Ypres ; nous espé-
rons cependant voir confirmer le classement proposé ci-dessus.
SAINT-SAUVEUR.
En continuant à suivre l'ordre d'ancienneté , on arrive à la pa-
roisse Saint-Sauveur. Un certain nombre d'obits y furent fondés
au XVP et au XVir siècle , et les fondations paraissent y être
plus récentes que dans les autres paroisses.
Quoi qu'il en soit , nous devons restituer à Saint-Sauveur le
plomb N° 599, qui a servi longtemps aux aumônes paroissiales
et qu'un renseignement inexact nous avait fait attribuer à Saint-
Maurice. Il se distribuait en même temps que les billets de
mort et se changeait contre du pain chez les boulangers.
MB. Sd. Le globe surmonté de la croix, tel qu'on le repré-
sente dans la main du Sauveur du monde, patron de
la paroisse.
^ Croix évidée au centre , cantonnée de deux annelets et de
deux points.
Plomb.
On peut voir , dans la salle du Musée de numismatique , le
moule qui servait à reproduire la face de ce plomb.
Le nouveau contingent que ce travail ajoute à la paroisse
Saint-Sauveur est dû à l'obligeance de mes aimables confrères
Ach. Vernier, Rigaux et A. Preux.
XII— 5
- 66 —
94. Giobe crucigère ; à gauche un dard plié et fendu , allusion
à ces paroles de Tapôtre &aint Paul : O Mort l où est ton
aiguillon * ? Plus haut , à droite et à gauche de la croix ,
les lettres A L. Autour, un cercle ponctué.
ly I D R sous un trèfle et au-dessus d'un quatrefeuilles. Cercle
ponctué.
Plomb. Cabinet de M À. Yernier.
95. Croix entre les lettres A L , dans un cercle ponctué.
ly I D R également sous un trèfle et au-dessus d*un quatre-
feuilles.
Plomb. Cabinet de MM. Rigau\ et Preux.
te. La boule du monde cantonnée de S^ SA.
IV SIL. POR?
Plomb. Cabinet de M. A. Preux.
Un magnifique méreau , remarquable par le module , la ma-
tière, la beauté du sujet et l'énoncé de rinscription , a été coulé
en cuivre pour l'importante fondation de Mlle Claire Wares-
quiel, veuve de Charles Caillet. Par acte du 13 février 1714, la
généreuse donatrice fonda une messe journalière à Saint-Sau-
veur , avec distribution de douze pains de trois patars. Le curé
de la paroisse disposait chaque jour de quatre pains , et les pau-
vriseurs distribuaient les huit autres. Cette œuvre pieuse et cha-
ritable a dû apporter bien des consolations au sein du quartier
où la population indigente était la plus nombreuse.
99. S. S. Saint-Sauveur, Le Christ debout, montrant le Ciel
de la main droite, et tenant le monde de la main gauche.
ly Fondation de dII® Claire Waresquiel, v. du sr Charle
Caillet, 1714, en six lignes.
Cuivre. Cabinet de M. H. Rigaux .
I Epître du jour de la Toussaint*
.— 6*7 —
SAINTE-CATHERINE.
L'administration charitable de Sainte-Catherine avait , comme
celles des autres paroisses, reçu des dons pour ses pauvres. En
1493, Matthieu et Marguerite Castelain donnèrent, à la Pau-
vreté de Sainte-Catherine , 14,318 verges de terres à Bondues ,
Halluin , Herlies , Lesquin , Seclin , Wazemmes , Ascq et Fro-
melles, à charge de service religieux.
M. Ach. Yernier possède , de cette paroisse , un joli méreau
que sa date rapproche des plombs de Saint-Pierre, du XVI*
siècle.
98. Au-dessus d'un glaive placé en travers , se trouve la roue
de sainte Catherine , et au bas, la date 1594. Autour , un
double cercle.
IV Un S occupe tout le champ avec deux ornements symé-
triques, le tout dans un double cercle. Ce plomb indique
sans doute la présence à un Salve ou Salut, pour donner
droit à une distribution charitable.
Plomb. Cabinet de M. A. Yernier.
Voici un autre plomb plus récent et analogue.
W. Comme au précédent, un glaive traversant le champ, et
au-dessus une roue , mais cette fois entière et dentelée
extérieurement. Le tout dans un double cercle.
ly Dans le champ , <^ â , voulant peut-être signifier 6 palars
ou 6 pains , et au-dessous 1695 ; double cercle.
Plomb. Cabinet Yan Hende.
Deux plombs de Sainte-Catherine figuraient dans la nomen-
clature donnée par M. Rigaux. Ils se trouvaient là au sein d'une
paroisse voisine ; aussi , loin de nous en plaindre , nous saluons
cette bonne confraternité qui nous a valu une pièce inédite. Avec
— 68 —
le petit méreau uniface , représentant la patronne de la paroisse
auprès de Tinstrument de son supplice , et tenant de la main
droite la palme du martyre S se trouvait un plomb portant au
droit:
. Une tête de religieux avec une auréole.
ly A S? GATHE RINE. Inscription en trois lignes.
Plomb. Cabinet de M. H. Rigaux.
BOURSE COMMUNE DES PAUVRES-
La charité privée avait établi à Lille des ressources destinées
à venir en aide à des infortunes spécifiées par chaque œuvre.
Mais ces fondations particulières finissaient par se répartir d'une
manière inégale et souvent peu conforme à la justice dis-
tributive.
Ces inconvénients avaient été ouvertement signalés à la fin du
XY® siècle. On comprit alors la nécessité de créer une œuvre
centrale qui rendit profitables à tous des charités dont plusieurs
abusaient , et qui aidât à détruire les habitudes nomades et
paresseuses que prenait une partie de la population. Sous les
auspices du Magistrat , il s'était fondé une association volontaire
de bons citoyens qui acceptèrent cette mission. Dès Tan 1506,
l'œuvre avait été autorisée par Philippe-le-Beau , et Charles-
Quint avait, à deux reprises différentes (1515 et 1527), ap-
prouvé les efforts de la charité lilloise. Le Magistrat avait fixé ,
le 31 août 1530, l'organisation de la Bourse commune des
pauvres , et l'avait chargée de régler les distributions générales
dans les paroisses. L'empereur lui donna , en 1541 9 son règle-
ment définitif et ordonna de l'appliquer dorénavant dans toute
la contrée.
1 ^Numismatique Lilloise^ vl^ 602*
- 69 -T
On sait que la Bourse commune était administrée par un col*
I^e composé de douze bourgeois notables , ayant le titre de
ministres-généraux des pauvres. On leur avait adjoint au même
titre un receveur gi néral. Ils avaient sous leurs ordres un gref-
fier et un serviteur aux gages de la ville , et de plus six sergents
chargés d'arrêter les mendiants et les vagabonds. Sur le rapport
des ministres particuliers de chaque paroisse et des faubourgs ,
les ministres-généraux réglaient la distribution des aumônes se-
lon les besoins des pauvres et les exigences de la saison. Les
comptes de gestion étaient présentés au Magistrat deux fois par
an, à la Noël et à la Pentecdte, en pleiae halle, en présence
des curés de la ville et des ministres particuliers. La cloche du
Vigneron annonçait la séaoce qui était publique.
Une administration si bien réglée devait inspirer toute con-
fiance aux personnes charitables , et en même temps qu'elle dé-
terminait la manière dont se répartiraient les secours spécifiés
par les fondations , elle avait la libre disposition de certaines
aumônes provenant de legs directs.
En effet , depuis le milieu du XVr siècle jusqu'au premier
tiers du XYIIP , la Bourse commune reçut un grand nombre de
legs , les uns sans conditions ou à simple charge d'obits ' 9
d'autres , où le genre des destinataires était indiqué * , d'autres ,
enfin , où l'assistance à la messe était la condition exigée.
Ainsi , par une apostille du 31 mars 1651 , le Magistrat avait
autorisé les ministres-généraux d'accepter la somme léguée par
1 Le 21 mars 1595 , Georges de Goreohuse, seigneur de Peruwes, et
Anne du Castel , sa femme , ont légué , à la Bourse commune des pauvres , à
charge d'obît , leur hôtel et maison , rue des Frères-Mineurs , dont la vente a
produit 15,000 livres pariais.
S Adrien Desquiens , bourgeois , donna par son testament, agréé le 21
mars 1624 , la somme de 26,000 livres parisis , en chargeant la Bourse com-
mune de remettre chaque semaine , à douze pauvres vieillards , francs ton-
deurs , ayant été maîtres en cette ville, une prébende de 2 livres pariais ou
vingt patars à chacun.
— •TO —
Béatrice Dewalde , à charge par eux de remettre , tous les dî-
manches, quatre patars à Irois pauvres qui entendraient la
messe fondée en la paroisse Sainte-Catherine.
La Bourse commune des pauvres devait avoir , comme les pa-
roisses , ses méreaux particuliers , et on peut faire des vœux
pour qu'une armoire ou des découvertes provenant de fouilles
viennent les faire connaître d'une manière évidente.
En attendant , nous croyons pouvoir proposer comme s'appli-
quant à une distribution analogue à celle qu'avait prescrite
Béatrice Devv^alde , un méreau portant deux empreintes faites au
poinçon. La première est un M et doit signifier Messe, la seconde
est une fleur de lis, et caractérise à nos yeux , par les armes de
la ville, l'administration générale de la charité reconnue par le
Magistrat.
81. La lettre M et la fleur de lis dans des marques de
poinçons.
ly Un lis ; le reste est indéchiffrable.
Plomb. Cabinet de M. H. Rigaux
Cette attribution est d'autant plus rationnelle que deux mé-
reaux de cuivre , unifaces , portant la même lettre et le même
signe caractéristique , apportent l'un et l'autre une indication de
valeur , en rapport direct avec leur usage à Lille .
38. M (unlisj 1 P. La lettre M cette fois redressée auprès du
lis et la valeur, i patar.
Cuivre uniface. Cabinet de M. H Rigaux.
83. (un lis) M 5 P. Signes identiques, sauf celui de la valeur •
5 patars.
Cuivre uniface. Cabinet Van Hende.
On a vu plus haut que les douze ministres-généraux diri-
geaient la répartition des secours , par les ministres particuliers ,
entre les paroisses et les faubourgs. Chacun pouvait avoir sous
— "ïl —
sa direction personnelle une section désignée par un signe spé-
cial , comme par exemple un numéro d'ordre.
Nous avons publié , sous le n° 696 , un méreau de plomb mar-
qué au droit de Tinscription IpatUy et au revers, du chiffre 7;
pois , sous le numéro suivant , une variété uniface de Tavers ,
en disant que le 7 indiquait une section ou un quartier de la
yille. Cette assertion se justifie.
Un archéologue distingué , M. A. Preux, membre correspon-
dant de la Société , possède le même plomb avec le chiffre 3. Ce
confrère, désintéressé et bienveillant, nous a signalé, dés 1864,
le chiffre 6 sur un exemplaire qu'il regarde comme une épreuve
moderne, coulée dans les moules originaux. Or , le Musée de
Lille possède les deux faces d'un moule de ce méreau avec le
chiffre 8 , et comme il n'y avait dans la ville que sept paroisses ,
il devient presque impossible de douter qu'il désignât les fau-
bourgs ou l'un d'entre eux. Les plombs remis aux ministres par-
ticuliers devaient porter le chiffre de leur section , et le contrôle
était facile à faire quand il s'agissait d'établir les comptes de
chaque paroisse de la ville et des faubourgs. La pièce sans nu-
méro de section pouvait se distribuer indifféremment dans tout
le ressort de l'administration charitable.
«4. 1 PAIN , en deux lignes. Un trèfle.
Plomb. Cabinet de M. A. Preux.
Voici un méreau que les pauvres recevaient , à condition d'as-
sistance à la messe. Il nous a été communiqué par un amateur
zélé de notre ville.
•*. Pierre Surmont p»» dimanche du mois a 10 heure. Pierre
Surmont , premier dimanche du mois, à dix heures.
iV PAIN.
Plomb. Cabinet de M< Marcotte.
•
f
II
— T2 —
Par acte du V avril 1729 , Marie Capelle a laissé , à la
Bourse commune des pauvres , trois lettres de rentes , an capi-
tal de 1,600 florins, à charge de fournir trois prébendes de dix
patars , à distribuer le dimanche après la messe paroissiale de
Saint-Étienne. Cette fondation a beaucoup d'analogie avec celle
de Pierre Sunnont , qui était probablement aussi à la charge de
la Bourse commune des pauvres ; mais le plomb se remettait
avant la grand'messe , peut-être pour les même motifs qai , à la
Collégiale , faisaient donner les méreaux capitulaires au com-
mencement de l'office divin.
Il est également naturel d'admettre qu'à l'époque où , dans
les paroisses Saint-Étienne , Saint-Pierre et Saint-Maurice^
on se servait de bractéates pour les pains de fondation * , la
Bourse commune des pauvres ait fait usage d'un méreau du
même genre , aux armes de la ville. Or , une bractéate en
cuivre jaune , portant la fleur de lis dans une ellipse , doit
être le méreau de la Bourse commune des pauvres *.
• Fleur de lis dans une ellipse , au milieu du champ.
Bractéate. Cabinet Van Hende.
Ce méreau circula pendant la première moitié du XYIIP siècle.
En avril 1750 , un édit du roi réunit la Bourse commune des
pauvres à la Charité générale , nouvelle administration qui de-
vait centraliser les secours de toute nature. Elle fut chargêed
gérer les biens des fondations de Saint-Nicolas , Saint-Nicaise et
la Trinité, la Bourse commune, les Bapaumes, les Bonnes-
Filles , Stappaert , les Vieux-Hommes, les Vieillottes, la Maison-
Forte , les Écoles dominicales , les Grisons et l'Hôpital-
Général.
Une fois la Bourse commune ainsi absorbée , ses méreaux
disparurent et la rareté actuelle s'en trouve expliquée.
Numismatique Lilloise, n°' 594, 598, 665.
3 Numismatique LiUoise, nP 665.
-Il-
On peut donc revendiquer, pour la première moilié du
XVIIP siècle , les bracléate» m Saiut-ÉUenne et à la fleur de
Us, et pour la seconde moitié du même siècle , les surfrappes
signalées précédemment .
Les Souvenirs de la Flandre wallonne , publiés depuis dix ans
par des archéologues et des historiens de Douai , ont signalé
(T. II, p. 79) comme plomb ordinaire des pauvriseurs de Lille,
un méreau portant à Tavers une large croix patffte , et au revers
le signe & '. Ce serait là le plomb qui aurait remplacé ceux de '
la Bourse commune des pauvres. En voici la description :
S7. Croix pattée aboûtée de point«.
IV &
Plomb. . Cabinets Rigaux et Van Heode.
MËDAILLES DE PIETÉ.
PAROISSE SAINT PIERRE.
NOTEE-DAMB DE LA TEEItLB.
Avant d'aborder les plombs des particuliers , il nous parait
convenable de décrire , à la suite des méreaux de paroisse , les
médailles de piété qui , se rapportant à certaines chapelles , ont
on intérêt plus général que des souvenirs de famille.
C'est pourquoi , n'ayant trouvé aucune variété du méreau de
deux patars à Teffigie de Notre-Dame-de-la-Treille*, nous pas^
sons aux médailles de pèlerinage. Cette description ne sera pas
encore complète, mais nous avons la certitude que d'autres
pièces seront produites par M. Dancoisne, dont le nom fait au*
1 Voir Numismatique JLilloiêê^ n® 699.
% ffumiêmatique Lilloise^ n^ SSS.
\
— 7i —
torité en ces matières. Le savant numismatiste ne tardera pas,
sans doute, à mettre au jour les richesses que renferment ses
précieux tiroirs , et qui ont vivement éveillé une curiosité
légitime.
Quoi qu'il en soit, nous tenons de Tobligeance de M. Rigaux
deux médailles de la patronne de Lille.
88. N.D.D. LA... TREILLE. La Vierge , debout dans la
treille , tient l'Enfant Jésus sur le bras gauche. En
exergue , entre deux points : écu au lis.
IV S.PIERRE. .DE. LILLE. Saint Pierre debout. En exergue :
écu aux deux clés. Pièce ellipsoïde à bélière.
Cuivre Jaune. Cabinet de M. H. Rigaux.
se. N.D.D. LA.*. TREILLE. La Vierge debout dans la treille.
A Texergue : écu au lis.
ly ^ s. PIERRE.*. DE. LILLE.* Ecu aux deux clés. Pièce
ellipsoïde.
Cuivre Jaune. Cabinet de M. H. Rigaux.
Celte médaille , de la même époque que la précédente , pro-
vient de terrassements faits à Lille en 1864.
CHAPELLE SAINT-ADRIEN.
Il y avait à Téglise Saint-Pierre, outre le chœur, quinze
autels particuliers ou chapelles dont remplacement se trouve
indiqué sur le plan dressé par la ville pour la bibliothèque com-
munale. On sait que cette église , incendiée en 1334 , fut recon-
struite sur un plan différent du premier. C'est alors que les dons
des fidèles contribuèrent successivement à Tembellir. Le plus
bel ornement qu elle reçut au XV® siècle , fut le tombeau de
Louis de Mâle , dû à la pieuse libéralité de Philippe-le-Bon.
Vers le temps où s'achevait la construction de ce riche maiiso-
-. TI5 —
lée, Wallerand das Obeaux, seigneur dont le nom est tiré
d'un fief situé aux environs de Lille , fit ériger une chapelle sous
riûvocation de Saint-Adrien.
La pierre tumulaire de Wallerand , mort le 4 octobre 1464,
portait, d'après Millin : « Lequel... considérant que messes et
i( prières sont salutaires aux dmes des bons chrétiens catho-
0 liques , a fait construire et édifier des biens que Dieu lui a
(K prêtés , cette présente chapelle en l'honneur de Dieu et de
a monsieur Saint-Adrien, et ordonné de, enicelle, faire celé-
« brer perpétuellement en chacune semaine cinq messes. Pour
a ce faire , il a donné et amorti à perpétuité une dlme courant
a au terroir de Campinghem , etc., etc.*. »
M. Rigaux , aussi heureux que le méritent ses persévérantes
recherches , possède une médaille de pèlerinage trouvée à Lille,
et reproduisant , d'une part , l'image de saint Adrien , d'autre
part, le dessin d'une châsse. Nous croyons ne pas trop hasarder
en attribuant cette pièce à la chapelle de la Collégiale.
40. SAINCT ADRIEN Une châsse. Le tout dans un grènetis.
ly Le saint martyr debout , tenant Tépée dont il fut percé. A
ses pieds est accroupi le lion auquel il fut exposé lors
de son supplice en Palestine avec saint Eubule. — La
bélière est cassée.
Plomb. Cabinet de M. H. Rigaux.
PAROISSE SAINT-SAUVEUR.
NOTRE-DAME DE TONGRB.
Tout le monde à Lille a entendu parler de la chapelle de
Nolre-Dame-de-Tongre , érigée très-anciennement à Saint-
1 MiUin. Jntiquitéê nationales , t. y. Collégiale^ p. 25.
- 16 ^
Saaveur , et coonue au loin à cause d'un pèlerinage annue. qa.
attirait un grand nombre de fidèles. La confrérie , affiliée en
1672 à celle de la Belgique , fut autorisée par le Magistrat, en
1741 , à former une image de la Vierge en argent , au lieu de
celle qui était de bois '.
Nous en avons publié une médaille de cuivre , n^ 630 * ; en
voici une plus petite, en argent :
41. N.DAM DE TONGRE. La statue de la Vierge couronnée
et vêtue d'un manteau et d'un voile tombant à ses pieds.
 droite et à gauche , deux anges ; au bas , une tète
d'ange.
^ La Sainte-Famille ; au-dessus , le Saint-Esprit dans un
entourage de rayons.
Argent. Cabinet Van Hende.
LES CITADELLES SPIRITUELLES.
NOTRE-DAME DK MARQUETTE.
On se rappelle que , dans son ouvrage intitulé leê Satictuaires
de la Mère de Dieu , le P. Possoz désigne sous le nom de cita-
delles spirituelles de la ville de Lille, les principaux autels de la
Vierge, en vénération dans le voisinage. Ayant adopté cette
d'ésignation , nous continuons à l'employer.
4t. N.DAMEdMAKQUËT. La Sainte-Vierge couronnée, debout
sur un croissant , tient sur le bras droit TEnfant-Jésus
nimbé. Par dessus son manteau orné de pierreries , sont
placés deux rangs de perles disposées en guirlandes.
1 Aré\heê commu/ia2tf«, carton 827, dossier 24.
S C'est par erreur et transposition que le n** 680 de la Numiimatùfue LiUoUe
est indiqué comme uniface. Le revers eçt sous le n® 64*7 hU,
-.1*1 —
iv Monogramme du Christ surmonté d'une croix perlée , au-
dessus , un cœur supportant les trois clous de la passion.
Argent frappé en double bractéate , avec béUère.
Cabinet de M. Ach. Vernier.
Les recherches du baron de Mélicocq dans les archives de
Lille, lui ont fourni l'occasion de signaler le mode de fabrication
des marques de commerce , par l'extrait suivant du mémoire d'un
caudrelier (chaudronnier), de l'an 1460 : « pour mes fourmes
gravées en pierre de marbres... pour servir à jeter plommées à
manière de sceaux '. »
En reproduisant cette citation dans son bel ouvrage sur les
plombs historiés trouvés dans la Seine, M. Arthur Forgeais
ajoute : a Nous aurions aimé à savoir quelle matière gravait
l'artiste flamand , mais les archivistes n'ont pas tenu compte de
notre curiosité '.^
Le Musée de Lille possède des moules qui répondent à la
question de Thonorable numismatiste parisien , au sujet de la
madère que le caudrelier appelle marbre. Ces moules creusés
en couronne produisent, par le coulage, le flan perforé qui cor-
respond à Touveiture pratiquée dans la marchandise pour rece-
voir une partie de l'autre face du plomb. Une fois les plombs
attachés à Tétofle , les ferreurs prenaient les tenailles portant le
signe ofGciel désigné par les égards , et donnaient à ces plombs
1 empreinte légale requise par les ordonnances du Magistrat.
La matière qui servait à ce coulage était la pierre d'ardoise',
pierre schisteuse d'Angers, propre à mouler, parce qu'elle
résiste à la chaleur , et tout porte à croire qu'on employait la
même en 1460.
C'est à feu M. Lepan-Joire que la ville doit le précieux don
1 Bulletin du Comité de la langue , 1856, et Numismatique Lilloiêej^.WI^
S Collection de plombs historiés^ etc, 5* série , p. 254.
9 Ainsi nommée pour sa couleur.
— "78 —
qtti a mis le Musée en possession de ces formes. Elles justifient
la supposition suggérée à M. Arthur Forgeais, par Thabitude
conservée parmi les gens du peuple de désigner encore aujour-
d'hui sous le nom de marbre , une pierre à grain fin susceptible
de poli '. Rien n'autorise à penser que les artisans lillois aient
dû changer de matière pour la gravure des formes de plombs
servant aux marques de commerce , plutôt que pour les méreaux
et les médailles de pèlerinage '.
Or , parmi les pierres de M. Lepan , il s'en trouve plusieurs
qui ont servi à couler des méreaux et une médaille. L'occasion
se présente d'en faire dessiner une offrant deux épreuves uni-
faces d'une pièce inédite de Notre-Dame-de-Marquette ; on y
verra indiqué le passage de la coulée avant d'atteindre l'image
gravée.
âS. Croix en forme dite à la Jeannette ; dans l'arbre , la Vierge
couronnée portant l'Enfant-Jésus à droite ; dans les deux
bras : N D M. Notre-Dame-de-Marquette,
♦
Double épreuve uniface à bélière,
gravée dans une pierre d*anloise. Musée de Lille.
NOTRE-DAME DE LÀ BAERIÈaE,
44. N DDE LA BARRIÈRE. La Sainte-Vierge debout, cou-
ronnée , tenant l'Enfant-Jésus dans les bras.
^ S QUENTIN. Le martyr, les jambes pliées, entre deux
poteaux qui figurent l'instrument de son cupplice.
Plomb. Cabinet de M. H. Rigaux.
1 Arthur Forgeais. Collection de plomht historiés^ t. v, p. 254.
2 La pierre schisteuse de teinte verdâtre reD ferme des parcelles de fer qui
arrêtent le burin et la rendent impropre à la gravure.
— 19 ^
A4 bis. Variété de la même pièce.
Plomb. ^ Cabinet TaoHende.
La pièce suivante a été trouvée dans un reliquaire provenant
de Tabbaye de Marquette.
4«. N DE GRACE. La Vierge debout , tenant l'Enfant-Jésus à
droite. A ses pieds , quelques broussailles.
<V S Quentin. Le Saint dans la posture du supplice décrit plus
haut.
Plomb. Cabinet de M. H. Rigaux.
NOTRE-DAME DE GRACE A LOOS.
4S. La Vierge couronnée , debout devant sa chapelle et tenant
TEnrant-Jésus sur le bras droit.
iV LO DE GRACE en quatre lignes. Pièce de pèlerinage,
ellipsoïde , entourée d'un rosaire.
Plomb à bélière. Cabtnet de M. H. Rigaux.
SAINT CALIXTE DE LAMBERSART.
Pour terminer ce premier fascicule de la numismatique popu-
laire de notre ville , voici une médaille de pèlerinage de la pa-
roisse de Lambersart, aussi voisine des remparts que Tabbaye
de Marquette.
On sait que saint Calixte , pape et martyr, était principale-
ment vénéré dans Téglise de l'abbaye de Gysoing où, depuis Tan-
née 854 environ > reposait son corps accordé par le pape Léon IV
. au comte Everard , fondateur de Tabbaye.
Plus tard , il fut célébré à Lille une magnifique fête en l'hon-
neur du même saint (1612) , et de nos jours la paroisse de Lam-
^
4 ,
— 80 —
bersart , dont saint Calixte est le patron » célèbre encore Tanni-
versaire de son enterrement ' le dimanche après le 14 octobre.
et. S C Saint Calixte. Le saint debout , coiffé de la tiare ,
/ ! tient de la main droite une triple croix , et de la gauche ,
un cor de chasse. Le tout dans un cercle entouré d'un
cordon ponctué.
AN BËR SAR « en .trois lignes ^ également dans un cercle
et un cordon ponctué.
Étain. Cabinet Van Hende.
I A Home , sur la voie mrétienne, l'an d^.
HUHiSî.iATiçjuK i,ii,i,oi:";k
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NUMISMATIQUE LILLOISE-
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I.IÉREATJX KT MEDAILLES DE PELERLNA&E.
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NUMISMATIQUE LILLOISE
MEDAILLES DE PELERINAGE
ETUDE
SUR LB
TERRAIN CARBONIFÈRE
DU BOULONNAIS
Par m. GOSSELET
Membre titulaire
Et m. BERTAUT
Condoctear des Ponts-et-Chanssées à Saint -Orner.
La dans la séance do 11 Janvier 1918.
Le BaS'Boalonnais est an damier dont
les eases ont Joaé Ins ânes sar les aotrei.
HISTORIQUE.
En 1838 M. de Yemeuil ' établit par des considérations à la
fois stratigraphiques et paléontologiques qae les marbres du
Boulonnais appartiennent à deux terrains différents : les marbres
Lunelle et Napoléon au calcaire carbonifère, Mountain limestone
des Anglais, le marbre de Ferques, noir rougeâtre, fétide , à un
terrain plus ancien , que Ton confondait alors avec le Silurien,
mais que M. Murchison désigna plus tard sous le nom de
Dévooien.
1 Bulletin de la Société géologique ^ V^ série, t. ix, p. 888,
XII— 6
^
r
— 78 —
M. de Yerneuil signala de plus au milieu du calcaire carbo-
nifère une couche de grès et de schistes avec houille exploitée au
puits de Ferques.
En 1839, lors de la réunion de la Société géologique de
France à Boulogne, M. DuSouich, inspecteur général des mines,
et alors ingénieur à Arras, fit une excellente description du bassin
houiller d'Hardinghen. ' Il démontra que la houille aussi bien
à Hardinghem qu'à Ferques , est surmontée en statification dis-
cordante par un calcaire dont Tâge lui parut douteux en raison
de cette discordance même.
a II est possible , dit-il , qu'il appartienne encore au Jlfoun-
tain limestone et que le terrain houiller du Boulonnais soit sim-
plement subordonné en dépôt plus ou moins continu à ce système,
comme on en a des exemples fréquents en Angleterre. Les fos-
siles qui y ont été observés pourraient faire pencher vers cette
opinion. » *
Les auteurs de la carte géologique de France adoptèrent mot
pour mot Topinion de M. Du Souich. Us ajoutèrent « M. Murchison
qui regarde comme prouvé que les calcaires que Ton perce pour
atteindre la houille à Ferques et à Hardinghen , dépendent de
la série carbonifère croit reconnaître dans cet ensemble de cou-
ches la partie inférieure du système carbonifère et compare le
calcaire carbonifère du Bas-Boulonnais à celui qui alterne avec
des couches de houille dans le nord de T Angleterre. t> ^
En 1852, M. Delanoue^ dit que la houille du Boulonnais
n'est pas le prolongement du riche bassin houiller d'Aix-la-
Chapelle , Liège , Moos , Valenciennes , mais des couches de
combustibles plus anciennes , intercalées dans le calcaire car-
bonifère comme celles de Newcastle.
i Bulletin de la Société géologique , V^ série, t. x, p. 403.
S Id. t. X, p 408.
8 Explication de la carte géologique de France ^ t. i, p. 182.
4 Bull. Soc, géol,, 2«, t. XI, p. 404.
- 79 —
L'année suivante parut en anglais le travail de M. Austen. ^
qai est fondamental pour le Boulonnais. Il admet aussi que la
bouille est intermédiaire entre deux grands groupes calcaires ,
avec lesquels elle forme une division naturelle ; mais si on en
juge d'après le tableau qui accompagne son mémoire , il diffère
de tous les auteurs précédents en assimilant la houille du Bou-
lonnais à celle de Belgique et au Coal mecuvres d'Angleterre .
n est ainsi conduit à rapprocher du Magnesian limestone , c'est-
à-dire de Fétagepénéen, le calcaire Napoléon qui la surmonte
M. Scharpe * dans une courte note qui fait suite à celle de
M. Austen , adopte au contraire la manière de voir de M. Mur-
chison et de M. Delanoue. La présence du charbon entre ces
deux bancs de calcaire marin loi semble analogue à ce que
M. Phillips a depuis longtemps décrit dans le Yorkshire.
Ainsi deux opinions étaient en présence : celle de MM. Mur-
chison, Elie de Beaumont , Delanoue , Sharpe , et celle de
M. Austen. Pour les premiers la houille du Boulonnais appartieot
à l'étage du calcaire carbonifère au milieu duquel elle est inter-
calée ; pour le dernier, elle est de l'étage houiller (Coal measures),
et le calcaire qui la surmonte , de l'étage pénéen [Magnesian
limestone). Tous admettent avec M. Du Souich qu'il y a deux cal-
caires, l'un inférieur à la houille, l'autre supérieur.
C'est celte dernière hypothèse fondamentale que l'un de nous
vint combattre en 1860. ^ Il déclara que le terrain houiller du
Boulonnais est bien, comme le disait M. Austen, le prolongement
de celui de la Belgique et du Nord de la France ; et de plus que
le calcaire supérieur est le même que le calcaire inférieur, qu'il
est venu se superposer à la houille par suite d'nn accident stra-
tigraphique. Mais jugeant un peu rapidement par l'analogie
1 Quaterl. journ. Geol. Lond.y t. ix, p. 231.
2 Id. id. p. 246.
3 Mémoire sur les terrains primaires de la Belgique^ de V arrondissement
d'Avesnes et du Boulonnais.
— 82 —
A l'ouest du chemin de fer, on retrouve h doloroie au sud-ouest
de la Cédule et au rocher des Noces , où elle forme une bande
continue de 800 mètres de longueur , depuis la route départe-
mentale jusqu'au chemin de Ferques à Mimoyecques. Au delà
de ce chemin, on rencontre encore deux petits pitons dolomitiques;
puis cette roche disparait sur une longueur de 1 kilomètre 1/2.
Elle se montre encore dans la cour de la ferme Capelle et des
deux côtés du ruisseau de Blacourt.
Le calcaire de Ferques , supérieur aux schistes à dolomie^ est
noir, d'une odeur fétide, compacte à la partie inférieure où il
fournit du marbre noir, tandis que la partie supérieure est
schisteuse et riche en fossiles.
Dans le calcaire de Ferques, comme dans celui de Blacourt et
dans les schistes qui les séparent, les principales espèces fossiles
sont les mêmes et toutes sont caractéristiques du dévonien supé-
rieur. Nous citerons spécialement.
Spirifer Vemeuilù Rhynchonella Boloniensis ou
Spirifer Bouchardù pleurodon.
Spirigera concentrica. Productus subaculeatus.
Grâce aux exploitations dont il a été Tobjet, le calcaire de
Ferques peut se suivre sur toute la ligne depuis le château de
Fiennes jusqu'à la ferme d'Eslinghen.
Les schistes rouges qui surmontent le calcaire de Ferques sont
presque toujours cachés. M. Austen leur attribue 50 mètres
d'épaisseur.
Les grès de Fiennes^ qui les suivent, sont des psammites jaunes
ou rouges pourprés. Us renferment des moules de bivalves, ce qui
leur a fait donner par Rozet le nom de Grès à Unio et par
M. Du Souich celui ée Grès à Cypricardes. Outre deux espèces de
Cypricardia, on y trouverait d'après M. Austen :
Cucullœa Hardingii,
CucuUœa amygdalina. Cucullœa 'trapeai.
— 88 —
Ils ont résisté mieux que les schistes aux agents d'altération,
aussi peut-OD] les suivre depuis le chemin de Landrethun à
Fiennes jusqu'à la ferme d'Bslingheo , où on les a atteint dans
un puits. Mais au détails disparaissent par l'effet d'une faille, et
le terrain carbonifère se trouve en contact avec le calcaire à
Spirifer Verneuili.
L'ensemble de ces couches dévoniennes a une épaisseur
d'environ 550 mètres.
II. — La bande dévonienned'Hydrequent est formée deschistes
rougeâtres avec plaquettes argilo-arénacées souvent remplies de
Spirifer Verneuili. On les voit avec une inclinaison vers le sud-
est à la montée d'Hydrequent , aux tranchées de Rinxent et du
Courgain et aux Wioves.
Nous rapportons à la même bande les psammites exploités
aux carrières de St-Godelaine. Ils plongent au N^ 15 Eet parais-
sent supérieurs aux schistes d'Hydrequent et des Wioves.
Cette seconde bande est intercalée daas le terrain carbonifère
dont elle est séparée par des failles.
III. — La bande de Rougefort qui limite au sud le massif car-
bonifère de Réty n'est peut-être que la prolongation de la pré-
cédente. On y remarque aussi des schistes rouges (Rougefort)
et des grès (chemin d'Hardinghen à Boursin).
^ 84 —
TERRAIN CARBONIFÈRE.
4° DIVISIONS GÉOLOGIQUES.
A. — ÉTAGE DU CALCAIRE CARBONIFERE.
I. — Dolomie du Hure.
Le terrain carbonifère commence dans le Boulonnais par un
banc épais de dolomie souvent sableuse et pulvérulente, cer-
taines couches sont remplies de tiges d'encrines.
Cette dolomie, employée comme castine dans les hauts-
fourneaux de Marquise, contient, d'après l'analyse de M. Coren-
winder, 38,50 7o ^^ carbonate de magnésie.
Elle correspond à la dolomie de Namur. Toute la partie du
calcaire carbonifère qui , en Belgique et dans le département du
Nord, est inférieure à cette assise , manque dans le Boulonnais.
IL — Calcaire du Haut-Banc à Productus Cora.
Cette assise est essentiellement composée de calcaire violet.
Dans la carrière du Haut-Banc, on exploite, à la base, des marbres
gris de fumée connus sous le nom d'Henriette et de Caroline. Ils
sont surmontés de 15 mètres de calcaires gris et violacés , où
Ton trouve le Productus Cora , surtout dans les 6 mètres infé-
rieurs. Vient ensuite un lit argileux, rouge, épais tout au plus de
20 centimètres , qui fournit néanmoins un excellent point de
repère. Il est surmonté de nouveau de calcaire violacé ou gris,
qui alterne avec de la dolomie et dont quelques bancs sont rem-
plis de polypiers. Ces couches dolomitiques se voient très-bien
dans les escarpements de Basse Normandie et dans une petite
carrière au nord du moulin du Haut-Banc. (Fig. 2, 3 et 4).
-«- 85 —
Le marbre Henriette n'est pas la couche la plus inférieure du
système. Situé dans la carrière du Haut-Banc à 10 ou 15 mètres
au-dessous du niveau du chemin de fer, il se relève au sud vers la
voie et affleure à 1 m. environ au-dessus des rails. Son prolon-
gement doit donc aller passer 8 à 10 mètres au-dessus du bord
de la carrière Favret, située plus au sud encore, en face du châ-
teau des Barraux. (PL U, fig. 4].
A la partie supérieure de cette carrière est un banc de calcaire
blanc, que son épaisseur a fait nommer banc de onze pieds, puis,
après un intervalle de 10 m. de calcaire blanc ou gris foncé, on
atteint , an fond de la carrière , un marbre désigné sous le nom
à<tdandre. Toute cette partie inférieure ne nous a pas fourni'de
fossiles.
Le calcaire du Haut-Banc s'exploite encore le long du ruisseau
de Blecquenecque. Dans la carrière la plus occidentale (carrière
Bézir), on retrouve le banc de onze pieds de la carrière Favret.
Dans la carrière voisine (carrière Bégnier], on constate le niveau
à Productus Cora du Haut-Blanc et les couches à polypiers. Le
marbre Henriette passe entre cette carrière et la précédente,
tandis que les couches dolomitiques doivent être situées dans
les 125 mètres qui séparent la carrière Bégnier de la carrière
deLunel , car celle-ci présentée la base des calcaires violets et
à la partie supérieure des calcaires blanc-grisatre , où Ton
trouve à la fois le Productus Cora et le Spirifer glaber, caracté-
ristique dans le Boulonnais du système suivant.
Le calcaire du Haut Banc se retrouve dans la tranchée
d'Elinghen entre les bornes kilométriques 292 et 293 ; on y voit
sous le calcaire blanc dont nous parlerons tout à Theure. (Fig, 2).
1^ Des calcaires gris avec bancs dolomitiques , bancs à po-
lypiers et lit rouge, fort mince en cet endroit.
2® Des calcaires violacés à Productus Cora.
3^ Des calcaires pouvant être assimilés aux bancs de la car-
rière Favret*
— 8« —
4° Des calcaires violacés à Produetus Cora , reposant sur la
zone doldmitique de la Hure.
Ainsi dans la tranchée Elinghen , où on observe la base du
système calcaire et sa superposition directe à la dolomie-, on
constate qu'il y a deux niveaux avec Produetus Cora; c'est au
second que se rapportent les calcaires violacés avec Produetus
Cora exploités aux Ramonettes , près de Ferques , et contre la
ferme de La Coste.
m. — Calcaire Napoléon à Produetus undatus.
On désigne sous ce nom un calcaire qui a été employé pour
la construction de la colonne. Il est compacte , blanc ou jau-
nâtre , sans stratification apparente. Quelques bancs sont très-
riches en fossiles. M. Austen en cite, sous l'autorité de M . Scharpe.
Terebratula elongata. Produetus scabriculus.
Spirifer glaber. — giganteus {aurilus)
Orthis crenistria. Eomphalus pentanguiatus .
Chonetes papillonacea. Natica anliqua.
Produetus undatus. Saxonema sulculosa.
— semireticulatus.
A côté du marbre Napoléon se trouvent les deux carrières de
Watel et de Lunel La première contient un calcaire analogue
au précédent quoique mieux stratifié. Le Spirifer glaber y est
aussi fort abondant. Dans la seconde, les bancs supérieurs qui
sont le vrai marbre Lunel , sont d'un blanc grisâtre et contien-
nent associés Spirifer glaber et Produetus Cora formant aiiisi le
passage avec le système précédent
Le calcaire blanc ou calcaire Napoléon est très-fréquent dans
le Boulonnais. On doit lui rapporter le marbre Notre-Dame oii
nous avons trouvé les mêmes fossiles. Nous lui assimilons aussi
les calcaires blancs , que Ton rencontre dans le hameau d'Elin-
ghen et dans le Bois des Roches.
— 8»? —
La superposition du calcaire blanc au calcaire du Haut Banc,
peut se constater de la manière la plus nette: 1° Dans la tranchée
du chemin de fer à l'est d'Elinghen ; 2° près 'f : nioulin d'Elin-
ghen (fig. 2.) : à cent mètres au nord de ce moulin, on voit une
carrière abandonnée , ouverte dans le calcaire du Haut Banc à
Productus Cora , inclinant vers le nord , et à deux cents mètres
plus loin une seconde carrière où on exploite le marbre Napoléon,
reconnaissable à ses fossiles ; 3® dans l'escarpement de Basse
Normandie (fig. 3]. 4^ le long du ruisseau de Leulinghen : la
coape de ce ruisseau (fig. i] , montre clairement que le calcaire
violet des carrières de Blecquenecque s'enfonce sous le calcaire
deLunel et celui-ci sous le calcaire Napoléon; la carrière de
Lunel montre même la superposition du calcaire blanc , au cal-
caire du Haut Banc.
IV. — Calcaire à Productus giganteus.
Presque à la limite des territoires de Rety et d'Hardinghen ,
au lieu dit Les Plaines, il y avait une carrière de marbre noir :
aujourd'hui remplie d'eau. On y voyait de haut en bas
â^ Schiste noir avec cbarbon.
29 Phtanite , 0m40.
3*" Marbre noir.
Les bancs plongent de 20** vers le S. 25° 0.
Une nouvelle carrière a été ouverte près de la précédente dans
(les couches qui leur sont légèrement inférieures ; ce sont égale-
ment de haut en bas -
4® Calcaire gris clair,
6® Calcaire gris , avec Productus giganteus, 4in50.
60 Calcaire violacé à texture sublamellaire , Cm 50.
7** Calcaire noir à Productus giganteus.
8 Calcaire gris foncé.
— 88 —
On peut donc caractériser ce niveau par la présence du cal-
caire noir , du calcaire sublamellaire analogue au petit granité
des Ecaussines , de la phtanite » du Productus giganteus.
A 100 mètres au sud-est, dans la cour de la ferme Enichard ,
on rencontre un affleurement analogue formé de
Calcaire gris clair. ^
Calcaire noir avec phtanite.
Calcaire gris à texture sublameUaire.
Au nord-est de Tancienne fosse de Ferques, on a ouvert il y a
peu de temps une carrière de calcaire noir ou gris foncé conte-
nant également un banc sublamellaire. Nous y avons recueilli
Productus giganteui.
Enfin nous rapportons au même niveau le calcaire exploité
dans la carrière d'Hydrequent, qui fournit le marbre Joinville.
Ce marbre de couleur grise , rempli de petites veinules rouges
est surmonté de 1 à 2 mètres de calcaire noir où nous avons
trouvé Productus giganteus.
Ce niveau à Productus giganteus nous parait parfaitement
établi dans le Boulonnais. Sa superposition au calcaire blanc est
également hors de doutes. Ainsi dans les carrières d'Hydrequent
que nous citions plus haut, on voit le marbre Joinville superposé
au marbre Notre Dame. A Ferques, le calcaire noir à Productus
giganteus est séparé du calcaire à Productus Cora des Raroo-
nettes , par des affleurements de calcaire blanc. A Enichard , le
calcaire noir plonge vers le sud et , au nord de la ferme , il y ^
des affleurements de calcaire blanc, qui par leur position doivent
lui être inférieur.
En résumé le calcaire carbonifère du Boulonnais^ dont l'épais-
seur est environ de 330 m:, se compose des couches suivantes
de bas en haut.
Dolomia.
Calcaire à Productus Cora.
Calcaire à Productus undatus.
Calcaire à Productus giganteus.
— 89 —
C'est exactement Tordre de superposition que l'on peut con-
stater en Belgique et dans Tarrondissement d'Avesnes. Donc
les couches houillères superposées au calcaire doivent corres-
pondre aux couches houillères de Belgique , superposées, elles
aussi au calcaire à Productus giganteu».
B. — ÉTAGB HOUILLBR.
L'étage bouiller dans le Boulonnais présente deux niveaux
géologiques bien distincts: les grès des plaines d'Hardinghen et
les schistes avec houille de Locquioghen.
V. — Grés des plaines d'Hardinghen.
C'est un grès blanc psammitique fort semblable au grès dévo-
nien mais que M. Du Souich a reconnu depuis longtemps comme
bouiller. ' M. Ëlie de Beaumont dit *, il est vrai, qu'il y a trouvé
Spirifer speciosus • Productus suffaculeatus^ Orikis umhraculum.
Il doit y avoir erreur dans la détermination de ces fossiles , car
M. Jules Barrois , qui a eu la complaisance d'y faire quelques
recherches , n'a trouvé que des Productus Flemingii ou carbo-
narius, un morceau de Stigmaria ficoides et un fragment de Cala-
mites. Nous adoptons donc sur ce point l'opinion de M. DuSouich.
Au milieu du grès il y a des veines de houille qui ont été
exploitées au Bois des Roches.
On peut constater la superposition directe du grès au calcaire
carbonifère au puits de Ferques On y a trouvé , vers la partie
inférieure des grès , des schistes et des calcaires noirs, avec
Productus Flemingii^ superposés à une veine de houille, et ces
couches passent évidemment au-dessus des calcaires à Productus
giganteus exploités près de là. Au puits des Plaines la houille
* Loc, cit., p. 468.
S Explication de la carte géologique de France , t. i, p. '785.
— 90 —
est en gros nodules irréguliers dans du calcaire. On peut voir
dans ces deux faits des exemples du passage de Tétage calcaire
à Tétage houiller.
VI. — Schistes houillers de Locquinghen,
Les schistes houillers de Locquinghen renferment les seules
veines de houille actuellement exploitées; ils ne contiennent
que très peu de bancs de grès, tandis que les rognons de car-
bonate de fer y sont nombreux. Nous réservons à plu^ tard l'exa-
men de leur flore et de leurs rapports avec le grès des plaines.
2^ DisposrrioN stratigraphique.
Nous divisons le terrain carbonifère du Boulonnais en six
bandes.
I. — Bande de Ferques.
Cette bande s^étend régulièrement depuis le ruisseau de Crem-
breux jusqu'à celui de Blacourt avec une inclinaison générale vers
le S.-S.-O. Elle est limitée au N. par le terrain dévonien de la
bande de Ferques sur laquelle elle s'appuie et au S. par une faille
signalée depuis longtemps par M. Du Souich. Tantôt cette faille
entame fortement le calcaire carbonifère , tantôt elle respecte
même un lambeau de grès houiller.
Les principales localités où on peut voir la dolômie sont : au
N. du ruisseau de Crembreux ; sur le chemin de Locquinghen à
Beaulieu ; sur le chemin de fer en face du Hure ; dans le chemin
creux au N.-E. de Ferques {il y a une carrière importante de
dolomie pulvérulente) ; au N. de Bois-Sergent; au S.-O. de
Malassise; au S.-O. d'Eslinghen.
Le calcaire violacé a Productus cora est visible sur le chemin
de fer ; aux carrières des Ramonettes (inci S. = 30°) ; à la ferme
— 91 —
de La Cosie (incl. S 22^0 = 27°) ; sur les rives du ruisseau de
Blacourt.
Le calcaire blanc kProductuê undatus se voit sur le chemin de
fer sous le hameau d'Elinghen ; dans diverses carrières au S.
de l'église de Ferques près du lieu dit TEngouloir y (la faille
passe dans une de ces carrières) ; au S. des Ramonettes ; au S. de
Bois-Sergent ; dans une carrière au S. de La Coste où il est
exploité sous le nom de Napoléon tigré ; le long du ruisseau de
Blacourt.
Nous avons trouvé, le calcaire noir à Productus giganteus dans
une carrière nouvellement ouverte au S.-O. de Ferques.
Les couches houillères assez régulières ont été rencontrées à
Ferques. Voici ce que dit M. de Verneuil du puits qui y a été
creusé :
d A quelques pieds de profondeur , le puits a traversé des grès
analogues aux grès houillers , puis des schistes noirs et bitu-
mineux , suivis d'un calcaire d'une épaisseur de 23 à 24 pieds
renfermant des empreintes de productus La première
couche de houille à Ferques a été rencontrée sous ce calcaire et
à 100 pieds de profondeur ou en a trouvé encore deux autres
d'une épaisseur peu considérables. On continue de percer dans
des grès durs et dans des argiles schisteuses d'un gris foncé, et
déjà les travaux sont arrivés à une profondeur de 300 pieds. » '
M. Promper,- directeur actuel des mines de Bourges , a fait
approfondir ce puits à nue époque où il était encore attaché aux
houillères du Boulonnais. Il a eu l'obligeance de nous en donner
la coupe. [PL III, fig. 5.
Nous devons aussi à M. Promper quelques renseignements
sur les travaux exécutés à un autre puits ouvert sur le territoire
1 Bulletin de la Société géol. de France , t. ix, p. 391 .
— 92 —
de Leulinghem , au S. de La Coste , sur le prolongement du
précédent, mais où les couches étaient à Tétat de lambeaux brisés
et disposés sans ordre. [PL Illy fig, 6.)
Cette étroite bande houillère ne peut évidemment fournir
les frais d'une exploitation lucrative , mais rien ne nous prouve
encore que la faille qui la sépare du calcaire de la bande du
Haut-Banc soit verticale. Si elle était inclinée et que les calcaires
fussent coupés en sifflet , la partie supérieure du terrain houiller
pourrait se développer sous eux. C'est une hypothèse que je lie
considère même pas comme probable, mais que l'observation seule
pourrait résoudre.
IL — 'Bande du Haut-Banc.
Elle est située entre trois failles : 1° celle qui la sépare au N.
de la bande carbonifère des Ramonettes dont il vient d'être
question ; 2^ celle qui amène au S. 0. la bande dévonienne
d'Hydrequent ; 3** celle qui la sépare à l'E. du terrain juras-
sique de Réty. Quant à sa terminaison occidentale , elle n'est
pas connue.
Le calcaire violacé à Productus cora y forme une voûte qui
plonge de l(f environ dans toutes les directions.
Basse Normandie, incl. 0. à S.-O.
Carrière de la Tombe contre la route d'Hardin*ghen , incl. S.-O
Carrière du Haut Banc au chemin des Barreaux , incl. N. 65**E.
Carrière au nord du moulin d'Elinghem, incl. N. 10° E.
Au N.-E , à l'E. et au S. le calcaire à Productm coraydi butter
contre les failles sus-mentionnées , mais auN.-O., il s'enfonce
sous le calcaire blanc.
Le calcaire blanc à Productus undatus se voit très-bien sur
les hauteurs de Basse Normandie , aux rochers de Falize et aux
— 98 —
carrières de marbre Notre-Dame. Dans cette dernière localité il
est fossilifère.
Nous rapportons au calcaire noir à Productus giganteus la car-
rière d'Hydrequent oh on extrait le marbre joinville et où nous
avons trouvé le fossile précité.
A deux pas des carrières Notre-Dame, on voit des grès blancs
que leurs caractères minéralogiques pourraient aussi bien faire
rapporter aux psammites dévoniens qu'au grès houiller. Nous n'y
avons pas trouvé de fossiles, mais si on en juge par Tinclinaison vers
le S.-O. de la bande dévonienne d'Hydrequent , les psammites
devraient se trouver à l'O. de ce hameau et non poiit à TE. Nous
nous contentons de citer le fait , en laissant encore douteuse
l'assimilation que nou§ proposons de ce grès blanc au grès
houiller.
ni. — Bande de Leulinghen,
C'est peut-être le prolongement de la bande précédente , mais
la stratigraphie en est différente. Toutes les couches visibles
piongent à l'E. (E.-N.-E. ou E.-S.-E.)
Elle parait limitée de tous côtés par des failles.
La structure géologique de cette bande peut être parfaite-
ment observée le long du ruisseau de Leulinghen dans les car-
rières de Blecquenecque , de Lunel et de Napoléon dont nous
avons donné la description précédemment. (PL II, fig. i)
Dans le village de Leulinghen on voit des calcaires dolomi-
tiques qui ont été exploitées près de la ferme , ils sont inférieurs
aux couches travaillées aux carrières de Blecquenecque. Ils
contiennent un fossile en mauvais état qui parait être Chonetes
comoidesj caractéristique en Belgique des bancs dolomitiques
intermédiaires entre la dolomie de Namur et le calcaire à Pro-
ductus Cor a,
XII —•7
— 04 —
A rO. de Leulinghen et de la route nationale N° 1 , près du pont
de l'Assassin, on voit un affleurement de calcaire blanc qui a servi
derivageà Tépoque jurassique. Sa surface parfaitement horizontale
porte encore les trous des mollusques perforants et les traces des
vagues. Nous ne savons *à quelle zone géologique le rapporter.
IV. — Bande des Combles.
Près du moulin des Combles, commune de Rinxent, la Vallée
Heureuse est bordée de deux cotés par des rochers de calcaire
gris clair, alternant avec des bancs de calcaire dolomitique ; leur
inclinaison vers TE. et vers le N.-E. ne dépasse guère 13^ , elle
est souvent moindre ; ils plongent par conséquent sous la faille
qui les sépare de la bande dévonienne d'Hydrequent. Nous les
rapportons aux calcaires dolomitiques qui forment la partie supé-
rieure du Haut Banc.
Cette bande s'appuie peut-être d'une manière régulière sur les
psammites dévoniens atteints dans le sondage de Bouquinghen.
Il se pourrait aussi qu'elle se reliât avec la bande de Leu-
linghen.
V. — Bande de Loequinghen.
m
Elle comprend les seules couches houillères encore en exploi-
tation dans le Boulonnais.
Les anciennes mines d'Hardinghen étaient situées dans le bois
de Fiennes au N. du bourg. Les couches sont dirigées de l'E. à
l'O. avec leur pendage vers le Nord ; elles allaient passer sous
la verrerie et près du ruisseau ; dans ce dernier endroit, on a
extrait du charbon d'une cave. Plus à TO., soit par suite d'une
faille , soit par suite d'un plissement en genou , les couches
houillères se trouvent à un niveau plus bas.
Ces couches houillères sont essentiellement formées de schistes.
- 9f5 —
Ainsi à la fosse de la Providence on a rencontré plus de 60 mèlrsa
de schiste et un seul banc de grès de 3 m. 65.
Dans les fosses actuellement en exploitation et dans une partie
de celles qui ont été abandonnées , on doit pour atteindre la
houille traverser une épaisseur variable de calcaire blanc que
tout le monde est d'accord pour rapporter au calcaire Napoléon.
Il plonge vers le N. comme les couches houillères ainsi qu'on
peut s'en assurer dans une ancienne carrière située sur la rive
droite du ruisseau. Cependant il n'y a pas stratification concor-
dante, car les sphistes houillers plongent sous un angle de 20^ ,
tandis que la ligne de jonction ne forme, avec l'horizontale, qu'un
angle de 12° ; c'est une différence de 8°. On peut facilement se
rendre compte de cette discordance dans la coupe [fig, 7) que
nous devons , ainsi que bien d'autres renseignements, à l'obli-
geance de M. Delmiche , directeur des mines d'Hardinghem.
La superposition du calcaire aux schistes houillers est un fait
anormal qui a reçu plusieurs explications.
1^ On a supposé que le calcaire était plus récent que la houille
et devait se rapporter au magnesian limestone ; mais les fossiles
du calcaire Napoléon ne permettent pas de soutenir cette thèse
abandonnée du reste par son auteur.
i^ On admet presqu'unanimement que le calcaire est géolo-
giquement contemporain de la houille , c'est-à-dire que celle-ci
appartient l'assise du calcaire carbonifère.
Nous pensons que c'est une erreur.
Nous avons montré que la houille de la bande de Ferques
est plus récente que les couches les plus élevées du calcaire
carbonifère, caractérisées par le jProrfticiu»gi/^anfew«; nous ferons
voir qu'il en est de même pour celle de la bande d'Hardinghen ;
nous sommes donc parfaitement en droit d'étendre ces conclusions
à la bande de Leulinghen , bien que l'on ne connaisse pas son
substratum calcaire.
— 96 —
Uétude des végétaux vient confirmer notre opinion. M. Jules
B rrois y a recueilli :
Pecopteris Loshii. Annularia radiata.
N&vropteris heterophylla. Asterophyllites delicatulus.
Sphenopteris coralloïdes, Calamités Suckowii,
Trichomanites delicatulus. — Cystii.
Sphenophyllum erosum (rameaux et fruits).
Tous ces végétaux sont de Tépoque houillère proprement dite.
Lorsque Ton trouve de la houille intercalée dans le calcaire
carbonifère, elle est accompagnée d'une flore toute différente oii
abondent les Ly copodiacées du genre 5a^enana. L'absence totale
des Sigillaria , ainsi que la prédominence des Calamités, des Aste-
rophyllites et des Annularia tendraient à prouver que la houille
exploitée , dans le Boulonnais appartient aux niveaux moyen ou
supérieur du terrain houiller, tels que les a établis M. Geinitz.
3° La troisième hypothèse émise parTun de nous en 1860,
part des deux faits que nous venons de démontrer : le calcaire
blanc appartient à Tétage carbonifère inférieur; les schistes
houillers, à Tétage houiller ou carbonifère moyen. Donc le cal-
caire est plus ancien que la houille et s'il la recouvre c'est par
suite d'un accident géologique qu'il s'agit de déterminer.
La pensée la plus naturelle était qu'il y avait renversement,
comme on le constate dans plusieurs points de la Belgique et au
nord de la France. S1I en était ainsi les couches de houille
seraient elles-mêmes renversées , le calcaire qui est au-dessus
les recouvrirait en stratification concordante et appartiendrait
aux couches supérieures , c'est-à-dire au niveau à Productus
giganteus. Aucune de ces trois conditions n'est réalisée. Force
est donc de chercher une autre explication.
Nous supposons qu'il y a entre le calcaire et les schistes
houillers une faille très-oblique et que le calcaire est venu che-
vaucher sur les tranches de schistes coupées en sifflet.
- 91 —
Ces failles très-inclinées par rapport aux couches qu'elles
séparent sont fréquentes dans le terrain houiller. M. Cornet,
directeur de mines du Levant du Flénu nous en a fourni un
bel exemple , pris aux environs de Frameries [PL IV, fig. 9).
Un exemple plus remarquable encore et plus en rapport avec
ce que nous voyons dans le Boulonnais , nous a été fourni par
M. Cheneux , directeur des mines d'Ougrée, près Liège. [PL /F,
fg. 10.)
A Ougrée, les scbisteshouillers sont surmontés en stratification
discordante par le terrain dévonien,et la discordance, qui est de
20° avec les dressants , serait à peine de 8® avec les plateurs,
comme à Hardinghen. Les couches dévoniennes paraîtraient
même en stratification parfaitement concordante avec les pla-
teurs du haut de la veine Malgarnie.
La bande carbonifère de Locquinghen plonge vers le nord et
va buter contre une faille qui coupe obliquement les bandes dé-
vonienne et carbonifère de Ferques. Le puits Espoir oii on a
suivi ces schistes houillers, jusqu'à une profondeur de 250 m,,
a été ouvert à 80 na., seulement des schistes rouges du dévo-
nien supérieur.
A la fosse Ste-Barbe , située à l'extrémité nord, on a rencontré
une brèche de calcaire magnésien que Ton n'a pas traversée. La
même brèche a été atteinte par une reconnaissance poussée à
travers bancs , vers le nord-est dans une fosse à Test de Ste-
Barbe. (Sans Pareille, voisine de la précédente ?) Elle se présen-
tait comme un mur presque vertical contre lequel s'appuyait le
terrain houiller en stratification discordante \ Cette brèche doit
s'être formée dans la faille aux dépens de ladolomie carbonifère.
A la fosse de la Vieille-Garde, sur le territoire d'Hardmghen;
on a atteint des schiste» verdâtres et des psammites, que
M. Promper .regarde comme dévoniens.
1 DuSouich f Bul. soe. gëol, de Franee , t. X, p. 406.
— 98 —
VI. ^- Bande d'Hardinghen.
De nombreuses recherches de houille ont été tentées dans la
plaine qui s'étend à Touest d'Hardingben et sur la commuûe de
Rety, du côté du bois des Roches.
Une grande partie de cette plaine a pour sous-sol un grès
blanc à Productus Flemingii que M. Du Souich a reconnu
comme houiller. Il le considère , avec raison suivant nous ,
comme représentant la partie inférieure du terrain houiller et
plus ancien que les schistes houillers d'Hardinghen. On pojur-
rait le comparer au MUhtone grit des Anglais.
Au puits des Faines, on a exploité de la houille en nids irré-
guliers dans du calcaire noir, dont on peut encore voir de nom-
breux débris autour de la mine. Ce niveau correspond proba-
blement à celui du puits deFerques.
Toutes ces couches plongent vers le sud ; elles reposent sur
le marbre noir anciennement exploité dans une carrière voisine
et sur les calcaires à Productus giganteus.
Plus au nord on trouve les calcaires blancs qui affleurent près
d'une ferme et que Ton a découverts en extrayant le phosphate
dans divers points de la plaine.
Quelles sont les relations de ce grès avec les schistes houillers
exploités à la verrerie et aux nouvelles fosses? Le premier
plonge vers le sud-est et les seconds vers le nord-ouest On pour-
rait donc les considérer comme situés des deux côtés d'une
voûte dont Taxe serait formé par les calcaires de la ferme et
aurait une légère inclinaison vers Touest ; mais la régularité
delà voûte n*est pas démontrée et nous sommes même tentés de
croire à Texistence d'une faille séparant les deux versants,
comme le montre la figure théorique. (PL III, fig. 8).
Au puits Du Souich, on a traversé 130 m, de schistes houillers
en couches irrégulières indiquant le voisinage de cette faille. Il
— -^
— 99 —
serait possible qu'entre le bois des Aulnes et le bois de Fiennes
les couches inférieures du versant nord acquissent une certaine
épaisseur ; car M. Du Souich rapporte , qu'on lui a dit, que des
sondages entrepris, autrefois^ dans le bois d'Aulnes avaient attein
le calcaire sous le terrain houiller.
Au Sud, le grès des Plaines va butter contre une nouvelle faille
qui ramène au jour le calcaire blanc formant de beaux rochers
dans le bois des Roches. Cette faille est presque parallèle à celle
qui sépare la bande cabonifère de Ferques de celle du Haut-
Banc. Elle est aussi oblique par rapport aux couches de grès
houiller, de telle sorte que les puits établis dans le bois des
Roches ont traversé le calcaire blanc avant d'atteindre les cou-
ches houillères.
Au N.-O. du bois des Roches, on voit un petit lambeau de
calcaire violacé à Productus Cora passant sous le calcaire blanc
précité.
La bande calcaire du Bois des Roches est d'ailleurs très-
étroite, car, dans le bois même et àRougefort, on trouve les
schistes accompagnés degrés du terrain dévonieo. Le contact des
deux terrains a été rendu manifeste par une petite carrière près
de Rougefort. A l'E. , la bande calcaire du bois des Roches est
arrêtée par une faille qui amène dans son prolongement le grès
blanc houiller; puis vient, par suite d'une nouvelle faille, le calcaire
noir d'Enichard. Une troisième faille parallèle aux précédentes fait
saillir le grès blanc , près de la brasserie d'Hardinghen ; dans
le puits même de cette brasserie on a rencontré le calcaire.
Certes , toutes ces failles ne se constatent pas de visu comme
quelques unes des précédentes, mais elles nous semblent décou-
ler des hypothèses les plus simples que l'on peut faire pour expli-
quer la structure géologique de cette région.
§
Telle devait être aussi les conclusions de M. Triger lorsqu'il
disait cette phrase que nous avons prise pour épigraphe :
« Le Bas Boulonnais est un damier dont les cases ont joué
les unes sur les autres. »
— 100 —
CONCLUSIONS INDUSTRIELLES.
1^ Tous les terrains primaires du Boulonnais appartiennent
à ce que Tun de nous a appelé le bassin de Namur. On n'y con-
naît même pas la limite sud de ce bassin , c'est-à-dire la grande
faille reconnue depuis Liège jusqu'à Thérouane et qui ramène au
jour soit le silurien, soit le déyonien inférieur.
2° L'extrême ressemblance des terrains dévoniens et carboni-
fère du Boulonnais avec ceux de la Belgique , prouve que les
couches houillères d'Hardinghem , sont le prolongement de celles
de Liège , Charleroy , Mons , Anzin , Aniche , Béthune , Flécbi-
nelle , etc. Les végétaux que Ton y rencontre confirment cette
manière de voir.
3** Mais rien ne démontre que ces couches sont le prolonge-
ment unique du grand bassin houiller franco-belge. Aux environs
de Namur on trouve deux petites bandes houillères séparées par
du calcaire carbonifère, et à Béthune même les couches charbon-
neuses s'avancent sous forme de golfe au milieu du calcaire.
Nous devons donc être moins affirmatifs que ne l'était l'un de
nous , il y a douze ans et attendre que l'on ait découvert h
limite du bassin , avant d'assurer que l'on ne trouvera pas une
seconde bande houillère au sud de celle d'Hardinghem.
4° La présence de grès blanc dans le terrain houiller d'Har-
dinghen , confirme l'hypothèse émise avec tant de doutes par
l'un de nous , que le grès blanc rencontré dans le sondage de
Wavran ', au milieu du calcaire carbonifère , appartiendrait au
terrain houiller.
i Mémoires de U Société des Sciences de Lille, III® série, t. IX, p. 48.
— 101 —
APPENDICE.
DÉTAIL DES GOUGHBS DE CALCAIRE CARBONIFÈRE OBSERVEES
LE LONG DU RUISSEAU DE BLECQUENECQUE.
I. Carrières Sauvage et Napoléon.
4 Calcaire gris marbré ; Napoléon (
2 - blano î '"*''«"•
3 — rosé 2
4 — gris marbré : Napoléon 4
ô — blanc, fossilifère : ^o/r^-Dom^ . . 0.75
6 - id. id. id 4.25
7 — mélangé 2
La distance entre la carrière Napoléon et la carrière Watel est d 'environ
150 mètres; Tinclinaison , nulle dans la première « est de 0,20 cent, par
mètre dans la seconde; elle peut être estimée , en moyenne, à 0,10 ; ce qni
donne pour
8 Les couches intermédiaires 45 mètres.
II. Carrière Watel.
9 Calcaire blanc de la carrière précédente. . . 2
40 — id 2
44 — id 2
42 — id. à nœuds gris 4
43 — id ... 3.50
III. Carrière Lunel.
43 Calcaire blanc
44 Argile panachée, verte et lie de vin . . . . 0.02
45 Calcaire gris blanc marbré 4.30
46 — gris 4.20
47 — id • 4.50
48 — id 4.75
49 — violacé . . .^ . 4
20 — gris. . . .* 4.30
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JGI^ÉE PI\ÈS LIÈGE.
NOTE
SUR LA DOLOMIE
Par m. CORENWINDER
Meinbre titulaire.
La daos la aéance da 82 février 1819.
On sait que la Dolomie est une roche contenant du carbonate
de chaux et du carbonate de magnésie , qui se trouve dans la
nature sous des formes variables , tantôt à l'état sableux et pul-
vérent , d'autres fo s en masses dures et compactes , recherchées
pour faire des pavés.
Je dois à l'obligeance du savant professeur de géologie de la
Faculté des Sciences de Lille , M. Gosselet, les échantillons de
calcaires dolomitiques dont je vais présenter l'analyse , ainsi que
les renseignements que je donne sur leurs gisements.'
1 Dans tous ces essais on a séché la matière à 100** avant de la peser
!• Dolomie de Saint-Remy-Chaussée (arrond. d'Avesnes) :
Carbonate de chaux 59,30
— de magnésie 39.20
Silice , traces de fer 1,00
Matières bitumineuses , eau volatile , au
rouge sombre 0,80
100,30
Cette variété se présente en pierre tendre se réduisant facile-
ment en poudre par \e pilon.
2^ Dolomies ableuse de Le Hure » près de Boulogne ( Pas-de-
Calais) :
Carbonate de chaux 54,20
— de magnésie 38,50
Silice , oxide de fer 3,98
Matières bitumineuses, eau volatile au
rouge sombre .... 3,50
100,18
Ces deux calcaires dolomitiques appartiennent à Tétage du
calcaire carbonifère et à une assise importante supérieure aux
pierres de Tournai et de Soignies.
On en trouve une zone continue dans le Boulonnais , depuis
la ferme d*Eslinghen jusqu'à celle du Hure.
Dans Tarrondissement d'Avesnes , cette variété affleure en
plusieurs points.
On remarquera que ces deux minéraux, appartenant à la même
époque géologique , renferment des quantités de carbonate de
magnésie à peu près semblables.
3^ Dolomie sableuse de Pon^-Sainte-Maxence (Oise) :
Carbonate de chaux. . 53,60
— de magnésie 34»60
Sable , silice , oxidedefer 11,30
Matières bitumineuses , eau volatile , au
rouge sombre 0,80
100,30
Cette variété appartient au terrain tertiaire éocëne. Elle se
trouve entre le niveau à Nummulites lœvigata et celui à Cerithium
giganteum.
4^ Dolomie anglaise (comté de Durham) :
Carbonate àe chaux . 55,20
— de magnésie 42,20
Silice, oxide de fer. . 2.90
100.30
Elle se présente en roche grenue, saccharoïde> de couleui
jaunâtre , se réduisant facilement en poudre par le pilon. Elle
appartient à Tétage Penéen (terrains primaires) , et occupe de
grands espaces dans le centre de TAngleterre. Les géologues
anglais la désignent sous le nom de Magnesian Limestone,
5^ Dolomie d'Henripont (Belgique) :
Carbonate de chaux 55,00
— de magnésie 37,90
Silice, fer 6,70
99,60
— 108 —
Ce minéral, dur et compacl, constitue une couche mince assez
irrégulière dans le terrain dévonien du bassin de Namur. Cette
couche s'étend depuis Liège jusqu'au nord de Marquise (Bou-
lonnais). Partout elle constitue des rochers aux formes bizarres
que les agriculteurs font disparaître le plus qu'il peuvent en
employant la mine pour les détacher.
LES CHATELAINS DE LILLE
DEUXIÈME PARTIE.
AVANT-PROPOS.
Cette seconde partie comprend l'histoire généalogique des
officiers dont on connaît maintenant les attributions , les préro-
gatives et les droits , ainsi que le domaine attaché à leur minis-
tère. Dans la première partie , un fait prédomine , c'est l'amoin-
drissement graduel , irrésistible de Toffice qui finif par s'annihiler
dans la restauration du pouvoir public; ici le fait inverse se
remarque , c'est l'illustration progressive des titulaires dont le
rang social s'élève de beaucoup au-dessus de leur charge. Les
châtelains de Lille , d'abord simples lieutenants du comte, por-
tant le nom du siège de leur office , s'allient successivement aux
familles princières* et souveraines de Luxembourg , de Bour-
gogne , de Bourbon , et montent enfin , en la personne du roi de
Navarre , sur le trône de France.
Les maisons de Luxembourg , de Bourgogne et de Bourbon
se sont suffisammeat révélées par leur éclat même ; j'ai donc pu
ne pas m'arrêter à leur histoire qui se trouve partout , pour
m'attacher principalement à la famille de Lille, peu ou mal
1 Voir pour la première j>artie l'aniiée 1872 , IIP série , 10« vol., p. 481.
xn— 8
^ iio -
connue et qui , en raison de son origine et de'son influence danâ
le pays , ofTre pour nous un bien plus grand intérêt.
La filiation des châtelains héréditaires de Lille, telle que l'ont
établie Piétin et Vander Haer et telle que l'ont aveuglément
suivie ceux qui ont dû y recourir , telle enfin qu'elle s'impose
comme base de tout travail sur ce sujet tant elle a acquis d'au-
torité , présente des difficultés insurmontables et se heurte à
chaque pas contre des impossibilités matérielles et des contra-
dictions palpables. L'abandonner quand elle se trouve en oppo-
sition formelle avec les titres était un devoir tout tracé , mais
pour la rectifier les données positives font souvent défaut, ne
laissant d'autres ressources que des présomptions toujours discu-
tables , si fondées qu'ils soient.
Malgré les recherches laborieuses auxquelles je me suis livré ,
et qui m'ont révélé plusieurs personnages inconnus jusqu'ici , je
n'ai pu réussir à jeter un jour complet sur la généalogie si peu
satisfaisante des premiers châtelains. Je soumets néanmoins les
vues qui m'ont été suggérées par l'examen consciencieux des
textes , ne donnant d'ailleurs crédit, dans mes affirmations,
qu'aux documents d'une valeur incontestable et prenant soin ,
toutes les fois que je mets le pied dans le domaine des conjec-
tures , d'en avertir le lecteur. Je savais déjà que l'intention ne
suffit pas pour faire œuvre de quelque mérite; je sais mainte-
nant , par expérience , qu'il faut à l'historien , pour répandre un
peu de lumière et de charme sur son sujet , autre chose que sa
bonne volonté servie par un travail opiniâtre.
Janvier 1873.
-^111 -
PREMIÈRE MAISON DE LILLE.
SASWALON i 1038-1089.
L'acte par lequel le comte Bauduin de Lille, en 1038 , se
reconnaît avoué de Marchiennes et règle les droits de celte
avouerie , a pour témoin unSaswalon , chevalier \ qui est appa-
remment le même personnage que Saswalon, donné comme le
premier châtelain de LilJe connu. Ni dans cet acte , ni même
dans le titre de fondation de Tabbaye de Phalempin , ca 1039 ,
ni eofin dans les lettres confirmatives du Pape Beaoit IX , les
seul3 doeunieats ou il soit mentionné ,. Saswalon n'est . qualifié
châtelain. « Cependant , dit Vander Haer, les religieux de Pha-
» Jempin , avec beaucoup de raison , disent que SaswaJes estoit
)} chastelain de Lille. Les plus anciens d'iceux. disent Tavoir
» toujours ainsi entendu ; les livres et titres de la maison disent
w le niesme.. Phalempin , au territoire duquel lesdits religieux
» sont fonde?, est terre héréditaire et principale.du chastelain de
» Ulle. Depuis Saswales^ la pluspart des chastelains ont esleu
» leur sépulture audit cloistre et , sur titre de fondation faicte
» par Saswales ^ leur prédécesseur chastelain de Lille , se sqqt
» . continuellement portez pour fauteurs , protecteurs et advoez
» de ceste maison , de sorte qu'il n'y a fondement de faire des
» fictions négatives contre de tant solides raisons. » Si bien
établi que le fait paraisse à Vander Haer, il reste néanmoins
discutable , ainsi qu'on le verra plus loin.
L'histoire dit du fondateur de l'abbaye de Phalempin , que
4 Le Glay . Mémoire sur les arch'n>eê de l'abbaye de Marchiennes,
c*était un homme craignant Dieu et embrasé de Tamour céleste :
SaswalOy vir timoraius,... succenstu cœlesti amore; qu'ayant
conçu une grande et salutaire terreur du jugement divin, à cause
de Ténormité de ses péchés , il avait voulu , avant de paraître
devant son créateur, recueillir le mérite d'une œuvre pieuse. On
ne sait en quelle année il mourut. Au XVP siècle, on montrait
bien encore sa sépulture au monastère de Phalempin , près de
la porte de Téglise , sous une arcade a assez solemnelle pour le
temps; » mais toute trace d'inscription avait disparu \
ROBERT, 1050.
Quel aurait été le successeur de Saswalon ? La réponse à cette
question est controversée. Piétin , dans sa Descente des chcutelains
de Lille, dit qu'après Saswalon , fut châtelain de Lille Roger
l'Ancien, qui vivait en 1090. VanderHaer goûte peu cette dispo-
sition qui laisse un intervalle de plus d'un demi-siècle entre
Saswalon, supposé au terme de sa carrière en 1039, et ce Roger,
encore capable de suivre son prince à la croisade, en 1096 ; et
de fait , elle est d'autant moins admissible que les titres posté-
rieurs établissent qu'il y eut entre eux un ou plusieurs person-
nages formant avec Saswalon les antécesseurs tie Roger.
Mais Piétin se contredit lui-même dans sa Chronique de Pha-
lempin, oii il fait succéder à Saswalon , son fils Robert , appelé
aussi Roger, châtelain de Lille, florissant en i050. Robertus
qui etiam Rogerius dicitur, filius ejus (Saswalonis), Castellanus
Insulensis, claruit 1050. Ledit dono ccmobio duos partes décimas
mensurarum terrœ quœ bonerios vulgo vocamu^s apud Avelin
Tornacensis diœcesis parœchiam. J'ajoute qu'un siècle avant
i Piétin , Chronicon Fanopinense. — Vander Haer, Les Chdstelains de
Lille, p. 153. — BuzeUn, Gall.-Fland., p. 869. — Mirœus , I, 53. — Gallia
Chriitiana, t. III, Instrumenta col* 6j5
— 1Ï8 —
Piétin , la tradition de Tabbaye retenait le nom de Robert comme
celui du successeur immédiat de Saswalon ; la preuve en est
dans un mémoire , dressé vers 1450 , pour servir de défense aux
religieux contre le comte de Saint-Pol , châtelain de Lille , qui
ne respectait pas leurs franchises. « Ils estoient fondés par ung
» nommé Sawalie , qui , en son temps , avoit esté chastelain de
» Lille , et , après le trespas dudit Sawalie, ung nommé Robert,
» qui fu aussi chastellain dudit lieu , en Tan 1090 , laboura tel*
» lement par pryères et requestes, etc. ' » Seulement, le mé-
moire applique à ce Robert Tépoque qui est celle de Roger
TAncien , et lui attribue les démarches faites par ce même Roger,
pour obtenir l'immunité de Tabbaye. De là vient , sans doute ,
que Piétin fait des deux un même personnage : Rohertm qui
etiam Rogerius dicitur. Vraiment on ne saurait appuyer ses pré-
somptions sur des documents aussi confus.
Vander Ilaerne fait aucune mention de Robert, fils de Saswa-
lon, et donne pour successeur à celui-ci un Gérard, préposé,
suivant Meyer, à la garde du château du Bue, Gerardi Buccensis
arcis prœfecti , nommé Gérard de Bue , châtelain de Lille , par
d'Oudegherst, et qu'une chronique flamande appelle tantôt châ-
telain de Lille , tantôt châtelain du château de Lille. Buzelin
exclut Gérard de Bue et admet Robert , s'appuyant sur deux
diplômes qu'il a vus au monastère de Phalempin , émanés des
évêquesde Tournai, Anselme et Gérard, et dans lesquels Robert
est dit, par l'un et par l'autre, fils de Saswalon ou Sawalon *.
On ne met guère en doute ce que le consciencieux Buzelin dit
avoir vu, et avec lui j'inscris Robert, sinon comme second châte-
lain de Lille , les diplômes se taisant sur ce point , du moins
comme fils et successeur du fondateur de Phalempin.
^ Pièces justificatives, 225.
2 Cur çero id aatumen^ bina , quœ fidi apud Phanopinenses aseetas , diplo-
mata inducunt Tornacensium episcoporum ^ An selmi et Gerardi , quorum ille
RoherUim Satwalonis^ isU Satvaloni» fiUumnominat (Gallo-Flandria , 500).
— 114 —
Avec yander Haer, néanmoins » j'inscrirai comme châtelain de
Lille , Gérard de Bue auquel celte qualité est formellement re-
connu , non par les chartes , car elles manquent complètement ,
mais par les chroniques et notamment par Tancienne Chronique
des comtes de Flandre qu'on tient en grande estime ' . Les dates ,
d'ailleurs , laissent place pour les deux.
GÉRARD DE BUC , lOTfl.
En 1071 , le pays gémissait sous la tyrannie de la comtesse
Ricbilde , qui , au nom de son fils Ârnoul , s'était emparée de la
régence du comté de Flandre , confiée à Robert-le-Frison , par
Bauduin de Mons, à son lit de mort. L'avide comtesse commettait
journellement des exactions de toute nature, augmentant les
impôts outre mesure et dépouillant les églises poiir payer les
quatre mille livres d'or au prix desquelles elle s'était assuré
l'appui du roi de France. Laissant un libre cours à la violence
de son caractère et pleine de mépris pour les Flamands, Richilde
avait fait massacrer à Messine les députés d'Ypres et leur suite,
venus au nombre déplus de soixante personnes pour lui adresser
des remontrances. Elle préparait un sort semblable lux députés
de Gand et de Bruges qui , ignorant là sanglante exécution de
Inurs malheureux compatriotes, les attendaient à Lille. Mais,
avertis du péril qui les menaçait, par le gouverneur du château ,
Gérard du Bue, ils parvinrent, à la faveur des ténèbres de la
nuit , à s'échapper tous de la ville par des issues dérobées que le
châtelain leur fit ouvrir ^.
1 Dominus Gerardus de Bue , Casteîlanus Insulensis (Corpus Chron.Fland.
edid, JJ.deSmet, t. I^ p. 28). Cette chronique des comtes de Flandre a été
publiée pour la première fois sous le titre de FUtndria generosa,
2 Edw. Le Glay. HisU des comtes de Flandre^ 1. 1, p. 195.
- 115 —
AU long cri d*horreur qui s'éleva en Flandre à la nouvelle du
massacre des députés d'Ypres, Robert-le-Frison , retenu jus*
qu'alors en Hollande par d'autres guerres , parut au milieu des
Flamands , entraînant à sa suite des populations années qui le
suppliaient de les délivrer. 11 arriva de la sorte devant Lille ob
Richilde séjournait, attendant les secours qu'elle avait réclamés
du roi de France. Lille , fortifiée par Bauduin Y, qui en avait
retenu le nom , était sur un pied de défense formidable ; mais
Gérard du Bue , le n^éme qui avait sauvé les députés de Gand et
de Bruges , ouvrit pendant la nuit les portes du château à Ro-
bert. Celui-ci , vainqueur de Richilde à Cassel , ob périt le jeune
comte Ârooul , et à Broqueroie, près Mons , se vit désormais en
possession du comté de Flandre auquel Bauduin , second fils de
Richilde , finit par renoncer en 1085 '. C'est ce Gérard , ignoré
de Piétin et rejeté par Buzelin , que Vander Haer désigne comme
châtelain de Lille , d'accord en cela avec la Chronique, et comme
issu de la race de Saswalon, ce qui n'est pas établi.
Devenu paisible possesseur du marquisat , Robert-le-Frison
voulut exécuter le projet qu'il nourrissait depuis longtemps de
faire un pèlerinage en Palestine. Il partit en 1085 , escorté
d'un grand nombre de barons flamands parmi lesquels les
historiens citent Gérard de Lille : Gerardum Insulanum , qui
reparaît en 1096 , en même temps que le châtelain de Lille , au
nombre des compagnons de Robert de Jérusalem à la première
croisade. Ce Gérard de Lille était-il le même personnage que
Gérard du Bue? a Et si est à considérer que, au dire des
0 Flamens, Lille et Bue n'est qu'un. » Vander Haer, qui fait
cette remarque , s'aperçoit qu'il en ressort que Gérard du Bue
ne pouvait plus être le châtelain de Lille ; mais il se hâte de re-
jeter cette présence simultanée de Gérard et du châtelain sur
une erreur de Mever , notre tacite flamand. Pour moi tout en
^ Bdw. Le Glay, Hist, des comtes de Flandre, — Flandria generosa.
— 116 —
admettant que Lille et le Bue désignent le même lieu , je dis-
tingue les deux personnages', les laissant ce qu'ils paraissent
être : Gérard de Lille , un chevalier de la maison de ce nom ,
compagnon des comtes de Flandre en leurs lointains voyages,
et Gérard du Bue, un châtelain de Lille , encore simple béné-
ficier sans doute , et , portant le nom du château dont il avait
la garde.
Un auteur dont Tesprit de critique est d'ailleurs très-esti-
mable, pensait ainsi de ce Gérard du Bue : o Peut-être, dit
Galland , que Gérard estoit tuteur de Roger , lors chastelain de
Lille , et qu'en cette qualité il faisoit la fonction de chastelain ;
ou bien que Timportance de cet employ requérant rentremise
d'un personnage de service , il avoit esté choisi par le comte^de
Flandre, durant la jeunesse ou Tabsence des seigneurs-cbastc-
lains , pour lui conserver cette ville avec fidélité , comme gou-
verneur. Nous voyons la même chose avoir esté souvent depuis
pratiquée par les tuteurs des jeunes chastelains de Lille et par
ceux auxquels les comtes de Flandre ont commis le gouverne-
ment de Lille en Tabsence des chastelains , lesquels (tuteurs ou
commis) sont qualifiez chastelains de Lille. » ^ On voit que , dans
l'opinion du critique , Gérard du Bue , simple intérimaire, ne de-
vrait point prendre rang parmi les châtelains titulaires de Lille;
mais cette opinion, ne reposant que sur une hypothèse, la mi-
norité ou Tabsence de Roger l'Ancien , ne vaut que comme sup-
position , et en cet état elle ne saurait infirmer une présomption
basée sur l'autorité respectable d'une très-ancienne chronique. *
Si Gérard du Bue n'est pas le plus ancien châtelain de Lille
1 Mémoires pour servir à l'histoire de Navarre et de Flandre, Paris, 1668 ,
p. 185.
S La première partie de la Chronique des comtes de Flandre ou Flandria
generosa , ^i a eu plusieurs continuations « a été écrite au XIP siècle ; elle
s'arrête à la mort de Guillaume de Loo. Peu d'années séparent donc l'auteur
des événements où figure Gérard du Bue.
— m —
connu , c'est du moins le premier nommé ; mais était-il de la
race de Saswalon, comme le présume Vander Haer? Ou bien
appartenait-il à une autre famille dans laquelle déjà , par con-
cessions successives du comte , se léguait du père au fils la
charge de vicaire ou châtelain de Lille, en voie de se transfor-
mer en office féodal et héréditaire ; office que Saswalon et son
fils Robert n'auraient jamais possédé ? Aucun autre indice sur ce
point que l'absence , dans les titres , de toute attribution à ces
derniers relative aux fonctions de châtelain.
ROGER L'ANCIEN , 108*7-1098.
Roger dit TAucien , à qui je conserve ce surnom que lui ont
donné Piétin et Vander Haer , bien qu'on ne lé trouve ainsi
désigné daos aucun titre , est le premier qui dans les documents
diplomatiques s'intitule châtelain de Lille. Il paraît avec cette
qualité dans les actes de 1087 à 1096 , en Tun desquels on voit
que l'abbaye de Phalempin avait été édifiée par ses antéces-
seurs, Saswalon étant le premier fondateur, et que cette église
lui était dévolue par droit héréditaire. ' J'expliquerai cette suc-
cession par l'alliance de Roger avec la descendante de Saswalon.
En 1087 , Roger souscrivait un acte de l'abbé de Ribemont ,
constatant la donation faite à cette abbaye d'une bergerie sise
à Loon , près de Bourbourg. * En 1090 , il obtenait de Robert-
le-Frison, pour Tabbaye de Phalempin, les mêmes immunités
et franchises qui avaient été accordées à la collégiale de Saint-
Pierre de Lille. ^ 11 assista , comme témoin , Robert , comte de
Flandre, restituant, en 1096, à Téglise de Saint-Martin de
1 1090. Van der Haer, 188. — Buzelin , Gall.-Fland., 311 — Mirœus ,
1 , 862.
* A. De^planque , Cartulaire du Nord.
3 Vander Haer, 188. — Buzelin, 3*71 • — Mirœus, I, 862.
— 118 —
Toilrs , un cens annuel de dix livres sur la terre de Baralle en
Cambrésis. ' En même temps que lui figure , dans ce dernier
acte , un Frumold de Lille , Frimoldus de eadem Insulây qu'on
retrouve en 1097, en 1102, et en 1111, ainsi disigné : Fru-
moldus de Insula ou Insulanus, ^
En 1096, Roger, châtelain de Lille avait pris la croix pour
la délivrance des Saints-Lieux. Sur le point de partir , il vendit
à Robert , marquis des Flamands, sa part du bodium de Lesquin
qu'il tenait de lui en fief et que ce prince donna à l'église de
Saint-Pierre de Lille. ^
Roger et un autre chevalier de Lille , Gallon ou Gui» accom-
pagnèrent Robert de Jérusalem à la croisade. Gallon , entraîné
par sa bouillante ardeur , tomba percé de flèches à la prise de
Nicée, au mois de mai 1097.^ Roger périt en juin 1098, au
siège du fort d'Antioche. Anselme de Ribemont., qui assistait à
l'action et qui vit le châtelain blessé, rapporte le fait en cester-
1 Archives départementales du Nord , 2* Cartulaire de Flandre , pièce 215.
Le Glay, Glossaire lopographiqae de rancien Cambrésis, p. 24 et p. 61 , où
Ton trouve cette note : « Roger dit l'Ancien paraît avoir occupé la cliâtellenie
» de Lille depuis Tannée 1090 jusqu'en 1111; c'est le troisième châtelain
• connu , suivant Vander Haer, p. 183 et suiv. » Vander Haer s'est trompé
dur la durée de ce règne, car Roger, compagnon de Robert de Jérusalem à la
première croisade, périt en 1098 , au siège du fort d'Antioche. Il était , d'ail-
leurs, châtelain dès l'année 108*7 ou 1088 (n. s.)
î Mirœus , I, 166. — De Gardevaque , VAhhaye de Mont-Saint-Éloi y
p. 185. — Guérard, Cartulaire de Vahbayede Saint'Bertin,'p. 222. — Tailliar,
Recherches pour servir à l'histoire de V abbaye de Saint-Vaast d^ Ârras ,
p. 455.
3 Archives départ, du Nord, fonds de Saint-Pierre de Lille , original, —
— Mirœus, III, 665. — Les biens des églises , au moyen-âge , se divisaient
en deux parts : l'une appelée Vautel, comprenant la maison pastorale, les obla-
tions et le tiers de la dîme , était le partage du clergé ; l'autre, qu'on nommait
le bode , comprenait les deux autres tiers de la dîme et était considérée comme
un bien qui pouvait être abandonné aux laïcs. (Note empruntée à l'histoire
manuscrite du chapitre de Saint-Pierre de Lille , par Delécaille.).
A Guillaume de Tyr, livre III. — Albert d'Aiz , livre IL
-no-
mes , dans la lettre qu'il écrivit à l'archevêque de Reims : « Le
troisième jour, les infidèles attaquèrent le fort que nous avions
élevé contre Antioche, mais ne gagnèrent rien; cependant ils bles-
sèrenl Roger , châtelain de Lille , qui mourut de ses blessures. '
C'est donc à tort que YanderHaer et tous ceux qui l'ont suivi font
vivre Roger jusqu'en 1111 , date de la loi pénale promulguée
par Robe):t de Jérusalem , comte de Flandre , pour maintenir la
paix dans ce pays. Le châtelain de Lille qui aurait été présent
à cette promulgation ne peut être que Roger-le-Jeune.
Ogive , veuve de Roger , veuve pieuse et chaste telle que Dieu
les aime , dit Piétm , * mit à exécution , en 1108 , le dessein de
restaurer l'abbaye de Phalempin , relaté dans un diplôme de
Balderic , évéque de Tournai. Le prélat déclare qu'une dame de
son diocèse , nommé Ogive , recommandée par Odon , évêque
de Cambrai, Jean, évéque des Morins, Lambert, évêque
d'Ârras , et par. beaucoup d'autres personnes vénérables, était
venue solliciter ses conseils et sonaide en faveur de l'abbaye de
Pbalempin alors réduite à rien. Cette église, fondée par les anté-
cesseurs de cette dame et confiée à des frères ,. était dans le
principe, comme héréditairement soumise au pouvoir séculier ;
mais à la prière de cette même dame et de son mari , Roger ,
châtelain de Lille , elle avait été déclarée libre de toute puis-
sance laîïque par Robert , comte de Flandre , et exemptée de tout
droit par l'évêque Radbode , de sorte que , par ces privilèges ,
elle jouissait d'une pleine liberté. L'abbaye étant tombée, au
dire d'Ogive , dans une telle misère qu'aucun ordre canonique
n*y était observé et qu'il ne s'y trouvait ni prêtre ni ministre ,
i Tertia die castellum^ quod contra Antiochenses firmavimus^ aggrediuntur;
«ed nihil profecerunt, Rogerium tamen castellanum Insulœjvalnaverunt^ unde
mortuHê est. (D. Lucd'Achery, Spicilége III, 482).
2 Tanti dux femina facti Ogiva, viduapia et iohrîa , quales Deus amaf,
prœfati Rogerii hujus advocati olim ujcor, mariti virtutem et benignitatem
emulata [Ctiron. Fanop.)
- 120 —
Tévéque aurait cru de son devoir de la réformer.' Vander Haer,
ignorant la mort de Roger et ne s'expliquant pas comment Ogive
poursuivait seule la restauration de l'abbaye , fait cette réflexion
peu sérieuse qu'a on voulait apparemment laisser le mauvais gré
» sur le dos de la femme, b
Le fait me suggère une réflexion d'une autre portée. L'évéque
rapporte que l'abbaye de Phalempin avait été fondée par les
antécesseurs de cette dame , ab antecessoribus prœfatœ mulieris
fundata , qu'elle avait été déclarée par le comte Robert , libre
de toute puissance laïque , à la prière de cette même dame , son
mari l'inspirant , cum viro iuo Bogero Islensi Castellano sugge-
rente ; d*oii j'infère qu'Ogive était la descendante du fondateur,
qu'héritière des biens de sa maison , elle les avait apportés en
mariage au châtelain de Lille , qui , pour ce qui les concernait ,
avait dû, dans l'acte de 1090 , agiV au nom de sa femme dent
il était le conseiller naturel. Ou bien , il faut induire de là que la
lignée de Saswalon, tombée alors en quenouille , avait commencé
à se transmettre de père en fils la charge de vicaire ou châtelain
de Lille , et qu'Ogive , leur héritière , avait apporté cette charge
avec sa main à Roger l'Ancien.
Quoi qu'il en soit, je n'assigne pas d'autre époque à la consti-
tution féodale de l'office des châtelains de Lille, c est-à-dire à
la transformation en fief de leur bénéfice et honneur, reconnu
désormais héréditaire ; transformation qui se serait opérée défi-
nitivement ou dans les mains de Roger , avec réunion, à sa te-
nure primitive, des biens que son alliance lui avait procurés , ou
dans les mains d'Ogive, à l'occasion de son union avec Roger,
selon que l'on adopte Tune ou l'autre des inductions que l'inter-
prétation des textes suggère.
Sans doute l'acte constitutif de la châtellenie héréditaire de
Lille ne se retrouve pas et n'a peut-être jamais existé ; mais il
1 Pièce justificative, 15:
est, dit M. Le Glay, beaucoup d'institutions dont il serait difficile
de représenter le titre primordial» comme il y a des fleuves dont
on ne parvient pas à reconnaître la source'. Quant à l'époque
que je lui assigne , on l'applique au comté de Flandre même qui
l'aurait à peine devancée et n'aurait légalement commencé que
dans la dernière moitié du XP siècle , lorsque les souverains de
ce pays en ont pris le titre officiellement et habituellement ,
lorsque le roi de France a commencé , dans ses propres actes, à
les qualifier ainsi. Jusque-là , les comtes-marquis n'avaient été
que des gouverneurs plus ou moins absolus, qui avaient su pro-
fiter des circonstances pour rendre leur bénéfice héréditaire ,
sinon de droit au moins de fait *; comme les prédécesseurs de
Roger TÂncien, vicaires ou châtelains, n'avaient pu être que
de simples bénéficiers plus ou moins émancipés.
Parmi les vaillants hommes d'armes que Guillaume de Nor-
mandie appela de la Flandre , en 1066 , pour l'aider à faire la
conquête de l'Angleterre, on cite Hunfroi et Raoul de Lille , en
compagnie d'intrépides guerriers qui , comme eux , portaient
le nom de leur cité natale^. Vers 1070, un Bauduin de Lille
signe avec le comte de Flandre , avec Radulfe de Tournai et
autres personnages , un règlement pour l'avouerie du monastère
de Saint-Bavon de Gand ^. On connaît Gérard et Galon de Lille,
mentionnés en 1085 et en 1097 , et aussi Frumold de Lille, que
les actes du temps révèlent. Il y avait donc à cette époque une
famille de Lille florissant tandis que s'éteignait la lignée de Sas-
Notice sur Vorigine ducomU de Flandre^ dans le Bulletin de la Com-
mission historique du Nord, t. III, p. 188.
î Ibid,
3 Domesday Book. (Registre des terres distribuées par le vainqueur après
a conquête).
* Signum Balduini de Intula. (Serrure, Carfulaire de Saint- Bavon,
** 14.-. Jules de Saint-Génois, Hiit, des Àvoueries en Belgique^ p. 200)
Watôn , et c^est vraiseinblablement de cette touche qu'était
sorti Roger rAncien , qu'on le suppose fils d'un châtelain de
Lille, ou qu^n le considère comme l'époux d'Ôgivé; ce qui le
fait présumer, c^est que sa descendance garde le nom de Lille.
Roger et Ogive auraient eu , à ce qu'on dît, deux fils.
Roger le jeune , qui va suivre ,
Robert, archidiacre de la cathédrale de Tournai et prévôt de
la collégiale dé Saint-Pierre dé Lille , de 1095 à 1132. C'est à
lui que Gautier, évéque de Maguelone, ancien chanoine dt
Lille et son proche parent , adressa le fameut manuscrit inli-
lu\é Flores psalmorum y consefvé à la bibliothèque de Lille et
dont l'auteur, Letbert,qui devint abbé de Saint-Ruf, était
aussi un ancien chanoine de Saint-Pierre '.
ROGER LE JEUNE , 1101-1180.
Roger-le-Jeune est dit, par Piélin et VanderHaer, fils de
Roger-rAncien; ce qui a'est établi ni infirmé directement par
auçuo litre connu.
L'acte pASsé à Lille et par lequel Roger-r Ancien, sur le point
de partir pour la croisade , vend , au comte Robert , sa part du
bodium de Lesquin, est souscrit par un Roger-le-Jeune, qualifié
châtelain, Rodgerus junior Çastellanus ^ sans indication du lien
qui Tunissait au croisé. Ne peut-on voir dans ce personnage le
successeur de ce dernier, son héritier présomptif, désigné dès ce
moment pour remplir ses fonctions de châtelain pendant son
absence , et distingué du titulaire cosignataire par le surnom
de Junior ?
Par un accord conclu à Douvres, le 17 mai 1101, entre
i Histoire littéraire de la France^ par les Bénédictins de Saint-Maur, t. IX.
p 570 et t. X, additions. — Le Glaj, Catalogue descriptif des manuscrits de
la bibliothèque de Lille, p. 18 , — Cameracum christianum.
Henri I*' , roi d'Angleterre , et Robert, comte de Flandre, celui-
ci s^engageait à défendre Henri contre tous ses ennemis , sauf la
fidélité à laquelle il était tenu envers le roi de France. Dans ce
traité , notre Roger, châtelain de Lille , stipulait au nom du
comte, avec Robert de Béthune , Guillaume, chfttelain de St.-
Omer, Walter, châtelain de Bruges , et Froald de Bergues V Un
nouveau traité est passé Centre les mêmes princes en 1103 ; on
trouve cette fois parmi ceux qui stipulèrent au nom du comte,
lin Frodoalde de Lille*.
Uii châtelain nommé Roger, le nôtre apparemment, figure
dans lin acte de 1102 pour lequel Robert, comte de Flandre,
confirme a Tabbaye de Saint-Bertin , la jouissance du droit de
mouture à Arques^ ; et dans un autre de 1106 par lequel Bal-
derici, évêque de Tournai et de Noyon, donne à l'abbaye de
Bourbourg, son alleu situé dans révéché de Térouane^. Bien
qu'il y àoit simplement qualifié châtelain , sans désignation du
siège de son'ofBce, est-il possible de méconnaître le châtelain
de Lille dans le signataire de deux diplômes datés de celle ville ?
En Tannée 1111, le 27 mai, Robert de Jérusalem que la
mort allait frapper au siège de Meaux quelques mois plus tard,
réunissait les seigneurs du comté de Flandre, pour leur rappeler
la paix arrêtée à Audenarde en 1030, lors de la réconciliation
de Bauduin de Lille avecson père. Parmi les seigneurs qui ju-
rèrent de nouveau cette paix , on cite Roger de Lille , en com-
pagnie des châtelains de Béthune, de Tournai , de Gand, de
Bruges , de Saint-Omer et de Courtrai ^.
i Rymer, Fœdera, conventiones, litterœ , 1. 1, p. 1 [V* édit.) et t. I, p. 6.
(Records). — Anselme , Histoire généalogique de France, t. II , p. 300.
Hogerio Castellano dejnsulà,
2 Rymer, 1. 1, p. 4 ou p. "7 : Frotoaldo de In'sula.
3 Guérard, Cart. de l'dbh. de Saint-Berlin^ p, 222.
* De Coussemaker, Notice sur les arch. de Vahb. de Bourbourg^ t. IV des
Annales du comité flamand de France , p. 287.
6 Meyer, mcxi, — Wanikœnig, Hist, de la Flandre , 1. 1, p. 167.
Roger figure ensuite dans au moins huit chartes comprises
entre les années 1111 et 1119 '. A cette dernière date , il sous-
crivait la bulle de Galixte II , confirmant la fondation du cha-
pitre d'Aire *.
Roger et un certain Liétalde de Biez s'étaient approprié , pa-
ratt-il, et détenaient injustement, comme des malfaiteurs, des
terres que Tabbaye de Marchiennes possédait à Lorgies.
L'abbé Amand les avait attraits en cour ecclébiastique ; mais ni
la menace de l'excommunication ni la considération de leur
salut, ne les avaient fait désister de leur usurpation. Enfin,
après bien des efforts infructueux , Robert , évêque d'Arras , et
Charles , comte de Flandre , parvinrent à les réconcilier avec
Tabbé et firent dresser acte de cette réconciliation en 1121 et
1122. Il fut convenu que Roger et Liétalde rendraient àlabbaye
le terrage et la dlme des terres dont ils l'avaient dépouillée > et
que Roger tiendrait en fief de l'abbaye les autres terres qu'il
possédait à Lorgies et qu'il en ferait hommage à Tabbé^.
Deux moines de Marchiennes racontent dans les actes de
sainte Rictrude , un prodige opéré par la patronne de l'abbaye
sur ces mêmes terres et à l'époque de cette réconciliation. Roger,
châtelain de Lille , avait établi sur les lieux , pour garder ses ré-
coltes au temps de la moisson, un écuyer^ unumdearmigerisms»
dont le nom quasi barbare était Ferragus. Tandis que cet officier
remplissait sa mission , il lui arriva un jour de dérober, des ré-
coltes de Sainle-Rictrude , quatre gerbes et plus qu'il fit charger
sur un chariot pour être transportées à la maison de son sei-
i Tailljar, Recherches pour seryir à Vhiit. de Vahhaye de Saint yaast
d 'Jrras^ p. 429 et 455 — Martène et Durand , Thésaurus anecdotorum , t.I,
col. 334. — Mirœus, II, 1152(2 chartes). — Ibid,, IV, 192(2 chartes). —
Bibliothèque nationale , fonds français , N° 22, 366 , fol. 70, ancien fonds
Gagnières ; Mélanges Cleramhaut , vol. 1*78, folio 95.
2 Mémoires des Antiquaires de la Morinie, t. X , p. 513.
3 Pièces justificatives , N" 25, 26 et 27.
— 125 —
gneur avec celles dont il avait la garde ; mais quelque eflbrl que
fit le charretier pour faire avancer ses chevaux , ils restaient im-
mobiles. Alors tous deux se mettent à exciter Tattetage de la voix
et de Tâiguillon, mais vainement ils s'irritent et frappent avec
rage, les pauvres bêtes paraissent rivées au sol. Ce que voyant,
Técuyer fit un retour sur lui-même et replaça dans le champ de
Tabbaye les gerbes qu'il avait dérobées. Au même instant, les
chevaux , comme allégés d'un poids immense , partirent d'eux-
mêmes et avec une telle célérité qu'ils semblaient n'avoir plus
rien à traîner. L'écuyer confessa humblement sa faute et obtint
son pardon , mais il resta manifeste pour tous ceux qui con-
nurent le miracle, qu'il était sage de ne point offenser sainte
Rictrude et que faire injure à son monastère c'était s'exposer
à éprouver le poids de sa main vengeresse '
Le monastère de Marchiennes avait surtout à souffrir de la ra-
pacité de ses avoués. Par un acte de 1125, le comte Charles
promet de protéger les hôtes de Sainte-Rictrude , à Haines et
dans le canton de Weppes , contre la violence de ceux qui , en
paroles , se disent leurs défenseurs , mais , en fait , en sont
les oppresseurs, et qui , semblables à des loups ravisseurs, dévo-
rent la substance des pauvres et ne cessent, soit par eux-
mêmes soit par leurs officiers , de dépouiller l'abbaye. Cet acte
est souscrit par Roger, châtelain de Lille , qui lui-même venait
d'avoir à rendre compte de ses spoliations *.
Le 2 mars 1126 (v. s.) Charles, que l'histoire a surnommé le
Bon , tombait sous les coups de ses assassins dans l'église de
Samt-Donat , à Bruges. Plusieurs prétendants aspiraient à le
remplacer ; mais Louis-le-Gros , roi de France , voulut imposer
à la Flandre un souverain de son choix. Il convoqua donc à
i Historia mifaculorum S. Rictradit^ auctore monacho Marchianensi et auc^
tore Gualherto. [Jpud acta Sanctorum, 12 maji).
î Arch. départ, du Nord , fonds de Marchiennes , Originaux. — Buzelin,
Gallo'Fland.y 528. — Du Chesne , Maison de Béthune^ preuves, p. 20.
XII— V
Arras tes principaux seigneurs du pays. Le châtelain de Lille
s'y rendit et reconnut pour comte de Flandre Guillaume CUton
de Normandie , proposé par le roi , qui du reste était résolu à
soutenir son choix par la force des armes. Le 30 mars , le bou-
teiller de Flandre apportait à Bruges les lettres du roi et annon-
çait au peuple que lui et les premiers de la terre de Flandre ,
tels que Robert de Béthune , Bauduin d'Alost , Ivan , son frère,
le châtelain de Lille et les autres barons , avaient élu Guillaume
et lui avaient prêté foi et hommage ^
Le 14 avril , Ro^er assistait avec son fils Robert à la confir-
mation , par Guillaume de Normandie , des privilèges de la ville
de Saint-Omer. * L'année suivante avec les barons de Flandre,
assemblés sous la présidence de Jean , évéque des Morins , il dé-
clarait que les chanoines de Saint-Pierre de Lille avaient les
mêmes droits que les princes, et que le comte Guillaume ne pou-
vait les empêcher de lever une aide de leurs sujets.^ En 1130,
il signait à Douai , avec son fils Robert , une charte de Thierry
d'Alsace , faisant quelque don à l'abbaye de Bourbourg. ^ Dans
ce dernier titre Roger est qualifié châtelain sans désignation du
siège de son office ; mais la date , le lieu où l'acte est pas^é ,
l'entourage où se trouve Roger, tout semble indiquer le châtelain
de Lille.
Après Roger-le-Jeune, qu'on ne retrouve pas au-delà de 1130,
paraissent successivement, jusqu'en 114-6, trois châtelains restés
inconnus à Piétin et à Vander Haer et qui viennent bouleverser
de fond en comble la filiation arrangée par ces deux auteurs.
i Recueil des Historiens des Gaules , JE*, yita , B, Caroli Boni, auctore
Galberto, t. XIII, p. 864.
5 Mirœus, IV, 195. — Warnkœnig, Hist. delà Flandre, II, 409. —
Mémoires des Antiquaire* de la Morinie , t. II, p. 813 et t. IV, p.
« Buzelin, GaWo-F/a/id., 828. — Mirœus, I, 684. — Le Glay Mémoire
SUT les archives du chapitre de Saint-Pierre de Lille^ p. 80.
A De Goussemaker*, Notice sur les arch. de l'abb. de Bourbourg , p. 208.
- 121 -
C*est d'abord Renaud T' , puis Robert II , ' et enfin Roger III.
On ne découvre point d'une manière certaine quels liens de pa-
renté les attachaient à Roger-le-Jeune , ni ce qu'ils étaient entre
eux ; néanmoins d'après les dates et leur rapide succession , rien
n'empêche de supposer les deux premiers frères ensemble et fils
de Roger>le-Jeune. Je m'arrête à cette supposition qui trouve ,
au moins pour le second de ces châtelains, un certain appui
dans la charte de 1127 signée par un Robert , fils de Roger ,
châtelain de Lille, et cet appui, par voie de conséquence, s'étend
même au premier , car s'il y a identité entre Robert II et Robert
fils deRoger-le-Jeune , il est clair que Renaud est le fils aîné à
qui revient d'abord la châtellenie et qui , n'ayant pas d'enfants ,
la laisse ensuite à son frère. Quant au troisième , Roger III , il
peut être aussi bien le fils que le frère du second.
On donne pour fille à Roger-le-Jeunc , Sara , mariée à Roger,
châtelain de Courtrai , dont' elle fut la première femme et dont
elle eut , suivant Du Chesne : Gauthier ; Boger, dit le Jeune ,
héritier de la châtellenie de Courtrai ; Ârnoul ; Gislebert ; Siger
de Courtrai et une fiille; 'et en outre , suivant VanderHaer,
Didier , prévôt de Saint-Pierre de Lille vers 1134, archidiacre
et chancelier de la cathédrale de Tournai , évêque de Térouane
en 1169 et mort de vieillesse en 1194 , après s'être démis de
Tépiscopat depuis deux ans à cause de son grand âge ; et aussi
Robert , archidiacre de la cathédrale de Tournai et prévôt de
Saint-Pierre de Lille en 1169 , par la résignation de son frère.
1 Tout en exprimant Topinion que Robert, fils de Saswalon, pas plus que
son père, n'aurait possédé l'office' de châtelain de Lille, je l'ai néanmoins main-
tenu à son rang ; car après tout ce n'est qu'une opinion , fondée , je le crois ,
mais qui , uniquement basée sur une interprétation de textes , pourrait n'être
pas partagée et se trouver plus tard infirmée par une révélation inattendue.
Partant de là , le Robert dont il est ici question devient le deuxième de son nom
dans la liste de nos châtelains.
' Maisons de Gaines et de Gand, p. 08.
— 128 —
Mais il est difficile d'admettre cette assertion de Vander Haer ,
répétée partout. Roger de Courtrai , mort en 1190 , fût-il même
centenaire , ne pouvait être le père de Didier qui, de 1 194 , avait
alteint une extrême vieillesse. Si Didier et Robert sont nés d'un
châtelain de Courtrai et de la fille d'un châtelain <de Lille, il
faut, pour trouver leurs parents, remonter au moins une
génération.
RENAUD I", 1133.
»
Ce châtelain fignre sous le nom de Reinboldus, dans une charte
du mois de juillet 1129, par laquelle Hugues, châtelain de
Cambrai et seigneur d'Oisy , donne toute justice dans le village
de Mont-Saint-Éloi, aux frères voués àDieu et à saint Vindicien;'
mais on considère comme fausses les chartes qui se présentent
sous la seule garantie de Thistorien du Cambrésis Le Carpentier.
Cette mention est donc comme non avenue. *
Un acte de 1133 par lequel Thierri, comte de Flandre,
affranchit de toute servitude les bruyères que Tabbaye de Saint-
Pierre de Gand possédait dans son comté , eut pour témoin
Renaud , châtelain de Lille , Reinaldus , ^ Reinhaldus , ^ ou
Remalchus qui n'a pas laissé d'autre trace dans Thistoire.
ROBERT II, 1136-1143.
Robert est sans doute ce fils de Roger-le-Jeune qu'on a vu
signant avec son père la confirmation des privilèges de la ville de
1 Le Carpentier, Preuves de Vhist. de Cambrai , p. 1*1. — Voir De Carde-
vaque, VJhh. de MonUSainUÉlùi , p. 194
ï Au dire de M. Wauters , cette charte a été interpolée dans le but d'offrir
une longue liste de personnes nobles. [Table chron, des chartes et diplômes
concernant Vhist. de la Belgique).
3 Du Cbesne , Maison de Guines , preuves , p. '70 et 209.
A Yau Lokeren , Charles et documents de l*abb. de Saint-Pierre de Ganif
N"218.
— Iî9 —
Saint-Omer. Il paraît comme témoin et avec la qualité de châ-
telain de Lille dans une charte de Guillaume, avoué de Béthune,
faisant, en 1136 et 1138, des donations à Tabbaye de Mont-
Saint-Ëloi et à l'église de Saint-Prix de Béthune; ' et dans un
acte de Thierri d'Alsace ordonnant , en 1142, la destruction du
château qu'avait fait élever près de Térouane l'avoué de cette
ville. *
En 1143 , Robert , châtelain de Lille , donnait à Tabbaye de
Phalempin, avec l'approbation de Simon, évèque de Tournai,
un dlme de deux gerbes à Thumeries , au lieu nommé Bellin-
camp. ^
ROGER III, 1145.
Roger IIP du nom est, en 1145 , témoin d'un acte par lequel
Thierri, comte de Flandre, termine des débats déjà anciens entre
Tabbaye de Saint- Bavon et les avoués de cette église. ^ Il aug-
menta la dot de l'abbaye de Phalempin de quelques biens situés
à Bénifontaine et au Maisnil , ainsi que de deux charretées de
bois par semaine. ^
Suivant les actes cités par Vander Haer , mais qu'il applique
à Roger -le-Jeune , Roger III aurait laissé cinq enfants : Robert,
Renaud et Hugues, successivement châtelains de Lille; Roger
dont l'histoire ne dit rien , et une fille qu'on ne nomme pas.
i Du Chesne , Maison de Béthune, — De Garderacque, V Abbaye de Mont"
Saint'Éloi , p. 25 et 98. — Grand cartulaire de Saint^Bertin, folio 287. —
A. Desplanque , Cart, du Nord.
* Du Ghesne, Maison de Guines, preuves, p. 91. — Mirœus, IV, 201.
9 Get acte est attribué par Vander Haer (p. 191), et par Buzelin (Gallo^
Fland,^ 275) , à un autre Robert , qui, dans la présente cbronologie, devient
Robert III, par suite de l'addition de trois châtelains inconnus jusqu'ici.
4 Du Ghesne , Maison de Guines^ preuves, p. 216. Serrure, Cart. de Sai^ ,
Bavon^ p. 88. — J. de Saint-Génois, Hist. des Avueries , p. 206. — Ai
départ, du Nord , vidimus de 1810.
B Ges actes sont attribués à Roger-le-Jeone , par Vander Haer, p. 190
et 192.
— 180 —
ROBERT m, 1146-114*7.
En 1146, le comte Thierri , confirmant à l'abbaye de Saint-
Trond la donation faite par Arnoul , son prédécesseur , de la
pilla de Provin , dans la châtellenie de Lille , déclare qu'il a
fait régler par Robert, son châtelain , les droits respectifs de
Tabbé, du prévôt de celui-ci , et du maire de la villa , au ^ujet
des quels des contestations s'élevaient parfois entre eux. '
Ce Rol^ert , IIP du nom , châtelain de Lille , fils aîné de
Roger III, se disposant, en 1147, à accompagner le comte en
terre sainte , fit don à Tabbaye de Phalempin de quatorze muids
d'avoine par an , et laissa la châtellenie héréditaire de Lille à son
frère Renaud II ; ^ c'est tout ce que l'on sait de lui.
RENAUD II, im-llôS.
Renaud IP du nom , second fils de Roger III , figure pour la
première fois , comme châtelain de Lille , en 1152 , dans un
acte de Thierri d'Alsace , comte de Flandre , et de Sibylle , sa
femme, exemptant de toute taxe et redevance lé terrain sur lequel
est bâtie l'église de Loos.^ En i 155 , il reprit, en échange de cer-
taines terres , les quatorze muids d'avoine par an que son frère
Robert avait donnés en aumône à l'abbaye de Phalempin , ainsi
que les deux charretées de bois par semaine que Roger, leur père,
i Piot , Cart, de l'abb. de SainUTrond, p. *73. — Pièce justificative N* 38.
ï Piétin, Chron, Fan, — Vander Haer, 191 et 192. — Buzelin , Gallo-
Fland,, 875.
3 Mirœus. I, ^00. — On yoit cependant Henaudll, Rainaldus Castellams
Insule^ témoin d'une charte insérée sans date dans le cartulaire de St-Amand,
mais comprise entre les années 1149 et 11($6 et pouvant, par conséquent, être
ttîtérnure à 1182. (Arch. départ, du Nord).
- 181 -
avait cédées à la même abbaye , et remit le tout Tannée suivante,'
On le retrouve , de 1157 à 1163 , signataire de plusieurs chartes
de Thierri et de Philippe d'Alsace. "
Par deux actes datés de Lille et de cette dernière année 1163,
le comte Thierri atteste que Jordan, maire d'Ennetières, à
reçu quarante marcs d'argent de Tabbé de . Saint-Pierre de
Gand , auquel il a remis en gage , pour le terme de quarante
années , tout ce qu'il tient de l'abbaye , audit Ennetières, soit
légitimement soit injustement, excepté toutefois son fief et ce
qui appartient notoiremeut à son office de maire. Ces deux actes
ont pour témoins Renaud, châtelain de Lille et son filsRoger.^
Renaud II mourut le 22 novembre 1163 ou 1166. Il avait fait
don au monastère de Phalempin de quatre bonniers de bois ,
appelés à trois plouviers et de six hôtes. Philippe d'Alsace dont
il était l'ami et qui assistait à ses derniers moments , confirma
cette donation faite du consentement des frères du défunt,
Hugues et Roger et de sa sœur que Vander Haer confond avec.
Sara , femme du châtelain de Courtrai ; celle-ci était morte avant
1151^
Renaud avait épousé Adelis , fille d'Arnoul , comte de Guincs,
etdeMahaud, châtelaine de Saint-Omer. Il fautcroirequ'il avait
1 Quos Rohertus Cattellanus, f rater ejusj JêrotoUmam proficiseem , eecle^
iia in eleemosynam dederat, et duo plaustrata nemoris quœ pater eorum tinguliê
hebdomadiê ecclesias concesserat, . . — Qaa eleemotina Rogtrii Cattellaniet
Boberti filii sui. ecclesiœ diminuta erant. (Vander Haer, 192).
2 Desplanque , Cartulaire du Nord , 115*7 — De Laplane , L'abbaye de
Clairmaraia, t. 1, p. 324. — Mirœus, 1, 704. — Van Lokeren , Chartes et
documents de Vabb. de Saint-Pierre de Gand, N° 231
3 Van Lokeren, Chartes et documents de Vabb. de Saint-Pierre de Gand^
NO' 285 et 286.
^ Illud quoque nolo prœteriri quod Rainaldus prœdielus Castellanus moriens^
me prœsente et concedente , coram fratribus suis Hugone et Bogero, etsorore
hoc ipsum concedeniibus , prœfçttœ ecclesiœ dédit nemus sciUcet quatuor Ifonc^
riorum. (Vander Haer, 198.).
— 13-2 -
été précédé au tombeau par sou dis llagei et qu'au moment de
sa mort il n'avait plus d'enfants , car il transmit la châtellenie
héréditaire de Lille à son frère Hugues, troisième fils de Roger IH.
Sa veuve se remaria à Robert de Wavrin , sénéchal de Flandre ,
auquel elle porta en dot l'usufruit de la terre de Sainghin que
l'héritier de son premier époux lui assigna pour douaire. « Il y
a lettres à Saint-Yaast d'Arras , dit du Chesne , par lesquelles
ce Robert de Wavrin déclare gu'icelle terre de Senghin lui appar-
tenoit à cause de sa femme et qu'elle devoit retourner à Jean ,
chastellain de Lille , fils duchastellaiuHugues et de Hermentrude,
qui en estoit le propriétaire. »'
HUGUBS, 1166-1169.
Au dire de Lambert , curé d'Ardre , chroniqueur contempo-
rain, Hugues, châtelain de Lille , avait été autrefois prévôt de
de Saint-Piat de Seclin.^ Il avait quitté l'ordre ecclésiastique
auquel on ne dit pas qu'il fût attaché par des liens indissolubles,
et avait épousé une dame mommée Ermentrude dans une charte
de 1177. Il eut, suivant Vander Haer, deux fils du nom de
Jean. ^ L'ainé fut châtelain de Lille après son père, le puiné
devint abbé de Phalempin , gouverna ce monastère pendant
trente-six ans et y eut sa sépulture.
t Maison de Guhtet ^ "p 44*7.
3 Chronique de Guinée etd^Ardree , éditée par M. de Godefroy-Ménilglaise,
1866, p. 111.
3 L'application du même nom à deux enfants du môme père n*est pas sans
exemple. J'ai sous les yeux une charte de Tabbaye de Marquette et de rannée
1845, où on lit: Comparantibus personnaliter Joanne dicfo Noiset juniore ^
eum fratre suo Joanne dicto Noiset seniore^ oppidanis Tnsulensis, Prœfatus
Joannes Noiset senior, frater dicti Joannis Noiset janioris et successor prin^
eipalis sea praeipuus in bonis ejusdem. (Archives départ, du Nord , Recueil
des titres de l'abbaye^ t. IX, p. 45*7 et 460).
Hugues figure comme châtelain de Lille , le 16 février 1166 ,
dans la charte de Thierri , comte de Flandre , réglant les droits
de l'avouerie de Marchiennes. ' Le même jour, il assiste le comte
Philippe d'Alsace, associé par son père au gouvernement de la
Flandre, et rendant une sentence en faveur de Tabbaye contre
les prétentions de Tavoué Etienne. * En 1168 et 1160 , il assis*
tail encore ce prince réglant des différends entre l'abbaye de
Saint-Yaast et les fils de Walter de Coclers, et entre l'abbaye
de Marchiennes et Amaury deLandas.a YanderHaer dit qu'il
y avait à Phalempin des lettres de Philippe , comte de Flandre
et de Vermandois , d'environ Tan 1170, scellées du scel de Hugo,
lors châtelain de Lille. Malheureusement les archives du monas-
tère de Phalempin n'existent plus et ces lettres et leur scel res-
tent perdus pour nous. Hugues était mort en 1177 , alors
qu'Ermentrude , conjointement avec Jean , son fils, donnait au
monastère de Phalempin un bonnierde terre et deux muids d'a-
voine par an , à prendre sur les hôtes et tenants du châtelain
Jean.
JEAN I", in*7-1200.
Jean , fils de Hugues et d'Ermentrude , était châtelain de Lille
dès le début de l'année 1177. Le 12 mars 1176 (v. s.) , il signait,
en cette qualité , l'acte par lequel Philippe d'Alsace , comte de
Flandre et de Vermandois , partant pour les Lieux Saints , don-
nait à l'abbaye de Loos son vivier et toutes ses possessions.
i Arch départ, du Nord, Original, — Le Carpentier, Preuves de Vkittoire
de Cambrai^ p. 20. — Le Glay, Mémoire sur les arch de Marchiennes^,
t Arch. départ, du Nord , Original, — Du Chesne , Maison de Béthine^
preuves, p. 34. — Le Glay, Mémoire sur les arch. de^ Marchiennes,
3 Goiman, II, 509-51*7. — A. Desplanque, Cart. du Nord — Arch. dép.
du Nord, Original. — Du Chesne , Maison de B^thune, p. 85 — Le Glay,
Mém, sur les arch. de Vahh, de Marchiennes,
- 184 -
depuis le pont d'Haubourdin jusqu'au moulin du Chesnet , près
de Loos ' .
Jean V^ parait avoir été l'un des intimes conseillers de Phi-
lippe d'Alsace. En 1180 , il rendait avec lui une sentence arbi-
trale entre les bourgeois dTpres et Tabbaye de Messines *. Il
était présent , en 1183, avec les pairs de Lille : Anselme d' Aigre-
mont , Elbodon de Bondues , Hugues de Lomme , Gilles d'Ës-
paing, Elbodon de Mons, Siger de Pérenchies, Hellin de
Wambrechies et Etienne Mangereau , quand le comte donna à
Tabbaye de Loos cinq bonniers de terre provenant de Jean
d*Esquermes ^. Le 25 mars 1183 (v. s.) , il souscrivait les lettres
du comte , confirmant et augmentant les privilèges de l'église
de Saint-Donat de Bruges ^.
Jean ^^ s'iMitulant châtelain de Lille par la grâce de Dieu ,
investissait, en II84., l'abbaye de Phalempin d une terre qu'elle
avait acquise , sur le chemin de Seclin à Phalempin, et déclarait
que , patron et avoué héréditaire de l'abbaye, il devait défendre
cette terre par tous les moyens en son pouvoir ^.
En cette même année IIS^ , Jean , comme homme de Sainl-
Vaast, souscrivait au changement d'un article des coutumes
d'Haspre , en Hainaut, qui fixait la peine à Infliger aux habitants
qui tueraient ou blesseraient quelqu'un dans la ville ou dans le
comté : mort pour mort , membre pour membre ^. Il figure encore
1 Arch. départ, du Nord , Fonds de Vabb. de Loot^ N" 20. — Du Chesne ,
Maison de Béthune , preuves, p. 40.
J Warnkœnig, Hist. de la Flandre^ t. V, p. 327. — Inventaire des chartes
et documents appartenant au je archives la ville d'Fpres, j^ublié par J L. A.
Diegerick .
3 Arch. départ, du Nord, fonds de Vabb. de Loos, N° 25.
& Mirœus, II, 1188 ; — II, 716 et mieux III, 62.
8 Pièces justificatives, N^ 57.
6 Arch départ, du Nord, Chirographe original^ -^ Premier cartaUUre de
Hainaut, pièce 169. ^ Mirœus, III, 861.
- 135 -
dans une dizaine d'actes émanés du comte Philippe d'Alsace '.
Avec le comte Bauduin , en 1195 , il atteste que Daniel , clerc
d'Halluin , n'a aucun droit sur les dîmes , ni sur les produits de
'autel dudit Halluin *.
Vers 1195 , Jean fut choisi , par le roi de France , pour arbitre,
avec révéque d'Arras , dans un différend entre la commune de
Tournai et Etienne, évêque de cette ville. Depuis 1187 , les ha-
bitants de Tournai étaient passés de la juridiction épiscopale
sous celle de Philippe -Auguste qui avait su se concilier leur
esprit. La commune, toujours jalouse de ses droits , avait aidé ,
sans doute , à écarter le pouvoir sacerdotal qui contenait son
humeur remuante , et elle s'était jetée avec empressement dans
les bras de la puissance royale , bras de fer qui bientôt l'élreigoi-
rent3. La lutte entre l'évêché et la commune était surtout vivace
soos le prélat français Etienne. Les citoyens de Tournai peu con-
fiaotadans les deux dignitaires, Tun ecclésiastique, Tautre noble,
que PhilippC'Auguste avait choisis pour arbitres de l'un des
nombreux incidents de cette lutte , refusèrent de se soumettre à
leur jugement et adressèrent un appel au roi lui-même^.
En 1196, Jean assistait à la réparation que Roger d'Englos
offrait publiquement aux religieux de Tabbaye de Loos. Dans
ces siècles de foi , il n'était pas rare de voir des seigneurs , saisis
* Le Garpentier, Preuves , p. 85. — Du Chesne, Guines, preuves, p. 107
et 459. — Ibid., Béthune, preuves, p. 49 et 50. — Mirœus , III, 62 et II,
1191. — Serrure, Cart. de Saint- Bavon^ p. 66. — Van Liokeren« Chartes ie
Saint-Pierre de Gand , N<*« 356 et 861. — D'Achery , spicU., III, 553. —
Cartulaire de la collégiale de Saint-Pierre de Lille, N" 4*78. — Diegerick ,
Archives d* Y près , 1. 1, p. 15.
« Cartulaire de Saint-Pierre de lille, N^ 158.
' J. Le Maistre d'Anstaing , Recherches sur V église cathédrale de Notre-
Dame de Tournai, i II, p. 50.
* Wautçrs , De l'origine des libertés communales en Belgique , preuves ,
p. 260 et 261.
— 186 —
enfin d'une terreur salutaire, racheler, par une réparation volon-
taire, leurs injustices et leurs violences envers les églises. Or,
Roger d'Englos avait longt&mps vexé les frères de Loos et rete-
nait méchamment les prés et les mffrais qu'ils possédaient près
de sa seigneurie. Mais en 1195, touché de repentir et voulant
mettre fin à ses vexations , il s'était déporté solennellement des-
dits prés et marais devant la Cour de Lille et s*étant ensuite jeté
à genoux aux pieds de Tabbé de Loos , il avait imploré son
pardon. L'année suivante , Roger renouvelait cet acte à Seclin ,
en présence de la reine Mathilde , du châtelain de Lille et des
hommes de la Cour ^
En cette même année 1196, Jean P, par la grâce de Dieu
châtelain de Lille, attestait, par un acte daté de l'église de Pha-
lempin , que noble dame Ânsilie d'Épinoy avait donné en sa
présence et du consentement de Robert et Gossuin , ses frères ,
et de son neveu Hellin de Wavrin , une partie de dime à*rab-
baye de Saint-Pierre de Gand* L'année suivante, il signait les
lettres du comte BauJuin^ confirmant la donation de douze
arpents de bruyères faites à l'abbaye de Tronchiennes par le
comte Philippe , son oncle ^. II assistait la reine Mathilde termi-
nant un différend entre Urson de Fretin et Tabbaye de Loos , au
sujet de quelques hommes de Fourmestreaux , et souscrivait une
charte de cette princesse approuvant une donation faite à la
même abbaye par un frère convers^.
Cette reine Mathilde était la veuve du comte de Flandre Phi-
lippe d'Alsace , mort de la peste , au siège de Ptolemaïs , en
1191. On la nommait reine parce qu'elle était fille du roi de
i Arch. départ, dû Nord, fonds de Vahb. de Loos, I^*^ 89.
S Van Lokeren, Chartes et documents de l'abb. de Saint-Pierre de Ganà^
N0 8'74.
S Du Chesne , Maison de Gaines^ preuves , p. 462 et 464.
4 Arch. départ, du Nord, fonds de Vahb, de Loos, N^ 40 et 40 (w.
18Tf —
Portugal. Le douaire qui lui avait été assigné et qui lui fut main-
tenu se composait de Lille , Douai , Lécluse , Orchies , Cassel »
Furnes, Dixmade, Bourbourg, Bergues Saiut-Winoc et du
château de Nieppe. Il comprenait primitivement les villes d'Aire
et de Saint-Omer, mais elle les abandonna, pour en jouir après
sa mort , au jeune Louis , fils du roi de France^ qui possédait
déjà le reste de TÂrtois du chef de sa mère Isabelle de Hainaut,
nièce de Philippe d'Alsace. Bauduin-le-Courageux dut consentir
à cet abandon comme condition d'une paix qui lui était néces-
saire ; mais il n'en fut pas de même de son fils Bauduin IX, qui,
souffrant impatiemment la perte de TArlois, fît alliance avec
l'Angleterre pour faire la guerre au roi de France. Cette guerre
oii le futur empereur de Constantinople montra beaucoup d'habi-
lité , se termina par le traité de Péronne du 2 janvier 1199 (1200) 4
qui lui rendit^avec les villes d'Aire et deSaint-Omer, une partie
de l'Artois , et lui assurait , à la mort de la reine Mathilde , le
retour de son douaire.
Le châtelain de Lille était , paralt-il , avec la comtesse Marie
de Champagne qu'il accompagna en France pour traiter de la
paix, le principal conseiller de Bauduin IX ^ comme il avait
élé celui de Philippe d'Alsace et de la reine Mathilde. Il sous-
crivit, en 1198 et 1199, plusieurs chartes émanées de ce prince *,
et fut pour lui l'un des signataires du traité de Péronne ', qui
marque le terme de sa vie politique.
Yander Haer lui donne pour épouse Mahaud de Béthune,
dame de Pontrohart ; mais il est évident qu'il confond ici Jean V^
avec Jean II , fils du châtelain de Péronne. De cette confusion
1 Pankoucke. Abrégé chronologique de Vhitt. de Flandre^ p. 122.
' Mémoires des Antiquaires de la Morinie , t. IV, prtavei , p. xxiv. —
Warnkœnig, HUl. de la Flandre , III, 283. — D'Oudegherst , Annales de
Flandres^ édition Lesbroussart , t II, p. 24.
3 D'Oudegherst, II, 82
— 188 —
naît un dédale dont Thistorien des Châtelains de Lille n*a pa
sortir malgré ses efforts , ses raisonnements et ses conjectures.
Il lui suppose une fille E... , qui aurait été châtelaine de Lille
et aurait épousé Gillebert de Bourghelles ; quatre fils encore
mineurs en 1206, et une autre fille qui épousa le châtelain de
Pé.ronne. En premier lieu , cette fille E... , n'eût pu être châte-
laine de Lille qu'à défaut d'hoirs mâles , et l'on voit qu'ils ne
manquaient pas. En présence des vingt-trois ou trente années
d'exercice que comptait Jean I*', au moment de sa mort ', on
sent , en second lieu , que s'il y avait des mineurs en 1206 , ils
appartenaient à une autre génération, ignorée des généalogistes,
non moins désorientés que Yander Haer. Il est à présumer que
le fils atné de Jean P' était mort, sinon avant son père, du
moins très-peu de temps après son avènement à la châtellenie ,
au commencement de 1200 , laissant un fils mineur, héritier de
son office de châtelain de Lille , et que sa veuve E... s'était re-
mariée au sire de Bourghelles , ce qui se déduit d'un -acte de
1220 relatant la fondation d*une chapelle au village de Fiers,
par Gillebert de Bourghelles et son épouse E... jadis châtelaine
de Lille, quondam Insulœ Castellana *. Il faudrait donc rétablir
ainsi la descendance de Jean 1®', qui , de sa femme restée in-
connue , aurait eu :
1° Un fils mort avant son père, laissant un fils mineur;
2" Roger, châtelain de Lille , après son neveu ;
3° Willaume du Plouich , châtelain de Lille , après son frère
Roger ;
i^ Nicolas de Lille , chanoine de Tournai , en 1222 ^ ;
5^ Elisabeth de Lille , qui épousa le châtelain de Péronne et
>
i Son prédécesseur ne âgrure dans les chartes que jusqu'pn 1169 on 1170.
2 Piècejustificative,N*88.
3 D'Hoop , Chartes du prieuré de Poperinghe^ N® 52. Nycholao.de Jnsula,
iut mère de Jean H, auteur d'une nouvelle branche des châte-
lains de Lille ; de Pierre de Boucii ', dont Piétin ni Vander Haer
ne parlent pas ; et d'une fille religieuse à Pontroharl *.
GILLBBERT DE BOURGHELLES, intAriuairb 1200-1207.
Gillebert de Bourghclies, en épousant la veuve de rhérilier
présomptif, était naturellement désigné pour exercer Tofiice de
châtelain de Lille pendant la minorité du fils de sa femme. Il
remplissait , en efTet, cette charge en 1200 et encore en 1207 ^ ;
mais cette espèce de régence avait cessé deux ans plus tard ;
cela se déduit implicitement des lettres du chancelier de Flandre
instituant , au mois d'octobre 1209, une prébende dans Téglise
de Notre-Dame de Courtrai , ainsi que Bauduin l'avait mandé de
Constantinople audit chancelier , au châtelain de Saint-Omer , à
l'avoué de Bélhune, et à Gillebert de Bourghelles, a ors chdte-
telain de Lille , établis ses procureurs en Flandre ^. Le besoin
de noter que Gillebert était châtelain au temps de Bauduin
prouve qu'il ne l'était plus au moment de la fondation en 1209.
Comment avait cessé cet intérim ? ou par la majorité ou parla
mort du petit-fils de Jean l®'. Si ce petit fils, dont le nom ne nous
est pas parvenu , a atteint sa majorité , sa vie ne s'est pas pro-
loDgé au-delà de 1211 ; car, dès cette époque , l'office héréditaire
des châtelains de Lille était aux mains de son oncle Roger, à qui
il revenait à défaut de descendance du fils de Jean.
ROGER IV, 1211-1230.
11 se trouvait à Phalempin, au dire de Vander Haer; des lettres
de Roger, châtelain de Lille , du mois de mars 1212 , dans les-
1 Pièce JQstificative, 119.
« Ihid. , 135.
8 Ibii.^ns et SI.
* Ihid,, 82 et 83.
L
— 140 —
quelles il appelait Tabbé son parrain, et parlait de son père Jean
de bonne mémoire , châtelain de Lille. — Avant ce temps , c'est-
à-dire le 24 février 1211, Roger, IV^ du nom , second fils de
Jean 1*^ avait assisté au Iraité conclu entre Lens et Pont-à-Ven-
din, par lequel Fernand , comte de Flandre et de Hainaut , et la
comtesse Jeanne , sa femme , avaient dû remettre à Louis , fils
aine du roi de France, les villes d'Aire et de Saint-Omer qui
avaient été rendues jadis au comte Bauduin. Le châtelain de
Lille était au nombre des otages donnés par le comte et la com-
tesse pour garantie du traité ' ; il avait dû , en cette qualité ,
prêter un serment qui le mit dans la position de quitter le parti
de son seigneur pour celui du roi quand la guerre éclata entre
Philippe-Auguste et Fernand.
Philippe-Auguste , qui méditait depuis longtemps une des-
cente en Angleterre , ayant convoqué ses grands vassaux pour
Taider dans cette entreprise , seul Fernand , plein de ressenti-
ment pour d'odieux procédés auxquels il avait été en butte , re-
fusa d'y prendre part à moins qu'on ne lui rendit les villes d'Aire
et de Saint-Omer , et fit secrètement alliance avec le monarque
anglais. Forcé , par suite d'arrangements politiques , de sus-
pendre son expédition , Philippe-Auguste tourna toutes ses forces
contre la Flandre , et la guerre terrible dont cette province fut
le théâtre , eut pour sanglant épisode l'effroyable sac de Lille
et pour dénouement la célèbre bataille de Bouvines , en 1214 *
où le comte Fernand fut fait prisonnier. Durant cette guerre, on
vit le châtelain de Lille, garant du traité de Pont-à-Yendin,
défendre , pour le roi , la forteresse d'Erquinghem sur la Lys et
empêcher le passage de la rivière par les Flamands qui durent
se retirer après quinze jours d'un siège inutile*.
1 Arch. dép. du Nord, Vcart. d'Artois, pièce 198. — Du Chesne, Béthune,
preuves, 88. — Warnkœnig. Hist. de la Flandre, 1 , 846.
S Ce fait est rapporté dans VHiêt. des comtes de Flandre, par M. Edw.
J^e Glaj, qui nomme le châtelain de Lille Jean au lieu de Roger, 1. 1, p. 486.
- 141 -
Roger IV, qui n'est pas la moindre figure dans ce tableau des
châtelains de Lille , se révèle dans une série de 'ses propres
actes y restés pour la plupart inédits et qu'il convient d'indiquer
ici sommairement.
En 1218 , Roger déclarait qu'Alard de Loos , d*accord avec
sa femme et ses enfants , avait vendu à Tabbaye de Loos le
sixième de sa dime sur cette paroisse ^ Au mois de mai 1220,
dans une charte destinée à servir de loi aux villages de Bauvin ,
Anuœullin et Mons-en-Pévèlc , il déterminait ses droils comme
avoué et ceux de l'abbaye de Saint- Vaast*. — En 1221 , il
investissait le chapitre de Saint-Pierre le Lille, des dîmes de
Marquette et de Sequedin , provenant de Bernard de Bosco et
des héritiers d'Eustache d'Englos , qui les tenaient de lui en
fief 3. — En 1222 , il abandonnait son droit féodal sur la dtme
de Barœul , tenue de lui et affectée par son frère Willaume ,
prévôt de Saint-Pierre de Lille, à la fondation d'une chap lle-
nie dans Téglise collégiale, pour l'âme de Jean , évêque de
Cambrai et celles des ancêtres du fondateur. Roger mettait à
cette concession certaines conditions , entre autres , l'obligation
pour le chapelain de célébrer , s'il le pouvait , la messe à Tautel
de Saint- Jean , chaque fois que lui châtelain voudrait y assis-
ter ^. — En 1224 , pour l'amour de Dieu , il cédait libre de tout
service , à Hellin de Wavrin , dit l'Oncle , pour la fondation
d'une chapellenie à Waziers , la dîme d'Erquinghem-le-Sec ,
ténue de lui en fief par Marguerite de Gaméchines, qui l'avait
résignée en ses mains ^. — En la même année , il ratifiait le don
de sept livres de rente que son frère Willaume , prévôt de St.-
Pierre de Lille , avait fait au chapitre et qu'il avait assigné sur
les renies de Barœul ^. — En 1225 , il passait avec l'abbé de
Saint-Pierre de Gand , comme il avait fait avec l'abbé de Saint-
* Pièces justificatives. — 2 Jbid. — 3 Jhid, — 4 Jhid,
8 Jbid. — 6 Jbid.
XII— 40
Vaast d'ArraSy un accord touchant leurs droits respectif à
Camphin-ea Carembaut et à Ennetîères-en-Weppes. ' — En
1226 , il faisait savoir que la dime d'Erquinghem-le-Sec qu'il
avait cédée pour la fondation d'une chapelleaie àWaziers,
n'ayant pu recevoir cette destination , à cause de graves événe-
ments, Hellin deWavrin, TOncle, Hellin, son fils aîné, et
Marguerite , feoime de celui-ci , l'avaient vendue libre de-tout
service à l'abbaye de Loos*. — En 1227 , pour le salut de son
âme et de celles de ses prédécesseurs il donnait à l'abbaye de Loos
tout le droit qu'il avait sur la terr.e de La Haye , laquelle terre ,
le comte Fernand, son seigneur, et la comtesse Jeanne , avaient
donnée en échange à l'abbaye pour le courtil de Marquette ,
appartenant à ce couvent^. — Enfin en 1229, il déclarait que
Sara Viane , de Sequedin, et ses sœurs avaient, en sa présence,
donnée l'abbaye de Loos , leur manoir etleur terre qu'elles te-
naient de dame Aélide , femme de Bernard de Bosco , cheva-
lier, et de son fils ^.
La captivité de Fernand dura jusqu'à l'avènement de Louis
IX, c'est-à-dire jusqu'au 6 janvier 1227. Une des clauses du
traité passé à Melun , obligeait le comte et la comtesse à faire
jurer sûreté et féauté au roi par les barons, les communes et les
villes des deux comtés. Parmi les chevaliers qui prêtèrent ce
serment pour la délivrance du comte , se retrouve Roger, châte-
lain de Lille ^. Il suivit le comte dans ses démêlés avec le duc
de Brabant et assista à la bataille d'Assche , où les hommes
d'armes de Flandre obtinrent une victoire complète , suivie d'un
traité conclu le 23 septembre 1227 ^.
D'après un acte du mois de février 1217 (1218) , cité par
Vander Haer et qui n'est pas retrouvé , Roger eut pour femme
i Pièces justificatives.— î Ibid. — 3 Ibid. — A Ibid.
5 Warkœnig, Histoire de la Flandre, III, 882.
6 Vander Haer, p. 196.
■ --. «•• ^1
liftuIi.BoUoiliic, Lille
- 148 -
u&e Marie , morte dès ce temps sans lui laisser d'enfants et in«
humée à Phalempin'. Suivant Clément de Sanghin, a auteur
fort mcertàin » d'ailleurs , au dire de Piétin *, il aurait épousé
Clémence , fille d'Hellin , sire d'Ârmenlières , laquelle pourrait
avoir été sa seconde femme et serait aussi morte sans généra-
tion. Lui-même mourut en 1230, et aurait été inhumé à Tabbaye
de Loos , où son anniversaire se célébrait le 7 des ides de mars.
Plusieurs actes de Roger sont encore munis de leurs sceaux,
ou se voient Trois lions rampants, deux en chef et l'autre en
pointe. C'est la première trace que j'ai rencontrée des aimoiries
des châtelains de la première maison de Lille; mais celles-ci
étaient sans doute personnelles à Roger, car son frère ne les por-
tait pas et ne les prit pas en lui succédant.
Ce Roger a laissé des souvenirs de justice , de piété et de
libéralité. Sa droiture un instant égarée dans des tentatives
d'usurpation et des abus de juridiction à Camphin ,^ est cepen-
dant manifeste dans les accords passés avec l'abbaye de Saint-
Vaast d'Arras, en 1220, et avec le monastère de Saint-Pierre
de Gand , en 1225 , pour régler les droits respectifs de ces églises
et des châtelains de Lille qui en étaient les avoués. Sa pieuse
générosité ressort de la plupart de ses act^s. Roger fonda la
chapelle du Plouich en l'honneur de l'apôtre Saint-Pierre. Il
donna, en 1225, le fonds de Thôpital Saint-Jacques à Lille,
destiné d'abord aux pèlerins allant à Saint-Jacques en Galice, et
plus tard disposé pour recevoir les pauvres femmes en couches ^.
1 Ut mihi Dominas et Mariœ lucori meœ ceternœ beatudinis prœmialargiatur,
(p. 196).
2 Ce Clément de Sainghin , auteur d'une généalogie de Luxembourg ,
était héraut de Jacques de Luxembourg , seigneur de Richebourg , époux
d'Isabeau de Roubaix. Il écrivait dans la seconde moitié du XV" siècle.
3 Pièces justificatives, 98.
* Vander Haer, p. 192.
144 •«
U laissa au chanoines de Seclîn , pour l'orneiïient du chef de
saint Piat , ses bijoux et sa vaisselle d'or et d'argent. Il leur
donna deux rasières de froment par an et autant d'avoine. Il
laissa cent vingt livres à l'abbaye de Phalempin. Des lettres ré-
digées en 1230 par les chanoines de Saint-Pierre de Lille, pour
conserver la mémoire des libéralités du défunt envers le chapitre
et les pauvres, le met au nombre des bienfaiteurs de cette
église.
<x II nous a donné , dit le doyen de Saint- Pierre , sur les dîmes
de Marquette et de Sequedin, un revenu de 'dix livres pour être
distribuées chaque année , lors de son anniversaire , à raison
de deux tiers aux chanoines et un tiers aux clercs de notre
chœur, qui seront présents à TofGce des morts. Il nous a aussi
donné une coupe d'orjpour y déposer le corps de Notre Seigneur,
et cinquante livres pour un calice d'or, avec faculté au chapitre
de le vendre en temps de famine et d'en distribuer le prix aux
pauvres. Le même châtelain a aussi affecté une somme de vingt
livres , pour procurer, au jour de son anniversaire , une pitance
générale à notre hospice. Il a en outre donné cent livres
pour nous approvisionner de tourbes ou de bois en hiver et en
distribuer aux pauvres ; cent autres livres pour que chaque année
la distribution de pain fût continuée aux pauvres pendant les
semaines qui suivent la Quadragésime , de la même manière
qu'on a coutume de le faire , dans notre hospice , pendant la
Quadragésime. Il a encore affecté dix livres pour orner de pein-
tures la chapelle de Saint-Jean , et dix livres pour celle qui est
près du chapitre. Il a aussi fait faire un reliquaire pour le bras
de saint Donat , et fait orner le bras de saint Macaire. Il nous
a donné deux médaillons, savoir : un écrin où sont renfermées
les reliques de divers saints , et une image de Jésus crucifié.
U a enfin assigné en aumône aux chapelains de la première
messe , dans notre église , trente livres en augmentation de leur
revenu. Que le Dieu tout puissant reçoive favorablement ces
— 14S —
biens et d'antres qu'il a faits à uolre église et lui accorde une
récompense sans fin dans la résurection des justes ^ »
Il est mâme resté des preuves de son goût pour la poésie , et
je ne suis point fâché d'avoir à joindre ce témoignage à tant
d'autres qui démontrent combien les hommes élevés du moyen
âge étaient instruits et lettrés, pour l'opposer à l'opinion banale
et si manifestement fausse que ies seigneurs féodaux ne savaient
point signer, attendu leur qualité de gentilshommes.
c( Â l'ouverture du XIIP siècle» dit M. Arthur Dinaux, les
dames gouvernantes de la Flandre reparaissent comme protec-
trices déclarées des trouvères. Marie de Champagne , femme de
Bauduin IX, dit de Constantinople y mort de la peste à Acre ,
en 1204 , choisit elle-même le sujet du second roman du nom
de Lancelot , qu'on appelle Lancelot de la Charette. Ce poème ,
commencé par Chrestien de Troyes et terminé par Godefroy de
Ligny , est dédié à la comtesse de Flandre qui en avait fait
l'évocation.
» Son mari, l'illustre Bauduin de Constantinople, avant
même qu'il fftt comte de Flandre et de Hainaut-, s'exerçait dans
les joutes littéraires et composa , chose fort bizarre pour un
homme du Nord , des vers en langue provençale.
» Leur fille aiuée , la comtesse Jeanne unit l'amour des vers
à celui de l'humanité ; elle encouragea à la fois les trouvères et
fonda à Lille un lieu d'asile qu'on appelle encore l'Hôpital-
Coratesse. Cette princesse, tante des comtes Guillaume et Gui ,
auxquels elle inspira aussi le goût de la poésie , reçut entre les
années 1208-1210 , une dédicace du trouvère Manessier , qui
peut-être est né dans nos provinces, et qui acheva le roman de
Perceval , commencé par Chrestien de Troyes.
» Enfin , l'amour de la poésie était tellement incrusté en
Flandre, à cette époque du commencement du XlIP siècle,
1 Vander Haer, p. 19*7. — BuzeUn , Gallo-Fland,^ p. 812,
-* 146 —
qu'un châtelain de Lille , Roger IIP du nom , (c'est maintenant
le W), mort vers 1229, se donna aussi le plaisir . comme les
comtes et comtesses de Flandre , de commander une* chronique
en vers à un trouvère dont le nom n'est pas parvenu jusqu'à
nous , mais qui se donne comme vassal du châtelain de Lille.
Voici comment il déclare son instigateur :
« Qu'en penseroy conter à plain
Por qu'il plaise le Kastelain
De risle , Rogier, mon seignor
Cui Dieu doint santé et honor. « ^
WILLAUME DU PLODICH , 1280-123'7.
Par la mort de Roger lY , la châtellenie héréditaire de Lille
passait, le 9 mars 1230, aux mains de son frère , Willaume du
Plouich, prévôt de la collégiale de Saint-Pierre de Lille et sous-
diacre. Pour l'exercice de sa nouvelle charge, peu compatible
avec la robe du religieux, Willaume , qui restait prévôt de Saint-
Pierre, s'associa son neveu et héritier, Jean, châtelain de
Péronne, fils de sa sœur Elisabeth de Lille. Avec lui il régla,
vers 1234' , les droits de l'avouerie de Phalempin , ' et dans cet
acte , suivant l'appréciation de Piétin , il se montra assez rigou-
reux à l'endroit des privilèges et immunités de l'abbaye. Néan-
moins , il assigna à cette église une rente annuelle de cent sous
pour son anniversaire. Il donna aussi aux chanoines de Seclin
un muid ou douze rasières d'avoine par an à Thumeries. ^
1 Trouvères , jongleurs et ménestrels du nord de la France et du midi de
la Belgique, p. 6*7.
S Pièces justificatives , 10*7 et 225.
8 Piétin , Chron, Fanop, «— Du Ghesne , Béthune , p. 160.
En novembre 1235, Willaume, châtelain de Lille, donnait à
Mathieu de Meterne , chevalier , pour en jouir sa vie durant,
quarante livres de terre , ad Pruvisiniensis^ à prendre sur la
portion qui lui revenait de la terre de Hugues d'Oisy , retenue
en douaire jusqu'alors par Marguerite, comtesse de Blois,
épouse naguère décédée dudit Hugues. A la mort de Mathieu .
les quarante livrées de terre devaient appartenir à ses héritiers
nés d'Elisabieth , sa femme , parente, consanguine, de Willaume.'
Willaume ne portait pas les mêmes armoiries que son frère
Boger , ayant adopté Técu vairé chargé d'un dextrochère au
manipule , ainsi qu'il parait par un acte de 1235* Il mourut en
1236, vers la tin de Tannées et fut inhumé à Fabbaye de Loos
où il était représenté revêtu d'un surplis, ayant un livre dans
les mains et un manipule au bras gauche. Son épitaphe était
telle : « CM gist WiUames , provost de Lille et Castellains. Priez
0 pour s'aime ^ Amen. » Avec lui finit la première série de châ-
telains de Lille, qui pendant près de deux siècles brilla de tout
son éclat. Les événements qui amoindrirent successivement le
pouvoir judiciaire, administratif et militaire de ces ofGciers féo-
daux restés néanmoins grands seigneurs, ne commencent qu'avec
la seconde série.
^ Pièce justificative , 109. Cette parente de Willaume est sans doute sa
nièce , fille de sa sœur Elisabeth et du châtelain de Péronne.
2' Pièces justificatives, 108. — Douët d'Arcq, Collection de iceaux, t. II,
N» 5306.
3 Le 16 décembre, suivant Piétin. D'après Vobituaire de .Saint-Pierre de
Lille, son anniversaire venait le 14 novembre. « Decemher aviii kal. oh
fVillelmi prepositi Castellani Insulen. Il lib.Xf^s. f^J d*. Canonicisin dé-
cima quœ fuit domini de Niuekerke jacente in parochia de Ghec. clericit et
capellani» XXXlll s. et etiam capellanis et clericis distrihuando ad horas
XXI 111 s •. (BibUothèque de LiUe).
— 148 ~
PERSONNAGES DU NOM DE LILLE
CONTEMPORAINS DES CHATELAINS DE LA PREMIÈRE MAISON.
On rencontre dans les titres , outre ceux qui sont déjà men-
tionnés , plusieurs personnages du nom de Lille , contemporains
de cette première maison, tombée en quenouille dans la personne
d'Elisabeth , sœur de Willaume. Il m'a paru utile d'en recueillir
la liste dans la prévision qu'à l'aide des sujets qui y figurent, de
nouvelles notions permettront y si non de compléter la généo-
logie si peu satisfaisante de nos châtelains , au moins d'éclairer
quelques points fort obscurs de leur filiation.
Bernoldus de Insula, 1104-1121 ; — Hugo , filius ejus 1117;
— Alainus de Insula, 1109; — Conon de Insula, 1110' —
Berneras de Insula. * — Lambertus de Insula ; — Hugo de
Insula , 1128. ^ — Jean de Lille et ses deux fils ; — Malger de
Lille et son fils, 1142. ^ — Henricus de Insula ; — Lambertus
de Insula.j*** ^ Hubertus de Insula, 1163 ^. — Henri de Lille,
1176. 7|-- Guillaume de Lille, 1187^. — Robert de Lille,
qualifié bouteiller dans un acte de 1100.9 — Bernard de Lille,
pourvu par Innocent III, d'une prébende à Tournai, 1198. '®
i De Goussemaker, Notice sur les archives de Vdbhaye de Bourboarg ^
p. 286-29'7.
8 Fonds de Saint-Amé de Douai, N° 14, et Cartulaire^ f® 152.
3 A. Desplanq[ue, Cart. du Nord.
* Chambre des Comptes de Lillq, inventaire Godefroy^ N® 60.
K De Coussemaker, Bourhourg^ p. 301.
6 Van Lokeren , Saint^Pierre de Gand^ 285.
7 Guérard, Cart. de Vabh, de Saint-Bertin , p. 3*70.
8 "Wauters , Tahle chronologique des chartes et diplâmes imprimés.
9 D'Hoorp , Chartes du prieuré de Poperinghe , N" 2Tf.
lOIMigne . Biblioth. patrum eccl. Uu, t. CCXIV, col. 107.
— 149
— Alanus de Insulis , doctor uoiversalis, 1190-1Î03. (Migne).
Ouris de Lille, 1205.' — Joannes de Insula, 1211.* —
Amilius de Lille , 1224- • ^ — Robert de Lille chef des maisons
des Templiers de France , qui , en 1234 $ vise et confirme un
accord entre les Templiers dTpres et les échevins de cette
ville.^
MAISON DE PÉRONNE ou SECONDE MAISON DE LILLE.
JEAN II, 1244- lîTÔ.
Jean II, neveu des deux derniers châtelains, fils de leur sœur
Elisabeth de Lille, commençait une nouvelle dynastie. Héritier,
par la mort de son père , de la châtellenie de Péronne , il n'en
conserva pas moins le nom de sa mère qu*il avait adopté sans
doute avant son avènement à la châtellenie de Lille et qu'il trans-
mit à ses descendants. Il prit les armoiries de son oncle Willaume:
l'écu au dextrochère sur un vairé , comme il paraît par le sceau
d'un acte de 1237'*
Jean , châtelain de Lille et de Péronne , épousa Mahaut de
Bélhune, héritière présomptive de Pontrohart, de Meulebecke ot
deBlarenghem, fille de Guillaume de Béthune et d'Isabelle de
Ponlrohart, riche héritière du pays de Bergues , fondatrice ,
avec son mari, de Tabbaye de Ponlrohart en 1234. Il retint de
son mariage :
V Jean III , qui suit ;
* Du Chesne , Gaines, preuves , p» 237.
* De Goussemaker , Bourhourg^ -p. 212.
5 Inventaire Godefroy, N® 406.
* Diegerick , Arch. d'Yprei^ t. I, p. 48.
' Pièces justificatives, 118. — Dou^t d'Arcq, Collection de sceaux ^ II, 5807.
-^ 150 —
2** Roger dei^ille , chevalier, seigneur de Pontrohart. Kétin
dit qu'il passa la plus grande partie de sa yie à Phalempin .
dans une maison qu'il y fit bâtir près du monastère, sous Tahbé
Hustin. En 1267, il donnait deux cents livres à Tabbaye/ En
1275 , il signait avec son frère le châtelain de Lille , des lettres
de garantie pour l'observance des conventions passées entre le
roi de France et les comtes de Flandre. * Il n'existait plus en
1292. ^
3^ Elisabeth de Lille , citée avec sa sœur dans un acte de
1254, et qui vivait encore en 1267. ^
4° Mahautde Lille, qui épousa Robert de Wavrin, sire de
Dranoutre , second fils du sénéchal de Flandre. Elle vivait en-
core en 1293 , possédant la terre de Herlies dont elle se dessaisit
en faveur de Jean V. ^
5° Sébille, mariée à Jean de Gavre,sire deHérimez , lequel
reconnut en 1294 avoir reçu deux cents livres que Mahaut de
Lille, sœur de sa femme , avait données à celle-ci en aide à son
mariage ^
Le premier acte du nouveau châtelain fut le serment qu'il prêta
en 1237 , comme garant du traité de Melun passé entre le roi
de France et la comtesse Jeanne , et dont Thomas de Savoie ,
second mari de Jeanne ; jurait l'observance à Compiègne. ^ Au
i Du Chesne, Béthune^ preuves , p. 162.
2 Warnkœnig , Hist. de la Flandre ^ t. III , p. 34*7.
3 Pièces justificatives ,181.
4 Inventaire Godefroy. N~ 1106 et 1506.
8 Pièce justificative , 180.
6 Ihid , 182. — Cette alliance de Jean de Gavre avec Sébille de Lille
n'est pas mentionnée dans la généalogie , pourtant fort étendue , de la famille
de Gavre-Hérimez , donnée par M. Goethals. (Dictionnaire des familles
nobles de Belgique).
7 Du Chesnes , Biihune , preuves, p. 129. — Warnkœnig , l. III, p. 836
et 889.
~ 151 —
mois de juillet de cette même année, Jean , châtelain de Lille et de
Péronne y déclarait que Guillaume Du Mortier avait vendu à Tab-
baye de Loos, neuf rasiëres de terre du ténement de le Gonteit. '
En 1239 , de concert avec Robert , seigneur de Pratea , et
Thomas de Bevri, bailli de Lille et de Douai, il apaisait comme ar-
bitre, un différend qui divisait Tabbaye de Marchienncs et Pierre
de Ronchin et ses frères, au sujet de droits seigneuriaux que
ceux-ci prétendaient avoir dans le village de Ronchin , propriété
de Tabbaye. Pierre de Ronchin et ses frères reçurent de Tabbé ,
pour prix de leur renonciation, une indemnité de vingt livres de
Flandre.*, Jean remit lui-même à Tabbaye de Marchiennes , en
iWt , pour le salut de son âme et en aumône, toutes les corvées
qui lui étaient dues à Ronchin et tout ce qu'il pouvait prétendre
sur la rente dite de Soignies , donnée aux religieux par le comte
Thomas et la comtesse Jeanne. ^
Eq 1240 , il recevait Thommagedela terre de Fenaing , qu*un
arbitrage du comte et de la comtesse avait adjugée à Arnould
d'Audenarde plutôt qu'à Bauduin d'Aire qui la lui disputait. "^
Trois ans plus tard , cette terre était aux mains de Godefroid de
Louvain qui la vendait à Tabbaye de Marchiennes. Jean ratifia
cette vente comme suzerain , et remit aux religieux cette terre
libre de toutes chartes féodales. ^
En i243, Jean II et Pierre de Boucli , chevalier, son frère,
vendaient à Robert , comte d'Artois , frère de saint Louis ,
leur ville de Combles près de Péronne. ^ Dans le même temps,
Jean vendait aussi sa terre de Barœul à Marguerite de Dam-
* Pièce justificative, 114.
' Arch. départ, du Nord, Cart de Vahh. de Marchiennes^ p. 242.
3 Pièce justificative, 121.
* Cart de Marchiennes j p. 290.
^ -^«<i., p. 194 et 208.
^ Pièces justificatiyes , 1242 , février et mars, 118 , 119 et 120
— 152 —
pierre , qui eu fit don à l'abbaye de Fiines.' L'année suivante ,
il donnait aux chanoines de Seclin un revenu en grains sur le
village de Thumeries. *
Suivant une pratique assez ordinaire chez les familles nobles,
Jean avait promis par traité du mois de février 1241 [v. s.], de
donner son fils aîné, quand il serait parvenu à l'âge nubile, en
mariage à la fille ainée de Robert de Wavrin , sénéchal de
Flandre , quand celle-ci serait aussi en âge. Il s'était obligé à
céder à son fils son manoir de Sainghin, ou d'Erquinghem , ou
du Plouich avec mille livrées de terre ^. Mais le traité ne reçut
point son exécution, car Jean II étant mort vers la fin de 1244,^
sa veuve Mahaut de Béthune se remaria presqu'ausMlôt avec le
même Robert de Wavrin dont son fils devait épouser la fille.
Dès le mois de novembre 1245 , en efTet , le sénéchal déclarait
que du consentement de Mahaut , sa femme, veuve de Jean ,
châtelain de Lille et de Péronne,et des enfants de la dite
Mahaut, les dettes du châtelain avaient été payées le lundi avant
la Toussaint. ^
Jean II donna cent livres pour son obit à l'abbaye de Pontro-
hart, où sa sœur était religieuse . Il fut inhumé près de son
oncle Guillaume à l'abbaye de Loos , entre la bibliothèque et le
chapitre où on lisait cette épitaphe :
Ghi gist Jehans ki fut castelain de Lille et de Péronne ,
Pryez pour salme.
* Haatcœur, Cart. deFlinea.i I, p. 31.
î Duthillœul , Petites histoires de Flandre et d Artois^ t. II, p. 212.
3 Pièce j ustificative , 11 T
* Le 18 novembre, suivant Piétin; le 18 octobre suivant Tobituaire de
Saint-Pierre de Lille : « Novemher xv hal. obJohannis Insul. etPeronen. Cas-
tellani 111 lit. Vlll s. in décima domini Johannis de Nova Ecclesia^ mlitis.-^
Item Xy s, 111 d. in décima domini ff^alteiide fVervi^ militis. De his omnibus
eedit medietas capellanis et elericis de stallo. (Bibliothèque de Lill«).
8 Pièces justificatives, 124.
« Ibid.. 185.
^ 15$ «^
JBAN III, 1244-12*76
Robert de Wavrin exerça la charge de châtelain de Lille pen-
dant la minorité du fils aîné de Jean II. Il prend encore cette
qualité dans un acte de 1252, par lequel, de concert avec la
comtesse Marguerite, il apaise un différend entre Tabbaye de
Loos et Robert de Langlée touchant leurs droits respectifs sur
le vivier d'Esquermes ' . Mais dès Tannée 1255 , selon toute ap-
parence, Jean III était majeur et marié. Il avait épousé Mahaut,
fille d'ArnouI , sire de Hortagne , châtelain de Tournai , et de
Yolente de Coucy. Le fils de Jean II ne prit point les armes de
son père , il adopta Técu de gueules au chef d'or , qui resta celui
des châtelains de la maison de Lille *.
En octobre 1256, Jean III ^ châtelain de Lille, s'obligea avec
les nobles du pays à Texécution du traité fait à Péronne , en
présence du roi Louis , entre la comtesse Marguerite et Gui son
fils, d'une part; Florent, tuteur de Hollande, et Florent, son
neveu , d'autre part. Il promit , ainsi que les autres , de ne prêter
aucun secours à celui qui n'exécuterait pas toutes les clauses de
ce traité ^. Il fut présent , en 1263 , comme homme du comté de
Haînaut , quand l'empereur de Constantinople rapporta dans les
mains de Marguerite, comtesse de Flandre et de Hainaut, le
comté de Namur, pour le comte Gui ^.
En 1264 , Jean vendit au prix de 4,000 livres la châtellenie de
Péronne à Guillaume , seigneur de Longueval ; mais bien que
celui-ci en eût pris possession , il ne put en jouir , car Gilles de
de Bouchavene en fit le retrait comme parent du vendeur. Après
1 Arch. départ, du Nord , fonds de Tabb. de Loos , N^ 14*7.
> Pièces justificatives , 183.
3 Inventaire Godefroy, N* 1164.
4 Jbid., N" 1846.
— 154 —
quelques débats entre eux , ils convinrent de la remettre à saint
Louis , en 1266 ' . La comtesse Marguerite s'engagea , envers le
roi , à veiller à ce que Mabaut de Mortagne, épouse du cbâtelain
de Lille, renonçât à tous les droits auxquels elle pouvait pré-
tendre sur la chàtellcnie vendue, à raison de son douaire; ce
qu'elle fit, en effet , pardevant Tofficial de Tournai *.
Le 28 octobre 1267 , Jean III attestait que Roger , son frère,
avait donné deux cents livres à l'abbaye de Phalempin ^. Il re-
connaissait être tenu , lui et ses successeurs , au paiement d'une
rente annuelle de six livres , représentant les cent livres que
Jean, son père, châtelain de Lille et de Péronne, avait données,
pour son obit , à l'abbaye de Pontruhart où sa sœur était reli-
gieuse ^. Au mois de novembre suivant , de concert avec l'abbé
de Saint-Pierre de Gand , il promulguait une cbarte réglant les
poursuites a intenter contre les débiteurs à Camphin ^\ Au mois
d'août de l'année suivante , il faisait avec la collégiale de Saint-
Pierre de Lille une convention sur les contraintes à exercer pour
le paiement des amendes encourues par leurs hôtes respectifs .
Au mois de mars précédent, il avait vendu à l'église de Mar-
chiennes toutes les rentes en avoine et gelines qu'il tenait en fief
de cette église , ainsi que les droits et justices qu'il avait au
territoire de Lorgies. Mahaut, sa mère, épouse de Robert de
Wavrin , sénéchal de Flandre , avait renoncé à son douaire sur
ces biens ^. Lui-même avait renoncé à Tboramage du fief de
i Goethals, Miroir d*^s notabilité* nobiliaires de Belgique y i. 11 p. '792.
î Arch. départ, du Nord, Premier cartulaire de Flandre ^i^ihces 72 et 73.
— Du Chesne, Maison de Béthune^ preuves, p. 164.
3 Du Chesne. ^^tAune, preuves, p. 162
4 Pièces justificatives, 185.
K Imprimé dans VanLokeren, Chartes de Saint- Pierre de Gand^ N^Tg^.
6 Imprimé dans Tailliar, Becueil d'actes des XII^ et XIW siècles en
langue romane çf^allonne^ N^ 195.
7 Arch. de Vabbaye de Marchiennes. — Du Chesne , Béikune , preuves ,
p. 162.
► 155 —
ftaimbaucoiirt qu'il réclamait à rencontre de la même abbaye^
et avait reconnu , d'après les documents qui lui avaient été pré-
sentés par Tabbé, qu'il n'y avait aucun droit . 'En i27J , il
assiste , comme juge, à la vente faile à la même abbaye, par la
sœur d'Amauri de Landast , chevalier, du quart du vivier de
Marchieunes ' .
Des différends d'intérêt divisaient alors le châtelain et le mari
de sa mère , Robert de Wavrin , sénéchal de Flandre. La com-
tesse Marguerite , prise pour arbitre , en 1270 , adjugeait au châ-
telain une somme de trois mille livres qu'il réclamait du sénéchal,
comme lui ayant été donnée par Isabeau et Mahaut , ses sœurs ,
à qui elle avait été assignée sur les bois du Plouich , par testa-
ment de leur père. De son côté, le châtelain avait à rendse au
séuéchal diverses sommes et à bâtir pour celui-ci une maison au
Plouich ou à Ostricourt , ainsi qu'il en avait été convenu entre
eux^.
Une autre sentence arbitrale de la comtesse Marguerite termi-
nait, en 1273, un débat entre le châtelain de Lille et l'abbaye
d'Hasnon , au sujet de la justice, du village de Feriières. L'ab-
baye eut la justice foncière ; la justice du sang et de simple mort
d'homme fut laissée au châtelain , qui pouvait mener en Tost et
chevauchée les hommes de l'abbaye. La comtesse retint pour elle
la haute justice dont ni Tune ni l'autre des parties n'avait pu
prouver la possession par charte^.
Ce fut Jean III , châtelain de Lille , seigneur d'Haubourdin et
d'Etnraerin ; de Blarenghem et de Sainghin-en-Weppes , qui ,
par un accord couclu, en octobre 1271 , avec les échevins et la
commune de Lille, entreprit de canaliser la Haute-Deûle jusqu'à
^ Gartulaire de Tabbaye de Marchiennes, p. 309.
2 Ibid.t P- 15.
3 Pièces justificatives , 141 .
* /tid., lîTa, 19 juin, 146,
— 166 -
Don, sur une largeur de quarante-huit pieds , avec six pieds de
voie de trait , et de joimire Don à La Bassée par un canal de
même largeur. Il promettait d'affraochir la rivière mise en cet
état de tous péages et autres droits ; le tout moyennant quinze
cents livres d'Artois, monnaie de Flandre , que la ville lui paie-
rait ' . Pour n'avoir point à indemniser Tabbaye de Loos de la
valeur de ses terrains traversés , il s'engageait envers les reli-
gieux d'établir le canal de telle manière qu'il ne pût leur nuire ,
ni par trop grande abondance » ni par manque d'eau; qu'ils ne
perdissent ni l'ancien cours d'eau passant parmi leur abbaye , ni
leurs moulins , ni leurs pêcheries. Il renonçait, en leur faveur,
à tous ses droits de pêche dans le canal depuis le pont d'Hau-
bourdin jusqu'au filet de Canteleu. Il leur laissait pareillement la
faculté d'aller et venir sur le canal avec bateaux et de transporter
ce qu'ils voudraient de Lille à La Bassée, sans payer aucun droit,
à la condition qu'ils feraient construire, à leurs dépens, le pont
des Ri baux qui leur appartiendrait comme celui qu'ils avaient
fait établir à l'écluse, allant du Moulin du Quesnoy àBasin-
ghem *. La comtesse Marguerite et le comte Gui confirmèrent cet
arrangement .
En 1273, Jean III et Mahaut, sa femme, déclaraient que ,
par lettres du mois de février 1270, ils avaient vendu à la femme
de Ferrahd TOrfèvre , bourgeois de Lille , et à Jean Ferrant ,
son fils, clerc, une rente de vingt livres d'Artois, assignée sur
les rentes de la Neuville en Phalempin^. En 1275, à la demande
i Roisin ; p. 285 et 288. — Tailliar, Recueil d'actes romans, N" 208. —
Tierce , Notes historiques sur ffauhourdin, annexes, N^ 1.
3 Fonds de Tabb. de Loos. N 194.— De Hosny, Histoire de Vahb. de Loos,
p. 194. — Tailliar, Recueil d'actes romans, N°212.
3 Premier cartulaire de Flandre, pièce 320. — Saint-Génois, A/onuine/if
ancie/i«, 642.
4 Em. Gachet , Le couvent de V Ahhiette t à Lille^ dans le Messager des
sciences historiques de Belgique, année 1852, pièce 29.
de la comtesse Marguerite, Jean se dessaisissait dans la main de
cette princesse de l'hommage d'un fief que Marotte de Leers
tenait de lui , et Taffranchissait de tout service pour qu'il en fût
fait aumône aux sœurs de Notre-Dame de Lille.' Il faisait de
même du fief de Le Gruel , à Péronne-en-Mélantois , tenu de lui
et de Pierre de Saiughin , et que la comtesse remettait à ladite
abbiette en vertu du testament de Marie Deletour.'
Jean III et Mahaut de Mortagne eurent ensemble quatorze
enfants dont plusieurs sont connus :
1° Jean IV, qui suit ;
2^ Roger de Lille? Aucun titre ne fait mention de Roger de
Lille comme fils de Jean III ; mais il est qualifié châtelain de
Lille dans les comptes de la commune de Bruges relatifs à la
bataille de Courtrai, en 1302, où périt le titulaire et, selon toutes
probabilités , il exerçait cette charge comme oncle et tuteur de
l'héritière Guyotte de Lille ;
3"^ Thomas de Lille , seigneur de Fresne et de Blarenghem ,
auteur d'une brauche cadette de la maison de Lille , mort en
1326 ;
4^ et 5^ Yolente et Mahaut de Lille , portées par Vander Haer,
sans indication de source , dans la carte généalogique de la mai-
son de Lille.
Peut-être devrait-on joindre à ces noms celui de Robert de
Lille , sire de Pontrohart et de Maugré , cité par Vander Haer
d'après un titre de 1315 (p. 215] , et dont la postérité porta la
seigneurie de Pofltrohart en la maison de Quierets.^ Il faut , en
ce cas , le supposer légataire de son oncle Roger de Lille , sire
de Pogtrohart , mort sans génération, au dire de Vander Haer.
i Jbid,, pièce 36.
t Ibid., pièce 40.
9 GaUand , Mémoires pour servir à VhUtoire de Navarre et de Flandre ,
p. 188
XII— 11
-- 158 ^
En 1375 , Jean III et Mahaut , sa femme , firent avec les tu-
teurs de Catherine, fille de feu Philippon de Maldeghem, un traité
de mariage pour leur fils Thomas à qui ils assignèrent 183 livrées
de terre à Erquinghem-sur-la-L;s ; mais ce traité ne reçut pas
son exécution. Thomas , parvenu en âge , refusa d'épouser celle
que le traité lui destinait. De là, des difTérends que le comte Gui
aplanit en février 1282*.
En cette même année 1275 , Jean III signa comme garant
avec son frère Roger de Lille, les lettres par lesquelles Gui de
Dampierre , associé dès ce temps au Gouvernement , promettait
d'observer les conventions souscrites envers le roi saint Louis ,
par le comte Thomas et les comtesses Jeanne et Marguerite *. II
prit encore les armes poar suivre Gui de Dampierre , dans une
expédition contre l'évêque de Liège' ; mais là s'arrêta sa car-
rière. Il mourut en 1276 , le 24 octobre suivant Piétin , aux en
virons de la fête de saint Simon et de saint Jude, qui tombe le 28
de ce mois. Il fut inhumé à Loos , près de son père, non loin du
chapitre , sous une tombe élevée oii il fut représenté avec sa
femme et leurs quatorze enfants . On y lisait cette épitaphe qui
donne Tannée de sa mort, mais qui, au temps de Piétiu , ne
laissait plus voir son âge dans quatre lettres effacées*
Très C. compone quater, L., X bis, 4 . duplica ter
Annis sub Gbristi numéro carrentibus isto ,
sex annis vita florente Joannis.
Simonis et Judœ prope festum more quasi sude
Fjus fodi epar, cui rarus inest patriaB par
Prudens, formosus, pietate fruens animosus,
Dando judicio constans , a limite recto
Mec prece , nec nimis poterat cor nobile flecti.
1 Archives départ, du Nord, Cfaïambre des Comptes, pastim, — St-Genois,
Monumens anciens , 651, '707 et 748. '
« Warnkœnig, Ifist. de la Flandre , III, 847.
3 Roitin , édition Brun-Lavainne , p. 291.
— i59 —
Plus tard , la châtelaine eut assi son épitaphe gravée sur le
mausolée , bien que son corps ne reposât poinl à Loos. Aux
pieds de son effigie on lisait :
Digna viro tali mérite Magtildis Amanda
Lege marital! , spe prolis ei socienda
Goncensit gratis , cai Mauritania pâtre
Gottchiacus matre tituli sunt nobilitatis ,
Ex qua lege Dei servata nobilis héros
Bis septem piieros gênait mirae speciei ,
Haec ut prasdixit, quasi turtar et viduata ,
Esse Dec grala satagoDs castissima vixit »
Ad redimenda sibi peccata remédia qoœrens
Instabat mœrens cum quo voluit sepeliri.
Cotidie pietas monet à monumento
Supernis vivant , orare mémento.
Mahaut de Mortagnc survécut à son mari trente-cinq années
qu'elle passa au Plouicb , à ce qu'il semble. Elle Tut inhumée à
Phalempin , au chœur de l'église , devant la trésorerie, sous une
lame qui portait ces mots :
Ghi gist Madame Mehaut de Mortagne , cbastelaine de Lille ,
qai trespassa Tan 4844.
JEAN IV, 1276-1292.
Les actes de Jean lY sont plus nombreux qu'intéressants. En
1277 , il s'engageait avec Mahaut , sa mère , à rendre au comte
Gui une somme empruntée pour eux d'un bourgeois de Douai '.
Jean avait alors à régler le douaire de sa mère qui le réclamait
dans les terres de la demoiselle de Lille, sa belle-sœur , fille de
Jean IP. Une partie de ce douaire avait été assignée à la châ-
telaine-mère sur les bois du Plouicb, en une rente de
1 Chambre des Comptes , original scellé.
2 Ibid.y 673 — Arch. départ, du Nord , Chambre des Comptes
400 livres dont le comte Gui s'était porté caution ; Jean et ^es
parents, Wautier, châtelain de Courtrai, sire de Nevëie' , Wil-
laume de Béthune , sire de Locres et de Helbuterne y ses cou-
sins; Robert de Warnes, sire de Dranoutre, son oncle; Guil-
laume de Flandre , fils du comte , son cousin , promettaient en
1279 , de décharger ledit comte de cette caution *. Un fief à
Ennevelin , tenu du même douaire et libéré de tout service de
fief par la châtelaine-mère , était vendu , en 1281 , par Robert
de Wavrin, aux sœurs de TAbiette de Lille ^.
En 1279 , Jean IV faisait savoir qu'Âelis. de Millevoie avait
vendu au chapitre de Saint-Pierre , de Lille , sa dîme de Hérin,
qu'elle tenait de lui en arrière-fief. Jean ratifiait cette vente et
remettait au chapitre la dime libre de toute charge féodale"^.
Lui-même vendait audit chapitre une rente à Wattignies ^. Il
lui garantissait Tannée suivante une rente qu*il lui avait cédée
au même lieu , et lui donnait , en 1281 , pour Dieu et en au-
mône , une maison rue d'Angleterre , acquise de Baudon de
Leporte^. En 1282, il vendait aux religieux de Loos , pour la
somme de vingt livres , Téclusette entre Kesnoit et les eaux de
Tabbaye, avec le fonds contenant six cents et un demi quarteron
de terre ^. En 1284, il faisait remise à THÔpital Comtesse d'un
fierton de fin argent et un denier que cette maison lui devait^.
1 Jules de Saint-Génois , Inventaire analytique des charte de* comtes de
Flandre au château de Bupelmonde ,^. 247.
î Arch. départ, du Nord, Originaux, — St-Genois, Monumens anciens^ 669
5 4* cartulaire de Flandre^ p. 242. — Monumens anciens , 688.
A Bibliothèque de Lille, Cartulaire de la collégiale de Saint-Pierre^
N» 435.
B Fonds de Saint-Pierre de Lille, Originaux scellés. — Tailliar, Becueil
d^actes , N<* 218, 219, 220.
6 Fonds de Saint-Pierre de Lille , Originaux, — Pièces justificatives ,
166 et 168.
7 Fonds de Tabbaye de Loos , N^ 202.
8 Arch.de THôpital Comtesse, Original scellé ; inventaire, N^ 115.
- 161 —
Au mois de mars 1285 (n. s.] , il assignait sur la vente des
tailles de son bois du Plouich , les six livres de rente données à
l'abbaye de Pontrohart'. Il vendait au chapitre de Saint-
Pierre de Lille , 13 bonniers de ce même bois au lieu dit Frète
du Prêtre^. On le rencontre encore comme témoin jusqu'en
mars 1286 (v. s.) , dans des actes du comte Gui de Flandre^;
puis il disparaît de la scène.
Il avait promis , parait-il , au comte Gui d'aller hors du pays
au service de son fils Philippe de Flandre , marié en Italie et
comte de Chieti. Jean revint-il deTAbfuzze, périt-il devant
Castellamare ou Philippe lui-même fut fait prisonner? On ne
sait. Toujours est-il qu'il était mort en 1292^.
Jean IV avait épousé , avant 1279 , Béatrix de Clermont dite
dcNelse, fille de Simon, Tun des régents du royaume pendant
Tabsence de saint Louis; sœur de Raoul, connétable de France,
d'Amaury, prévôt de la collégiale de Saint-Pierre de Lille, et de
Simon , évêque et comte de Beauvais. Il en avait eu :
Jean V, qui suit.
Simon de Lille , mort jeune selon Vander Haer. Ne figure dans
aucun titre.
Guyotte de Lille , héritière de la châtellenie après son frère
Jean V.
Maire de Lille y religieuse à Tabbaye du Bois>de-Beaulieu,
au diocèse de Noyon^.
1 Cartulaire de Saint-Pierre de Lille, 'i^^ 654.
2 Ibid., N<»150et 151.
3 4« cartulaire de Flandre, pièce 109. — 3fonumens anciens , "726 et *14B,
^ Pièces justificatives , 1292. — Le nécrologe de la chapelle du Plouich ,
sans donner de millésime , marque la mort de Jean IV au 25 juin. ( Piétin ,
Chron, Fan.).
8 Pièces justificatives, 1*78.
^ 162 —
JBAN V, 1292-1802.
Voici un châtelain que» ni Piétin ni Vander Haer, n'ont connu.
Son existence pourtant ne saurait être mise en doute ; elle est
notamment attestée par des actes dont suit une brève analyse.
En juin 1292 , Raoul de Clermont , connétable de France ,
seigneur de Nesle (frère de Béatrix , femme de Jean lY] , et
Guillaume de Mortagne (frère de Mahaut , femme de Jean III et
par conséquent grand oncle de Jean Vj , déclarent consentir à
ce que Jean (V) , châtelain de Lille , leur neveu , assigne à la
franche abbaye du bois de Beaulieu , ou Maire , sœur dadit
Jean » est entrée en religion , vingt livres de rente perpétuelle
sur la châtellenie de Lille , devant tenir lieu à ladite Maire de
la dot que son père lui avait assignée pour le cas où elle se
mariât ' .
Jean Y, encore en tutelle à cette époque, n*avait pu se mettre
à la tète des troupes de la châtellenie dans une expédition en
Hainaut ; Thomas, son oncle , avait commandé pour lui la com-
mune de Lille ; mais comme Thomas n'était encore qu'écuyer,
on donna , en octobre 1292 , des lettres de non-préjudice à la
commune qui avait droit d'être commandée par un chevalier'.
Mahaut, fille de Jean II , avait reçu de Jean III , son frère,
sur ce qui lui revenait en mariage, le comté de Herlies avec la
faculté de le vendre, de le donner ou d'en faire aumôme;
mais Jean lY , son neveu , l'ayant priée de ne pas aliéner cette
terre , elle avait consenti à la lui rendre en échange d'un revenu
annuel de cent livrées de terre , sa vie durant, avec pouvoir de
disposer en aumône , à sa mort , d'une année de ce reyena.
Forcé de partir en Italie au service le Philippe de Flandre , sui-
1 Pièce justificative , 188.
2 Rox8^l , p. 82*7.
— 168 —
vant la promesse qu'il avait faite aa comte Gui , Jeau IV n'avait
pu donner suite à cet arrangement ; mais sa veuve , Béatrix de
Nesle , l'accepta pour son fils Jean , cinquième du nom, châte-
lain de Lille , qui recouvra ainsi , le 12 mars' 1293 (n. s.) , le
comté de Herlies. Béatrix céda à Mahaut 95 livrées de terre
qu'elle tenait de Jean Y, châtelain de Lille , son fils , et qu elle
avait autrefois acquises de Roger de Lille , sire de Pontrohart ;
plus 400 livres payables en quatre années et dont 200 furent
versées , en 1294 « dans les mains de Jean de Gavre , sire de
Hérimez , qui avait épousé Sébille , sœur de Mahaut '.
En 1299, Jean Y, n'étant encore qu'écuyer , ratifia la vente
faite au chapitre de Saint-Pierre de Lille , par Simon de Marche-
nelles , d'une dime qu'il tenait de lui à Sequedin , et investit le
chapitre de cette dime *. Il ne se révèle plus à l'histoire que par
sa mort.
Une querelle élevée , en 1292 , entre deux matelots, l'un An-
glais , l'autre Normand , sur le port de Bayonne , avait allumé
la guerre, d'ailleurs imminente depuis longtemps, entre Philippe-
le -Bel et Edouard , roi d'Aogleterre. Des deux côtés, on cherchait
à se créer des auxiliavres. Gui de Dampierre , en accueillant , le
31 août 1294 , l'offre que lui fit Edouard de donner pour époux
à sa fille l'héritier présomptif de la couronne d'Angleterre ,
entra , sinon sciemment, du moins de fait , dans la ligue qui se
formait contre son souverain. Mais, instruit de cette intrigue,
Philippe-le-Bel sut attirer le comte à Paris , le retint prisonnier
et ne consentit à lui rendre la liberté qu'en gardant en otage
cette même princesse qu'on avait voulu marier sans l'agrément
du roi, et en imposant de dures conditions. L'observance rigou-
reuse du traité de Melun devait être jurée, et l'autorité du comte
sur les villes de Gand , Bruges , Ypres , Lille et Douai déléguée
i Pièces justificatives, 180, 181 et 182.
S Cartulaire de Saint-Pierre de LUle , N<» 56*7, 569 eiS'ÏO.
— 164 —
au roi qui se constituait gardien de leurs franchises; se réservant
d*y envoyer un de ses officiers.
Rentré dans ses États , Gui de Dampierre , abreuvé d'humilia-
tions et irrité de Taffront sanglant quil avait reçu à Paris, traita
de nouveau avec le roi d'Angleterre , et quand cette ligue fut
formée , il fit notifier au roi qu'il se regardait comme dégagé
envers lui de tout lien d'obéissance et de service. Philippe-le-
Bel , à la tète de soixante mille hommes d*infanterie et de dix
mille chevaux , pénétra en Flandre , où il s'était ménagé un
parti puissant , connu sous le nom de Léliarts ou gens du Lys ,
composé de l'aristocralie flamande qui appelait de tous ses vœux
la domination française , et dans lequel s'était rangé le châtelain
de Lille , entraîné , sans doute , par la famille de Nesle. Philippe
investit Lille , oii commandait Robert , fils de Gui de Dampierre,
et , après un siège qui dura onze semaines , y fit son entrée dans
les premiers jours de septembre 1296. Le malheureux comte,
vaincu , accablé de tous côtés , sans ressources au milieu d'un
peuple dont la majeure partie le trahissait , consentit à se livrer
avec ses deux fils , Robert de Béthune et Guillaume de Tenre-
remonde , à la disposition du roi de France , qui le retint pri-
sonnier, 1300.
La Flandre , réunie à la couronne , fut d'abord gouvernée par
Raoul de Nesle , dont la douce administration aurait, peut-être,
pu seule consoler la patrie des Bauduin-Bras-de-Fer , des Ro-
bert de Jérusalem et des Jeanne de Constantinople de la perte
de son indépendance ; mais , l'année suivante , on donna pour
successeur au connétable , Jacques de Ghâtillon , oncle de la
reine , connu pour sa vieille haine contre les Flamands , ^on ca-
ractère emporté et cruel, La tyrannie du nouveau gouverneur,
exploitée par deux hommes influents et énergiques , Pierre de
Konynck , doyen des tisserands , et Jean Breydel , doyen des
bouchers de Bruges, amena bientôt le massacre des Français
it
' 165 —
dans cette ville , terrible vengeance qui rappelle les Vépreê Sici-
Hennés.
Le roi assembla son conseil et il fut décidé qu'une armée formi-
dable envahirait de nouveau la Flandre , sous le commandement
de Robert d'Artois , qui , sur-le-champ , fit appel à toute la no •
blesse de France. De leur côté, les Brugeois firent , sans perdre
du temps tous les préparatifs nécessaires pour résister à Torage
qui allait fondre sur eux. Ils entraînèrent tous ceux qui , dans la
Flandre , conservaient encore à leur prince et à leur patrie un
cœur fidèle et dévoué , et appelèrent à leur tète Gui de Namur
et Guillaume de Juliers , le premier fils et le second petit-fils de
Gui de Dampierre.
Le 8 juillet 1302 , le comte Robert d'Artois parut en vue de
Courtrai , où l'attendaient les défenseurs du pays au nombre de
soixante mille , tous résolus à vaincre ou à vendre chèrement
leur vie. L'armée française , la plus belle que le roi eût encore
mise en campagne, et qui renfermait toute la fleur de la noblesse
et de la chevalerie du royaume, était divisée en dix corps. Dans
le troisième , aux ordres du connétable Raoul de Nesie , et formé
de sept cents chevaliers richement équipés , que l'on reconnaissait
tous aux éclatantes armoiries peintes sur leurs boucliers , brillait
le châtelain de Lille'. Trois jours plus tard, cette magnifique
armée était anéantie dans la plaine de Groninghe , et sept cents
éperons d'or, ramassés sur le champ de bataille, étaient appendus
aux voûtes de l'église Notre-Dame de Courtrai , comme monu-
ments de la victoire inespérée des Flamands.
Jean V périt avec la noblesse de France ■, en cette mémorable
i Bataille de Courtrai ou des Éperons d'or^ par A. Voisin, dans le Mes-
sager des sciences et des arts de Belgique , 1884.
S Chronique de Li Muisis, dans le Corpus chronicorum Flandriœ , publié par
deSmet, t. II, p. 197. — Chronique anonyme de la guerre entre Philippc~le-
Bel et Gui de Dampierre, ibid., t. IV, p. 4*78. — A. Voisin , Bataille de
Courtrai,
— 166 —
journée , où , avec plus d'honneur, combattaient dans les rangs
des Flamands ses oncles Roger et Thomas de Lille. Roger est
qualifié châtelain de Lille dans les comptes de la commune de
Bruges relatifs à la bataille de Courtrai ' , et signe , en cette
qualité, le 23 septembre 1303, une trêve entre les Flamands et
Philippe-le-Bel * ; il est hors de doute qu'il exeiçait cette charge
au nom de sa nièce Guyotte de Lille, sœur et héritière de
Jean V.
La bataille de Courtrai ne termina pas la guerre. Deux ans
plus tards Philippe-le-Bel prenait une sorte de revanche à Hons-
en-Pévèle et investissait Lille qui résista longtemps aux elTorts
des assiégeants. Cependant le monarque français, qui avait
couru danger de la vie et qui ut bientôt devant lui une nouvelle
armée plus forte , peut-être , que les précédentes , offrit une
trêve aux Flamands fatigués eux-mêmes de la durée de cette
guerre désastreuse. Tandis qu'on s'occupait de formuler les con-
ditions d'un traité sur les bases fixées par le roi , le comte Gui
de Uampierre, âgé de plus de quatre-vingts ans. expira au châ-
teau de Pontoise. Robert de Béthune , son fils , fut obligé , pour
recouvrer la libéré , de souscrire à de dures conditions ; et
d'abandonner, en garantie, toute la Flandre gallicane. Après un
long débat diplomatique , cette cession devint définitive par le
traité du 11 juillet 1312 , et c'est ainsi que la ville et la châtel-
lenie de Lille firent , jusqu'en l'an 1383 , partie intégrante du
royaume de France.
En même temps, la maison des châtelains de Lille, tombée
en quenouille, dans la personne de dame Guyotte, entrait dans
la famille princière de Luxembourg. La châtellehie héréditaire
retrouvait ainsi en illustration ce qu'elle allait perdre en pouvoir
* et en influence sous la nouvelle domination.
1 Kervyn de Lettei^iove, Hist. de Flandre, t. II, p. 628.
S Pièces jostificativQS , 185. — Douët d'Arcq , ÇoUttçtiçn d^ §eç^iuf ,
II, 5809.
MAISON DE LUXEMBOURG-LIGNY.
GU YOTTE DB LILLB BT WALLBRAND DE LUXBMBOURa .
1802-188*7.
Guyottc , châtelaine de Lille , dame d'Haubourdin et d'Emme-
rin, de Sainghin, etc., épousa, avant 1305 ', Wallerand de
Luxembourg, sire de Ligny, de Roussy , de Beaurevoir, et aussi
de la ville de Deinze, qu'il vendit à Robert de Béthune, comte
de Flandre, en 1317*.
La maison de Luxembourg a fait, pendant plus de huit siècles,
la gloire de rAllemagne, de la Hongrie, de la Bohème, delaPo*
logne, des Pays-Bas ; elle a donné des empereurs, des rois, des
gouverneurs à ces différentes contrées, et des reines à la France.
Depuis Sigefroi , premier comte de Luxembourg et père de sainte
Cunégonde , impératrice , cette tige s'est constamment signalée
par les alliances les plus distinguées. La branche cadette , dite
de Luxembourg-Ligny , dont Wallerand était alors le chef, a
donné également une foule de héros célèbres, de princes et de
princesses illustres. Luxembourg portait d'argent au lion de
gueules, armé, lampassé d'azur et couronné d'or, la queue four-
chée et passée en sautoir .
Le 5 novembre 1305 , Wallerand de Luxembourg , sire de
de Ligny , et Guyotte , châtelaine de Lille , octroyaient l'amor-
tissement de vingt livres de rente sur le fief de Pérenchies, ven-
dues jadis par Roger de Pérenchies et demoiselle Maroie, sa
femme , à Béatrix Li Aubegoise , sœur d'Adam de La Bassée ,
1 Pièces justificatives , 186. .
S Inventaire sommaire des archives départ, du. Nord, B. 548 et 54*7
Voir aux pièces justificatives, 1814, 189, la description du sceau de WaUe^
rand de Luzem^our^ , d'après Dema^, Inve^UUre ie$ sceaux af (a Flandre,
II , %658,
— 168 —
chanoine de Lille ^ Le V mai 1310 , ils donnaient à Téglise et
aux chanoines de Cambrai cinquanteTneufmencaudées de terre,
sises à Caudry *. En novembre 1312 , ils cédaient à Tabbaye de
Saint-Sauveur d'Anchin la justice dans les marais dTmmerin,
excepté les quatre cas souverains ^. Le 24 mai 1319 , ils échan-
geaient, contre d'autres rentes , une rente qu'ils devaient à Tab-
baye de Loos pour Tobit anniversaire de Jean III , châtelain de
Lille , fondé en ladite abbaye. Ils exemptaient, en outre, les re-
ligieux de tous droits de péage sur les quatre ponts du Mélan-
tois , savoir de Marcq , de Bouvines , de Tressin et de Lem-
pempont^. En 1320 et 1321 , ils assignaient, sur leurs bois du
Plouich , la rente de vingt livres qu'ils devaient servir à Tabbaye
de Beaulieu, pour leur sœur Maire de Lille, qui y était religieuse,
et la rente de six livres donnée à Tabbaye de Pontrohart, par
Jean II , châtelain de Lille et de Péronne ; rentes que les cha-
noines de Lille acquéraient de ces deux abbayes ^. Dans le même
temps, ils remettaient Jean Le Mes, bourgeois de Lille, en pos-
session d'un fiel à Haubourdin ^. En 1324 , pour reconnaître les
bons et loyaux services rendus aux châtelains, par Guillaume du
Plouich d'Aubers, écuyer, ils lui accordaient en fief vingt-deux
à vingt-trois bonuiers de bois à Thuméries , fief que Guillaume
vendait au chapitre de Saint-Pierre '^.
i Une mauvaise lecture m'a fait dire, p. 90, que le fief de Pérenchies avait
été la propriété d'Adam de La Bassée ; c'est une erreur comme on peut le
voir par cet acte d'amortissement qui est aux pièces justificatives La rente de
vingt livres fut affectée à la fondation d'une chapellenie dans la collégiale de
de Saint-Pierre de Lille, et c'est de cette rente et non du fief Je Pérenchies
qu'il faut entendre cette note mal prise : « Provenant d'Adam de La Bassée. •
î Carpentier, Preuçe» de Vhistoire de Cambrai , p. 41.
3 Troisième cartalaire de Hainaut, pièce 85.
* Fonds de l'abbaye de Loos , N° 239.
IS Cartulaire de Saint-Pierre de Lille , N~ 644, 646, 652 et 658.
6 Inventaire sommaire des archives départ, du Nord , B. 566*
7 Cartalaire de Saint-Pierre de Lille , N*^ 66^64, 697-700.
- Ié9 -
Par acte du 13 juillet 1330 , Wallerand et Guyotte , de con-
cert avec leur fils Jean, fondaient deux chapelles à Haubourdin,
dans des circonstances qui méritent d'être rapportées. En 1325,
deux fi ères d'Arras , Sauvales et Jean Crépin , chevaliers , avec
leurs suppôts, poursuivirent à Haubourdin. terre d'Empire,
Bauduin de Le Motte et Gérard de Hars , qui s'y étaient réfu-
giés comme en lieu franc ; mirent le feu à la maison oii les
fugitifs se trouvaient , les enlevèrent violemment, contre les
coutumes et privilèges de TEmpire, les livrèrent à la justice
française qui en fit exécution. Le comte de Hainaut , de qui re-
levait la terre d'Haubourdin , voulut bien , en ce qui le concer-
nait et à l'intercession damis puissants, pardonner aux agres-
seurs ; mais Wallerand de Luxembourg exigea , en réparation
de leur attentat contre sa justice , une somme de quatre cents
livres destinées à fonder deux chappelles expiatoires. A cette
somme insuffisante, Wallerand et sa femme ajoutèrent des terres
et des rentes pour Tentretien de deux chapelains, en stipulant
que chaque jour ils célébreraient la messe pour le repos de
leurs âmes , celle de leur fils , et celles des deux victimes '.
En 1336, Guyotte, châtelaine de Lille, dame deLigny,
fondait et dotait la chapelle de Sainte-Catherine , à la Neuville-
en- Phalempin , qui fut érigée en paroisse particulière. Elle avait
aussi fondé la chapelle de Saint-Jean-l'Ëvangéliste , oii elle fut
inhumée en 1337. Un marbre recouvert d'une lame de cuivre,
la représentait avec ses armes. Sur cette lame , d'une épaule à
l'autre, on lisait :
Chy gist dame Guyote, dame de Ligny, chastelaine de Lille ,
ki trespassa Tan M CGC et XXXYII* le yil« jour aoust.
Priez pour same. >
< Pièces justificatives, 198. — - Tierce, Notes historiquet sur Haubourdin,
p. 85.
2 DuthiUœul , Petites histoires de Flandre et d'Mtois^ t. II, p. 168.
Qnsnt k son lUari , Wallerand de Lnxembonrg , on ignore
l'année de sa mort. Le père Anselme la reperle après 1353 , et
en effet , Wallerand était 'encore chargé le 1" novembre 1352,
par Marguerite , comtesse de Haioaul , sa coosine , de rendre
hommage au Roi pour la terre d'Ostrevanl , et pour la rente
aiisignée à cette princesse sur le trésor de Paris '. Piétin assure
qu'il vivait encore en 1360*.
Après Jean de Luxembourg qui lui succéda , Guyotte laissâ-
t-elle d'autres enfants comme le supposent quelques généalo-
gistes? Au fond cela importe peu à mon sujet ; mais il est à
remarquer qu'elle n'en fait nnlle mention dans l'acte de fonda-
tion de la chapelle de la Neuville, où elle rappelle des membres
de sa famille que la mort avait frappés: Jean, son père,
Béatrix de Nesle. sa mère , et Mahaud , sa grand'mère , et où
elle présent des prières pour les âmes de ceux qui survivaient:
Wallerand , son mari et Jean , son fils a quand de ce siècle se-
ront défaillis." » Suivant Piétin et VaadcrHaer, elle avait eu
un premier fils nommé Henry, mort jeune et enterré à Ligny.
JEAN DE LUXEUBOÙBG, 183*7-1864.
Jean de Luxembourg , sire de Roussy, châtelain de Lille,
avait épousé, par contrat de 10 juillet 1330, Aelis de Flandre,
dame de Richebourg et d'Erquinghem, fille de Guy de Flandre,
petit fils du comte Guy de Dampierre. Elle mourut en 1346 et
fut inhumée à Phalempin, sous une tombe de marbre représen-
tant une dame avec ses armes. On y lisait, gravés sur une lame
de cuivre , ces mots :
Chy gisi Madame Aelia de Flandres , Jadis chastelaiDe de Lille ,
qui trespassa en l'an de grâce I4otre-Selgneur U CCCX LVI , le llll' jour du
moia de may. Pries pour same.
utograpbe de la bibtio-
- ni -
Uft ma&tiscrit de la Bibliothèque de Lille (N^ 972) , donne etl
outre cette autre épitaphe :
Chi fa en tierre jadis
Li bonne , sage Aelis
De Flandres, et fu Chastelaine,
De LiUe , en son temps Souveraine ,
Humble, dévote de certain
Envers les povres soir et matin ,
Et abstinence de son corps
De chou n'avoit nul recors.
Vous passans k'encore vives
Por Dieu vous priei ki chi passés
D'orisons li fachiés offrande
C'est chou que Tame au corps demande.
Jean de Luxembourg parait avoir été doué d'un esprit fort
conciliant. Ses actes sont empreints d'un caractère d'équité et de
sagesse qui lui acquirent sans doute la confiance et l'estime de
tous. Ayant dû , à cause des guerres , laisser élever deux mou-
lins à vent sur la motte de son hôtel , à« Lille , il consentit , en
1339, à ce que l'Hôpital-Comtesse , à qui ils appartenaient,
pût les y laisser ' . En 1341 , à la demande de la communauté
deflerrin , il lui rend cinq bonniers de marais qu'elle lui avait
donnés à prendre le long du ruisseau de l'Escueil , pour l'aide
qu'elle avait reçue de lui dans un procès contre la communauté
de Gondecourt , et accepte en échange une redevance annuelle
de quatre deniers pour chaque cheval , vache ou porc . que les
habitants feraient paître audit marais , de deux sous pour cent
moutons , de quatre deniers pour chaque faux et pelle fauchant
eltourbant au même marais*. Voulant rester en paix avec la
Sainte-Église , il remit en i3^^ , à l'abbaye de Loos , le manoir
4 Archives de rHôpital-Comtesse, Original, N® 226 de VJnventaire tom^
maire.
2 Pièces justificatives , 201 , avec la description du sceau de Jean de
Luxembourg, d'après Demay, II ; 5555.
— lia —
cle l'Escuel que tes religieux possédaient à tUies , mais qui lui
avait été dévolu à cause de forfaiture ' . Pour mettre fin à un
procès intenté par son père contre les échevins de Lille , il entra
en arrangement avec eux et, en 1348» les reconnut en bonne
possession du privilège de Tarsin^. Ces mêmes échevins à qui il
avait, en 1350 , témoigné tout son mécontentement à cause des
poursuites qu'ils exerçaient contre ses gens de La Bassée , lui
ayant prouvé qu'ils étaient fondés en droit et raison , il leur
rendit son amitié^.
Cet esprit de conciliation le fit choisir pour arbitre , en 1351,
par la ville de Lille et Tabbaye de Loos , dans leur différend
au sujet d'une planche posée sur la rivière de La Bassée à
Lille ^ Enfin, en 1354, il terminait par une convention équi-
table , un conflit de juridiction que lui suscitaient les échevins
de Douai , au sujet d'un bourgeois de cette ville arrêté par les
échevins d'Ostricourt. Jean déclara , sous forme de convention,
que les bourgeois de Douai , qui seraient arrêtés à Ostricourt,
seraient renvoyés devant les échevins de Douai , et que ceux
d'Ostricourt , pris à Douai , devraient être renvoyés devant les
échevins d'Ostricourt^.
Jean de Luxembourg s'était remarié, dit-on, à Jeanne Bacon,
damé de Molay, dont il n'eut point d'enfants et avec laquelle il
vivait encore à la fin de l'année 1360 , lorsque sur le point de
partir en Angleterre comme otage du roi de France , il fit son
testament.
Le roi Jean , prisonnier des Anglais à la bataille de Poitiers,
i ArcK. départ, du Nord , fonds de Tabbaye de Loos , N** 261.
S Bouin, p. 8*79, 88] et 383.
3 Ibid., p 888.
A Roisin^ p. 391 et 892. — Fonds de Tabbaye de Loos. — Arcbives de la
ville de Lille , original scellé. (Voir la description du sceau aux pièces justifi-
catives, 1851, 209).
B Duthillœul , Petites histoires ^ t. II, p. 156.
avait souscrit , en 1360 , le traité de Bretigny , ratifié à Calais
le 24 octobre et qui , entre autres stipulations , fixait sa rançon
à trois millions d'écns d'or. Il donnait pour sûreté ses deux fils
les ducs d'Anjou et de Berri , son frère , le duc d'Orléans , et
un certain nombre de barons et nobles du royaume. De son
hôtel à Hesdin , où il s'était arrêté en cheminant vers Paris , le
roi Jean avait adressé aux habitants de Lille , une requête pour
leur demander d'envoyer à Calais, comme otages, deux des
plus notables d'entre eux. Le châtelain , Jean de Luxembourg,
et Guy, son fils , s'étaient aussitôt disposés à payer de leur per-
sonne tandis que la ville contribuait à la rançon pour 2,000 écus
vieux. Op voit par les comptes de la commune que les deux
otages quittèrent Lille le 2 janvier 1361 , pour se rendre en
Angleterre. Ils reçurent de la ville , au moment de leur départ,
200 moutons d'or et cinq cotes hardies, pour eux et leurs valets.
On leur envoya encore dans le courant de l'année 280 moutons
d'or pour leurs dépenses et 591 livres deux ans faprès , ce qui
reporte à l'année 1363 *.
A cette époque , les otages cherchaient à revoir leur patrie.
L'un d'eux , surtout le duc d'Anjou , ne pouvait supporter ses
ennuis ; il rompit son ban et s'échappa. Sa présence en France
était un déshonneur, et le roi résolut d'aller en personne réparer
cette violation du droit d'otage , en même temps quM traiterait
de la liberté des autres princes et de tous les cheval iers qui ré-
pondaient au roi d'Angleterre de la loyauté de la France.
Qu'advint-il du châtelain de Lille , qui par son testament avait
exprimé la volonté d'être ramené à Phalempin s'il succombait
en Angleterre ? Il mourut on ne sait en quel lieu , le 17 mai
1364, il fut en effet inhumé à Phalempin , au chœur de l'église,
sous la trésorerie où il était représenté « en un personnage
1 PiétinetVanderHaer. — Pankoucke , Abrégé chronologique de Vhist.
de Flandre, — Roisin , p. 408. — V. Derode, Histoire de Lille , p. 248.
xn— 42
— 1*74 -
eslevé. » Outre son fils Guy, compagnon de sa captivité et qui
lui succéda, il laissait de sa première femme , six ou sept en-
fants légitimes que les généalogistes mentionnent suffisamment',
et , si Piétin ne s'est pas trompé , deux enfants naturels aux-
quels son testament assurait quelques legs ^.
GUY DE LUXEMBOURG, 1864-13Tfl
Guy de Luxembourg , sire de Roussy, de Beaurevoir , de
Richebourg , d'Erquinghem , d'Haubourdin ^ châtelain de Lille ,
avait épousé en 1350 , Mahaut de Ghâtillon , comtesse de Saint-
Pol , dame de Bobain et de Dourlens. Il était gouverneur
d'Arras en 1359 , fut créé comte de Ligny , par lettres du roi
Charles Y, au mois de septembre 1367 , et mourut à la bataille
de Basweiler, le 22 août 1371 , en défendant le parti de Wen-
ceslas, duc de Luxembourg et de Brabant, contre Guillaume de
Juliers. Je n'ai recueilli de lui aucun acte relatif à la châtellenie
héréditaire de Lille.
Guy de Luxembourg laissait sept ou huit enfants parmi
lesquels :
Wallerand , son successeur.
Jean de Luxembourg , sire de Beaurevoir et de Richebourg ,
époux de Marguerite d'Enghien , comtesse de Gonversan et de
Brienne. Leur tils a!né , Pierre de Luxembourg , succédera aux
petits-fils de Wallerand, morts sans postérité.
Pierre de Luxembourg, né à Ligny le 20 juillet 1369 , archi-
diacre de Dreux au diocèse de Chartres , évèque de Metz en
1383 , cardinal du titre de Saint-Georges au mois d'avril 1386 ,
mort à Avignon , le 2 juillet 1387 , à Tâge de 18 ans et inhumé
en Téglise des Célestins. II fut béatifié par le pape Clément VU.
i Voir Goethals, Dictionnaire généalogique et h éraldique det famille* noble*
de Belgique^ maison de Thiennes.
t Vetcente de$ chaitelains.
— ns —
André de Luxembourg , évéque de Cambrai en 1390.
Il laissait aussi deux enfants naturels dont Jean de Luxem •
bourg, dit Caulus ou bâtard de Ligny, chevalier, seigneur de
Forest et de Bruay , Bouay , Bovay , mort ]q 25 îmn 1403 et
euterréàPhalempin; époux de Jeanne d'Encre ou d'Esne, dame
de Forest et du Bois, morte le 25 octobre 1432 et inhumée près
de son mari en Tabbaye dePhalempin où se voyait leur tombe
élevée de quelques pieds et recouverte d'un marbre représentant
deux personnages avec leurs armes'.
WALLERAND II DE LUXEMBOURG, 18'71-1402.
A l'époque où Wallerand de Luxembourg succédait à son père,
la Flandre wallonne venait de changer de maître. En considéra-
lion du mariage du duc de Bourgogne avec la fille unique
de Louis de Mâle , comte de Flandre , le roi Charles Y avait cédé
à celui-ci les villes de Lille, Douai etOrchies, mais avec la
réserve expresse de retour à la couronne de France à défaut
d'héritier mâle. Cette clause , que Louis XI essaya vainement
de mainleBir à la mort de Charles-le-Téméraire , devint entre
les mains de Louis XiV un des titres à la conquête de Lille , en
1667.
Wallerand de Luxembourg , comte de Ligny et de Saint-Pol ,
seigneur de Fiennes et de Bohain, né en 1355, fait chevalier à
l'âge de quinze ans , avait accompagné son père dans Texpédi-
tion du Ponthieu , en 1369 , el à la bataille de Basweiler , où il
le vit mourir les armes à la main. Prisonnier des Anglais étant
au service de France , il épousa à Londres , en i379 , Mahaut
de Reus , fille de Thomas de Holland , comte de Kent , et sœur
utérine de Richard II, roi d'Angleterre. Il obtint alors sa liberté
moyennant une rançon de soixante mille francs. Il emprunta au
1 Duthillœul; Petites histoires, t. II, p. 168.
- ne —
comte de Flandre ane partie de cette somme et pour s^acquitter
il lui remit la mairie ou ammaucep de Court^ai^ Mais en 1382,
il devait encore au comte et à ses chevaliers plusieurs sommes en
garantie desquelles le suzerain fit saisir le fier de la châteilenie
de Lille. Dans les motifs de cette rigueur entrait un autre grief:
Le châtelain ou plutôt ses ofGciers avaient laissé échapper des
prisons de Lille deux prisonniers ennemis du comte et conspira-
teurs , lesquels à cause de son fief il était tenu de garder ou
faire garder à ses périls et aventure. * Il fallut bien , s'il voulut
conserver sa châteilenie , qu'il payât ses dettes et donnât satis-
faction au comte.
A partir de cette époque , le châtelain de Lille entre dans une
série de conflits qui dénotent un caractère peu facile. En 1387,
il prétendait faire renvoyer devant sa cour de Phalempin une
cause intentée contre Bauduin de Langlée qui s'était emparé , au
préjudice du domaine , des biens délaissés par une bâtarde. Il fut
obligé de renoncer à sa prétention par transaction entérinée su
Parlement de Paris. ^ En 1392 , il se débattait contre la Gouver-
nance de Lille relativement au tiers des amendes qu'on lui re-
fusait dans les cas de souveraineté et sur ce qui excédait le taux
coutumier de soixante livres. ^ Il se plaignait de ce que les offi-
ciers du comte méconnaissaient ses droits et empiétaient même
sur sa justice patrimoniale ; qu'ils rebutaient durement ses offi-
ciers , les arrêtaient parfois et annulaient leurs sentences ; qu'ils
tenaient à son préjudice les franches-vérités de la châteilenie ;
qu'ils levaient des tailles insolites sur ses sujets ; qu'ils violaient
la franchise de sa terre d'Haubourdin ; qu'ils le troublaient
enfin , par maints abus , dans lès possessions , droits et libertés
qui lui appartenaient à cause de sa châteilenie. Avant d'examiner
1 Pièces justificatives, 212.
S Pièces justificatives , 218.
8 Arch. départ, du Nord, 2« registre des chartes , folio 10. recto.
4 pièces justificatives 216.
— m —
SCS griefs on lui objecta assez vertement que n'ayant point rempli,
envers le comte de Flandre , les devoirs d'un fidèle vassal envers
son suzerain , il était par cela même dans Tincapacilé de jouir
des droits qu'il pouvait avoir. ' Ses plaintes , vaguement arti-
culées, sur des méfaits plus apparents que réels, n'obtinrent
nulle satisfaction ; mais pour l'exploit de justice exercé dans la
terre francbe d*Haubourdin, par le gouverneur de Lille, sur
quatre prisonniers auxquels il avait fait trancher la tète après
les avoir tiré de force des prisons du lieu , le duc Philippe-le
Hardi , lui fit expédier des lettres de non-préjudice.* En 1394 ,
il était ajourné devant le Parlement de Paris, pour conflit de
juridiction avec les officiers de la comtesse de Bar. ^
On lui avait fait un crime , en France , de son mariage et l'on
avait même fait saisir ses biens ; mais Charles YI , à son avène-
ment, lui avait accordé sa grâce. Il avait suivi ce prince dans
sa malheureuse expédition de Bretagne arrêtée à moitié chemin
par l'étrange aventure de la forêt du Mans. En 1396, il fut en-
m
voyé comme ambassadeur , en Angleterre pour traiter de la
paix avec le roi Richard à l'occasion du mariage de ce prince
avec Isabelle de France. Des lettres patentes du 30 décembre
de la même année le nommèrent gouverneur et lieutenant du
roi en la ville de Gênes qui venait de se donner à la France ; il
s'en fit chasser pour ses galanteries. On le vit alors faire la
guerre pour son propre compte. Déjà en 1391 , ne pouvant se
faire rendre une somme d'argent que l'empereur Wenceslas lui
devait, il était entré à main armée dans le pays de Luxembourg
et y avait brûlé cent vingt villages. En 1398 1 il se mit en cam*
* Griefs du comte de Saint-Pol se disant troublé dans set droits de châtelain
de lÂlle par Us officiers du comte de Flandre , Archives départ, du Nord. —
Indiqaé dans ï Inventaire sommaire B, 1319.
2 Arch. départ, du Nord, 2« registre des chartes ; — Inventaire sommaire^
B, 159*7. — Pièces justificatiyesj 215.
» JW., B, I2OT,
— 178 —
pagoe à la tète de 300 chevanx pour venger la mort de son père,
et il obligea la ville de Juliers à se racheter du pillage et de
l'incendie par nne forte somme.
Wallerand, veuf depois i392, se remaria, le 12 juin UOO,
à Bonne de Ban dame de Nogent , de Gravelines et deNantueil,
fille puînée de Robert , duc de Bar, et de Marie de France. De
son premier mariage était née Jeanne de Luxembourg , fiancée
dès le 19 février 1392 à Antoine de Bourgogne , comte de
Rethel , second fils de Philippe-le-Hardi et de Marguerite de
Flandre. Wallerand donnait en dot à sa fille le fief de la châ-
tellenie de Lille dont il avait servi le rapport et dénombrement
en 1389, les seigneuries d'Erquînghem , d'Armentières et delà
Bouteillerie , et aussi toutes les terres qui lui étaient échues en
Flandre , en Artois et ailleurs , de la succession de son oncle le
seigneur de Fiennes'. Le duc donnait provisoirement à son fils
le comté de Rethel, et lui assignait en héritage après la mort de
sa mère et de la duchesse de Brabant , le duché de Brabant ,
la ville et châtellenie d'Anvers et le' duché de Limbourg. Le
mariage eut lieu à Arras , le 24 avril 1402 , et la châtellenie
héréditaire de Lille passa ainsi , mais pour peu de temps, dans
la maison de Bourgogne.
Quant à Wallerand , la déposition et la mort tragique du roi
Richard , son beau-frère, le jeta dans une nouvelle voie de ven-
geance. II envoya un cartel à Henri IV et alla ravager les côtes
de nie de Wight , d'où il fut repoussé par les habitants. A son
retour, il fit planter, la nuit, à la porte de Calais, une potence
où pendait en effigie le comte de Sommerset , frère du monar-
que anglais. Un échec le mit hors d'état de continuer les hosti-
lités qu'il soutenait seul , depuis deux ans. Le duc de Bourgogne
dont il s'était montré le zélé partisan, le fit successivement
1 Histoire générale et particulière de Bourgogne . par un bénédictin de S t"
Bénigne de Dijon ^ de la congrégation de S, Maur^ t. III, p.i|^\^94 gif^^ircuv.
— Arch. départ, du Nord, Chambre des Comptes , minute^ N** 14, 418.
nommer grand-mattre des eaux et forêts , grand bouteiller de
France , gouverneur de Paris , et enfin connétable de France ,
en 1411. C'est alors qu'il forma cette horrible milice de cinq
cents bouchers, que l'histoire a flétris du nom i^Écorcheun, et
avec laquelle il battit les Armagnacs dans la Normandie. La dé-
faite des Bourguignons , en UlS, les força de chercher un asile
en Brabant, près de son gendre ; mais il refusa de renvoyer l'épée
de connétable au duc d^Orléans , chef de la faction triomphante.
II mourut en avril 1415 ', au château d'Yvoy, dont le duc de
Brabant l'avait fait gouverneur.
Wallerand laissait deux enfants naturels : Jean , dit Henne-
quin, le fameux bâtard de Saint -Pol, à qui il remit, par son
testament , la seigneurie d'Haubourdin ; et Simon de Luxem-
bourg , qui fut prévôt de l'église de Saint-Omer.
MAISON DE BOURGOGNE.
JEANNE DE LUXEMBOURG ET ANTOINE DE BOURGOGNE
1402-1407.
Jeanne de Luxembourg » châtelaine de Lille, eut d'Antoine de
Bourgogne , duc de Brabant , de Lothier et de Limbourg , mar-
quis du Saint-Empire , comte de Rethel , pair de France , deux
fils :
Jean de Bourgogne , né, le 1 1 juin 1403 , duc de Brabant , de
Lothier et de Limbourg, en 1415, époux de Jacqueline de Ba-
vière , en 1417 , fondateur de TUniversité de Louvain, en 1426,
mort le 17 avril de Tannée suivante , sans postérité.
Philippe de Bourgogne qui suit.
Jeanne mourut le 12 août 1407 et fut enterrée dans Téglise des
i Monstrelet) liv. 1*^ chap. gxliv. « Comment Waleran^ comte de Saint
Pol , trespassa à Yvois en la comté de Ligny. > .......
— 180 —
Carmes , à Bruxelles. Antoine de Bourgogne , remarié à Elisa-
beth de Luxembourg , fille du duc de Gorlitz y mourut à la ba-
taille d'Azincourt, le 25 octobre 1415.
PHILIPPE DE BOURGOGNE , 1407-1430.
Philippe de Bourgogne , né le 25 juillet 1404 , héritait des
comtés de Saint-Pol et de Ligny, ainsi que de la châtellenie de
Lille , par la mort de sa mère, en 1407. Il fit son entrée solen-
nelle à Lille , le 17 novembre 1422, et prêta, comme châtelain,
le serment accoutumé '. Le 2 juin 1424, il donnait, comme
seigneur d'Armentières , récépissé des lettres du duc de Bour-
gogne qui réglaient la juridiction des échevins de cette ville par
rapport à leurs bourgeois arrêtés , dans la châtellenie , par le
le bailli de Lille *. En septembre 1425, étant au château de
Bohain , il approuvait un acte concernant Tabbaye du Saint-
Sépulcre , à Cambrai ^.
Duc de Brabant , de Lothier et de Limbourg , après la mort de
son frère, en 14^7, Philippe mourut à Louvain, le 4 août 1430.
Les annales de Brabant disent que, peu avant sa fin, il fut fiancé
à Yolande d'Anjou , fille puînée de Louis II , roi de Naples et de
Sicile ; qu'il avait envoyé des seigneurs pour la prendre à Reims,
mais qu'il n'eut pas le temps de l'épouser. Par sa mort, les biens
qu'il tenait de sa mère retournèrent dans la maison de Luxem-
bourg , aux enfants de Jean^, sire de Beaurevoir , second fils du
châtelain Guy , comte de Ligny. La châtellenie de Lille échut à
l'alné, Pierre de Luxembourg , qui devint ainsi' la souche des
comtes de Saint-Pol.
1 Roisin , p. 444.
S Mémoires originaux pour sentir à l'histoijre de la fille et châtellenie de
Lille , manuscrit de la bibliothèque de Roubaiz , folio 28.
3 Fonds de Tabbaye du Saint-Sépulcre , original scellé. (Voir aux pièces
jastificatives , 220, la description du sceau de Philippe de Brabant, a^après
Pemay, II, 565*7).
-» 181 -
Philippe de Bourgogne laissait trois enfaots naturels : Antoine
qui assista avec son frère au Vœu du Faisan, à Lille , en 1453 ;
Philippe , qui accompagna le duc Philippe-Ie-Bon au sacre de
Louis XI, en 14^1 ; Isabeau , épouse de Philippe de La Viefville,
gouverneur d'Artois , chevalier de la Toison-d'Or.
MAISON DE LUXEMBOURG SAINT-POL.
PIERRE DE LUXEMBOURG, 1480-1488.
Pierre de Luxembourg, premier du nom , seigneur de Beau-
revoir et de Bichebourg, comme son père ; comte de de Brienne
et de Conversan, seigneur d'Enghien, du chef de sa mère;
comte de Saint-Pol , châtelain de Lille et seigneur de Fiennes,
du chef de sa tante , Jeanne de Luxembourg , après la mort de
Philippe de Bourgogne , était chevalier de la Toison-d*Or de la
première création. Il avait épousé , au mois de mai 1405 , Mar-
guerite des Baux , fille aînée de François , duc d'Andria , qui lui
survécut. En 1431 , Pierre de Luxembourg donnait quittance de
ses dépens , comme lieutenant général du duc de Bourgogne , au
comté d'Artois et en la châtellenie de Lille.' Il mourut de la
peste à Rambures , le 31 août 1433 , laissant :
Louis de Luxembourg, comte de Sainl-Pol , qui suit;
Thibaut , auteur de la branche des seigneurs de Fiennes ;
Jacques, seigneur de Bichebourg , époux d'Isabeau , dame de
Roubaix ;
Jacqueline de Luxembourg, épouse de Jean , duc de Betfort,
régent du royaume de France , sous Henri VI d'Angleterre. Elle
se remaria à Richard d'OncIeville , sire de Riviers, et en eut une
fille qui épousa Edouard , roi d'Angleterre ;
1 Chambre des Comptes , original muni d'un sceau décrit aux pièces justi-
ficatives, 221, d'après Demaj, II, 5558.
— 184 —
Téméraire qui , suivant le traité de Soleure , le livra à Louis XI.
Il tenta de fléchir le roi par des révélations , mais il était trop
tard. Condamné à avoir la tête tranchée en place de Grève , il
mourut dans de grands sentiments de piété et en demandant
pardon au roi , le 19 décembre U75. '
Le comte de Saint-Pol avait eu avec Tabbaye du Phalempin
divers conflits de juridiction. Le dernier s'était terminé en 1450
par une sentence arbitrale qui le maintenait dans le droit de
faire tenir tous les trois ans , sur les terres de l'abbaye , comme
sur celles de ses autres vassaux , une franche vérité générale. *
Il avait servi, le 1*' décembre 1456 , le rapport et dénombre-
ment de son fief de la châtellenie de Lille. En diverses occasions
il avait préservé des aggressions et du pillage des hommes de
guerre , les biens de l'abbaye de Saint-Pierre de Gand , dont il
était l'avoué dans la châtellenie de Lille, Tabbé l'avait nommé,
en 1468 , avoué , mais à vie seulement, de Harnes , Annay et
Loison , s'obligeant à lui payer de ce chef une redevance annu-
elle de 50 chapons. ^
Il avait épousé en premières noces, le 16 juillet 1435, Jeanne
de Bar, comtesse de Marie et de Soissons, vicomtesse de Meaux;
dame d'Oisy , de Dunkerque , de Bourbourg, de Gra vélines, etc, ,
morte en 1462 , lui laissant sept enfants parmi lesquels Pierre II
de Luxembourg, son successsur. Marie de Savoie, belle-sœur
de Louis XI , était sa seconde femme et l'avait précédé de quel-
ques mois dans la tombe , lui laissant un fils et une fille. Enfin ,
le connétable de Saint-Pol , aussi dissolu dans ses mœurs qu'in-
grat et perfide dans sa vie politique , n'eut pas moins de huit
bâtards dont les noms se trouvent partout.
1 Biographie universeUe de Michaud.
S Pièces justificatives, 228, 224 et 225.
3 Ibid, 222 et 226.
— 186 —
PIERRE II DE LUXEMBOURG , 14*75-1482.
Pûîrre de Luxembourg, IP du nom, fut réintégré en 1477 dans
les possessions et titres de sa famille par la duchesse Marie de
Bourgogne. Cette princesse avait chargé le gouverneur de Lille
d'ouvrir une enquête sur le fait de non confiscation des biens des
criminels de lèze Majesté divine et humaine es ville et chastellenie
de Lille , et tous les notables du pays avaient déposé et affirmé
d'un commun accord quils avoient toujours oy dire que les villes
et chastellenies de Lille, Douai et Orchies et les subjets et manans
en icelles estoient franqz, quittes et exempz de toute confiscation. '
Comte de Saint- Pol, de Ligny, de Conversan, de Brienne, de
Marie et de Soissons, vicomte de Meaux, châtelain de Lille ,
seigneur d'Enghien , d'Oisy , de Ham , de Beaurevoir, de Bour-
bourg , de Dunkerque , de Ghistelles , de Rhodes , de Gravelines
et de Warneston , Pierre II fut créé chevalier de la Toison d'Or
en 14.78. Le 26 juillet 1481 , il prétait serment comme châtelain
de Lille. *
Il mourut le 25 octobre 1482 et fut inhumé dans Tabbaye de
Cercamp. Il avait épousé Marguerite de Savoie , veuve de Jean
Paléologue, marquis de Montferrat, sœur aînée de sa belle mère
et de la reine de France. Elle mourut à Bruges en Thôtel de
Ghistelles au mois de mars 1483. Ce cette alliance étaient nés
trois fils et deux filles. L*un des fils se distingua dans les guerres
d'Italie de Charles YIII et de Louis XII , sous le nom du comte
de Ligny ; tous trois moururent sans postérité. Marie , Talnée
des filles, succéda à son père. Françoise, la seconde, mourut
en 1523 sans enfants de Philippe de Clèves , sire de Ravcstein,
son mari.
1 Mes de la bibliothèque de Lille. — Sowenirt de la Flandre a^allonne ^
Douai t. X , p. 65. — Voir l'ouvrage récent de M. Houdoy : Chapitres dt
l'histoire de Lille; privilège de non-confiscation,
3 Aoûcn , p. 462.
MABIB OK LCXBMBODRO , JACQUES DE SAVOIE
ET FRANÇOIS DE BOURBON , 14B3-1546.
Marie de Luiembourg , restée la principale héritière de
Pierre II , lui succéda à l'âge de treize ans. Comtesse de Saint-
Pol , de GonversaD , de Marie et de Soissons ; vicomtesse de
Meaux , châtelaine de Lille , dame d'Eughien , d'Oisy, de Dun-
kerque , de Bourbourg , de Gravelines , de Ham , Bohaio, Beau-
revoir, Nogent-le-Rotrou , Ailly-sur-Noye , Vendenil , Lncen ,
Condé-eo-Brie , etc. ; elle épousa en premières noces Jacqoes de
Savoie, son oncle maternel et son parrain , oncle aussi du roi de
France , Charles Vlll. Le 14 janvier 1484 ( n. s. ) , Jacques dé
Savoie , comte de Bomont , seigneur du pays de Vaux , de Leuze
etdeCondé, faisait sa première entrée à Lille et prétait serment
comme châtelain '. Il ne laissa qu'une fille qui épousa Henri,
comte de Nassau et de Viauden , dont elle n'eut point d'enfants.
Marie se remaria par traité passé au château de Ham , le
8 septembre 1487, à François de Bourbon, comte de Vendôme, à
qui elle porta les titres et domaines de la maison de Luxembourg
qui lui avaient été rendus par une déclaration du roi Charles VIIL
François de Bourbon avait alors dix-sept ans , étant né en 1470 ;
il était marié depuis huit ans lorsqu'il alla rejoindre Charles VIII
dans son expédition d'Italie. Il y combattit vaillamment à la
journée de Fornoue , et mourut de maladie à Verceil , le 3 oc-
tobre 1495. a C'étoit , dit André de La Vigne , l'escarboucle des
u princes de son temps , en beauté , bonté , humanité , sagesse,
o douceur et bénignité, et le roy en fut si marry qu'il n'éloil
» aucun qui pût le réconforter'. »
itesse Marie , bien qu'elle n'eût alors que vingt-quatre
lonna point de successeur à un époux aussi accompli et
, p. 4M.
ia,Hut.ginéalBgitiaeiela maiionde France, t. I, p. 815,
yécot en veuvage cincpiante-un ans passés en grande sainteté et
dévotion, ditPiétin, qui la vit à Phalenipin. Elle servi! le rap-
port et dénombrement de la châtellenie héréditaire de Lille ,
en 1511 ; fit de son vivant le partage de ses biens entre ses en-
fants, et mourut à La Fère, le 1®*^ avril 1546. Son cœur fut
porté à Cercamp et son corps à Vendôme , dans la chapelle de
Notre-Dame , en Téglise de Saint-Georges , oii reposait son mari,
sous une belle tombe en marbre blanc qu'elle lui avait fait élever
et qui les représentait^ l'un et'Tautre à genoux devant un prie-
Dieu'.
Leur union avait été féconde et leur avait donné six enfants ,
quatre fils et deux filles. Charles de Bourbon Tainé, premier
duc de Vendôme, pair de France , à qui revenait le fief de la châ-
tellenie de Lille, mourut avant sa mère, le 27 mars 1537. Il
avait épousé, en 1513, Françoise, duchesse d*Alençon, veuve
de François P*" d'Orléans , et en avait eu treize enfants , dont
Tainé des survivants, Antoine de Bourbon, fut châtelain de
Lille.
MAISON DE BOURBON.
ANTOINE DE BOURBON . roi db navabre , 1546-1562.
Antoine de Bourbon, duc de Vendôme, châtelain de Lille,
épousa, le 20 octobre 1548, Jeanne d'Albret, fille d'Antoine ,
roi de Navarre et de Marguerite de Valois. Après la mort de son
beau-père , en 1555 , il porta le titie de roi de Navarre. DeThou
dit que « c'était un prince de bonne mine , d'un esprit noble et
généreux, qui aimait le droit et la justice, se laissant emporter
au plaisir, à quoi il avait une puissante inclination. » Il mourut
le 17 novembre 1562 , laissant à son fils Henri , le futur roi de
France , la châtellenie héréditaire de Lille , dont il avait fait le
rapport et dénombrement l'année précédente.
l Jbid., p. 326.
— 188 —
HENRI DB BOURBON ET LES ROIS DE FRANGE , 156^1189
Henri de Bourbon, né le 13 décembre 1553, châtelain de
Lille , en 1562 , roi de Navarre , en 1572 , parvint à la couronne
de France sous le nom de Henri IV, en 1589. Redevable envers
deux colonels suisses d'une somme de 19,600 écus , dont il leur
avait passé obligation, en 1587, Henri IV ne se pressait pas
d'acquitter sa dette. Les créanciers apprenant qu'il avait vendu
la seigneurie d'Enghien , dont moitié seulement du prix lui avait
été payée , firent saisir, en 1606 , l'autre'moitié entre les mains
de l'acquéreur y qui pourtant .versa le solde de son acquisition,
le roi lui ayant assigné, pour garantie, la châtellenie héréditaire
de Lille.
Après maintes poursuites et maints sursis , les créanciers ob-
tinrent, enfin, le âO janvier 1630, de la cour de Malines et à
rinsu du roi de France , une sentence , en vertu de laquelle le fief
de la châtellenie de Lille fut saisi réellement et la vente annoncée
par affiches. A cette nouvelle, Louis XIII fit assembler son con-
seil; quelques-uns des membres étaient d'avis de faire, par re-
présailles, arrêter tous les marchands flamands en France , et de
se préparer à tirer raison de cet attentat par les voies extraordi-
naires; mais , par égard pour l'infante Isabelle , alors notre sou-
veraine , Louis XIII ne voulut pas recourir à la force et envoya
consigner la somme due ^
Entre temps , vers 1620 , Louis XIII servait encore , comme
châtelain de Lille , le rapport et dénombrement de son fief aux
archiducs Albert et Isabelle ; et bien que , par la conquête de
1667 , la Flandre fût définitivement acquise à la France, la châ-
tellenie héréditaire de Lille n'en conserva pas moins sa constitu-
tion féodale , de sorte que Louis XIV et ses successeurs Louis XV
et Louis XVI furent aussi châtelains de Lille. La dignité huit
fois séculaire s'est éteinte avec eux; l'éclat du trône où elle était
parvenue ne l'a point sauvée.
l Galland, Mémviret pour l'histoire de Nacarre et de Flandre, p. 480.
•m^
PIÈCES JUSTIFICATIVES.
GARTULAIRE
DES CHATELAINS DE LILLE
AVANT-PROPOS.
C'est aux actes officiels , aux documeuts authentiques , que
j'ai empruDté les éléments de Tétude historique qui précède ;
de là ce recueil de deux cent trente chartes qui en constitue
Tunique base pour le fond comme pour les détails , et qui serait
bien plus complet encore si la source principale où je comptais
puiser , celle qui eût été la plus féconde et la plus précieuse
pour mon sujet , ne manquait presque entièrement, je veux dire
le fonds de Tabbaye de Phalempin. Cette maison dont les châ-
telains de Lille étaient les fondateurs , les bienfaiteurs et les
gardiens, près de laquelle vécurent beaucoup d* entre eux et où
plusieurs eurent leur sépulture , n'est représentée dans les dépôts
xn— 13
— 190 —
d'archives qae par quelques documents modernes , parmi lesquels
néanmoins se trouvent en copies deux actes importants des XIP
et XIII* siècles que j'ai reproduits.
Les pièces qui composent le cartulaire des châtelains de Lille,
y sont difTéremment rapportées. Pour celles qui ont été déjà
publiées , j*ai dû me borner à un énoncé sommaire , à un ex-
trait ou à une analyse afin de ne pas donner à ce recueil des
proportions exagérées. Une exception s'imposait cependant pour
deux ou trois actes d'un intérêt majeur ; on les trouvera im-
primés in eoftenso.
Parmi les pièces restées inédites , il en est qui ne se ratta-
chent à l'histoire des châtelains de Lille , que par uue date, un
nom , une signature ; ou dont toute l'importance , sous le même
rapport , se circonscrit dans quelques lignes du texte. De celles-
ci encore je donne soit un extrait, soit une analyse plus oa
moins développée selon leur degré d'utilité , mais toujours suf-
fisante pour renfermer pleinement et fidèlement la preuve qu'on
y chercherait. Une bonne place s'est trouvée ainsi ménagée pour
la reproduction intégrale des titres d'un plus grand intérêt.
Je n'insiste point sur l'utilité de ce cartulaire ; on n'a plus be-
soin de prouver cette évidente vérité que les chartes et diplômes
sont les sources essentielles de l'histoire.
Mai 4873.
GARTULAIRE DES CHATELAINS DE LILLE
1.
068-fMi, (ou mieux i084UI049), {\) 20 janvier. — Àctum
publiée apud Castrum Islâ nomine XIII Kal. februarii. a In
)) nomine Sancte et individue Trinitatis, Balduinus Dei gratià, mar-
JD chisus, etc. »
A la prière de Womare , abbé de Saint-Pierre au Mont Blandin,
à Gand , se plaignant des injustices que les avoués commettaient à
Douchy, Bauduin III constitue cette villa en paix, de telle sorte que :
c( Judex nullus advocatus vel exactor potestatem babeat
» quippiam juris faciendi in eâ vel tollen vel precationes facere ,
1 Depuis rimpression de la première partie du présent ouvrage , il s'est
élevé , sur la date assignée à cet acte par Van Lokeren , des doutes qui
paraissent fondés. Les comtes de Flandre n'ont possédé Yalenciennes qu*&
partir des premières années du XI" siècle (1006 suivant Duvivier, Recherches
sur le Hainaut ancien , p. 888) ; Bauduin III ne pouvait donc imposer des
corvées en faveur de cette ville. De plus, il se trouve, dans le texte roman
donné par Van Lokeren un passage où Bauduin lui-même semble in-
diquer qu'avant lui il y eut des successeurs d'Arnoul le rénovateur de
Tabbaye de Saint-Pierre de Gand : « Et pour ce que ledit monastère est
» rénové de fondation par Arnoul glorieux marquis, notre prédicesseur,
» ainsy comme lui meismez, comme tous successeurs devant nous icelle viUe
» ont constitué en paix....» L'acte émanerait de Bauduin V et serait con-
temporain d'un titre de Saint- Amé de Douai , identique pour les termes et
publié par Duvivier sous les dates extrêmes 1084— 104*7 [ihidem). Resterait à
expliquer la présente de Tabbé Womare , mais il est probable que la charte
originale portait seulement TinitialeW. Or il y a eu, à Saint-Pierre de Gand,
de 1034 à 1058, un abbé du nom de Wichard , et c'est vraisemblablement
celui-ci qui aura provoqué l'acte en question.
— 19% —
D yel placatum tenere ; sed abbas memorati locî , vel quem
D ipse sub se constituent, omnia in propriâ potestate et jure
» teneat, que sunt agenda vel exîgenda in predicta ^illa.
D Excepto quod tria generalia placita que sunt agenda per
» annum, hoc est post natale Domini, post Pascha, post festum
» Sti Johannis, per advocatum sunt transigenda, in quibus ipse
» tantum denarium accipiat. Operarii autem, hoc est homines
0 de villa , facient servitium comitis ad caslnim Yalencianas ,
B vel ubi jusserit , ad mensuram , sicut antiquitùs est eis
» constitutum. 0
Fragment impiimé dans les Archives historiques et littéraires du
nord de la France j 8* série, 1. 1, p. 385. — Traduction romane de
Tacte entier dans Van Lokeren , Chartes et documents de Vahhaye
de Saint-Pierre à Gand , N^ 26.
2.
1038. — Bauduin de Lille, comte de Flandre , se reconnaît
avoué de Marchiennes et donne la charge de cette avouerie à Hugues
Havet d*Âubigny en réglant les droits attachés à ladite avouerie.
— .... 5. Saswalonis, militis.
Le Glay, Mémoire sur les archives de Vabbaye de Marchiennes ,
dans les Mémoires de la société des sciences de Douai, 2* série, t. II.
3.
1030. — Hugues, évêque de Noyon et de Tournai, approuve
la fondation de Tabbaye de Phalempin, faite par Saswalon avec le
consentement de Bauduin Y, comte dé Flandre.
Piétin , Chronicon Fanopinense , ms. — Imprimé dans Vander
Haer, les Chastelains de Lille , p. 153; — dans Buzelin , Gallo-
Flandria^ p. 869; — dansMirœus, I, 58 ; — dans le Gallia Christiana,
t. llh Instrum., col. 65.
4.
t08O-t045. — Le pape Benoit I^ mande à Saswalon qu*il con-
firme la fondation de Tabbaye de Phalempin.
Buzelin, Gallo-Flandria, p. 870.
5. .
Vers 1970. — Règlement pour l'avouerie du monastère de
Saint-Bavon. — Aetum inurbe Gande présente Rotberto, marehyto
Flandriœ, hisque teêtibus idoneiê huie asêertioni êubrogatit,
Signum Cononis de Etna, Sigum RadtUfi cognomento Everardi
de Tornaco . Signum Balduini de Insula etc.
Serrure , Cartulaire de SainUBat^on , N. 1 4,
6.
1099^, janvier. — Rainard, abbé de Ribemont, fait connaître
qu'Anselme de Ribemont a donné à cette abbaye une bergerie sise
à Loon, dans le comté de Bourbourg. — S. Roigeri, Hislemit
castellani.
A. Desplanque , Cttrtulaire dU Nord,
7.
tlNIO, 27 avril — Actum apud Islam, Robert, marquis des
Flamands, ù la demande de Roger, châtelain de Lille , déclare les
biens de Tabbaye de Phalempin libres de toute servitude , de toute
coutume et de toute exaction, et concède à ce monastère les immu-
nités qu'avaient obtenues d'autres églises et notamment celle de Lille.
VanderHaer, les Chastelaint deLille^ p. 188. — Buxelin, GqU.'-
Fland,, p. 8*71. — Mirœus, I, 862.
8
tINNI, 5 février. — Robert, comte de Flandre, à la demande
d'Euger, chanoine de Saint-Martin de Tours, restitue à cette église
un cens annuel de dix livres sur la terre de Barale en Cambresis. —
S. Rogeri, Castellani de Insulâ. — S. Frimoldi de eadem Insuld,
Archives départementales du Nord , Deuxième cartulaire de
Flandre , pièce 215. — Imprimé dans Le Glay, Glossaire topogra^
phique de V ancien Cambresis , p 24.
9.
iM8 — Aetum apud Islam. — Robert le Jeune, marquis des
Flamands, au moment de partir pour la délivrance de Jérusalem ,
— 194 —
donne à Téglise de Saint-Pierre de Lille le bodium de Lesquin.
Ingelbert de Cysoing et Roger, châtelains de Lille, castellanug
lilensiê, qui tenaient ce bodium en fief, devant accompagner le
comte à Jérusalem, le lui avaient remis libre de toute prestation
moyennant un retour. — Témoins : Engelbertus, castellanus;
Rodgerus , ccutellanus ; Winemarus , ccutellanus ; Rodbertus
Junior, ecutellanus ;„, . Walkerus de Cumines ; Ger ardus de
Floresberg; Ger ardus de Waskenhal; Rodbertus de Arboreto;
A'mulricus de Landast, etc.
Archives départementales du Nord, fonds de St-Pierre ; origUutL
Bihlioth^ue de Lille , Cartulaire , dit Decanus , de la collégiale de
deSt-Pierre^ f lxx. — Imprimé dans Duchesne, Maison de Gaines^
preuves, p. 186, et dans Mirœas, III, 665.
10.
1IHI7, 21 octobre. — Lambert, évoque d'Àrras, maintient et
confirme les privilèges et les|dons accordés à Téglise de Mont Saint-
Éloi par les évoques Fulbert, Lietbert, Gérard, et par le chevalier
Clarembaud. — Parmi les témoins : Frumoldus de Insulâ.
Mirœus , 1, 166. — Traduit dans de Cardevacque, L'Abbaye de
MontSaini'Éloi ^ pièces justificatives, III.
11.
1101, 17 mai. — Accord conclu entre Henri, roi des Anglais,
et Robert, comte de Flandre. Celui-ci s'engage à défendre Henri
contre tous ses ennemis, sauf la fidélité à laquelle il est tenu envers
Louis, roi de France ; (4) il enverra à son aide, s'il en est requis,
500 chevaliers. Le roi, de son côté, lui donne, pour la tenir en fief,
une rente annuelle de 400 marcs d'argent. — Presentibus ex parte
comitis Roberti : Roberto de Bethuna; et Willelmo, castetlano de
Sancto Audomaro; et Walterio, castellano de Brucgis; et Fro-
doaldo de Bergis ; et Rogerio , castellano de Insula.
Rymer, Fœdera^ conventiones y litterœ , t I, p. 1 (I'* édition), et
i Louis-le-Gros était associé à la royauté depuis 1098 ou 1099 , et il se
trouve des chartes oh Ton ne fait mention , du vivant de Philippe I*', ^edn
règne de son fils. (L'art de vérifier les dates).
— 195 ^
1. 1, p. 6 (Records). — Fragment dans Anselme , Histoire ginéàlo^
giquede France ^ t.JI» p. 800.
12.
11 09. — In villa Hislensi . — Robert, comte de Flandre ,
déclare à la prière de Tabbé Lambert et des religieux de Saint-Bertin,
que la terre d'Arqués et ses moulins ayant été affectés à Tentretien de
ces religieux , ils doivent y jouir du droit de mouture , c*e8t-à-dire
de la banalité des moulins. — His presentibus quorum nomina et
signa annotariplacuit : Signum Roberti, comitis, Signum Roberti,
advocati, Signum Roberti , caêtellani, Signum Rogeri , castel-
lani [Insulensis ?) . Signum Everardi. Signum Frumoldi^ Insu*
lani^ etc.
Guérard , Cartalaire de Vahh^ye de Saint-BerUn , p. 222.
13.
nos, 10 mars •— Nouvel accord conclu entre Henri, roi des
Anglais, et Robert comte de Flandre . Celui-ci s'engage à marcher à
l'aide ^u Roi lorsqu'il en sera requis, avec mille chevaliers ; il rece-
vra, en retour de ce service, une rente annuelle de quatre cents
marcs d'argent. — Ex parte comitis Roberti : Frotoaldo de Insula.
Rymer, Fœdera , 1. 1, p. 4 (V édition), p. 7 (Records).
14.
ilOG, Actum apud Insulam. — Balderic, évéque de Noyon et
de Tournai , donne à l'abbaye dé Bourbourg son alleu situé dans
l'évéché de Térouanne. — Parmr les témoins : Rogerus , eastel--
lannus (Insulensis ?).
De Goussemaker, Notice sur les arehitfet de Vahhaye de Bourbourg,
t. IV des annales du Comité flamand de France , p. 28*7.
15.
1108. — Balderic , évéque de Noyon et de Tournai relate la
restauration qu'il a opérée à l'abbaye de Phalempin, à la sollicitation
d'Ogive , et confirme à ce monastère toutes ses possessions qu'il
énumère. ^
— 196 —
Universis itaque sanctœ matris ecclesiœ filiisnotum esse volu-
mus, quandam parochianam nostram nomine Ogivam pro Faao-
pinensi ecclesia quœeo ia tempore ferë ad nihilum erat redacta,
coDsilium et auxiiium nostnim obnixiùs postulasse, fratribus et
coëpiscopis nostris Odone Cameracense, domino Joanne Mori-
nense , domino Lamberto Âtrebatense , multisque venerabilibus
personis pro illa postulantibus. Illa quippe ecclesia ab anteces-
soribus prœfatœ mulieris fundata, fratribus que deputata,
sœculari tamen ditioni quasi hereditario jure erat subjecta.
Post hoc verô Dei gratia succurente, ipsa quoque muliere cum
yiro suo Rogero Islensi castellano suggerente, et Roberto
comité Flandrensi annuente , ab omni laica potestate liberata,
et à prœdecessore nostro Radbodo episcopo ab omni debito
$oluta, sub professione canonica canonicœ libertatis fuit privi-
legio sublimata. Ex humili igitur et 'devota sepè dictœ mulieris
quœrimonia audientes ipsam ecclesiam ad tantam de^enisse
miseriam, quod canonicus in ea nullo modo ordo teneretur,
sacerdos etiam vel levita in ipsa minime inveniretur ; prœdic-
torum coëpiscoporum consilio dignum duximus ipsius devotionem
confovere, et ad restaurationem memoratœ ecclesiœ officii nos-
tri curam impendere Actum Tornaci anno M. G. VIII,
Indict. 1 , régnante Ludovico rege, Roberto minore principauté.
Imprimé en entier dans Buzelin, Gall.-Fland., 878 ; — et dans
Mirœos , IIII, 816.
16.
titO, 9 avril, — Le pape Pascal II approuve la restauration de
Tabbaye de Saint-Christophe, à Phalempin, opérée suivant le désir
des religieux époux Roger et Ogive, confirme aux chanoines, qui y
vivent sous la règle de Saint-Augustin, leurs possessions et privilèges,
et leur concède la cure paroissiale avec Tagrément de l'évéque de
Tournai.
Bnselio , GalL-Fland., 874. — Mirœus , III, 817. '
— in —
IT.
f f 11. — Bauduin, comte de Flandre, fils de Robert, confirme à
l'abbaye de Saint-Yaast la possession du tonlieu que ce monastère
percevait à Arras. — Subscripsit , Rogerui , coêtellanus de Inêulâ.
Fragment dans Du Ghesne , Maiton de Béthune^ preuves, p. H
— Tailliar, jRecherchet pour sentir à Vhittoire de l'abbaye de Saint"
Vaaet^ t. xxxi des mémoires de Tacadémie d'Arras, p. 429.
18.
tilfl. — Henri, abbé d* Arras, déclare que Jean Borelz a reconnu
et confirmé, en présence de son fils Simon, Taccord qu'il avait anté
rieurement conclu avec Alold, l'un des prédécesseurs de Henri, au
sujet du village de Béhaignîes. Testis, Frumolduê de Inêuld»
Rogeruê, castellanus [de Insuld f),
Tailliar, Recherchet pour servir à Vhittoire de Vabbaye de Sainte
Vaatt d'Arras , p. 455.
19.
lllt, 12 avriL — Bauduin, comte de Flandre, et sa mère,
Clémence, confirment à l'abbé de Cluny la direction du monastère
de SaintrBertin. — S. Rotgerii^ castellani Insulani.
Mirœus,II, 1158.
20.
1118. — Bauduin, comte de Flandre, confirme la donation de
la bergerie de Neuvenne, faite à l'abbaye de Saint-Wulmar par
Ëustache le Jeune, comte de Boulogne. — Subscripsit Rogerius,
castellanus de Insuld.
Mirœiu IV, 193.
21.
il 18. — Jean, évéque des Morins, approuve et certifie la dona-
tion qui précède. — Teste Rogero, Castellano de Insuld.
Mirœus , iv, 192.
-* I9ê —
22.
lits. <— Bauduin, comte de Flandre, fait savoir que lui et
Clémence, sa mère, ont donné en aumône à Téglise de Saint-Sauveur
de Ham toute la terre qu'ils possédaient dans la paroisse de Saint-
Martin de Lierres. Il déclare en outre que noble homme Elénard,
son épouse et ses sœurs ont également donné à la môme église toute
la terre qu'ils tenaient de lui en ladite paroisse de Lierres. — Parmi
les témoins : Rogerus, castellanus de Lisle.
Bibliothë<{ue nationale, fonds français, N^ 22866, f^70, ancien
fonds Gragnieres ; MélangeM Clerambaut, vol. 1*78, f^ 95.
23.
1118, f janvter. — Bauduin, comte de Flandre, à la demande
de Tabbé Bovon, détermine la juridiction de Tabbaye de Saint-
Amand et retendue des droits de ses avoués. — S. Rogeri , castel-
lani du Insulâ.
Mirœus, ii, 1158.
24..
tliO. — Le pape Calixte II confirme la .fondation du chapitre
d'Aire. — Teste, Rogero, castellano de Insulâ.
Imprimé dans les Mémoires de la Société des antiquaires de la
Morinie , t. x , p. 818.
25.
ilM. •— Robert, évéque d*Arras, fait connaître que, par ses
soins la paix est rétablie entre Amand, abbé de Marchiennes, et
Roger, châtelain de Lille, et que les terres de Sainte-Rictrude usur-
pées par Roger à Lorgies, sont rentrées en la possession de Tabbaye.
Robertus, Dei gratia episcopus, tam futuris quam presentibus
eternam in Christo salutem. Post animarum salutem nichil est
quod nostre sollicitiùs incumbat prôvidentie quàm ecclesiarum
— 199 —
dispersa fideliter recolligerc et ad firmam utilitatem redacta
solide coDservare. Notum itaque fieri volumus dilectioni vestre
nos Dec auiiliante inter fratrem Qostrum Amaodum, abbatem
Marceniensem, et Rogerum, castellanum Islensem, tandem
post diversarum controversias actionum pacem reformasse et
terras Sancte Rictrudis in parrochia de Lorgiis sitas , quas ipse
cabtellanus injuste sibi usurpaverat , ad antiquam Marceni^lisis
ecclesie possessionem revocasse. Yerumtamero qualiter rcs acta
sit atque inter eos ordinata concordia breviter litteris commen-
dare curavimus, ut et prefata ecclesia in terris illis quod nobis
presentibus utrimque concessum est in pace denuo possideat et
castellanus ut hères ejus constitutum pactionis terminum trans-
gredi non présumât. Decretum est iiaque inter eos ut terragium
et decimam insuper et quinque modios avene ad mensuram
ille regionis et centum gallinas in predictis terris Sancte Ric-
trudis singulis annis habeat Marceniensis ecclesia» ita duntaxat
ut rustici qui terras illas excolunt terragium et decimam sine
misso abbatis non ejiciant. Si autem aliquis eorum de terragio
et décima sive de censu fraudem ut damnum ecclesie inferre
presumpserit , villicus Sancte Rictrudis eum Lorgiam venire ad
juslitiam coaimonebit, ubi juxta judicium scaviniorum eum per-
sequi justitiam oportebit. Si vero justitiam persequi noiuerit et
castellanus y postquàm hoc ei per nunlium abbatis manifes-
tabit.illum ad justitiam infra quindecim dies venire non fecerit,
tune terra illius injuriosi in manu abbatis deveniet donec red-
ditus qui sibi de illa terra debent plenarie per legem solvant.
IIlos autem quinque modios avene et gallinas quas diximus
hospites ecclesie Marceniensis in predicta parrochia Lorgiarum
commanentes pro terris Sancte Rictrudis, quas a castellano
hactenus tenuerant , apud Hainas in festivitate Sancti Remigii
annuatim persolvent , sed amodo de his terris ad castellanum
non respicient quia sicut ipsi ita et terre eorum in manu abbatis
et ecclesie omnino consistent. Si vero hospites ecclesie de
prefatis terris tantum non habuerint ni prefatum eensnm valeant
persolvere, castellanus per suos hospites qui de terris illis
tenent quodcumque deerit ad integrum supplebit. Sciendum
quoquc quia de omnibus que ad vilHeum Sancte Rictrudis per-
tinent nicbil omnino concessum est castellano. Prêter bec que
hic determiuata seu denominata sunt constitutum est ut Rogerus
castellanus ceteia que prius injuste tenuerat nunc ab abbate in
feodum accipiat et tam ipse quam et hères ei hominium et fide-
litatem abbati et ecclesie Marceniensi faciat. Ad comprimendam
vero cujuslibet malefactoris audaciam hujus pactionis seriem
scripto commendavimus, et sigilli nostri impressione signantes
in augmentum fîrmitatis venerabilium personarum nomina
subscripsimus. Si quis itaque importunus pervasor ut que-
cumque persona hujus contitutionis paginam infringerc pre-
sumpserit , communione christiana privatus excommunicationis
periculo subjaceat ; conservatoribus autem eterne beatudinis
tribuatur hereditas. Signum domni Roberti episcopi. S. Drogônis
archidiaconi. S. Roberti archidiaconi. S. Odonis prepositi.
S. domni Âlvisi abbatis. S. domni Richoardi abbatis. S. Anas-
tasii cantoris. S. Andrée , Hugonis , Roberti, Gerardi, canoni-
corum. S. Karoli comitis Flandriensium et baronum ejus, in
quorum presentia a Rogero castellano factum est hoFminium
Amando abbati Marceniensi et facta fidelitas. Actum anno
incarnati Verbi millesimo GXXI, indictione XIIII, presulatus
domni Roberti episcopi anno YI.
Archives département, du Nord, fonds de Marchiennes , Original.
26.
tl99. — Robert, évéque d*Arras, fait connaître que, par ses
soins, Roger, châtelain de Lille, et Lietalde de Biez sont en paix avec
Amand, abbé de Marchiennes, et que les terres de Sainte- Rictrude,
usurpées par Roger et Lietalde, à Lorgies, sont rentrées en la pos-
session de Tabbaye.
In nomine Sancte et individue Trinitatis. Robertus, Dei
— SOI ^
gratia Attrebatentis episcopus, tam fiitnris
eternam in Christo salatem. Pust anîmaram salalm nchfl
estquod nostre sollicitias incmnlMt proTideatie qian ccde-
siarom dispersa fideliter reeollîgere et ad finuai «tfliUlea
redacta solide conseryare. NotoiD itaque fieri toIuhas dOec-
tioni vestre nos Deo aoxîlîante inter fratmiD nostinoi AnaBdiM,
abbatem Marceniensem, et Bogemm, casteOaAiini Isfeasca,
et Lietaldom de Biez tandem post diTersaram controTersias
actionnm pacem reformasse et terras Sancte Bictmdis in pairo-
cbia ville Lorgiaram sîtas , qnas ipse castdlanas et LietaMis
injuste sibî usurpaverant, ad antiqaam Harcenieiisb ccdesie
possessionem ecclesiastîco jndicio reTOcasse. Qualiter aalea
res acta sit atqae inter eos ordinata concordia breriter litleris
commendare curavimus , at et prefata ecclesîa in terris illis
qnod nobis presentibos ntrimqne conccssom est in paee deiiM
possideat et illi constitatam pactkmîs termiauii trasigredi
non presamant Decretnm itaqae est in presentia Bostra Boge-
mm et Lietaldum de omnibus terris Sancte Bictmdis, qvas
ipsi yel alii per eos priùs injuste tennerant, terraginn et
decimam ecclesie Marceniensi in postemm dare, prata, saitis
et nemora in illis terris consistentia ad cnltnram segetnm
redigere, et si qnid de eisdem nemoribus renderetar, parten
precii sicut de terragio et décima ecclesiam acdpere ; msticoa
qnoque castellani qui terras Sancte Bictmdis excohut, pro
retentis terragiis ceteris que institutis, per ministros ecclesie
Marceniensis ad jnstitiam Lorgias in atrium venire ; Lietaldus
vero apud Hainas de similibus causis in placito per scavinios
similiter justificari debere ; unumqnemqne etiam eomm , id
est Rogenim et Lietaldnm, prêter terragium et decimam pro
censu terre sue centnm gallinas et quinque modios arène sin-
gnlis annU persolvere ; sed tamen enndem Uetaldum avenam
et gallinas quas débet cum pomerio et manso suo , sicut se
habet yetas fossatum Wenemari, ab abbate in feodum tenere
— 202 —
excepto jure altaris et villici ; hospites quoqne Sande Rictnidis
circum quaque manentes in terris ipsius Lietaldi ad opns
animalium suorum pascua communia gratis habere ; eundemque
aut terragium terre jus in horreum Sancte Rictrudis Lorgias
deducere, aut ad subvehendum idem terragium monachis
equum unum quot annis accommodare. Gensum vero quod débet
castellanus , id est quinque modios avene et centum gallinas,
per hospites ecclesie circumquaque manentes, pro. terris
quas ab eodem castellano prius tenuerant, reddi debere et
easdem terras pro quibus hoc persolvunt in abbatis potestate
amplius permanere ; eundemque castellanum hominium, fideli-
tatem, servitium, pro beneficio quod ab ecclesia tenet, abbati
ejusque successoribus facere. Sciendum quoque quod quidam
miles de villa Isel, Wenemarus nomine, judicio clericorum
nostrorum excommunicationem incurrerit propter injustam
peryasionem terrarum seu hospitum Sancte Rictrudis in villa
Rachelerot nuncupata consistentium. Hic tandem abbati et
ecclesie Marceuiensi satisfaciens, in nostra presentia culpam
suam recognovit, michi quoque ad opus ejusdem ecclesie pre-
fatas terras et hospites in manum reddens et securitatem
pacis in posterum faciens, veniam postulavit et impetravit. Ad
comprimendam vero cujuslibet malefactoris audatiam , hujus
pactionis seriem scripto commendavimus , et sigilli nostri
impressione signantes personarum venerabilium nomina subs-
cripsimus. Si quis itaque importunus pervasor vel quecumque
persona hujus constitutionis paginam infringere presumpserit,
communione christiana privatus excommunicationis pericule
subjaceat ; conservatoribus autem eterne beatudinis tribuatur
hereditas. Signum domni Roberti, episcopi. S. Drogonis et
Roberti, archidiaconorum. S. Odonis, prepositi. S. Anasthasii,
cantoris. S. Pétri, Berturii, canonicorum. Actum Atiebati anno
incarnati verbi W C XXir, indictione XV*, anno autem ponti-
ficatus domni Roberti Atrebatensis episcopi VIF.
Archives départ, du Nord , fonds de Marchiennes , Original,
— MS— >
27.
tfl9!i, (environ). — Charles, comte de Flandre, fait savoir qu*il
a fait restituer à l'abbaye de Marchiennes les terres usurpées à Lor-
gies, par deux malfaiteurs Roger, châtelain de Lille, et Liétalde de
Biez, et qu'il a rétabji la paix entre ceux-ci et Tabbé Amand.
Garolus, per Domini misericordiam cornes Flandrianim ; tam
futuris quam presentibus. Si utilitatibus sanctœ matris ÛEcclesiœ
pia sollicitudine deservire studemus, profuturum nobis ad
œternam beatudinem fore certa spe confidimus. Quapropter
noverit dilectio vestra, terras Sanctœ Rictrudis in parrochia
Lorgiarum villœ sitas, me Marcianensi monasterio ubi et ipsa
Domini famula corpore quiescit restituisse ; quas domnus Aman-
dus , abbas ejusdem loci adversus malefactores qui eas inva-
serant, se œcclesiastico judicio clamabat dcrationasse. Sed
cum idem malefactores, id est Rogerus castellanus Islensis et
quidam Lietaldus de Biez, neque propter illatam eis excom-
municationem , neque propter suam christianitatem]; ab illa
injusta pervasione vellent desistere. Tandem post muUarum
diversitates actionum, diem quo ante me tam abbas quam et
illi convenirent constitui, et sic audita utriusque partis contro-
versia, pacem bonam inter eos propitiante superna clementia
reformavi. Decretum namque est in presentia nostra baronum
etiam meorum astante frequentia, Rogerum et Lietaldum de
omnibus terris Sanctœ Rictrudis quas ipsi vel alii per eos prius
injuste tenuerant terragium et decimam œcclesiœ Marcianensi
inposterum dare.... (Le reste comme dans la charte de Robert,
évèque d'Arras, jusqu'à : abbati ejusque successoribus facere].
Ut autem hoc decretum ratum et inconvulsum tam nostris
quam futuris sit temporibus, placuit mihi banc subscriptionis
cartam jubere componi, ne ullus in perpetuum audeat resistere
et contradicere , seu aliquam violentiaro prœsignatis œcclesiœ
bonis inferre. Qnod si quispiam malignus istud meœ confir-
— .204 —
mationis privilegium aliqnando temerare presnmpserit, prin ■
cipatus nosiri severitatem sentiat et experiatur in detrimento
substantiœ domos suœ usque ad valens quinquaginta librarum
publiée iiKmete. S. Karoli comitis. S. Roberti advocati. S. Bal-
duini dapiferi. S. Rogeri castellani. S. Hagonis de Aqua.
S. Guidonis de Steinfort. Actum est Insulœ in presentia Karoli
comitis curte publica.
Archives départ, du Nord , Cartulaire de Vàhhaye de Marehiennes ,
p. 110.
28.
1115, Actum Imule, — Charles^ comte de Flandre, promet de
défendre les vassaux de Téglise de Marehiennes, à Haines et dans le
canton de Weppes , contre la violence de ceux qui se disent avoués
de cette église. — S. Rogeri, cast. Iêlen$i$.
Fonds de Marehiennes , Original. — Fragment dans Buzelin ,
Gall,-Fland,y 528. — Du Ghesne, Maison de Béihune, preuves , p. 30.
1115, Actum Insule, — Charles, comte de Flandre, règle- les
droits de Tavouerie de Marehiennes. — S, Rogeri, cast . Islensis.
Fonds de Marehiennes, Original,
30
1117, 14 avril. — Guillaume de Normandie, comte des Fla-
mands, conGrme et augmente les privilèges de la ville de Saint-Omer.
— Subscripserunt Rogerus , castellanus de Insulis , et Robertus ,
filius ejuê.
Du Ghesne , Maison de Gaines^ preuves, pp> 90 et 194 , et Maison
de Séthuney p. 21. — Mirœus, IV, 195.— Wamkœnig, Histoire delà
Flandre , II , 409. — Mémoires de la Société des antiquaires de la
Morinie^ t. II , 818 et t. IV, pièces justificatives ,1.
31.
IflSS; avril-décembre. Actum liuulœ. — Les barons de Flandre,
— 205 —
assemblés sous la présidence de Jean , évéque des Morins, déclarent
que les chanoines de Lille ont les mêmes droits sur leurs sujets que
les princes. Cette décision est provoquée par la défense que Guillaume
avait faite aux chanoines de lever une aide sur leurs sujets. — Teste
Rogero, Islensi ceutellano.
Cartulaire de la collégiale de Saint-Pierre de Lille, N" 2*72 et 551 .
Buzelin , GalL^Fland., 828. — Mirœus , 1 , 684. — Du Chesue ,
Maison âe B/thune ^ preuves , p. 21. — Le Glay, Mémoire sur lea
archives du chapitre de Saint-Pierre de Lille , p. 30
32.
ItSO. Actvm est Duaeo. — Thierrv d'Alsace donne à l'abbave
de Bourbourg la terre de Gasletule et d*Alnoit. — Témoins : Willel-
mus , nepos comitis ; Iwan de Gant ; Rogerus de Insulà ; Roberlûf,
filius 8UU9 ; Oliverus de Bonduis ; Tbebaldu^ de Vitriaco ; W'alterus
de Vadis.
De Coussemaker, Notice sur les archives de Vahhay^e de Bourbourg^
p. 298.
33.
11 ftft. — >Thierri, comte de Flandre, affranchit de toute ser>'itude
les bruyères que Tabbaye de Saint-Pierre de Gand possédait dans
son comté et celles qu*elle y acquerrait par donation ou abatage
des bois. S. Reinaldi, Reinhaldi^ Remalchi , Inêulensis castellani.
Du Chesne , Maison de Guines , preuves, p. 'ÏO et 209.. — Van
Lokeren, Chartes et documents de l'abbaye de Saint-Pierre de Gand
N« 213.
34.
11811. — Guillaume, avoué de Béthune, d'accord avec Clémence,
sa femme, et Robert, son fils, donne 20 sous parisis et des dîmes à
Tabbaye de Mont- Saint- Èloi Signum Roberti ^ casteUani
Intulensiê.
Carpentier, Preuves de Vhistoire de Cambrai, p. 21 . — Du Chesne ,
Maison de Béthune , preuves , p. 25. — Mirœus, IV, 508. — De
Cardevacque, V abbaye de Mont-Saiut-Éloi ^ p. 25, p.èces justifi-
catives , XI et XIX.
XII— 14
— 206
35.
fi 39 (environ). — -Guillaumei avoué de Béthune, d*accord avec
sa femme et son fils, fait quelques dons à l'église de Saint-Prix de
Béthune S, Robert i, castellani Insulanensis,
Grand eartulaire de Saint-Bertin , T 237. — A. Desplanque ,
Cartulaire du Nord.
36.
1143 — Thierri, comte des Flamands, ordonne la destruction du
château qu*avait fait élever à Térouane l'avoué de cette ville. —
S. Roberti, Insulenêis ccutellani.
Du Chesne, Maison de Gii</ie«/ preuves, p. 91.— Mirœus, IV, 201.
37.
Itâft. — Thierri, comte de Flandre, termine un débat déjà
ancien entre l'abbaye de Saint-Bavon et les avoués de cette église. —
Testis , Rodgerus , castellanus de Insuld.
Arch. départ, du Nord, vidimut de 1810. — Du Chesne , Mmûon
de Guinet . preuves , p. 216. — Jules de Saint-Génois , Histoire det
Avoueriet en Belgique , pièces justificatives ,8. — Serrure, Cartu-
laire de Sainl-Bavon . N^ 82.
38
tl4G. — Thierri, comte de Flandre, confirme, en faveur de
l'abbaye de Saint-Trond , Ja donation qui avait été faite par Amoul ,
l'un de ses prédécesseurs , du village de Provin , dans la châtellenie
de Lille.
la nomine Sancte et individue Trinitatis. Tbeodericus , cornes
Flandrensis. Exemplis (rogné) et larga pietalis eorum
donatione sumiiioniti et concitati qui patrimonium hereditatis
sue , divina inspiratione Dei contulerunt ecclesie , ut beoeficii
sui beati fièrent Successores et heredes et post sumnura
universe carnis , plenas , manus invenireat , quod feccruat am-
— 207 —
plectantes et ratam esse cupientes. Donationes seu concessiones
eorum in defeDsionem e( protccliouem nostram suscipimus , et
vivenli scripto testamenli nostri renovari et immortali memoric
tradi decernimus. Ea propter notum facimus presentibus el
futuris Christi fidelibus , qualiter pie memorie , illustris cornes
Ârnulfus , ad moDasterium sancti Trudonis veniens , quod situm
estia Hasbaniensi territorio , ubi ipse preciosus Christi confessor
corporetenus requiescat , presentibus Theoderico , Metense épis-
copo , et Thiefrido , ejusdem loci abbate , jussu matris sue ,
nomine Berte ' , ob remedium anime ipsius , tradidit Deo et
predicto sancto beato Trudoni , in usus servorum Dei inibi Deo
famulantium , villam Provin , sitam in castellania ïlensi , juxta
fluvium Doulam , cum mancipiis, terris, decimis , silvis , pratis,
pascuis, aquis, aquarumque decursibus , quatinus predicti
patroni meritis veniam delictorum suorum adipisci mereretur.
Huic traditioni facte ab Arnuifo comité interruerunt : Eremfridus
cornes , Hermannus cornes , Raynerus comes , Rodulfus comes ,
Geveardus comes , Rogerus comes et alii multi. * Tradi-
^ Le texte porte bien Berte , comme dans la chronique de Saint-Trond ;
cependant la mère d*Arnould II s'appelait Mathilde.
2 Cette dotation datait de 967. On lit, en effet, dans la chronique de Saint»
Trondla relation suivante : « Circahec tempera plus minusve, tempore hujus
abbatis Thietfridi, illustris feraina domina Bertha , vidua et Deo sacrata , co
mitissa Flandrie , cum peregre visitasset limina Béate Mai ie Aquisgrani,
contigit eam in reditu opidum Sancti Trudonis devotionis causa visitore et cd
sepulchrum prefati sancti preces humiles fundcre. Que cum per aliquot dicB
causa. repausationis ibidem moram facere, in lectum egritudinis incidit. Quoi
ut Arntdfo illustri viro , iilio suo Flandrensi comiti , innotuit, ad prefatum
locum quantotius properat , ibique presentibus Metensi episcopo Theodorico
primo ac Tbietfrido abbate , ad preces sue matris domne Berthe ob remedium
sae et suorum animarum Deo et Beato Trudoni in usus servorum Dei
iiiibi Deo famulantium villam Provin , in castellania Ylensi sitam juxta flu
vium Doulam , cum mancipiis , terris , decimis , silvis , pratis , pischariis
aquarumque decursibus liberaliter hereditarie que donavit , cum ecclesia
parochiali illius ville et omnibus appendiciis ejusdem. Gontulit insuper Beato
Trudoni silvam unam sitam non longe a villa Merwel , et unam decimam
apud villam que vocatur Brustemium hac de causa , ut predicti patronir
— 208 —
tionem banc légitime factam et prefati largitoris scriplo firmam
et inemorie tradilam, ecclesia BeatiTrudonis absque omni con-
Iradiclione libère semper tenuil ; quam nos quoque petente
Gerardo, memorate ecclesie abbale , poslerilatî inserentcs
scripto veritatis nostre renovamus et confirmamus , quateous
omni post futuro tcmpore sine perturbatione aliqua aut alicujus
polcstatis contradictione jure perpetuo solida et inconcussa per-
nianeat. Ad bec placuit et utile visum est ecclesie et nobis ut
jus abbatis et preposili ejus et villici prefate ville , quia
aliquando aliqua de hoc inler eos controversia habita est, ut
hoc , presentibus nunliis abbatis per castellanum meum Rober-
tum et Ulardum , advocatum, et iilium ejusTheodoricum , judi-
cio scabinorum ville determinari faceremus ; quam determina-
tionem presenti scripto firmamus et meniorie sub hoc testament!
privilegio tradimus. Villicus itaque, cui jure villicatioprovenerit
ad abbatem veniet , de ministerio suo gratiam ejus quereret ,
de manu ejus ministerium suum suscipiet , homagium ei faciet,
et fidelitatem sacramcnto firmabit, eique de omnibus judiciis
et jusliciis ejus judicio scabinorum et parium suorum in domo
sua respondebit. Hoc autem servicium débet villicu^ preposito
curtis de ministerio suo , et hoc débet prepositus villico pro
servicio suo. Si eum monuerit débet eum juvare ad servitium... .
[rogné]., tes suas tribus diebus in augusto et tribus diebusad se-
minanduminautumnoet similiter in marcio.Si domus, vel hor-
rcum, vel clausura, sive camba rcstauranda est , débet hospites
et terre colones insilva congregaread cedenda et adducendaligna.
Qua die eum j u veri t, victui neccssaria ab eo accipiet. Débet ei etiam
duo paria calceorum. De placitis ville tertiumhocden. . [rogné)..
mentis delictorum suorum veniam adipisci mereretur, presentibus ibidem
pluribus comitibus ac aliis vins , prout in privilegionim nostri monasterii ar •
cbivis clare conscriptum reperitur. Quo peractb , ingravescente infirmitate
prefata comilissa, sumplis ecclesiasticis sacramentis, extremum spiritum efflavit
anno Domini 967, 17 kalendas Augusti. » (P^rtz, Monumenta^ t. xii , p. 379).
riutn et terram sua de abbate. Si aliquem de terra vel de cur-
tilî suo iiiyestierit, investitus débet ci cyrotecas duorum de-
nariorum. Reditus ville statutis diebus débet recipere el prc-
posito vel ejus nunlio presentare vel , si absens est , servare.
Huic rcnovalioni et confirmatioDi testes interfuciuot idonei,
quorum bec sunt nomina : Robertus, castellanus, Ulardus,
advocatus, Theodoricus filius ejus. Acta sunt bec anno ab incarna-
tione Domini M^ C XL VP , indictione VIIII* , Rome papa
Eugenio , rege Ludowico.
Piot f Cartulaire de l'ahhaye de Sainl^Trond , lui.
39.
f 149^11011. — Thierri, comte de Flandre, déclare que Nicolas,
avoué de Tabbaye de Saint-Amand à Froidmont, a renoncé a cer-
tains droits qu'il prétendait avoir dans cette villa Et nomina
tcstium annotari feci : S. Rainaldi , castellani Jnsule ; S.
Rogeri de Cysoing ; S. Hugonis de Bruech; S. Bernardi de
Roêbaco; S. Alardi de Eam ; 5. Alardi^ prepositi; S. Uni de
Lesana,
Archives départ, du Nord, Cartulaire de Saint- Jmand, n, 88.
«
40.
tlftli. — Thierri , comte de Flandre, et sa femme Sibylle,
exemptent de toute taxe et redevance le terrain sur lequel est bâtie
iabbaye de Loos. — Testis^ Reinaldus, Insulensis castellanus
MirœuB , i , '700.
41.
1159. — Philippe, comte de Flandre (associé au gouvernement),
déclare que son père a donné à Tabbaye de Mont Saint-Éloi Téglise
d'Aubigny , -à la prière de Hugues Candavene et de ses fils , de
Bauduin Miete et de son fils, qui la tenaient de lui en fief et
baronum-meorum testimonio roborari, quorum nomina sunt hœc :
— 210 —
HellinuSj dapifer; Rainaldus ^ castellanus finsulœ ?) ; Eusta-
chius , cubicularius ; Galter , castellanus de Cortrai ; Razo
de Gavre: Bernardus de Rosbais^ et autres.
Archives départ du Nord, copie en papier, 1*748, — Despjanqne,
Cartulaire du Nord.
1160 (environ). — Confirmation par Thierri, comte de Flandre,
d'une charte de Mathieu, comte de Boulogne, et de Marie, sa femme,
en faveur de l'abbaye de Clairmarais. — TestiSy Rainaldus, castel-
lanus Insnlensis.
Du Chesne , Maison de Guines , preuves , p 97. — De Laplane ,
V abbaye de Clairmarais jj 1. 1, p. 824.
4.3.
tteo (environ). — Charte de Thierri, comte de Flandre, et de
son fils Philippe, relative au mariage d'Enguerrand, comte de Saint-
Pol, avec la fille de Nicolas, seigneur d'Avesnes. — Testis , castel-
lanus Insulensis.
Du Chesne, Maison de Btfthune, preuves, p. 28.— Mirœus,i, 104.
44»
1163 — Le comte Thierri confirme l'abbaye de Samt Pierre de
Gand dans la libre possession du domaine de Scalclede et de ses
habitants , à Ruslede. — Signum Reinaldi , Insulensis castellani
Van Lokeren, Chartes et documents de Vabbaye de Saint-Pierre
rfcGa/i<i,N0 281.
45.
1163, Insuie, — Thierri d'Alsace, comte de Flandre, atteste que
Jordan, maire d'Ennetières , villkus de Anatirs, a reçu en prêt de
VValter, abbé de Saint- Pierre de Gand, 40 marcs d'argent pour le
f^rme de 40 années et que du consentement de ses fils 11 a donné
— 211 —
en gage tout ce qu*il tenait alors audit Ennetières venant de Tabbaye
soit justement soit injustement, excepté seulement son fief et ce qui
appartient notoirement à son office de maire. — Hii testei inter^
fuerunt : S. Reinaldi^ Insulensis castellani. S. Rogeri filii ejuê.
S. Buherti de In$ula. 5. êcabinorum de Anetirs*
Van Lokeren , Charte* et documents de Vabhaj^e de Saint^Pierre
de Gand , N^' 285.
46.
ffCS, Iniulœ. — Confirmation devant le comte Thierri de la
convention qui précède. Testes: Mctinaldus castellanus Insulensis^
Rogef%s filius ejus et tnulti alii.
Jbid,^ N* 286.
47.
AtOG, IC février, Actum Insuie. — Thierri, comte de Flandre,
déclare que i* abbaye de Marchiennes avait été d*abord reconnue
exempte de toit droit d*avouerie, mais que la malice des hommes
ayant prévalu, 3lle s*était vue forcée de recourir à un avoué pour
sa défense. Le comte transmet à Havet d*Aubigny les droits, pré-
rogatives et dévots de Tavouerie. — 5. Hugonis, cast. Insul.
Archives départ, du Nord , Original, — Garpentier, Preuve* de
Vhi*t. de Cambrai y p. 20. — Le Glay, Mémoire *ur le* archive*
de V abbaye de Marchienne*,
48.
1166, 16 février. Âstum apud Insulam. — Philippe, comte
de Flandre et de Vermaidois rend une sentence en faveur de
Tabbaye de Marchiennes, ontre les prétentions d'Etienne, avoué de
cette église. — S. Hugonis^ castellani Insulœ.
Archives départ, du Jord . Original — Du Chesne , Maiton de
Béthune ^ preuves, p. 34 — Le Glay, Mémeire *ur le* archive* de
l'abbaye dé Marchienre*.
par la grâce de Dieu, châtelain de Lille, en en donnant Tinvestiture,
déclare que , patron et avoué héréditaire de Tabbaye , il doit dé>
fendre cette terre par tous les moyens en son pouvoir.
Joannes , Dei gratia Islensis castellanus , omnibus tain futuris
quand presentibus in perpetuirm notum vole esse qnod Wittimos
Brohuns de Herrin quamdam terram tenebat circiter quatuor
boneriorum et dimidium juxta terram ecclesise de Phalempin;
banc concedentibus Roberto , fratre suo » et tribus sororibus
suis , per sues advocatos reddidit eam Elberto de Herinies
coram hominibus meis ; ego vero domino meo Philippe , Flan-
drisB et Yiromandise comiti ;^ cornes autem dédit ecclesi» de
Phalempin in eleemosinam ab omni exactione seculari liberri-
mam. Hoc factum est anno m g lxxxiii. Bernardus de Seclinio
juxta prœfatam terram aiiam terram circiter quatuor boneriorum
et dimidium tenebat ; quod cum pro nimia paupertate vendi-
tioni exponeret, feci in ecclesiis de Phalempin et de Seclinio
publiée nuntiari in die dominica quod Bernardus istam terram
vendere vellet , quatenus cuicumque de sanguineis ejus ipsa
competeret jure propinquitatis sine contradictione emere posset.
Ad quem proclamationem cum nullus de propinquis ejus inten-
deret , Bernardus , concedentibus uxorc sua et filio , reddidit
eam domino Roberto de Wahennies coram hominibus suis
Elberto et Tetardo ; Robertus autem mihi coram hominibus
meis. Quo facto, omnes pariter, ego et Robertus , Bernardus ,
uxor ipsius et filius eorum obtulimus eam per ramum et cespi-
tem super altare sancti Christophori. Bernardo présente et con-
cedente reddidi eam domino meo prœdicto comiti , ipse vero
* cornes donavit eam ecclesise sancti Christophori liberrimam ab
omni exactione seculari et utriusque terrse dônationem com-
munivit privilegio suo. Et quum per manum meam totum
factum cbt, et ejusdem ecclesiœ jure bereditario sum patronas
et defensor , terram tamrationabiliter acquisitam modis omnibus
debeo dcfensare, et ut notum sit omni venturae génération!
— 215 —
lîtteras annotari etsigilli roei impressioneroborarestudui, lestes
Gorillus de Spineto , Wittimus et Hugo , fratres ejus , Eligius et
Alardus, fratres, de Gundecurt, Gerardus de Avelin, Théo-
ficus de Nemore , Robertus de Thumesnil , Elbertus de Herinies,
Tetardus de Ploich, Walterus et Gerulfus de Wattiesart,
Theodoricus de Marttnsart , Theodoricus , filius ejus. Actum
ânno Domini m g LXXXIl^^
Archives départ, du Nord , fonds de Phalempin. Copie de 1701
avee cette mention : Entrait du. registre de Vahbaye de Phalempin ^
fol. 22.
58.
1194. — BauQuin, comte de Hainaut, d*accord avec Jean, abbé
de Saint-Yaast d*Arras, fixe les règles à suivre dans le cas où un
homme du village d*Haspre commettrait un meurtre ou occasion-
nerait des blessures. — Parmi les témoins, hommes de Saint- Vaast,
5. Johcmnis, castellani de Imulâ.
Arch. départ. du^Nord , chirographe original. — Ibid., Premier
cartulaire de Hainaut , pièce 169. — Mirœas , m, 851.
59.
If 91. — Charte de Philippe, comte de Flandre, en faveur de
Tabbaye de Saint-Aubert, à Cambrai. Parmi les témoins : Joannes,
Insulensis autell.
Fragment dfl»8 Carpentier> Hist. d^ Cambrai, preuves , p. 35.
60.
1181, 6 mai, — Philippe, comte de Flandre et de Vermandois,
approuve la donation faite par Roger, châtelain de Gand, à Téglise
Notre-Dame et Saint-Martin, à Papinglo. — S. JoanniSy Insularis
castellani.
Du Chesne , Maison de Gaines , preuves , p. 10*7 et p. 459. —
Mirœus, m, 62. — Serrure, Cartulaire de St^Bavon^ à Gand, p. 66-
— 216 —
61.
1189, novembre, — Philippe, comte de Flandre, déclare que
son ami Ëverard, châtelain de Tournai, a donné, de son consente-
ment, à Tabbaye de Saint-Pierre de Gand, une rente annuelle de
six livres d'argent. — S. Johannis, cMtellani de Insuld.
Van Lokeren , Chartet et documents de Vabbajre de Saint-Pierre
de Gand , pièce 856.
6â.
1188. — Philippe, comte de Flandre et de Yermandôis, confirme
aux bourgeois d'Aire leurs libertés et leurs franchises et approuve
les statuts de la commune qu'ils avaient fondée sous le nom
d'Amitié, Parmi les témoins : S. Johannis, Insulensis castellani.
D'Achery , Spicilegiam ^ t. m, p. 553. — ITennebert . Histoire de
la province d^Artoi» , t. m , p. 50. — Recueil des ordonnances des
rois de France , t. xii , p. 568. — Augustin Thierry, Récits des
temps mérot^ingiens , t. in, p. 195. — Tailliar, De V affranchisse-
ment des communes^ p. 1*74.
63.
1189, mat. — Philippe, comte de Flandre et de Vermandois,
déclare que Thierri, son père, ayant fait construire contre son hôtel,
à Lille , une chapelle en l'honneur de la Sainte-Yierge , il n'entend
point que cette chapelle porte aucun préjudice ni au prévôt ni à la
collégiale de Saint-Pierre. — S, J. castellani Insulensis.
Bibliothèque de Lille, Cartulaire de la collégiale de Saint-Pierre ^
N" 4*78.
64.
1189. — Philippe, comte de Flandre, termine un différend qui
s'était élevé entre l'abbaye de Saint-Pierre de Gand et Guillaume
d'Avelghem , au sujet d'une bruyère et d'autres terres situées dans
le village de ce nom. — Cui judicio interfuérit Johannes,
castelianua Insulensis.
Du Chesne , Maison de Bétkune , preuves , p. 49, et Maison de
— «n —
Guinet^ preuves, p. 459. — Van Lokeren , Charte» et documentt de
Vahhaye de Saint-Pierre de Gand, N<^ 861.
65.
f fl80. 7^ Philippe, comte de Flandre et de Vermandois , règle
avec l'église de Notre-Dame et les autres églises du Cambrésis, le
droit de gave qu'il y perçoit annuellement. «^ S, Johannis coi-
te liant Insulensii.
Archives départ, du Nord, chirographe original. — Ihid., TVot-
sième çartulaire de Flandre, ipihce 599' — Mirœus, ii, 1191.
66.
ItOO (avant). — Lettres par lesquelles Philippe, comte de
Flandre et de Vermandois , accorde à Daniel , abbé de Gambron et
à ses religieux , l'exemption de toute taxe sur les objets nécessaires
à leur communauté. — Johannes^ Imulam castellanus. '
Ini^entaire analytique et chronologique deâ charte» et document»
appartenant à la fille d'Vpre» , publié par J. L. A. Diegerick.
67.
1190. — - Philippe, comte de Flandre et de Vermandois, remet
à Tabbaye de Loos 50 rasières de froment de rente que Tabbaye
lui devait sur les terres et prés qu'elle possédait aux terroirs de
La Haye et d'Esquermes , à condition qu'il sera chanté tous les ans
après sa mort un obit pour lui et un pour son épouse Mathilde.
Parmi les témoins , Jean , châtelain de Lille.
Fonds de l'abbaye de Loos, N® 33. — Fragfment dans Du Chesne,
Maiton de Béthune , preuves , p. 50.
68.
f 1115, pridie idus novembris apud Haluin in domo Reinelimi
de Lampernesse, — Bauduin, comte de Flandre, atteste qu'en sa
présence , en celle de la reine Mathilde , veuve du comte Philippe
— 218 —
et en celle des hommes du comté, Daniel, clerc d'Halluin, a reconnu
n'avoir aucun droit sur les dîmes ni sur les produits de Tautel dudit
Halluin. — S. Johannis^ caslellani de Insulâ.
Bibliothèque de Lflle , Cartulaire de la collégiale de Saint-Pierre^
N«158.
69.
Vers ttO&. — Pierre , évéque d*Arras , et Jean , châtelain de
Lille , se plaignent au roi de France de ce que la commune de
Tournai , au lieu de les accepter pour arbitres dans ses différends
avec Pévôque Etienne , avait adressé un appel au roi liii-méme.
Imprimé dans Wauters, De l'origine des libertés communales en
Be/^içutf , preuves, p. 260 et 261.
70.
itlHI, septembre. — Jean, par la grâce de Dieu, châtelain de
Lille , atteste que noble dame Ansilie d*Épinoy a donné , à Tabbaye
de Saint-Pierre de Gand , les trois quarts des dîmes des terres
dont celle-ci possédait Tautre quart, *- Actum in ecclesia de
Phalempinio.
Imprimé dans Van Lokeren , Chartes et documents de Vahhaye
de Saint-Pierre , à Gand, N<> 874.
71.
ttBS. — La reine Mathilde , comtesse de Flandre , déclare
qu*en H95 , Roger d'Ënglos , qui avait vexé pendant longtemps les
frères de Loos et avait retenu méchamment les prés et les marais
d*£nglos , voulant mettre fin à ses vexations , s'était déporté solen-
nellement des dits prés et marais à la cour de Lille , en présence de
ses hommes , et qu'ensuite s*étant mis à genoux aux pieds de Tabbé
de Loos , il lui avait demandé pardon ; que l'année suivante , Roger
avait renouvelé cet acte à Seclin en sa présence et pardevant ses
hommes : Jean , châtelain de Lille ; Gérard d'Avelin , Gérard de
Bondues , Robert de Gamans et Thierri de Martinsart , père et fils.
Fonds de l'abbaye de Loos , N^ 89
— 219 -
72.
tl99, juin. — Lettres de Bauduîn , comte de Flandre et de
Hainaut, par lesquelles il confirme la donation de \t arpens de
bruyères faite à l'abbaye de Tronchiennes , par le comte Philippe ,
son oncle. — S. Johannii, eattellani Inêulensis.
Du Gbesna , Maison de Gninei , preuyeSi p. 463 «t 464.
73.
ti09. — La reine Matbilde , comtesse de Flandre , termine un
différend entre Urson de Fretin et Tabbaye de Loos au sujet de
quelques hommes de Fourmestraux. Témoins : Jean , châtelain de
Lille; Pierre de Mesnil , Gérard d'Avelin, Hugues de Forest, etc.,
bourgeois de Lille.
Fonds de Tabbaye de Loos , N° 40.
74.
Vers ii9V. — - La reine Mathilde, comtesse de Flandre, approuve
la donation faite à l'abbaye de Loos , par Jean Brissart , de tous les
droits et revenus qu'il possédait au territoire d'Avesnes ; ledit
Brissart se faisant convers à ladite abbaye. Témoins : maître Evrard,
Jean, châtelain de Lille ; Nicolas Gamechines, chevalier, et autres.
Fonds de Tabbaye de Loos, N* 40 bis.
75.
Vers ttHS. — Charte donnée par Bauduin IX , comte de Flan^
dre, aux habitants de Saint-Omer. — Parmi les témoins, Johanneê,
eastellanus de Insuld.
Du Gbesne , Maiton de Guinei, preuves, p. 128. — Mémoires de
la Société des Antiquaires de la Morinie^ t. iv, preuves , p. xxiv.
76
!!••, 15 juilht. — Nouveaux tarifs de tonlieux arrêtés pour
— 220 —
la ville de Gand, par Bauduin IX. -* Parmi les témoins, Johanne,
coêtellano Insulensi.
Warnkœnig, Histoire de la Flandre, t. m , p. 238.
77.
1197-1900. — Jean , châtelain de Lille , atteste que Walter de
Herlies a cédé à Téglise de Marœuil , pardevant écbevins , un manse
et trois quartiers do terre sis à Herlies .
Ego, J., Insuie castellanus, omnibus ad qnos présentes
apices parvenerint notum facio quod quidam Walterus de Her-
lies terram cum nianso suo in quibus continentur III quarteria
légitime coram scabinis ecclesie Mareoli contulit, quod et ego
eidem concedo, salvo redditu meo, ut autem predictam terram
ecclesia Mareoli quiète et sine calumpnia perpetuo possideat,
sigillé nostro munire et confîrmare curavimus.
Extrait du cartulaire de Tabbaye de Marœuil, f^ 86 recto. « Liftera
castellani insuie de domo et terra nostra apud Herlies, > (Archives
départ, du Pas-de-Calais) .
78.
1000. — Bauduin , comte de Flandre et de Hainaut , ordonne à
Gérard , prévôt de Bruges , de Saint-Omer , de Fumes et de Lille ,
chancelier de Flandre , à Guillaume , châtelain de Saint-Omer , et à
Gilebert, châtelain de Lille, etc., de faire respecter les libertés,
immunitéa et droits de Tabbaye de Saint -Bertin. Actum anno
DominiMCC.
Fragment {ece archiv. S. Bertini) dans Vredius, La généalogie des
comtes de Flandre , 1. 1, p. 189.
79.
1000. — Gérard , prévôt de Bruges , de Lille , de Saint-Omer ,
chancelier de Flandre, Guillaume, châtelain de Saint-Omer, et
— 2*>1 —
Gérard (Gilebert) (') , châtelain ^e Lille , déclaren. , en vertu d'un
ordre spécial du comte Bauduin , approuver la donation faite au
chapitre d'Harlebeke , par Bauduin de Rouslo , de la dîme de
Wevelghem.
Mirœus. ii, 983.
80.
il904, juillet. La reine Mathilde et Philippe , marquis de Namur
règlent un différend qui existait entre Tabbaye de Marchiennes et
Alman , avoué de cette église. S. Gilberti^ castellani Insulensis.
Archives départ, du Nord, Cartalaire de Vàbhaje de Marchiennes,
p. 134.
81.
1909, au mois de juin , à Bergues, — Philippe , châtelain de
Maldeghem , engage au profit de Tabbaye de Yicogne une certaine
portion de dtme , en présence du marquis de Namur , régent de
Flandre , et d'après le jugement des nobles de la cour de Flandre ,
tels que : Arnoul , comte de Guines ; Guillaume , châtelain de Saint-
Omer ; Gilleberty châtelain de Lille ; Walter, châtelain de Douai ;
Bauduin de Comines , etc.
Ume la comtesse de Lallaing , Maldeghem la Loyale , p. 858. —
Pnivost, Hitt des seigneurs de Tourcoing , p. 255.
82.
1009 , octobre. — Guillaume, (Gérard) prévôt de Bruges et
chancelier de Flandre , déclare avoir institué , comme Bauduin ,
comte de Flandre et de Hainaut , empereur de Gonstantinople , le
lui avait mandé ainsi qu'au châtelain de Saint-Omer, à l'avoué de
Béthune et à Guillaume (Gilebert), de Bourghelles, alors châtelain
1 II sufEt de comparer cet acte avec celui qui précède et ceux qui suivent
pour se convaincre qu'il y a erreur dans le nom du châtelain de Lille et qu^il
faut lire Gilebert , établi avec Gérard, prévôt de Bruges, et Guillaume,
châtelain de Saint-Omer, procureur du comte Bauduin en Flandre.
XII— 15
— 222 —
de Lille , établis procureurs en Flandre , une des prébendes que
ledit Bauduin avait promis de fonder en l*église de Notre-Dame de
Courtrai.
ICirœos . m , tl.
88.
tJitO. — Philippe , marquis de Namur , procureur de Flandre
et de Uainaut , déclare établir quatre prébendes en l'église Notre-
Dame de Courtrai , comme son frère Bauduin , comte de Flandre et
de Hainaut, Tavait mandé de Gonstantinople à Gérard , son oncle ,
prévôt de Bruges, à Guillaume, avoué de Béthune,. à Guillaume
châtelain de Saint-Omer, et à Gilbert de Borghelles, alors châtelain
de Lille, qu'il avait établis ses baillis en Flandre.
Archives départ, du Nord , original incisé en signe de nullité. —
Inventaire Godefroy^ édité par la Société des Sciences , de FAg^i-
culture et des Arts de Lille , p. 125.
84.
tSiO. — Philippe, roi de France, fait savoir que le châtelain de
Péronne lui a vendu sa ville de Bray sur la Somme et Praaz , du
consentement de Roger et Willaume, ses frères (beaux- frères?), de
Bienavient et Gila, ses sœurs.
Bu Chesne , Maison de Béthane , preuves, p. 160.
85.
19111, février, — Traité conclu entre Lens et Pont-à-Vendin ,
par lequel Fernand , comte de Flandre , et la comtesse Jeanne , sa
femme , remettent à Louis , fils aîné du Roi , les villes d'Aire et de
Saint-Omer qui avaient été rendues au comte Bauduin en vertu du
traité de Péronne. — Le comte et la comtesse donnent pour cau-
tions , entre autres : Roger, châtelain de Lille.
Archives départ, du Nord , l*"" cartulaire d'Artois , pièce 193. —
Du Chesne , Maison de Béthune , preuves , p. 88 ; et Maison de
Guines y preuves , p. 4*71. — Warnkœnig , Histoire _de la Flandre^
i , 346.
86.
1919, décembre, — Témoignages produits par l'église de Saint-
Pierre de Lille , pour attester les franchises dont jouissaient les hôtes
de cette église vis-à-vis de toutes juridictions, soit des châtelains de
Lille , soit de la reine Mathilde , soit des autres seigneurs.
Ego M. , cantor , et G. , scholasticus , canonici Tornacenses ,
et G , prier de Fivia , ad pelitionem ccclesiae B. Petri de losula,
altestationes ipsius ecclesiaî contra Ursonem de Fretin, mililem,
sigillis nostris fecimus consignari , ut fulurorum mcnioriœ re-
serventur , quod nos pro dicta ecclesia super libertnte ipsius
diffinitivam sententiam tulerimus in causa quœ inter eandem
ecclesiam et praeratum militem yertebatur. Hubertus sacerdos
juratus dixit quod tempore Robini , prœpositi , vidit et prœsens
fuit quod dominus Robinus liberavit quendam hominem B. Petri
quem ceperat Joannes, castellanus insulensis, in foro, quia
non audebat aliquis burgensis ; manum mittere in eura prop-
ter liberlalem B. Petri ; hoc factum est jam elapsis Iri-
genta annis. Dixit etiam quod ipse quandoque tenuit justiciani
Beati Petri , in quibusdam causis , quando burgenses faciebant
arrestari per milites catalla hospitum sancti Petri qui erant in
terra militum , vidit que qucd Beatus Pelrus liberavit eos faciendo
legem in curia Beati Petri ; et hoc factum est jam elapsis vigenti
duabus anniset hoc raultoties dicit se vidisse. Petrus, sacerdos
de Verlenghehem , item dixit quod ipse tenuit justiciam Beati-
Petri cum duobus canonicis circiter duosannos, et quod mul-
tociens vidit hospites Beati Petri levantes et cubantes ecclesiœ
S. Petri , quod ubicuraque habebant catalla sua et fîebat eis in-
juria , Beatus Petrus liberabi t eos , faciendo legem in curia
sua. Vidit etiam quod quando castellanus et regina saisiverant
catalla sua ,Sanctus Petrus liberabat ea. Henricus Fonbusidem
dixit quod multociens vidit hospites Beati Petri cubantes et
levantes in terra sua arrestatos per miHtes , liberari per eccle-
siam Beati Petri , ut alii dicunt ; et posuit exemplum de quadam
— 224 —
muliere Sibilla nomme quse capta fuit in foro Insulensi jam
transactis scx annis et amplius. Helias , portator » idem dixit
quod vidit per tempera quinque prœpositorum hospites Beati
Pétri arrestatos in aliis justiciis libcrari per ecclesiam et reduci
in curiam Beati Pe(ri , et ipsa ex eis débebat facere justiciam.
Dicit etiam qiiod si hospites Beati Pétri Taciant aliquod foris-
faclum in terra alterius et possent evadere, Beatns Petrus
habet in emendationem , et inde posuit exemplum de Hugone
farsito sensu. Everardus de le Huten idem dixit quod vidit quod
sanctus Petrus conduxit hospites suos cubantes et levantes et
liberabatinqualibet curia, et vidit quemdam hominem ex homi-
nibus sancti Pétri qui erat convictus , id est attains in casteilo,
liberari per ecclesiam sancti Pétri. De Hugone Farsin dicit idem
quod Helias ; et hoc jus vidit ecclesiam manutenere tempore
Gilleberti , et per tempera quatuor prœpositorum. Rainerus sca-
binus idem dixit quod vidit castellanum Gillebertum qui ceperat
hospites sancti Pétri de Wascemi et ecclesia liberavit eos ; et
hoc jus vidit ecclesiam manutenere per lempora sex prœposito-
rum. Fulco de Wascemi idem dixit, tempore castellani Hugonis,
Joannis et Gilleberti , quod quando capiebaot homines sancti
Pétri , ecclesia liberabal eos. Item ad Pontem de Wendin arres-
tari erant homines sancti Pétri pro winagio, ecclesia eos
libères reduxit. De castellano Gilleberto dicit idem et multa alia
exempla.WalterusscabinusWascemi idem concordat penituscum
Fulcone de Ponte de Wendin et etiam de multis aliis exemplis.
ÂnDoDominimillesimoducentesimoduodecimo,mensedecembri.
Fonds de Saint-Pierre de Lille. — Imprimé dans VanderHaer.
p. 205.
87.
f «18 9 avril. — Roger, châtelain de Lille , fait savoir qu'Alard
de Loos , d'accord avec sa femme et ses enfants , a vendu à l'abbaye
de Loos le sixième de sa dlme sur la paroisse de Loos.
In nom!ne Domini. Ego Rogerus, castellanus de Insula.
— 225 —
Notum facio tam presentibusquam futuris quod Alardus de Los ,
de assensu uxoris sue et liberorum siiorum , vcndidit ecclesie
de Los juste et legitimo venditionis ordinc sextam partem
decimae ex tota parrochia de Los , quam tenebat de Roberto
filio Heldiardis sub censu duorum modiorum bladii , et decem
et octo raserîarum avene, itaquod sex raserie bladii debent esse
de meliori tritico proveniente ex décima. Hune itaque contrac-
tum laudavit et approbavit memorata Heldiardis quam supra-
dictus R. filius ejus Jherosolimam profectus loco suo constituit
in pleuaria potestate juris sui. Hanc decimam sepediclus R.
tenebat in feodum de Rogero de Enghclos et Aelide uxore sua
qui et ipsi cum Roberto Aelidis Glio, Rogeri autem privigno,
laudaverunt sub testimonio hominum suorum dictum vendilio-
nem et assensu sua eonfirmaverunt. Et sciendnm quod de con-
silio et assensu memoratorum dominorum et aliorum virorum
prudentum ecclesia de Los supradiclum redditum assignavit
supra quinque boneria terre ex territorio de Avennes , ea condi-
tione quod dicta décima ab omni exactione et servitio libéra
débet esse et immunis. Dédit etiam ecclesia supradicta respon-
salem Walcherum de Barghes et posteros ejus successive , qui
per unam marcam pagamenti sepedictam terram relevare de-
bent , nomine ecclesie sepedicte , et per hune redditum et rele-
vamentum débet ecclesia de Los terram supradictam sine alia
aliqua oneris impositione quiète et pacifiée in perpetuum possi-
dere. In bujus rei memôriam presentem pagina m appentione
nostri sigilli munitam conscribo feci, et testium nomina qui
présentes afTuerunt subnotari : J. abbas dePhalempin , Anselmus
Paniers , Theodericus de Martinsart,Rogerusde Enghelos, Hugo
de Amerin y milites , Egidius de Habordin , Lambcrtus del
Albel , Balduinus frater ejus , (jcrardus , filius Helvidis. Actum
tempore domni Johannis abbatii anno Domini m® cc° octavo
décima , mense aprili.
Fonds de Tabbaye de Loos ; original en parchemin, muni de frrg
ments du sceau de Roger. Cartulaire de Loos, rotulut 2m, N* 1.
— 226 —
88.
1990 9 avril. — Fondation de la chapelle de Quiquempoix, à
Fiers.
Uoiversis Christi fidelibus présentes, litteras iaspecturis, ego ,
G. de Bourgbiele et karissima uxor mea E. quondam Insuie
casleliana, salutem in omnium salutari. Noverit Universitas
vestra quod pro animarum noslrarum salute et antecessorum
nostrorum indulgentiis peccatorum , in ecclesia de Fies , capel-
laniam instituimus per assensum decani et capituli Insulensis
ad quos ejusdem loci parrochia noscitur pertinere
filio nostro unigenito consentiente et manum apponenle
Extrait du Cartu/aire (fe la collégiale de Saint-Pierre , N°418; et
du Cartulaire Decanus , f ° cm.
89.
1990, mai, — Charte de Roger, châtelain de Lille, sur la loi
des villes de Saint-Vaast : Bauvin, Annœullin et Mons-en-Pévèle.
Ego Rogerus castellanus Insulensis, universis Christi fide-
libus présentes litteras inspecturis, salutcm in eo qui salusest
omnium et vita iudeficiens beatorum. Quoniam per peccatum
obcuratus est naturalis hominis intellectus solers patrum vigi-
lancia nature studuit suffragari defectum quod modo reinte-
grans naturalem cum successorum memorie litterarum apicibus
annotata preterita tanquam presentia commendavit. Ea propter
noverint universi quod ecclesia S. Vedasti habet in territorio
Fabule villam unam que dicitur Mons in Fabula, in territorio
de Karembaut duas villas quarum altéra Aneulins et altéra
Bauvins nominantur ; fondus autem dictarum villarum de tene-
mento S.Vedasti esse proprie dfgnoscitur. Et habet in hiis tri-
bus villis scabinos de hospitibus suis , nec possunt alii institui
qui ejus hospiles non fuerint résidentes. Omnis que querele
que in dictis villis et in earum territoriis et appendiciis evc-
neriDt in propriis domibus S. Vedasti debcnt tractari coram
abbate vel ejus nunciis et terminari judicioscabinorum , et eos-
dem scabinos debent majores Sancli Vedasti earumdem villarum
super querelis omnibus conjurare et omnia debent tractari lege
villarum et judicio scabinorum In prefatis igitur tribus villis
habeo ego R. cBstellanus Insulensis multrum, raptum , incen-
dium , rapinam de quemin , homicidium , et latronem que quo-
tiens emerserint si tantorum scelerum auctores a servientibus
abbatis vel meis capti fuerint in propriis domibus Sancti Vedasti
debent adduci in presencia scabinorum et si usquc ad dictum
scabinorum plegios sufTicientes non habuerint in mea eos debeo
prisonia reservare. Quod si serviens meus , ad ducendos eos in
mea prisonia auxilium petierit a majoribus Sancti Vedasti vel
ab eis qui . in eisdem villis loco fuerint , eorumdem usquc ad
Ploieich habebit adju tores ad eos deducendos et cum in ea de-
venerint debent ibi propriis sumptibus pro sua viverevoluntate.
Postmodum debent conjurari scabini quid sit de talibus facien-
dum nec istud nisi per legem poterit prorogari. Quod ^i eosdem
liberare nescierint et magisterium suum consulere et inquisi-
tionem veritatis habere voluerint et ego eis et magisterii sui
consilium et inquisitionem veritatis faciemus exiberi. Quod si
eorum judicio fuerint liberati eos reddam libères et si liberali
non fuerint ab eisdem corpora eorum habebo et mobilia ad
meum libitum faciendum. Quod si modo aliquo evaserint in
terra Sancti Vedasti nullatenus poterunt demorari. Si qui vero
de relicto judicio scabinorum se ad invicem provocaverint ad
duellum tota ad me dicti duelli jurisdicio pertinebit et illud per
meos bomines faciam judicari , et de corpore et mobilibus de-
victi meam faciam voluntatem. Quod si aliquis ab altero ad
duellum provocalus judicio scabinorum poterit se tractari , se-
cunduro judicium eorum et emendabitur injuria irrogata. Si
vero bomines feodati quos habet abbas Sancti Vedasti in tota
castellania Insulensi super multro , rapto , incendio , rapina ,
— 128 —
latrocinio ,hoinicidio vel aliis infracturis infra districtum dua-
mm villarum se provocaverint ad duellum per abbatis bomines
feodatos infra curtcs Sancti Yedasti que sunt in eisdem viliis
judicabitur boc duellum quoadusque ingredientur campum pu-
gnaturi ex tune vero tota ad me justicia pertinebit et de corpore
et mobilibus devicti meam faciam volunlatem. Ita tamen quod
si devicti de manu mea evaserint in terra Sancti Yedasti non
poterunt demorari, hereditas autem que de ecclesia Sancti
Yedasti descendit eorum omnium quorum babeo corpora et
mobiliaipsi ecclesie omnimodis libéra remanebit. In tribus itaque
dictis villis babeo advocatiam et pro eadem advocatia babeo
apud Montes in Pabula singulis annis sexaginta solides de doi-
siens, apud Âneulin qtadraginta solidos de artisiens ^ apud
Bauvin dimidiam marcbam de artisiens cujus peccunie sum-
ma per scabinos collecta in festo sancti Remigii infra terminos
villarum mibi per manum redditur eorumdem. Quod si quis ad
dictum eorum reddere nolueriteum debeo compellere adredden-
dum , et si jam dicto termine eadem mibi non fuerit advocatia
persoluta retentores ejusdem eadem lege et emenda qua reten-
tores reddiluum Sancti Yedasti punientur. Quod si in dictis
villis monetas contigerit immutari eadem moneta qua Sanctus
Yedastus suos redditus eadem eciam sum advocatiam percep-
turus ; percipiam eciam apud Montes in Pabula redditus sicot
hactenus tam ego quam mei antecessores babuimus. Habeo
itaque in prefatis villis exercitum et jumenta si submonuero sicut
bue usque tam ego quam mei antecessores babuimus quum
egreditur exercitus Insulensis sane si ego vel mei amici quos
juvare voluero guerram habuerimus et bomines dictarum vil-
larum bonafide et absque calumpnia per majores Sancti Yedasti
submonuero usque ad Ostricort et infra castellaniam meam et
non ultra in eorumdem auxilium debcnt proficisci ; ab bac au-
teift guerra proprii molendinarii et furnarii abbatis servientes
Sancti Yedasti et alii bominum villarum conductivi et in villa
• — 229 —
de Aneulin duo scabini et octo homines , in villa de Montibus
in Pabula duo scabini et sex homines , in villa de Bauvin duo
scabini et quatuor homines , quos scabini pro dictarum \illa-
rum custodia dimiserint liberi remanebunt. Si qui vero prêter
istos a jamdicta guerra mea videlicet et amicorum meorum et
hii eciam qui ad submonitionem majorum abbatis ad condu-
cendos malefactores in prisonia mea remanserint nisi per dictum
scabinorum legilimam excusationem potuerint monstrare per
viginti solidos emcndabuot de quibus homines Sancti Vedasti
qui in eadem guerra et qui ad conducendos malefactores pro-
ficiscenlur quinque solidos habebunt reliqui quindecim solidi in-
ter abbatem et me per médium solummodo partientur. Si quis
ab altero fuerit vulneratus et scabini visa ejus plaga vivat an
moriatur habeant pro incerto si suffîcientes plegios usque ad
dictum scabinorum non habuerit débet in mea prisonia reser-
vari et in ea proprio sumptu vivere sicut superius est exprès-
sum. Si vero per scabinos liberatus non fuerit de corpore ejus
mobilibus et immobilibus fiet quod superius est taxatum ; no-
tandum vero quod quicumque forefactum fecerint non ad mor-
tem si suffîcientes plegios non dederint ad abbatem, si voluerit,
eorum custodia pertinebit et si ab ipsius custodia evaserint ipse
mihi de parte emende que mihi competerel per scabinorum ju-
dicium, respondebit et ad idem me abbati si qui de mea evase-
rint custodia obligavi. Illos autem quos abbas noluerit custodire
salvo jure ipsius in mea debeo recipere prisonia et sciendum
quod abbas non potest ducere aliquem hominem in prisouiam
nisi in aliquam dictarum villarum nec ego similiter nisi ad
Ploieich et hii quos abbas in sua tenebit prisonia proprio
sumptu debent vivere sicut illi quos ego in mea prisonia reser-
vabo. Quicumque vero in aliquo forefacto superius dicio incident
si usque ad dictum scabinorum plegios suffîcientes non dederit
catalla ipsius debent saisiri per justiciam et scabinos ad facien-
dum quod superius est exprcssum. Prêterez si bomioes fecdali
— 230 —
•
quos habet abbas in tota castellania Insalensi incideriot in ali-
quo forefacio superius nominato in terra que Içgi dictarum vil-
larum et judicio subjacet scabinorum eorum foreractum judi-
cabitur per scabinos. Qaod si in terra evenerit feodali infra
dictas curtcs Sancti Yedasli , judicabitur per abbatis homines
feodatoset quicquid cxindeproveneritde emenda inter abbatem
et me sicut prescriptum est solummodo partietur. Qaod si
quis super rébus aliis predictos in jus vocere voluerit feodatos
coram abbale Âttrebatensi per compares suos vin debent pa-
rère et ad faciendum bominium et servicium et ad submooitio-
nem abbatis Attrebateusis venire tenentur. Quod si quis ad
aliam (justiciam) quam debuerit clamorem Tecerit per judici-
um scabinorum emendabit et bec emenda inter abbatem et me
solummodo per médium dividetur. Si quis vero de altero con-
quiratur subdito judicio scabinorum et monstrare potuerit per
scabinos quos ei abbas de jure defuerit, ego ei legemfaciam
exiberi. Omnes autem infracture alia que forifacta et excidentie
que in predictis villis , territoriis et appendiciis earum evenerint
si ab homine judicio scabinorum subdito facte fuerint defifini-
entur lege villarum et judicio scabinorum et omnium predic-
torum emenda ad abbatem et ad me pertinet qui pro libitu de
eadem de communi tamen assensu partem po^sumus remittere
sed non totum; de residuo, vero quintam partem percipiam ex-
tra partem in villis videlicet de Aneulin et de Bauvin et quod
supererit inter abbatem et me solummodo per médium divi-
detur. Hujusmodi autem fracture et excidentie si in villa de
Montibus in Pabula evenerint per scabinos judica te inter abba-
tem et me solummodo p.artientur per médium, et sciendum
quod de omni. emenda que inter abbatem et me per médium
dividetur tam in hiis de quibus quinta pars a me extrabilur
quam aliis ante judicium pacem vel compositionem venire alter
sine altero non valebit. Cum vero coram scabinis de hereditatc
fuerit liligatum emenda exinde judicata inter abbatem et me
— 231 —
per médium dividetur jure litigantium custodilo. Relevia vero,
requisitiones et venditioues terrarum ad abbatem solummodo
pertinebnut. Habet preterea abbas Sancti Vedastt iû predictis
YÎIlis foragia , cambagia , thelooeum , redditus , corveias , et
bannos de bladis suis sarclandis , colligendis et triturandis ,
leges et emendas exinde provenientes in quibus non participo
uisi trium solidorum excesserint quantitatem quod si excesserint
totum inter abbatem et me per médium solummodo parlietur,
reliques vero bannos de assensu et consilio scabinorum ex
parte abbatis et mei facienl majores Sancti Vedasti excepto
quod abbas vel ego quilibet per se vini venditionem talorum
ludum et hujusmodi poterit prohibere et emenda ex istis bannis
proveniens inter abbatem et me solummodo per médium par-
tietur. Si autem abbas et ego ad invieem potuerimus concordari
unum , plures vel etiam omnes scabinos villarum deponere pre-
dictarum. Quod si omnes deposuerimus novos instituendi habe-
mns plenariam potestatem. Si vero aliquo vel aliquibus depo-
sitis duo vel plures remanserint ad eos reliquorum perlinebit
electio scabinorum. Quod si abbas et ego in depositionem
scabini vel scabinorum fuerimus discordes sine assensu scabi-
norum id aliter sine altero facere non valebit. Ad abbatemvero
pertinet et me ut eum vel eos quos scabini elegerint faciamus
recipere scabinatum quem qui recusaverit per scabinorum
judicium emendabit et bec emenda inter abbatem et me solum-
modo per médium dividetur. Si quis vero scabinos dedixcrit
emende penam sexaginta libras per le^em exigentem. Abbas
et ego pro decem libris salvo jure scabinorum misericorditcr
remisFîmus et bec emenda inter abbatem et me solummodo
per médium dividetur. Quod si abbas monachi vel convcrsi
ecclesie Sancli Vedasti ve! ego ore proprio scabinos dedixerimus
eisdem debemus de dictum sine solutione pecunie emendare.
Sciendum insuper quod si aliqui bomines dictarum villarum
aliquid de nemoribus meis emerint secundum usura caslellanie
— 282 —
super co meoin requiram debitum ab eisdem. Omnis vero ex-
actiones et corveias , karrorum , bigarum , eqaonun , operario-
rum et homînum peditum si quas ego vel antecessores mei
in-eisdem villis et appeDdiciis et ab bominibus earum quo-
quomodo recepimus ea tam me quam antecessores meos injuste
habuisse recognovi et eadem quictam ecclesie S. Vedasti et die-
tarum villarum bominibus in futurum, in viliis si quidem
Montis Pabule , Âneulin et Bauvin superius nominatis et in
territoriis et appendiciis earum curtes et domus proprie Sancti
Yedasti libère sunt et immunes ab omni exactione servicio et
onere mei et meorum. Si autem infra easdem curtes fiât a layco
forefactum eodem modo judicabitur per scabinos. Quod si
fieret ambitum earumdem in predictis etiam tribus viliis et in
earum appendiciis nichil omnino habeo nisi quod superius est
expressum ; per ea vero que in dictis viliis percipio res Sancti
Yedasti ethomines earumdem villarum et res eorum teneor
deffendcre sicut débet facere advocatus. Serviens igitur meus
quem ego in eisdem viliis instituam loco mei fidelitatem faciet
de jure abbatis lege villarum et carta fideliter conservandis
et majores vel laici si dictis domibus Sancli Vedasti prefuerint
tenentur fidelitatem mihi facere de jure meo nichilominus con-
servando. Et sciendum quod de voluntate abbatis et mei acta
sunt hec que superius exprimuntur salvo per omnia iure majo-
rum et scabinorum villarum jam dictarum ; heredi/ates autem
et elemosine Sancti Vedasti exempte sunt penitus a judicio
scabinorum. Notandum insuper quod ego dictarum villarum
homines non possuro aggravare nequc tîlamorem facere super
eos nisi lege earumdem villarum et judicio scabinorum quia
nicbil in eisdem viliis , territoriis et appenditiis babere potero
nisi quod superius est expressum. Hanc igitur pacis et concordie
amicabilem composicionem sicut superius est expressa approbo
et ratam habeo et me et heredes meos mihi perpetuo succes-
suros obligo ad eandcm bona fide fideliter observandam , et
ad majorem Jnsuper securîtatem eandem feci sigilli mei muni-
mine roborari. Actum anno Yerbi Incarnati millesimo ducen-
tesimo vigesimo , mense maio,
Transcrit dans J. Legroux , La Flandre gallicane , manuscrit
autographe de la bibliothèque de Roubaix , p. 889. Un acte en tous
points semblable , mais émanant de Tabbé de Saint- Vaast , Odon ,
existe aux archives de la Chambre des Comptes, à Lille, et se trouve
en outre analysé, d'après une version romane du XIV* siècle , dans
V Inventaire Godefroy publié par la Société des Sciences , de l'Agri-
culture et des Arts de Lille , N^ 888.
90.
tlKtt, mai, — Roger , châtelain de Lille , déclare que Bernard
de Bosco, Aélide, sa femme, et les héritiers d'Ëustache d'Englos ont
remis en ses mains les dîmes de Marquette et de Sequedin qu'ils
tenaient de lui en fief, et que , par jugement de ses hommes , il en
a investi le chapitre de Saint-Pierre de Lille.
Ut presentis cartule séries presentium memorie et futurorum
noticie reservetur. Ego R. castellanus de Insula notum facio
omnibus présentes litteras inspecturis quod cum Bernardus de
Bosco , Aelidis uxor ejus pariter , et heredes Eustachii de
Engelos décimas de Markette et Segedin quas de me tenebant
in feodum in manu mea , hominibus meis presentibus et judi-
cantibus reddidissent capitulo Beati Pétri de Insula conferendas,
et easdem per hominum meorum judicium guerpivissent. Ego
décimas ipsas dicto capitulo contuli libère et sine omni servitio
possidendas , hominibus meis judicanlibus , quod tantum fac~
tum fuerat de dictarum collatione decimarum , quod in facto
ipso nullus de cetero poterat reclamare, nec ei in aliquo con-
traire. Quod ut in posterum débita gaudeat firmitate , presens
scriptum sigilli mei munimine roboravi sub bis testibus inferius
annotatis. SignumTh. decani, S. Rogeri» cantoris Beati Pétri
de Insula , S. Brictii , S. Nicholai , presbiterorum et canoni-
corum. S. Pétri de Brocho , S. Egidii de Aigrement , S. Rogeri
— -284 —
de Engelos , miiitum. Actum anno domini millesimo ducente-
simo vicesimo primo, mense maio.
Fonds de Saint -Pierre de Lille ; original en parchemin muni d'un
sceau bien conservé. — Cartulaire de la collégiale de Saint-Pierre
deZi7/e,N0 521.
91.
llilil, juillet. — Walter , évèque de Tournai , ratifie la vente
faite par Bernard du Bois (de Bosco) et consors , au chapitre de
Saint Pierre de Lille, de la dîme de Marquette et de Sequedin.
Walterus, divina miseratione Tornacensis episcopus, omnibus
présentes litteras inspecturis , in Domino , salutem. Noverit
universitas vestra nos litteras viri nobilis Bogeri, caslellani de
Insula, inspexisse in hune modum , ut presentis cartule séries
presentium memorie et fulurorum nnticie reservelur : Ego
Rogerus. [Suit U texte de l'acte de Roger, châtelain de
Lille, en date de mai 1221) Prœtera direxit ad nos dictus
castellanus suas patentes litteras sub hac forma : Reverendo
patri ad domino Waltero, Tornacensi episcopo, Rogerus,
castellanus ,* Tnsulensis , salutem et paratam ad beneplacita
voluntatem significo vobis quod Bernardus et Aelidis , uxor
ejus , in mea prcsentia constituti , cum primogenito dicte
niulieris, décimas de Markette ef de Seghedin quas de me tene-
bant in feodum, in manu mea reddentes, per hominum meorum
judicium guerpiverunt. Quas décimas ad petitionem dictorum
B. et beredum, capitulo Beati Pétri de Insula contuli quantum
ad me ab eodem libère possidendas. Dictas igitur décimas
michi libère redditas , in- manu vestra cum omni libertate
résigne, paternitatem vestram exorans, quatinus ipsas ca-
pitulo Beati Pétri de Insula conferatis. Nos autem sepefatas
décimas a prefato castellano in manus nostras resignatas ad
opus ecclesie memorate , eidem ecclesie conlulimus , in per-
petuum libère et pacifice possidendas , ad petitionem preno-
— 285 —
minate ecclesie ipsam cartulam exinde conscriptam , presentis
scripti patrocinio confirmantes , ut premissa decimarum resi-
gnatio et collatio dcbitam et perpétuant obtineat firmilatem.
Actum anno Dominic» Incarnationis M CC XX I , mense Julio.
Fonds de Saint-Pierre de Lille ; original en parchemen scellé. —
Cartulaire de la collégiale de Saint-Pierre de Lille, N<* 522 à 524.
92.
If M, novembre. '— Roger , châtelain de Lille , rend libre de
tout droit féodal la dlme de Baairel , tenue de lui et affectée par son
frère Willaume , prévôt de Lille , à la fondation d'une chapellenie
dans l'église de Saint-Pierre.
Ego Rogerus , castellanus de Insula , notum facio omnibus
présentes litteras inspecturis quod karissimus frater meus,
Willelmus, prsepositus Insulensis,. decimam de Baairei, quam
de me tenebat in feodum , pro anima reverendi patris J., bone
memorie, quondam cameracensis episcopi, ac pro animabus
antecessorum nostrorum , ac nostris ad opus unius capellani
in ecclesia S. Pétri de Insula instituendi in manu mea coram
meis hominibus resignavit. Ego vero eandem decimam per
judicium bominum meorum a jure feodali penitus absolutam
ad opus unius capellanie contuli ecclesie Sancti Pétri , in per-
pctuum libère ac pacifiée possidendam. Hujus vero capellanie
donatio ad decanum et capitulum pernitebit, que non confe-
ratur nisi presbitero jam promoto , vel tali persone que in
proximo possit et debeat in presbiterum promoveri, Ita quod
de proventu capellanie nichil omnino percipiat , donec officium
suum exequi valeat in ordine sacerdotis, sed intérim proventus
illi ad augmentationem capellanie consilio capituli in redditus
convertantur sicut et de aliis capellaniis ejusdem ecclesie fieri
consuevit. — Capeltanus igitur inslitutus de choro erit Sancti
Pétri et sub jurisdictione capituli, et sicut alii capellani ecclesie
horis canonicis interesse debebit et quotienscumque salva
— 236 —
honestate ac débita devotione poterit, ad altare Sancti Johannis
inter primam et terciam celebrabit , Yerum cum ego ad audien-
dam missam dierutero ad sepefatam ecclesiam Sancti Pelri,
dictus capellanus si possit , et super hoc fuerit requisitus , in
mea tenebitur presentia celebrare. Ita tamen quod contra
consuetudines ecclesie Insulensi horam celebrandi congruam
non excédât. Ut hec igitur in perpeluum râla et fîrma perma-
neanl , presentibus litteris sigilium meum apposai , et mémo -
ratus frater meus Willelmus praepositus et capitulum Insu-
Icnsem sigillis suis easdem litteras consignarunt. Actum anno
Domini W CC° XX® II , mense novembri.
Fonds de Saint-Pierre de LiUe ; original en parchemin où restent
appendus les fragments de trois sceaux : ceux du châtelain, du prévôt
Guillaume et du chapitre. — Cartulaire de la collégiaU de Saint-
Pierre de LilU, N« 4T7.
93.
IMl (V. S.), 9 mars, Walter, évêque de Tournai, déclare
qu'un différend entre Téglise de Saint-Pierre de Gand et Roger,
châtelain de Lille , au sujet de la haute justice de Camphin , a été
porté devant lui ; le procureur de 1* abbaye affirmant que cette
justice tant sur les choses que sur les personnes appartenait à Tab-
baye , se plaignant en outre de ce que le châtelain aurait taillé les
hôtes de Tabbaye contre la liberté de cette église , qu'il aurait fait
pendre un homme pris sur la terre de Camphin , qu'il aurait délivré
un autre au préjudice de ladite église; le châtelain, au contraire,
prétendant qu'en ce qu'on lui reprochait il aurait usé de son droit
et que c'était à lui qu'appartenait la haute justice. La cause plaidée
et les témoins entendus, l'évéque prononce d'après le jugement
d'hommes sages , et décide que l'église de Saint-Pierre de Gand
doit posséder libre la villa de Camphin avec ses dépendances et ses
hommes , selon la teneur de ses privilèges ; le châtelain n'ayant
nullement prouvé avoir le droit que l'abbé et le couvent de Saint-
Pierre revendiquaient, et la possession de bonne foi pendant un très-
^281 —
long temps et sans interruption, qn*on a coutume d'opposer aux
églises, n'ayant été établie par aucun témoignage. Sauf cependant
son droit de châtelain qu'il possède en cette qualité par toute la
châtellenie de Lille qu'il tient de la comtesse, et la prestation de
soixante sous que lui doivent chaque année les hommes de Camphiu.
Van Lokeren , Chartes et documents de Vabbaye de Saint^Pierre à
Gand, N<> 410.
94.
tttS, 14 mars. — Roger, châtelain de Lille, déclare que Gilles
d'Ësquermes a donné aux Templiers son droit sur la maison de
Gérard le Créancier, sise à Lille et tenue dudit châtelain qui en octroie
Tamortissement.
Ego Rogerus castellanus Insulensis, notum facio omnibus
présentes litteras inspecturis , quod Egidius de Skelmes homo
meus , in mea presentia constitutus, de assensu et voluntate
matris sue Ode , contulit in elemosinam domiû Dei el béate
Marie , et militie Tenipli Iherosolimitani totum jus quod ha-
bebat in mansura Gerardi Le Créancier apud Insulajn extra
portam de Wepes, que mansura est de feodo mec. Hanc
itaque donationem ab ipso Egidio factam dicte domui militie
Templi coram hominibus meis , yidelicet coram domino Petro
de Rrocho, Rogero de Ploicio, et aliis multis qui interfuerunt,
firmam et liberam esse creantavi, et in perpetuum pariter
concessi acceptam. Ut autem ista donatio memorie commen-
detur et firmius observetur et in posterum maneat inconcussa ,
presentem paginam sigilli mei, testimonio consignavi Actum
anno Domini millesimo, ducentesimo, yicesimo tercio pridie
idusmartii.
Archives nationales , S. 5209, N^ 25. Original scellé, sur double
cordon de soie tissé vert et blanc, d'un sceau rond de cire brune ,
représentant au droit le cavalier armé et Tépée à la main ; légende
détruite. Au revers Técu aux armes : trois lions rampants , 2 et 1
et comme légende : l^esiimonium fferi(tatis), ( Voir Douet d'Arcq ,
Collection de sceaux, t. ii, N*^ 5805).
XU— 16
-di8>^
95.
1194, août. ->— Roger , châtelain de Lille , fait savoir que Mar-
guerite de Gamechines a résigné en ses mains la dlme d*£rquînghem-
le-Sec qu'elle tenait de lui en fief, et que, pour Tamour de Dieu, il
i*a cédée , libre de tout service , à Hellin de Wavrin , dit Toncle ,
pour la fondation d*une chapellenie à Wasiers.
Ego Rogems , Insulensis castellanus , notum facio universis
presentibus pariter et futuris quod Margareta de Gamecines
decimam de Herckinghehem-le-Sec de me habebat in feodum
et tenebat in manu mea sine coactione aliquas spontanée
resignavit, et ego ipsam taliter sicut a me in feodum tenebatur
coDcessi dilecto et fideli meo Hellino de Wavrin dicte patruo
pro constituenda capellania in villa de Wasiers quam dictus
Hellinus de me in feodum tenet, et dictam decimam divini
amoris intuilu , ab omni servitio quod michi pro ea debebatur
omnino absolvi et predicta ad augmentara divini servitii , ad
opus capellanie sicut predictum est tamquam dominus crean-
tavi. In cujus rei testiroonium présentes litteras sigilli mei
munimine roboravi. Actum anno Domini millésime ducen-
tesime quarte , mense auguste .
Archives départ, du Nord, Cartulaire de Loot^ rot, 8, N® 3.
96.
tM4. — Roger, châtelain de Lille, ratifie le don de sept livres
de rente que son frère Willaume, prévôt de Saint-Pierre de Lille, a
fait au chapitre et qu'il a assigné sur les rentes de Barœul.
Ego Regerus, castellanus de Insula, notum facio omnibus
présentes litteras inspecturis quod ratum habee assigna-
mentum septem librarum reddituum quod dileclus frater meus
W. prepositus Insulensis , capitule sue de Insula fecit super
redditus denariorum quos habee apud Barœl in festo S.
Remigii persolvendos. Hii autem redditus septem librarum de
prima solutione denariorum de Barœl persolventur capitule
supradicto. Et si forsitan ego vol successores mei in cttipa fue-
rimus quo minus prefati septem librarum reddilus statuto ter-
mino capitulo persolvautur eidem , dampnum quod capitulum
per hoc incurret pro debito predictorum reddituum requireudo,
tenebimur intègre restaurare. Memoratos vero redditus redi-
mère poterimus per competens concambium reddituum aliorum
assignandorum capitulo Insulensi per arbitrium proborum viro-
rum qui de eodem capitulo per ipsum capitulum et nos concorditer
eligentur. Ut bec igitur rata permaneant presentem cartulam
scribi feci et sigilli mei munimine roborari. Prefatus quoque
prepositus frater meus eisdem litleris sigillum suum apposuit
in signum assensus sui et in testimonium hujus rei. Âctum
anno Domini M° CC° vicesimo quarto.
Fonds de Siaint-Pierre de LiUe ; origpinal en parchemin où subsis-
tent des fragments du sceau du châtelain.
97.
tltltS* — Convention entre Roger, châtelain de Lille et l'abbé de
Saint-Pierre de Gand , relative à leurs droits respectifs à Gamphm-
en-Garembaut et à Ennetières-en-Weppes.
A tous feaulx de Dieu qui ces présentes lettres verront ,
Rogiers , castellains de Lille , salut en celui qui est salutacions
de tous et vie sans fin des sains. Comme par pechiet soit ly
entendeniens del homme fais obscurs, li diligens seings des
pères a estudyer a aidier a le nature aucunement remplissant le
défaut naturel quant a la mémoire des successeurs ramené et
commende les coses passeez comme si elles fuissent présentes ,
qui estaient annoteez en lehaulteur del escripture , et pour ce
sacent tout que ly église Sancte Pierre de Gand a ou terroir de
Carembaut une ville appelée Canfins , ou terroir de Weppes une
ville qui est nomme Anetieres ; des quelles villes li treffons
est dou tenement sainct Pierre et a li dicte église en ces II
villes eschevins de ses hostes et ny pocent autre estre eschevin
que chil qui sont leur hoste résident , et contre les complaintes
qui es dictes villes et leur terroir et appendances advenront
doivent estre traitiez ez propres maisons de saioct Pierre et
venir par devant labbe , ou celui qui sera en sen lieu , et ter-
minées par jugement deschevins , et yceulx eschevins doivent
ly mayeur de sainct Pierre des dictes villes sur toutes les dictes
complaintes conjurer, et tout doit estre traitiet par le loy des
dictes villes et jugement des eschevins. Ens es dictes deux
villes a li abbesde samt Pierre ses rentes, tonlieux , aforages,
cambages , reliefs , et chil qui de lui se tiennent seront cons-
traintpar tel loy que eschevin diront se yceulx payez nestoient
dedens terme deu , et a lidis abbez les fourfais qui en venront
est a scavoir de trois sols et en desoubs , et tous aultres forfais
qui nient ne passeront trois sols.
Ens esdictes villes ossi a li Castellains de Lille le mourdre ,
enforchement de femmes , larsin , le reube , le homicide et le
laron , et tout qui s*en puet escheir , liquel meffait toutes fois
quil advenront , se li malfaiteur par les sergans de Tabbe ou
dou Castellain estoient prins, ils doivent estre asmene es mai-
sons de saint Pierre en le présence des eschevins et sil
navoient plaiges souflSssans jusquez au dit des eschevins, li
castellains les doit warder en se prison , et quant la vienront
la doivent vivre de tels despens qu'il leur plaira , si après doi-
vent li eschevins estre conjure que de tels ert a faire et se fors
que par loy ne pora estre proloingiet.
Et se yceulx malfaiteurs ne savoient délivrer et le conseil de
leur chief lieu et enqueste de vérité avoir voloient li abbes et
li castellains leur feraient avoir et le conseil de leur chief lieu
et Tenqueste de vérité , et se par leur jugiet estoient délivrât
yceulx rendra quittes et frans li castellains , et se par eulx de
livre nestoient leur corps et leur moebles aura li castellains et
li héritages demoura a Teglise âainct Pierre se 11 eschevin le
jugent.
- 2fl -
Et se en aucune manière, escapoient en Iç terre saint Pierre
ne porront nullement demorer ^ se ce nest du commun assens
del abbet et dou castellain. Se aucuns sans jugement de
eschiyins se appielloient en camp de bataille toute H juridic-
ions dudit camp est au castellain et ce fera il jugier en se
court par ses hommes , et dou corps et des moebles dou vaincu
ferai! se volente, et li abbes del héritage sil est jugie; et se
aucuns d'autrui appeliez en camp demande estre traitiez par
jugement deschevins selonc leur jugement lui sera amendée li
injure a lui faite. Li castellain a enses villes nommes ses rentes,
corvées, ses cars, sen ost et se cbevauchie comme il et si
anciestre en devant ont heut et lez loys qui en viennent se chil
qui ad ce tenu sont en defalent , et se monnoye se muast es
dictes villes de telle monnoye que sainct Pierre recepvroit sez
rentes rechevrait li casteilains les siennez.
Se aucun forfait passant trois sols ou destroit des dites villes
advenoit, ou que ce fust, et dont pour ce fust sauve au castel-
lain sez devant dis sys fourfaitures avec tout ce qui s*en esker-
roit et les loys de ses princes entre Tabbe et le castellain doi-
vent estre party a moitiet. Ce hors prins que se aucun de le
famille del abbet ou de celui qui seroit en son lieu entré yaulx
se debatoient dedans les cours de saint Pierre es dictes villez
li forfaiture qui en venroit est al abbet per li jusques a le
somme de dix livres , et selles passent X livres on le partiroit a
moitiet sauves les six forfaitures dessudictes, et se dez sergans
don Castellain li uns al autre se combatist dedens le justice
des dictes villes li forfaiture«qui en venroit jusquez a X livres
est au castellain tout seul et selle passoit X livres elle seroit
départie a moitiet entre labbe et le castellain.
Quiconques en aucun forfait devant dit eskerra, tant de ciaulx
qui sont au castellain a parli , comme de ceulx que on partist
a moitié sil ne donne plaigez souffissans au dit des eschevins
q^nquesil a doit estre saisit par le justice de celui qui sera
— 242 —
au lieu del abbet, et par les eschevins pour faire ce que dessus
est expresse et se yceulx qui sera ou lieu de) abbe a le requestc
du sergant du castellain se faire ne volroit li sergans du cas-
tellain poet ce faire par le mayear et les eschevins.
Et se aucuns faisait claim ou complainte à autre justice qu'il
ne deuist ce amendera par jugement des eschevins ; se aucuns
daultrui se complaint soubmis le jugement des eschevins et
monstrer porroii par eschevins que li abbez serait en faute de
faire droit , li castellain lui fera faire loy comme advoez des
lieux devant dis. De requief fait à noter que quiconques fera
forfait , fors les six devant dis, sil ne donnent soufGssans plaigez
al abbet s1l voet ou a celui qui sera en son lieu, leur warde
appartendra et la doivent vivre dou leur comme dessus est dit,
mais yceulx que li abbes ou cels qui sera en son lieu ne voldra
warder doit li castellains, sauve le droit del abbe, warder
en sa prison , et sil escapoient le warde del abbet il respon-
droit au castellain de se part del amende qui lui competroit
par jugement des eschevins et ad ce meisme li castellains de
ciaulx qui lui escaproient de se prison sest obligiez. Et est
assavoir que toute amende qui devant jugement est départie
entre l'abbe et le castellain , li uns sans lautre faire ne pora
paix ou composition. Se aucuns de lautre est navrez et li
eschevins veue sa plaie ne soient mie certain sil doie vivre ou
morir , se li malfaiteurs nait pleigez au dit dez eschevins , il doit
estre tardes en le prison dou castellaio et en y celui vivre
dou sien comme dit est.
En après ban seront fait es dictes villez de par labbe et le
castellain par lez mayeurs de saint Pierre del assent et conseil
des eschevins.
Encore fait a noter que tant li abbez comme li castellains ,
chacun a par li, porra deffendre vin a vendre, jeu de deis et
nuls ne porra vin vendre ou jouer a deis se ce nest dou commun
assent de chacun deulx; et li abbe et li castellains ad ce sacor-
dent il porront oster un ou plusieurs ou ossi tous les esehevins
des dictes villez , et se ious lez ostoient il ont plain pooir de
mettre des uouvaulx et se aucun ou aucuns ostez doy ou plu-
sieurs en demorassent , a yceulx demores appartenra li élections
des escheyins , et se li abbes et li castellains en oster les esche-
vins un ou plusieurs nestoient dacord ce ne porroit faire li uns
sans lautre.
A labbet et au castellain appartient que celui ou ceulx que li
eschevin esliront facent recepvoir escbevinage sil ne scevent
ycellui ou yceulx estre tels qui! ne doient mie estre eschevin ,
et se aucuns le refusoit a estre par jugement des eschevins le
doit amender , et se li abbez ou cilz qui ezt en sen lieu , clers
ou lais , desdisoit lez eschevins sans payer argent , ce sera tenus
damender et semblablement sera fait du chastellain et de celui
qui sera en sen lieu.
Et chilz que li abbes mettra en sen lieu es dictes villes , sil
nest moincz ou convers par sen serment sur ce preste doit
asseurer li castellain de loyalement warder sen droit , et sil
estoit moisnez ou convers par virtu dobedience doit asseurer le
castellain de sen droit et li mayeur desdictes villes ce meisme
doivent faire sauve leurs drois. Alencontre le sergant du cas-
tellain lesquelz mettra la en sen lieu doivent par leur serment
sur ce preste asseurer labbet de warder sen droit.
Item quatre sergans, et nient plus, porra li castellains mettre
en aoust es dictes villes pour warder les blés de sainct
Pierre et dez gens des villes et ycil porront pryer garbes et a
yceulx son voelt les porra ou donner ou refuser sans fourfait.
Et se ycil qui es dictes villez de par le castellain exerceront
justice ou lidil sergent qui la mettra en aoust aucunement four-
faisoient amender le doivent selonc ce que le loys porte le
teneur de ceste chartre par tout wardee , et alencontre se cils
qui ezt ou lieu del abbet ez dis lieux, mais qu'il soit lays ou se
li sergant que la mettra li abbes pour warder lit bits de M tl
~ 244 —
de sezgensaacQnecoseforfaisoient, comme dit est, lameoderont
Et se ez dis lieux aucune enfrainte advenist tant de ee qui est
au castellain a par ly y comme de ce que on partist a moitiet ,
li sergans du castellain doit venir a labbe ou a cellui qui est en
sen lieu ez dictes villes demonstrans a ycellui qu'il face venir
mayeur et eschevins pour exploier le lieu souspechonneux et
pour enquerre la vérité comme il affert , et se ce faire ne voloit
nientmains li sergans du castellain a poissance de faire explo-
racion et denquerre vérité par mayeur et eschevins si comme
on doit, et se garbes embleez la soient trouvez , a celui qui ce
furent les restituera li castellains se de la ne les voloit lidis
castellains emporter pour ce que ycilz forfais est siens.
En après li castellains ne porra doresenavant faire warder
briens ez dictes villez , et se lez gens des dictes villes bos du
castellain acatoient se debte du dit bos requerra a yaulx selon
lusage de le castellerie.
Et se aucun dez gens dez villes devant dictes plantassent en
rieu ou en voye commune ou en lieu la il ne deuissent mie
planter , se ycellui plantin nosoient traire a yauhychils plantins
avec le forfait qui en venroit seront parti entre labbe et le
castellain.
Et se ez dis lieux uns vaissaux de ez ou trésors estraignez ou
troefs se pour offresist tout ce juellement se partira entre labbe
et le castellain.
Et pour ycelz coses que li castellains prent es dictes villes il
est tenus de warder , franchir et deffendre les coses de saint
Pierre les gens des dictes villes et leur coses , car il en est
advoes , ce ne poet nuls tenir fors cils qui est castellains de Lille.
Au darrainier est assavoir que de notre volente , et de ce
volente Rogier castellain de Lille les coses dessus expressez
sontfaictes, sauve le droit des mayeurs et del eschevins des
devant dictes villes , les heritagez et des aumoisne de saint
Pierre sont ^«.tout exempte doujugem^l des eschevipsy .et
— 946 —
ceste composicion comme dessus est expressee approeve je et
ay aggreable et a ycelli loyalment warder je oblige my et mes
successeurs et pour ce ay je ycelli roboree de la sceurte de
menscel. Fait lan de Notre Seigneur M CC XXY.
Van Lokeren , Chartes et documents de Vahhaye de Saini^Pierre
de Gahd , piàce 478. — Imprimé en son texte latin dans Wautera ,
De V origine et des premiers développements des libertés communales
en Belgique et dans le nord de la France^ preuves, p. 94.
98.
1I9IM. — Commissio domini régis Ludovici facta magistris
Alberico Cornuto et Uugoni de Âciees pro fideiitatibus et securitatibus
Flandriœ recipiendis , pro liberatione comitis Ferrandi. m. gg. xxvi.
Sequuntur nomina militum qui fecerunt dictas securitates et ad
boc se per litteras suas obligaverunt : ....R., castellanus Insulensis.
Warnkœnig , Histoire de la Flandre, t. m , p. 882.
99.
l!i/96, ( V.-S. ) mars. — Roger , châtelain de Lille , fait savoir
que la dîme d'£rquinghem-le-Sec qu*il avait cédée à Hellin de
Wavrin , dit l'Oncle , pour la fondation d'une cbapellenie à Waziers ,
n'ayant pu recevoir cette destination à cause de graves empoche
ments , ledit Heliia , l'Oncle, Hellin , son fils aîné , et Marguerite ,
femme de celui-ci , l'ont vendue , libre de tout service , à l'abbaye
de Loos,
Ego Rogerus , Insulensis casfellanus, notum facio tam futuris
quam presentibus quod decimam quam Hellinus dictus patnius
de Wavrino et Hellinus primogenitus et Margareta conjunx
ejusdem H. tenebant de me apud Herkinghehem-le-Sec ,
qoam predicto Hellino dicto patruo ad constituendam capel-
laniam apud Waziers concesseram quam capellaniam quibus-
dam gravibus inpedimentis obviantibus perficere non potuit ,
ipse jamdictus H (ellinus) patruus et H (ellinus) y filius ejus pri-
mogenitus et ejusdem conjunx Margareta rendideront in pre-
sentia mea et homioum meorum ecclesie de Laude me crean-
tante et laadante venditionem eamdem qui jandicti Hellini
patruus et H(ellinus) filius ejns primogenitus et ejusdem
conjunx M. predictam decimam in manu mea reportaverunt ,
et ego supranominate ecclesie eam sine ulla eiactione et sine
ullius servitiis libéra m et quietam et exemptam ab omni more
et servicio tradidi in perpetuum possidendam insuper ad peti-
tionem eorum ostagium me constitui quod si huic contractai
vellent in aliquo unquam obviare et super eo prelibatam moles-
tarent ecclesiam de Laude ego sicut dominus et ostagius
saisirem et tenerem in manu mea omnia que de me ipsi et
eorum heredes tenent et tenebant donec de suo foreracto,
jamdicte ecclesie de Laude esset ab ipsis plene satisfactam.
Hec autem facta sunt coram hominibus multis meis apud
Ploeium in die sancti Gregorii, anno Domini M CCXXVI, mense
martio.
Archives départ, du Nord, Cariulaive de Loos , rot.^ 8, N^ 3.
100.
tl9<l, ( V.-S. ) mars, — Hellin de Wavrin , dit TOncle , prie
l'évêque de Tournai de confirmer la vente qu'il a faite , à Tabbaye
de Loos , de la dîme d'Ërquinghem-le-Sec.
Reverendo patri et domino Willelmo , Dei gratia Tornacensi
episcopo, Hellinus dictus patruus de Wavrinio salutem. Cum
omni subjectione« notum vobis sit pater révérende et certissime
teneatis me vendidisse ecclesie de Laude decimam de Her-
cingeham-le-Sech, que jure hereditario competebat Margarete,
conjugi Hellini , primogeniti mei eisdem H. et M. approban-
tibus pariter et volentibus, quam pridem micbi concesserat
et reddiderat dominus R (ogerus], castellanus Insulensis, ad
instaurandam apud Wasiers capellaaiam sicut m ejus litteris
potestis inspicere , quod propter impedimenta quedam facere
non potui unde postmodum ad dominum castellannm accedens
et ei rem ex ordine pandens , rogavi eum ut ipsam decimam
ecclesie prelibate confirmaret quia de eo descendebat, quod
quidem bénigne annuit et eandem decimam predicte ecclesie
confirmavit, bine est. pater révérende, quod vestram humiliter
exoro mansuetudinem , quatinus eidem ecclesie decimam ante-
dictam , concedatis misericorditer et confirmetis. Ne autem
super hoc quod ad vos personaliter non accedo ad bec testi-
ficanda velitis umquam indignari , quia in veritate tam gravi
et tam molesta inGrmitate teneor quod vix valeam longuis
equitare sed si forte ad partes nostras veniretis » libentissime
ad voluntatem vestram occurem jrobis valeat vestra in Christo
paternités. Datum sabbato ante Reminiscere secundam scilicet
dominicam quadragesime , anno Domini M^ CC° XX* sexto ,
mense marcio , pridie nonas ejusdem mensis.
Fonds de Loos ; original en parchemin non scellé. Cartulaire de
Looi , rot. m , N*^ 14.
101.
19/99. — Roger , châtelain de Lille , donne à Tabbaye de Loos ,
pour le salut de son âme et de celles de ses prédécesseurs , tout le
droit qu'il avait sur là terre de La Haye , laquelle terre le comte
Fernand , son seigneur , et la comtesse Jeanne avaient donnée en
échange à ladite abbaye pour le courtil de Marquette qui appartenait
à ce couvent.
Ego Rogerus , Insulensis castellanus , notum facio omnibus
presentem cartulam inspecluris quod ego ob anime mee et ani-
marum antecessorum meorum salutem , contuli in elemosinam
fratribus ecclesie de Losjusillud quod habebam in illa terra de
Haiaquamdominus meus Fernandus^Dei gratiaFlandrie etHai-
noie illustrifi cornes, et domina mea JohannaFlandrieet Hainoie
— fti8 rr-
Bobilis comitissa , conjanx ejusdem F. comitis , excamhiavenmt
fratribas cisdem pro curte sua de Harkete , in accipiendo
scilicet vadia ab hospitibus ejusdem terre pro defectu solutionls
redditus domini mei comitis , cujus forefacti legcs mee erant.
Hoc igitur jns c^intuli eis apud lasulam usque ad très solides
in presentia jam dictorum F. comitis et J. comitisse per
creantum et concessionem eorum anno Domiai milesimo da-
centesimo vicesimo septtmo ut autem haec rata permaneant et
firma presentem cartulam inde factam sigilli mei appensione
dignum duxi roborandam.
Fonds de Tabbaye de Loos ; original en parchemin déponrva de
sceau. — Cartulaire de Loos , rot, ii, N^ 2.
102.
1999, 2 octobre, — Roger , châtelain de Lille , déclare que
Sara Viane , de Sequedin , et ses sœurs , ont , en sa présence , donné
à Tabbaye de Loos leur manoir et leur terre contenant environ 4 4
cents qu'ils tenaient d'Aélide , femme de Bernard de Bosco , cheva-
lier , et de Jean , surnommé Roiisiel , fils de ladite Aélide.
Ego Rogerus , Insulensis castellanus. Notum facio universis
présentes litteras inspecturis , quod Sara Viane de Segedin, et
sorores ejus in presentia mea constitute , coutulerunt eccîesie
de Los in elemosinam in visu hominum meorum , mansum
suum et terram suam , quatuordecim centenas parumplus vel
parum minus continentes , que omnia tenebant de Bernardo de
Bosco milite , ex parte Aelidis uxoris ejusdem B. et ex parte
Johannis cognomento Rousiel filii dicte Aelide presentibus
eisdem et elemosinam ipsam pariter approbantibus. Ad majorem
igitur dicte eccîesie de Los securitatem , ad consilium homi-
num meorum dicti B (ernardus) miles et Aelidis axor ejus èi
Johannes, filius ejusdem Aelidis mansum ipsum et terram
ipsam et omne jus quod in eis habebant vel babere poterant,
ramo et cespite in manum meâm reportaverunt ad opus eccîesie
-~ 349 -i
de Los jamdicte, nbi etiam prestito sue fidei sacramento jara-
verunt quod nunquam de celero per se vel per aliquam sus-
pectam personam superdicta elemosina ecclesiam et conventum
de Los molestarent vel molestari quaiitum in ipsis esset per-
mitterent, et si quis forte id presumet pro suo posse sive
suum dare se ei apponerent. Igitur cum de manu eorum dic-
tam elemosinam suscepissem , et esset in manu mea , ego eam
pro anime mee remedio et patris mei et matris mee , et omnium
antecessorum meorum y reddidi ecclesie de Los superius nomi*
nate, ad unum caponem de redditu , ad taies usus et consuetu-
dines y ad quos dicta ecclesia de Los tenet de me terram de
Annekin , quod fuit quondam Walceri de Leskin. Datum anno
Dominice Incarnationis M CC XXIX, mense octobri, in crastino
S. Remigii , apud Insulam.
Cartulaire de Loot, roi. 8, N® 4. — Fonds de Loos; orig. en parch.
où subsistent des fragments de sceau.
103.
IliSO, au mois de Juin. — Relation des dons faits au chapitre
de Saint-Pierre , par feu Roger , châtelain de Lille.
Imprimé dans Yander Haer, Les chastelaint de Lille , 19*7 ; et dans
Buzelin , Gallo-Flandria , 812,
104.
1988. «- Willaume , prévôt de Saint-Pierre et châtelain de Lille,
règle la collation de la troisième prébende de la collégiale.
Bibliothèq[ae de Lille, Cartulaire de la Collégiale de Saint-Pierre^
105.
I!i88, ( V.-S. ) la 5^ férié apréê V Annonciation de la Sainte--
Vierge. -— Willaume^ prévôt de Saint-Pierre et châtelain de Lille ,
rappelle que des dissentiments s^étaient élevés entre son prédécesseur
et le chapitre ; mais de son temps rien de semblable n*a eu lieu.
Cartalaire de U collégiale de Saint-Pierre , N^ 54*7.
106.
1984. — Willaume , châtelain de Lille , donne cent sous par an
à Tabbaye de Phalempin , par lettres munies de son sceau et de celui
de Jean , châtelain de Péronne , son neveu et héritier.
Du Ghesne, Maison de Béthune, preuves, p. 160. — Donné comme
Extrait d'un registre des chartes et prit^iiéges de Vahhaye de Pha-
lempin,
107.
t!i84, ( V.-S. ) février, — Accord entre Willaume , châtelain
de Lille , et Tabbé de Phalempin , réglant leur juridiction respective
sur la terre de Tabbaye.
Sacent tôt cil ky cest escrit verront ke consens fu entre labe et
le couvent de sainct Xpofle de falempin et le castelain de Lille,
de alcunes justices ke ly castelain demandoit en le terre saint
Xpofle et liglise disoit kil ny avoit mie droit. En le fin se consen-
tirent sy ke liglise reconut al castelain sen droit et ly castelain
a le glise, ensy ke cil escris le devise.
Sains Xpofle a ses rentes et tolius et ses forages et ses entrées
et ses ischueset ses reliesjustichaulement ensy com il les a eues
jusques à ore et les pies de ses hôtes de kateus et de iretages. Et
se aucuns plede en le cort saint Xpofle de kateus ou de iretages et
il pert le querele tous foUrfais que on juge sor le perdant est sainct
Xpofle. Et se aucuns desdits les jugeeurs sor le terre saint Xpofle
ky tiegne justice ou ly serjans sainct Xpofle ou ly serjans le
castelain ly forfais est sainct Xpofle sauve lamende des jugeeurs.
Et se aucuns ne paie ses droitures ky devant sont nomces à
saint Xpofle a tels jors com il doit les lois en sont saint Xpofle.
Et se aucuns por le defaute del paiement de ces droitures ky
devant sont nomees est traities par le serjant saint Xpofle et
— Ml —
par lés jnjeiirs sy que sy bien en soient saisy par loy. Se on
brise celé saisine ly forfais de le première saisine brisie est
saint Xpfle. Et se antre saisine ky par lokyson de ceste meisme
cose fust faite estoit autre fie brisie ly amende en est al caste-
lain. Et se aucuns ceyaus estraiers est troves sor le terre saint
Xpofle ly mointies en est al castelain et ly moitiés a le glise.
Toutes autres coses aubaines ou estraieres ky sont trovees sor le
terre sainct Xpofle sont leglise. Se voie ne kemins estoit à des-
curer sor le terre saint Xpofle on ne le puet descurer sans le
message le glise et le castelain. El se on troeve ke aucuns ait
entrepris de le voie ou del kemin par fouage ou par plantin
ou en aucune altre manière ly forfais ky est sor le voie ou sor le
kemin est le glise et ly forfais de le entrepresure est al cas-
telain. Et toutes ces droitures ky cy sont devisees et tout tel
forfait a sains Xpofle pour toute se terre et en cemin et fors
kemin. Et ly castelain a par tote le terre saint Xpofle murdre ,
rap , reube de chemin , arsin , omicide , larron , sanc , burine
mellee, et tôt tel forfait en tel manière ke se aucuns fait aucun
. des forfait ky cy sont nome ly serjans le castelain se il le puet
prendre le doit amener devant les jugeurs saint Xpofle sor le
terre saint Xpofle. Et se cil ky est arestes puet avoir pièges sof-
fissançjusques al dit de jugeeurs ly serjans le castelain le doit
recroire et puis doit amener seuerte as jugeeurs , et puet sen
forfait plaidies jusques a loy et tel forfais que on juge par loy
est le castelain et cène puet il detrier se par loy, non. Et se par
aventure avient que cil ky est arestes ne puet avoir pièges sof-
fisans jusques au dit de jugeurs ly serjans le castelain le doit
mener en le prison le castelain et quant il hy iert venus il doit
vivre del sien propre à tel cous com luy plaira , et ly serjans
le castelain doit faire venir seuerte as jugeurs et puis doit les
jugeurs semonre de droit dire , et se jugeurs le délivrent le
castelain le doit délivrer, et se il le jugent à forfait , ly forfais
est le castelain. Et se ce est forfais dont il doive perdre le
yie ]y castelain pnet faire se yolente del cors et se il a cateas ce
sont le castelain par tel devise ke se il doit aucune cose à le
glise saint Xpofle ne a autruy dont en ait avie de jugenrs et del
serjant saint Xpofle comme de justice dont ly termines soit
passes devant le jugement ky est fais sor luy prendre le doit on
as cateus avant. Et se ly jugeurs ne sevent droit dire de alcane
cose ky afiere al castelain ly serjans le castelain leur doit faire
avoir li consel de leur maiestire se il le demandent et aussy doit
faire saint Xpofle de cho ka luy afiert. Etal iretage na ly castelain
nient ne de nient ne sy puet aerdre ne por nul forfait ne puet ly cas-
telain oter jus de le terre saint Xpofle la maison u ly ostes saint
Xpofle fait sen fu se ly forfais nest tel ke ly castelain doive maison
ardoir por le forfait. Et sy a ly castelain sor les hostes saint Xpofle,
ensy com il la use et la u il lause jusques aore , ost, chevauchie
et ses penoages et ses faukages et le pooir Ae deswagier por les
vendemes de ses cateus se il leur croit et le frankise de ses bos.
Et sy puet ly castelain faire ban sor les ostes saint Xpofle quy
ost chevaucie ly doivent quil aient armeures cascuns teles com
à luy affiert selonc se richoise. Et sy puet sor ans faire ban de
venir en sost et en se chevauchie à totes les heures kil en a
mestier sans mal engien ot ces bans ne puet estre plus chiers
que fors le perdre de vingt solz et tôt ly altre ban ky sont à
faire sor le terre saint Xpofle doivent estre fait par lassentement
de le glise et del castelain. Et se aucun brisait ces bans ky cy
sont nome ne altres son les hy faisoit , ly forfait des bans brisies
sont à partir à droite moitié entre le glise et le castelain. Et se
il avient que il doy sentrapelent de batalle campel sor le terre
saint Xpofle se ce est por aucune des choses ky affierent à jus-
ticier à saint Xpfle si com devant est devise saint Xpofle a le
tretiet de le bataille en se cort et par ses jugeurs jusques al
mettre ensamble , et quant il vient al mettre ensamble ly justice
est al castelain et del cors del vencut et de ses cateus puet faire
ly castelain se volente selonc le devise ky devant est dite de
celuy ky le vie a forfaite. Et se ly apeaus des deux ky se sont
entrapele de bataille campel est de cose ky aficre a justicier al
castelain selonc le devise ky devant est dite ly traitios de le
bataille et tote ly justice afiert al castelain et dcl cors del velicut
et de ses cateus puct faire ly castelain se volonle sy com devant
est devise. Et saint Xpofle ne puet nul de ses hostes ne de ses
tenans mettre en prison por nul de ses forfais tant qu'il puist
avoir pièges soffisans jusques al dit de jugeurs. Et ceaus que
saint Xpofle eoprisonne il ne les puet ailleurs metlre en prison
que à Falempio et ly castelain al Ploie. Et en le quele prison kil
soient il doivent vivre à leur volonté sy com devant est devise.
Et se aucuns des hostes ou tenans saint Xpofle se plaint de altre
hosleet daltre tenant saint Xpofle alleurs ke à saint Xpofle et al
castelain a cascun de co qualuy afiert ly plaignans doit délivrer
lost u le tenant saint Xpofle de tous les liens co il lauroit encombre
par se deplaiute et sy ly doit porforre tout ses dameges ke il ly
auroit fais par se deplainte jusques au dit de jugeurs etsy ly
doit amender par ensegnement de jugeurs et ly amende est à
celuy ky doit justicier cho dont il sest deplaius. Et totes les
coses ky afierent a justicier sor le ter saint Xpofle doivent estre
menées par loy et se saint Xpofle ne voloit faire loy a alcun de
ses botes u de ses tenans ly castelain les doit amener a loy de
tant que à son tenement afiert sauf co ky devant est devise. Se
par aventure avenoit que ly abbe u aucuns de ses canones de
Falempin u ly serjans ky tient le justice saint Xpofle u ly caste-
lain u ses serjans desdesist les jugeurs sor le terre saint Xpofle
amender le doivent par le pan dun de leur drassans altre amende
payer. Et sil avenoit ke ly jugeurs saint^Xpoflefuscent convencu
par loy quil euscent fait malvais jugement, ke Dieu destort,
tel justice con deveroit faire de! cors par loy afiert al castelain
et ly catel ky forfait seroient par loy sont à partir à droite moitié
entre saint Xpofle et le castelain selon le devise ky devant est
devisee des cateus forfais. Et ly serjans saint Xpofle doit jurer
XII— n
— 254 —
à warder les droitures le castelain en bone foy , et ly serjans
le castelain doit jurer à warder les droitures saint Xpofle aussy
en bone foy. Ne nus ne puet conjurer les jugeurs saint Xpofle
de droit dire sil na jure à warder les drois saint Xpofle et le
castelain fort labe et le castelain. Etpor cascun de ces deus
doivent ly jugeurs droit dire de co que à cascun dans deus afiert
sans serement que nus de ausdeus en face. Et tout ly jugeurs
saint Xpofle doivent jurer ausy bien à warder les drois le caste-
lain com il jurent les drois saint Xpofle a warder. Et ly jugeur
doivent dire droit por le serjant le castelain des coses ky al cas-
telain afîerent ansy kil font por le serjant saint Xpofle de cho
ky a saint Xpofle afiert. Ne nul forfait nalyglise par ly ne ly
castelain par luy nul lieu en tote le terre saint Xpofle se ceaus
non ke ces escris donne à cascun. Et se autres forfais ky escaoit
que cist ky chy devant sont nome ly amende en est à partir a
droite moitié entre le glise et le castelain. Et de tous les bans
brisies et de tous les forfais ky sont à partir à droite moitié entre
le glise et le castelain doit tenir justice ly glise u ses serjans
par le consel le castelain u de son serjans fors del ban des armes
u de le cevaucie dont ly serjans le castelain doit tenir justice.
Et sy volons kil soit scu ke toutes les coses ky avienent et ky
pueent avenir dedens le porpris de le cort saint Xpofle à Falem-
pin et dedens le porpris de le cort saint Xpofle à Herin et dedens
le porpris de le cort saint Xpofle à Bonifootainc sont à justicier
à le glise de Falempin et ly amende en est le glise sauve le
devise del apel de bataille campel ky devant est devisee. Et par
ces coses ky chy sont devisees sont ly maisons de Phalempin et
totes ses cors ù ke eles soient et tôt leur oste et leur apendances
frankes et cuites et délivres de toutes impeticions et de tous
services , de toutes coroees , de totes exactions et tôles choses
envers le castelain et envers tous sciz serjans. Et ly castelain
doit le glise de Falempin et toutes ses apendances defTendre et
warandir en bone foy com avoes de le glise. Ne ly castelain ny
— 255 —
puei autre chose demander ke cho ke ces escri.^ ly devise. Et
por cho ke ce soit ferme et estaule , Jou Willamcs castelaia de
Lille , et Jehans caslelain de Perone mes nies et mes oirs avons
cestechartre confremee par lapendance de nos seaus. Etche fut
fait en lan de le incarnation Jesu Christ mil deux cens et trente
quatre el mois de février.
Archives départ, du Nord , fonds de Phalempin ; copie insérée
dans un acte de 1529, scellé des sceaux de l'abbé et de Tabbaye, long
rouleau de parchemin. •
108.
t!985, juin. — Amortissement octroyé par W. Insuiensis cas^
tellanui.
Original aux archives nationales , M. 5*75 ; muni d*un sceau rond
d'environ 60mii. dont la légende est détruite. Écu chargé d*un dex-
trochëre sur un vairé. Contre-sceau : Técu de la face -f- Testimonium
veri. (Douet d*Arcq, Collection deseeaiue^ t.ii, N® 5306}.
109.
4935, novembre. — Willaume , châtelain de Lille ^ donne à Ma-
thieu deMéterne , chevalier, 40 livrées déterre, pour en jouir par
ledit Mathieu , pendant sa vie , et après sa mort par les enfants qu'il
a ou pourrait avoir d'Elisabeth , sa femme , parente du châtelain.
Ego Willelmus, Insulensis castellanus. Notum faci') universis
présentes litteras inspecturis quod ego coiituli domino Malheu
de Meterne, militi, quadraginta libratas terre ad Pruvisinienses,
annuatim de portione que me continget si tanta me contingat
in terra que fuit viri nobilis bone memorie domini Hugonis de
Oisiaco quam terram nobilis mulier dicli Hugonis quondam
iixor domina Margareta , Blesensis comitissa , nupcr defuncta
hicusquetenuitin dotemita videlicet quod dictur Matheus dictas
quadraginta libratas terre de me dcbet tenere in fcodum
qnamdiu vixerit et post ejus decessum prefate quadraginta
— 256 —
librate terre debent excidere super heredes quos dîctus Hatheus
habet vel babebit de karrissima consanguine mea domina
Elizabet, uxore sua, In cujus rei testimonium litleras istas dicto
Matheo contuli sigilli mei niunimine roboratas. Âctum anno
domini M CC XXV V, mense novembri.
Chambre des Comptes de Lille ; orignal en parchemiri dépourvu
de sceau.
110.
tltSS , ( V. S. ? ) — Lettres de Robert , avoué d'Àrras , seigneur
de Béthune » par lesquelles il promet et s'oblige de faire que le traité
passé'à Péronne entre le roi de France et Jeanne, comtesse de Flandre,
soit observé par Thomas de Savoie , mari de ladite Jeanne. Avec lui
et beaucoup d'autres fait la môme promesse Jean , châtelain de
Lille.
Du Chesne , Maison de Béihane , preuves, p. 129.
111.
i!t87. — Sequuntur nomina illorum qui dederunt litteras suas
securitatibus conventionum factarum apud Peronam inter regem
Ludovicum et Johannem , comitissam Flandriœ. — Johanne , castel-
lanus lusulensis.
Warnkœnig , Histoire de la Flandre , t. m , 386.
112-
198*7 , -^ Sequuntur securitates conventionum factarum apud
Compendium inter dominum regem Ludovicum et Thomam , comitem
flandriœ , et comitissam flandriœ et Hannoniensem. — J., castella-
nus Insulensis.
Warnkœnig , /^wfoire de la Flandre^ m, 339. — Du Chesne,
Maison de Guines , preuves , 281.
113.
tMBK i janvier j à Cour Irai. — Jean, châtelain de Lille,
déclare avoir juré que si le comte Thomas et la comtesse Jeanne
n'observaient point le traité fait avec le roi de France , il leur refu-
serait tout service ; que bien plus il favoriserait le parti du roi
jusqu'à ce que celui^i l'ait relevé de son serment.
Ego Johannes castellanus Insulensis notum facio omnibus
présentes litteras inspecturis quod ego, tactis sacro sanctis
juravi coram nunciis excellent! ssimi doroini Ludovici régis
Francorum îllustris et domine regine Blanche matris ejus , ad
hoc missis, videlicet coram domino Ferrico Paste , Francie
marescallo , domino Adam de Milliaco , et magistro Guillelmo
de Senonîs , clerico ipsius domini Régis , quod si , quod Deus
avertat , karissimum dominum meum Thomam , comitem
Flandrie , el karissimam dominam meam Johannam , Flandrie
et Haynonie comitissam uxorem ejus , conlingeret rcsilire a
conventionibus initis inter ipsos comitem et comitissam ex
una parte , et predictum dominum Ludovicum , regem Fran-
corum illustrem, el ejus matrem Blancharo reginam , ac libères
ejus eï altéra , quas conventiones audivi fideliter recitari et
plene intellexi , predictis comiti et comitisse non adhererem ,
nec auxilium vel concilium eisdem vel alteri ipsorum prestarcm,
immo predictis domino Ludovico régi et domine regine et
liberis ipsius pro posse meo adhererem et fideliter faverem ,
donec id emendatum esset in curia predicti domini Régis ad
judicium parium Francie. In cujus rei teslimonium présentes
litteras scribi fcci et sigillo meo sigillari. Aclum apud Courtray,
anno domini M^ CC° tricesimo septimo , mense januarii.
Archives nationales, J. 586. N^ 669. Original scellé sur double
queue de parchemin d'un sceau en cire brune portamt au droit le cava-
lier érxnë, casqué , Técu d'une main et l'épée de Tautre et la légende :
•f S. Joh(ann)is Insu et P,.onen castlli. Contre sceau : Écu au
de^^trochère sur un vairé , et légende : -J* ClairUiigillL (Voir Douet
4'Arcq, Collection de sceaua, t. II , 5307.
— 258 —
114.
1989 , juillet. — Jean , châtelain de Lille et de Péronne ,
déclare que Guillaume du Mortier a vendu à l'abbaye de Loos neuf
rasières de terre du ténement de le Conteit.
Ego JohaDDCs , castellanus Insulensis et Peronensis, notom
facio universis présentes litteras visuris quod Willelmus del
Mortier, homo meus , vendidit bene et légitime de assensu meo
ecclesie Béate Marie de Laude , Cisterciensis ordinis , novcm
raserias terre de tenemento de le Gonteit per judicium scabi-
norum de le Gonteit , ad quos spectat de terra hujusmodi
judicarc. Quam terram débet dicta ecclesia de me tenere,
sine omni exaclione et servitio ad talem redditum ad qualem
prefatus Willelmus del Mortier eandem de mB tenebat , et ut
ecclesia predicta possessione sua pacifiée gaudeat, ipsam terram
contra omnes ex adverse venientes memorate ecclesie tanquam
dominus warandire debeo, prelerea si quod assignamentum
super prenominatam terram factum fuerat sepedictam ecclesiam
erga omnes facere quitari debeo ut ab omni custu et dampno
libéra sit penitus et immunis. In cujus rei memoriam et firmi-
tatem présentes litteras sigilli mei munimine roboravi. Datum
anno domini millesimo ducentesimo tricesimo septimo , mense
julio.
Fonds de Loos ; original en parchemin muni de frag. de sceau
— Cart. de Loot , rot. m , N° 10.
115.
1 939 j au mois de mai, Actum apud Roncin, — Jean , châ-
telain de Lille et de Péronne , Robert seigneur de Pratea, chevalier,
et Thomas de Bevri , bailli de Lille et de Douai , font connaître que
Pierre de Ronchin et ses frères prétendaient avoir dans le village de
Ronchin , propriété de l'abbaye de Marchiennes , certains droits
seigneuriaux comme le tonlieu des choses qui se vendent , le forage
du vin et autres boissons , ainsi que les arbres croissant sur les places
ê
— 259
et voies publiques, et toutes choses trouvées qu*on nomme vulgaire-
ment aubaines ; que les parties s'en étant rapportées à eux pour
régler amîablement ce différend , ils avaient décidé que Pierre de
Ronchin et ses frères renonceraient à ces prétentions , et que , pour
cimenter la paix , Tabbé remettrait à Pierre, de Ronchin et à ses
frères une indemnité de vingt livres de Flandre.
Cartulaire de Vahbofe de Marehiennes , p, 242.
116.
t949 , die martiê ante purificationem, — Thomas et Jeanne ,
comte et comtesse de Flandre et de Hainaut , terminent le différend
qui divisait Arnould d*Audenarde et Bauduin d*Aire relativement à
la terre de Fenaing ; cette terre est adjugée à Arnould d*Audenarde
qui , en présence du comte et de la comtesse , en fait hommage à
Jean , châtelain de Lille , de qui elle était tenue en fief.
Cartulaire de Vahhaye de Maréhiennet , p. 290.
117.
i/94t , février, — Jean , châtelain de Lille et de Péronne , pro-
met de donner son fils aîné en mariage à la fille aînée de Robert ,
sénéchal de Flandre.
Jou Jehans , castelains de Lisle et de Piérone, fas savoir à
tous ceaus ki ces lettres verront ke jo, de mes fius ke jo ai ore
de ma feme espousée, et li séneschanis Robiers de Flandres ,
de ses filles k*il acre de sa feme espousée, avons fait cove-
nances en tel manière ke se Dex donne ke aucuns de mes fius
viégne à aage de marier, apriès ce ke je serai requis dou sénes-
chai ou de sen oir, je donrai dedens sis mois mon fil ki a donc
iert aisnés et ara aage de marier à se fille ki a donc iert
ainsnée et ara aage de marier à mari el, avant ce ke mariages
soit fais de men fil et de se fille, je donrai mon fil devant dit
le mes de Senghuin ou d'Erkinghehem , ou du Ploich , et li
donrai mil livrées de terre, en tel manière ke les appendanccs
— 260 —
dou mes ke je li donrai soient prisiés devens les mil livrées de
terre et dou remanant, se nient i faut, des mil livrées, je en
asénerai men fil devens le castclerie de Lisle et despuis ke
mesfius et li fille de séneschal se seront entre espousé^ je les
doi warderhonestement et tenir les mil livrées de terre et le mes
dès ka donc ke mes fius ait aage de dis et wit ans, et s'il avenoit
cose ke je mourusse puis que mes fius ara quinse ans , il doit
lors avoir sa terre si com dessus est dit pour faire sa volonté ,
et s'il avenoit ke li enfans morussent avant ce ke mariages Tust
faits, li séneschaus doU reprendre au Ploich mil et ciunc cens
Hbvrées , chascun an ciunc cens libvrées,et, se mariages est fais
et li fille le séneschal moroit sans oir de sa char aparant aprîès
se mort, li séneschaus doit ravoir le moitié des quinse cens
libvrées devant dites. Ne nus de mes fius je ne marierai sans
l'assens le séneschaus ou de sen oir devant ce ke la covenance
devant dite soit accomplie. Et se il avenoit par aventure ke je
morusse devant ce ke li mariages fust fais, à le semeuse le
séneschaus ou de son oir doit on rendre mes deus fius au
séneschaus pour warder dedens sis mois après le semonse ou
Tun , s'adonc plus ne n'i a , ne nus d'ans ne puet marier
autrement ke il est devisé. Et se il avenoit ke je alasse encontre
CCS covenances, je seroie tenus de rendre au séneschaus, en non
de paine, sis mil libvres de le monoie de Flandres et avoec ce
je li renderoie mil et ciunc cens iibvrées à prendre au Ploich ,
chascun an ciunc cens libvrées, ke il me douna pour le mariage
faire , ainsi com il est devant dit, et pour accomplira buene foi
toutes ces covenances, je me sui oblégiés envers le séneschaus
pardevant mon chier seigneur Thouraas, conte de Flandres
et de Hainau, de Jehane , se femme , me cbière dame , sous
paine do sis mile libvrées el quinse cens libvrées ke li sénes-:^
chaus doit reprendre aasi com désusestdit el pour co ke ce soit
ferme cose et estable jo , Jehans devant dis , ai séélé ces présen-
les lettres de men seel. Ce fu fait en Tan del Incarnation Notre
— 261 —
Seigneur mil et deus cens et quarante et un, el mois dei
féverier.
Fonds de la Chambre des Comptes de Lille; original en par-
chemin scellé.
118.
1949, février, — Jean, châtelain de Lille et de Péronne,
reconnaît avoir reçu de Robert , comte d^Ârtois , mille livres parisis
sur la vente à lui faite de la ville de Combles.
Omnibus présentes litteras inspecturis , Johannes , Insulensis
el Peronensis castellanus , salutem. Notum facio quod de mer-
cato quod fecit mecum reverendus et nobilis doroinus meus
Roberlus , cornes Âttrebatensis , super villa de Combles recipi
mille libfis parisis et. in tamen dico et recognosco michi ab
eodem domino meo esse satisfactum pro mercato supradicto :
Actura apud Pontisarem , anno Domini W CC** XLIP , mense
februario.
Archives départ, du Nord , 1*' cartulaire d'JrtoU , pièce 'ÏG.
119.
1919, mars, — Jean, châtelain de Lille , et Pierre de Boucli ,
son frère , déclarent avoir vendu à Robert , comte d'Artois , leur
ville de Combles.
Universis présentes litteras inspecturis. Johannes, castellanus
Insulensis et Petrus de Boucli, miles, fraterejus, salutem.
Notum facimns universis quod nos vendidimus karissimo
domino nostro Roberto, comité Attrebatensi villam nostram de
Combles et quicquid habebamuG vel habere poteramus in
eadem vi!Ia et ejus pertinentiis in edificiis , in nemoribus , in
terris, in redditibus, in justiciis sine in rébus aliis quibuscum-
que nichil in eis nobis penitus retinentes vendidimus etiam
eidem sexdecim homagia subscripta et terciam partem unius
— 262
homagii et quicquid juris habebamus vel habere poteramus'in
cisdem hooiagia autem sunt bec: homagium Goidonis de
Foilloel , militis, Roberti de Baileus, militis, Roberti de Hiau-
lens , militis , dominî de Boussavesniis , Johannis de Guende-
court duo homagia et terciara partem unius bomagii, Gode-
fridi de Roia , Jacobi dicti Cati., Galteri , prepositi de Combles ,
Garini Crespel , Mathei qui dicitur Francus homo , Ade Bulez ,
Âde de Furno , mulieres , Roberti de Farao, Aimfredi , Scorion ,
majoris de Gcney. Hec omnia vendidimus pro quatuor milibus
trecentis et triginta septem libris sex sol, et octo denar. parisis.
nobis in pecunia numerata jam solutis sine quinta parte domini
régis de qua dominus cornes fecit gratum domino régi ultra
summam predictam. Hanc autem veaditionem tenemur garan •
tizarc predicto domino comiti ad usus et consuetudines patrie
contra omnes qui vellent stare juri et legi. la cujus rei testi-
monium et rounimine predicto comité dedimus présentes lit-
teras sigillorum nostrorum munimine roboratas. Actum apod
Pontisarem , anno Domini , M^ CC^ quadragesimo secundo ,
mense martio.
1*' cartulaire d'Artois , pi^e 19.
120.
VtâM , mars. — Louis , roi de France , déclare que Jean ,
châtelain de Lille et de Péronne , et Pierre de Boucli , chevalier ,
frère dudit châtelain , ont vendu , en sa présence , à Robert , comte
d'Artois , son frère , leur ville de Combles ; que^Mathilde , épouse du
châtelain a renoncé à son douaire sur cette terre , ayant reçu une
compensation sur le Ploùich.
In nomine Sancte et individue Trinitatis , amen. Ludovicas ,
Dei gratia Francorum rex. Notum facinius quod dilectus et
fidelis noster lohannes, castellanus Insulensis et Peronensis,
et Petrus de Boucli , miles , frater ejusdem castellani in nostra
presentia coastituti vendiderunt karissimo fratri et (ideli nostro
— 268 —
Roberto, comité Attrebatensi , villam suam de Combles et
quicquid juris habebant vel habere poterant in eadem villa
etejus pertinentiis in edificiis , in nemoribus, in terris, reddi-
tibus , in justiciis sive in rébus aliis quibuscumque nichil in eis
sibi penitns retinentes venderunt etiam ei sexdecim bomagia
subscripta et terciam partem unius bomagii et quicquid juris ha-
bebant vel habere poterant in eisdem. Homagia autem sunl hec :
homagium Guidonis de Foilliel , militis , homagium Roberti de
Baleus militis, homagium Roberti de Meaulens, militis, homagium
de Boussavesnis, duo homagia Jobannis de Gadencourt et terciam
partem unius homagii , homagium Godefridi de Roia , homagium
Jacobi dicli Cati, homagium Galleri, prepositi de Combles,
homagium Garini Grespel , homagium Mathei qui dicitur francus
homo, homagium Âde Boulez, homagium Ade de Fumo, mulieres ;
homagium Roberti de Fumo , homagium Umfredi , homagium
Scorion , majoris de Geney. Hec omnia vendiderunt pro qua-
tuor milibus trecentis et trigiuta septem libris sex solidos et
octo denarios parisien, eisdem in pecunia numerata jam solutis
pro ut confessi sunt coram nobis sine quinta parte nostra de
qua dictus Robertus , frater noster , fecit nobis gratum nostrum
ultra summam predictam. Hanc autem venditionem tenentur
garanlizare predicto fratri nostro Roberto , comité Attrebateusi ,
ad usus et consuetudines patrie contra omnes qui vellent slare
juri et legi. Maltidis siquidem uxor castellani in nostra presentia
constituta dotalicium quod habebat in dictis rébus vendit....
quittavit spontanea non coacta et fidc data promisit quod in
dictis rébus vendit... ratione dotalicii vel alio modo nichil juris
de cetero per se vel pcr alium reclamabit, recognovit etiam se
habere competens excambium loco dotalicii supradicti apud
Ploeiz de quo tenuit se propagata coram nobis. Quod ut
perpétue stabilitatis robur obtineat presentem paginam ad
petitionem precium sigilli nostri auctoritate et regii nominis
caractère inferius aqnotato fecimus confîrmari. Açtuni apud
— 264 —
Pontisarem anno Incarnationis Dominiee millesimo ducentesimo
quadragesimo secundo , mense martio , regni vero nostri anno
septimoi adstantibus in palatio nostro qaorum nomina suppo-
nita sunt et signa : dapifero nulle , S. Stephani buticularii , S.
Johannis camerarii , constabulario nulle , datum yacante
cancellaria.
r' eartulaire ê^Artoii^ pièce 18.
121.
1949 , awril, — Jean , châtelain de Lille et de Péronne , remet
à Tabbaye de Marchiennes toutes les corvées qui lui étaient dues à
Ronchin et tout ce qu'il pouvait prétendre sur la rente dite de Sognie
audit Ronchin.
Universis presentem paginaminspecturis, Johannes castella-
nus Insulensis et Peronensis salutem in Domino. Noverintomnes
présentes pariter et futuri , quod ego pro remédie anime mee et
pro sainte animarum patris et matris et predecessorum ac suc-
cessorum meorum in elemosinam dedi ecclesie Marchianensi
omnes corveias in integrum que mihi debebantur apud Roncin,
tam a curti de Roncin quam ab omnibus hospitibus dicte eccle-
sie ibidem manentibus, pleno jure et libertate perpétue tenendas
et percipiendas de quibus libet terris de tenemento de Roncin
tam de acquirendis in posterum quam de priùs acquisitis. In-
super omnes scire volumus quod de redditu de Roncin qui vul-
galiter Sognie vocatur, quem dominus meus Thomas Flandrensis
et Hainoensis et Johanna ejus uxor contulit in elemosinam ec-
clesie prenominate , omne jus quod ego habebam in predicto
redditu in accipiendo videlicet vadia ab illis qui debent predic-
tum redditum pro defectu solutionis dicti redditus cujus forefacti
leges mee erant , contuli similiter dicte ecclesie in elemosinam.
In cujus reij memoriam et firmitatem cartam istam inde con-
fectam prefate Jjarchianensi ecclesie tradidi sigilli mei,mu-
nimine raboratam. Âctum Marchianis anno Domini M CC XLII.
— 265 -
mense aprili , in presentia domDi Egidii abbatis et monacho-
rum ipsius et multoram aliorum.
Cartttlaire de Vahhayt de JUarchiennet ^ p. 248.
122.
if48-iS44 (V. S. ]. — Marguerite de Dampierre donne à
l'abbaye de Flines la terre de Barœul avec ses dépendances qu'elle
avait acquise de Jean , cbâtelain de Lille. — Approbation par Tho-
mas de Savoie et Jeanne , son épouse , comtesse de Flandre. —
Confirmation par Marguerite devenue comtesse de Flandre. — • La
comtesse se réserve sur cette terre les quatre hautes justices et les
hommages.
Quatre actes imprimés dans Hauteœar, Carîulaire de FUnet^
t. I , p 31 , 43, 45 et 46.
123.
tf 43 , décembre, — Jean , châtelain de Lille et de Péronne ,
fait savoir que , de son consentement , Godefroid de Louvain , che-
valier , frère de Henri , duc de Brabant , et Marie , sa femme , ont
vendu à l'abbaye de Marchiennes leur villa de Fenaing , avec toutes
ses dépendances et ses hommages , et que lui , Jean , de qui ils
tenaient cette terre en fief, Ta remise à ladite église libre de toutes
charges féodales telles qu*hommages , relief , services etc. Thomas ,
comte de Flandre et de Hainaut et la comtesse Jeanne , son épouse ,
approuvent et ratifient cet acte.
Carîulaire de Vàbhaye de Marchiennes , p. 194 et 208.
124.
t!i45, le vendredi après la Toussaint, — Robert de Wavrin ,
sénéchal de Flandre , déclare que du consentement de Mahaut , sa
femme , veuve de Jean , châtelain de Lille et de Péronne , et des
enfants de ladite Mahaut , la dette du châtelain a été payée le lundi
avant la Toussaint.
lou Robers de Wavring , sénescaus de Flandres , fait asa-
voir à tous cels ki ces letres verront ke , par Tassentement et
— 266 —
par le volentc des amis Mahaut , me feme , ki fu fcme jadis
Jehan de bounc mémoire castelain de Lisie et de Péronne.
et par rasseniement et le volante des amis as enfans celi
Mahaut, lesqués ele eut del devant dit castelain, et par men
assentement et me volente li déte ke cil Jehans devoit au
jour k'il trespassa fu contée et sommée à Lisle le deluns devant
le Teste Tous Sains qui passée est prouchainement , se fu li
somme tèle , c'est asa voir set mile libvres ce libvres quarante
libvres onze solz et onze deniers en tèle manière ke se li ami
me feme u ses enfans devant dis ceste déte savoient amen-
rir par bonne mostrance et loïal , entres ci et le f«ste de le
Nativité Saint Jehan Baptiste ki vient , faire le porroient ; et se
je ausi cèle déte acroistre savoie par bonne mostrance et
loïal , entres ci et ledite feste Saint Jehan faire le porroie et
s'il avenoit ke cèle mostrance del amenrir ou del acroistre ledite
dète n'estoit faite et assonniée entres ci et le feste Saint Jehan
devant dite u de par les amis devant dis u de par mi , revenir
porriens à cou faire et assonnier après celi feste à bonne foi et
sans nul mauvais barat. Et si doit on savoir ke li testamens del
devant dit castelain n'est mie contés en le dete celui ki deseure
est nommée et pour cou ke ce soit ferm et estable , jou Robers ,
scnescaus devant dis , ai confermé ces lètres de men séel. Cou
fu fait en Tan de l'Incarnation Nolre-Seingneur M et CC et XL
et chiunc , le devenres apriès le Tous-Sains.
Chambre des Comptes de Lille ; original en parchemin dont le
scel est perdu.
125.
t2&2 y au mois de mai, — Marguerite , comtesse de Flandre et
de Hainaut , et Robert , sénéchal de Flandre , châtelain de Lille ,
apaisent un différend entre l'abbaye de Loos et Robert dit Yiot de
TAnglée touchant leurs droits respectifs sur le vivier d*£squermes ,
dont Tabbaye tenait une partie de la comtesse et dont Robert de
*A.nglée tenait l'autre dudit châtelain.
Fonds de Tabbaye de Loos , N^ 147.
— 26T —
126.
t9S4 , au mois de mars. — • Arnoul , sire de Mortagne et chàte*
lain de Tournai , promet dédommager et acquitter Bauduin, seigneur
de Gomines , son cousin , de la somme de 5,000 liv. parisis dont il
s'est rendu caution pour lui envers Isabelle et Mahaut , enfants de
Mahaut , châtelaine de Lille et de Péronne.
Inventaire Godefroy^ publié par la Société des Sciences, de T Agri-
culture et des Arts, de Lille , pièce 1106.
127.
195&, juillet. — Marguerite, comtesse do Flandre, déclare
que Robert , sénéchal de Flandre , seigneur de Wavrin , du consen-
tement de Mahaut , châtelaine de Lille , sa femme , a vendu , aux
églises de Tournai et de Vicogne , toute la dlme qui lui appartenait
dans la paroisse de Flargelo.
Inventaire Godefroy^ pièce U16.
128.
f f Ml , octobre. — Les nobles de Flandre s'obligent â Texécution
du traité fait à Péronne , en présence du roi Louis , entre Marguerite,
comtesse de Flandre , et Gui , son fils , d*une part ; Florent , tuteur
de Hollande , et Florent , son neveu , d'autre part. Ils promettent de
ne prêter aucun secours à celui qui n*en exécuterait pas toutes les
clauses. — Parmi ceux qui scellèrent ce traité : Jean , châtelain de
Lille.
Inventaire Godefroy. pièce il 64.
129.
ttllt , au mois de mai. — Jean , châtelain de Lille , déclare
que Sara d'Orchies , sœur de Théobalde , maire d*Orchies , a acheté
d'Aubert , fils de défunt Robert de Templemars , chevalier , et de son
épouse Ogive, diverses rentes tenues de lui châtelaine
Origine scellé : un plain sous un chef {de gueulet au chef d'or)
— Imprimé dans Hautcœur, Cartulaire de Flinee , 1. 1 , p. 141.
— 26Ô —
130.
I. — - Mention que Tempereur de Constantinople a rapporté
le comté de Namur dans les mains de Marguerite , comtesse de Flan-
dre et de Hainaut , pour le comte Gui , en présence des hommes da
comté de Hainaut , parmi lesquels : le châtelain de Lille.
Inçtntiùre Godefroy, pièce 1846.
131.
19IMI, dominiea post festum B, Barnabe, — La comtesse
Marguerite promet de veiller à ce que Mathilde , châtelaine de Lille ,
renonce officiellement à la châtellenie de Péronne et à tout le droit
qu'elle y prétendait à raison de dot , douaire ou acquêt ; laquelle
châtellenie avait été vendue par Jean , châtelain de Lille , son mari ,
à Guillaume de Longueval , et revendue par celui-ci au roi Louis.
Archives départ, du Nord, l^ cartulaire de Flandre , pièce 72.
132.
tlMMI , dominiea post festum apostolorum Pétri et Pauli. —
L*official de Tournai atteste que Jean , châtelain de Lille , a reconnu
avoir vendu à Guillaume de Longueval sa châtellenie de Péronne , et
que celui-ci Ta revendue à Louis , roi de France ; que Mathilde ,
épouse du châtelain , a renoncé à son douaire sur cette châtellenie.
l^ cartulaire de Flandre , pièce 73. — Du Ghesne , Maison de
Béthune , preuves, p. 101.
133.
IMH* , S9 août à Paris, — Jean , châtelain de Lille , reconnaît
avoir reçu du roi de France mille livres qui lui restaient dues par
Guillaume de Longueval , chevalier , sur la vente delà châtellenie de
Péronne.
Uoiversis présentes litteras inspecluris , Johannes castella
nus Insulensis salutem. Noveritis quod nos castellaniam Pero-
nensem vendidimus in perpeluum domino Guillelmo de Longa-
— 269 —
valle, militi ,et causam habentibus ab eodem, pro quataormi
libus librarum Parisiensiam eundemque de dicta caslellania
fecimus investiri et ejusdem castellanie saisinam de liberari ;
quam caslellaniam dictas Guillelmus vendidit postmodum ex-
cellentissimo domino nostro Ludovico , régi Francorum illustri,
ac ejas successoribus pro certa pecunie quantitate, cumque
idem dominus Guillelmus de Longavalle adhuc leneretur no-
bis in mille libris Parisiensium de summa quatuor milium
librarum predictarum , ratione venditionis predicte , idem domi-
nus rex Francorum de dictis mille libris pro ipso domino
Giiillelmo per manum Templi Parisiensis nobis in pecunia nu-
merata pleiiarie satisfecit^ de quibus tenemus nos pro pagatis,
dictum dominum Guillelmum de dictis mille libris quitantes
omnino. In cujus rei testimonium presentibus litteris nostrum
fecimus apponi sigillum. Datum Parisiis in festo decollationis
sancti Jobannis Baptiste, anno Domini M^ GC^ sexagesimo
septimo.
Archives nationales , J. 229, N^ 16. Original scellé , sur double
queue de parchemin , d'un sceau en cire jaune représentant au droit ,
le châtelain à cheval armé , portant le bouclier et Tépée avec la
légende : -}* Sigillum Johann^it) castellanide Imula. Au revers , le
contre-sceau à Técu d'un plain sous un chef (de gueuleg au chef d'or)
avec la légende : -J* S. tecretum, YoirDouet d'Arcq , Collection de
«9ceaud;, II, 580S).
134.
tMI9 , S8 octobre. — Jean , châtelain de Lille , déclare que
Roger, son frère , a donné deux cents livres à l'abbaye de Phalempin.
DuChesne, Maison de ^^<Au/ie, preuves , p. 162. Donné comme
extrait du registre des chartes de Tabbaye de Phalempin.
135.
ttttV , 28 octobre» — Jean , châtelain de Lille , reconnaît qu*il
est tenu lui et ses successeurs au payement d*une rente de six livres
xn--18
— 270 —
pour cent livres données par Jean , son père à Tabbaye de Pont-
Rohart , pour son obit.
Jou Jehans, castellain de Lille chevaliers, fac savoir à tous
cheus qui ces lettres verront et oront , que jou doi à labié de
Pont Rohart sis livres de parsis cascun an iretaulement , à de-
dens les octaves de le Toussains , pour cent livres de parisis
que mesirés mes pères Jehans jadis castellains de Lille et de
Pierone leur dona pour mettre en yretage à faire sen obit ,
et pour locquoisoii de se sereur nonnain de leglise devant no-
mée, et pour cou qui sui tenus de paier les cent livres, je
leur ai en couvent à paier le rente devant dite tant que jou
viverai et mes hoirs après mi yretaulement , et se jou et mes
hoirs defailiemes de paier devens le jour quî dis est , jou et mes
hoirs sommes tenut de rendre les damages que li église auroit
eut polir le defaute del paiement et les cous con feroit pour le
debte requerre. Et voel et otri que me dame li comtesse
Margrite ou ses hoirs coens de Flandres nos destraignent à
tenir chou que dit est par prendre del no comme sires. Et si
est assavoir que jou et mes hoirs poons racater le rente devant
dicte des cent livres qui deseure sont nomées cascun an de-
dans le Penlecouste. Et pour chou que ceste choze soit ferme
et estaule, j'ai données à labesse et au couvent de leglise
déseure dicte ches présentes lettres saiellées de 'men saie).
Che fu fait lan del Incarnation Nostre Signeur mil et deus
cens et seissante sept le jour Saint Simon et Saint Jude.
Cartulaire de la collégiale de Saint-Pierre , N® 654.
136,
tM9 , novembre. — Jean , châtelain de Lille , et Tabbé de Saint-
Pierre de Gand règlent , de concert , les poursuites à intenter contre
les débiteurs à Camphin.
Imprimé dans Van Lokeren, Chartes et documents de Vahhaye
d$ Saint-Pierre de Ga«d, n°797.
137.
19S9 , le lendemain de Saint Valentin. — Isabeau de Lille ,
sœur du châtelain de Lille , reconnaît que Jean Cordieles a reçu par
les mains de Rogier , receveur du Hainaut ,200 livres qui lui étaient
dues par la comtesse de Flandre.
Archives départem. du Nord, Original. — Inventaire Godefhy
pièce 1506.
138.
1/909 , au mois de mars. — Jean , châtelain de Lille , déclare
que de concert avec Mahaut , sa femme , et par nécessité , il a vendu
à réglise de Marchiennes toutes les rentes en avoine et en gélines qu*il
tenait en fief de cette église , ainsi que les droits de justice qu*il avait
au territoire de Lorgies. Il déclare en outre que sa chère dame et
mère , Mahaut , femme de Mgr Robert de Wavrin , sénéchal , a
renoncé à son douaire sur ces biens.
Fonds de Marchiennes , original scellé d'un sceau ogival de 82m.
^ Sigillum : Matildis : Castell Insala, Dame debout en robe
et en manteau vairé , coiffée d'un chapel recouvert d'un voile , un
oiseau sur le poing , accostée de deux écus au plein sous un chef
[de gueules au chef d'or). Contre-sceau : Écuau plein sous un chef.
"J- S' Damoisele Mahaut , chastellaine de Lile, (Demay, Inventaire
des sceaux de la Flandre , ii , 5549). — Gartulaire de Tabbaye de
Marchiennes , p. 810. — DuChesne, Maison de Bdthune ^ preuves ,
p. 162
139.
MlèBH, au mois de mars. — Jean , châtelain de Lille renonce à
rhommage du fîef de Raimbaucourt qu'il réclamait à rencontre de
Tabbaye de Marchiennes , et reconnaît que d'après les documents
qui lui sont présentés par l'abbé , il n'y a aucun droit.
Gartulaire de l'abbaye de Marchiennes , p. 809.
140.
19GS , août. — Convention entre Jean , châtelain de Lille , et
réglise de Saint-Pierre de Lille , sur les contraintes à exercer pour le
paiement des amendes encourues par leurs hôtes respectifs.
Imprimé dans Tailliar , Recueil d'actes des XJI« et XIIP siècles^
en langue romane wallonne du Nord delà France , N® 195.
Ut.
1990 , le jeudi avant la fête de saint Simon et de saint Judt,
^23 octobre), — Sentence arbitrale de la comtesse Marguerite sur
divers différends dMntérét entre Robert de Wavrin , sénécha! de
Flandre , et Jean , châtelain de Lille.
Nous , Margherite , comtesse de Flandres et de HayDoau ,
faisons savoir à tous ke comme débas fust entre nos chiers et
foïables Robert de Wavrign , sénescal de Flandres , d'une part,
sour trois mile libvres de le monoie de Flandres ke li caslelains
devant dis demandoit au sénescal devant nommei pour le rai-
son d'un don ke demisiéle Yzabians et Mahaus , sereurs le de-
vant dit castelain fisent à celi castelain , lesqués III mile libvres
li castelains Jehans, pères le castelain et les demiziéles devant
dites , donna à ses filles deseurcdites en son testament, c'est
à savoir : à Ysabel , sa ainsnce fille, deus mille libvres, et à
Mehaut, sa mainsnée fille , mile libvres à prendre as bois entre
Tumeries et Ostricourt et entre Tumeries et le Ploych , si corn
il est contenu el testament dou castelain le père devant dit ,
lesqués bois li sénescaus fist coper et enparteir à le valeur de
III mille libvres et de plus , si comme li castelains desenredis
dist et propose tentes les coses deseure escrites. Et comme li
castelains devant dis demandast aussi pluseurs autres coses au
sénescal deseure dit et li sénescaus fesist aussi diverses de-
mandes au castelain , les parties deseuredites pour esciver
cous et frais d'endroit ces déba*? se misent sour nous et sour
men très cbier fil Guïon , conte de Flandres et marchis de
Namur, et promisent à tenir femi et estable quinke nous et
Dostre fius li cuens de Flandri s (levant dis en diriens et ôrde-
neriens si eom bien nous sembleroit selonc Dia et boeoe con-
science et nous pour bien de pais presimes sour nous le fais
de le mise selonc le forme devant escrite et puis comme nostre
fius li cuens de Flandres devant dis s'en deust ore aler outre
meir les deseuredites parties en nostre présense et en le pré-
sensé de nos homes otroïërent et consentirent ke nous , Mar-
gherite, contesse de Flandres et de Haynau, devant nommée,
porieos toute seule et sans oestre fil le conte devant dit aler
avant en le mise et terminer le besoingne devant dite en le ma-
nière deseure escrite , et sour cou nous le recheumes et oKmes
les demandes , les responses , les confessions . les proeves , les
vérileis et les raisons del une partie et del autre et toutes cho-
ses oïes et diligenment entendues nous selonc les veriteis et les
proeves ke nous en avons oïes et entendues , et selonc Diu et
boene conscience par conseil de preudes hommes , disons nostre
dit en ceste fourme : Li sénescaus devant dis soit tenus de rendre
au castelain deseure dit les III mile libvres devant dites à deus
termes ki ci-après sont expressei, c'est à savoir : chiunc cens
libvres dedens le mois de march prouchain, et ciunc cens libvres
dedens la Saint-Remi suiant après ki sera Tan del Incarnation
MCCLX et onze , et ensi de march en march et de Saint-Remi
en Saint-Remi dusques tant ke ces III mile libvres soient par-
paiiés au castelain devant dit. Après , d'endroit la demande ke
li sénescaus fait au castelain de douze cens chiunc libviesdis
solsetsiet deniers rabat je YII^ et vint libvres par le connis
sance dou sénescal c'est à savoir : chiunc cens libvres ke li
sénescaus rechiut à Marchièoes et IIII'^ libvres qu'il rechiut à
Los, et VII" lib. queli castelains a paiié pour lui ausigneur
d'Âigremont , et ke li castelains soit tenus de rendre au sénes-
cal IIIP IIII" V lib. X s. VII d. ki demeurent de le somme
devant dite ke li sénescaus demande au castelain. Et disons
encore ke li castelains rendje au sénescal c sols k'il rechiut à
Ham en le partie le sénescal , et XX lib. k'il rechiut es ren-
tes communes ke li seiiescaus deust avoir recheut par une
ordenance ki fu faite entre eaus , et IIII lib. et XL deniers pour
les eauwes de Senghin et XXX sols poar Piéron Widiea,
c'est en somme pour tout ke li castelains doit rendre au sénés-
cal y® XYI lib. IH s. XI deniers à /endre au sénescal à deus
termes ke li sénescaus doit rendre au castelain les III mile
libvrées deyant dites, c'est à savoir à chascun terme de sis ter-
mes le sisime part de le somme devant dite ; après nous disons
ke li castelains face faire au sénescal une maison au Ploich u à
Ostricourtensi com il fu divisei entre eaus et si corn il le doit
faire par le loi du pays , et d'endroit les Y^ et L lib. ke li sé-
nescaus demande au castelain pour le défaute de le convenance
dou mariage des enfants le castelain le père et dou sénescal
devant dit , et del arsin del bois ke li castelains arst , et de le
pescherie de Habourdin dont li sénescaus se déplaint dou ca^
telain et des vint et IIII lib. dont li sénescaus dist keli castelains
rechiut en se partie à Habourdin et de nuef vint libres dont li casti-
lains distke li sénescaus les rechint à Habourdin en se partie, et
des vint libvres ke li castelains demande au sénescal pour Baude
Peteillon , et des LX lib. que li castelains demande au sénescal
pour Jehanet de le Masure , retenons-nous à nostre dit tant
ke nous en serons miens conseillié , et en dirons nostre dit
dedens la Saint-Remi le prouchaine ke nous atendons , se li
termes n'est ralongiés ci en dedens par Totroi des parties.
D'endroit les pierres de Habourdin , de Senghin , et dou Ploich
ke li sénescaus fist emporteir si com li chastelains dist et de le
descheange des manoirs et dou bois desous siet ans et deseure
LX ans, dont li castelains dist ke li sénescaus fist copeir, et
d'endroit les mesure et li tonlieu de Phalempin se sont les
dites parties mises en arbitres , et d'endroit XVI lib. dont li
castelains dist ke li sénescaus les rechiut en une haie en le partie
le castelain , on doit rewarder les escris de le parchon , et par-
mi cou ces pièches devant dites dont autre mise est faite et
dont on doit rewarder les escris de le parchon sont hors de
nostre dit. En tesmoing desqués coses nous avons ces présentes
lettres salelées de nostre saïel ki furent faites Tan del Incarna-
cionMCCLX dis, le joesdi devant le Saint-Symon et Saint- Jude.
Archives dépait. du Nord , I*^ cartulaire de Flandre , piëee 122,
F> 88, v®.
142.
tt9t , octobre — Jean . châtelain de Lille . chevalier , s*engage à
faire établir un canal depuis La Bassée jusqu'à Lille , moyennant
4 ,500 livres d* Artois que lui paieront les échevins de Lille.
Imprimé dans Roisin , édition Brun -Lavainne, p. 285 ; — dans
Tailliar, Recueil d* actes en langue romane^ N^ 208 ; — dans les l'fotes
historiques sur Hauhourdin et ses seigneurs , par M. Tierce , juge de
paix, annexe N^ 1.
143.
1)991 , le mardi devant le jour dou Nouel. — Marguerite ,
comtesse de Flandre et de Hainaut , fait savoir que Marie de Lan-
dast , sœur germaine d'Amauri de Landast , chevalier , et veuve de
Henri Trolet , bourgeois de Lille , a vendu à Tabbaye de Marchiennes,
pour 600 livres de Flandre , le quart du vivier dudit Marchiennes
qu'elle tenait en fîef de ladite comtesse... a A ce faire furent comme
jugeur , 0 entre autres : « Jehans , castelains de Lille ».
Cartulaire de Vahhafe de Marchiennes , p. .15.
144.
l!t93 , juin. — Jean , châtelain de Lille , promet que jamais il
n'exigera aucun péage sur la rivière venant de la Deûle à Lille.
Imprimé dans Roîsin^ p. 288.
145.
1993, juin. — Jean . châtelain de Lille , chevalier , et Mahaut ,
châtelaine de Lille , sa femme , déclarent que par lettres du mois de
février 4 S70 , ils ont vendu à Erembourch Rauwetièle et à Jean
Ferrand , son fils , vingt livres d'Artois de rente ; sur la demande de
— rte —
Jean, ils s'engagent à payer la moitié de cette somme , depuis la mort
d*£remboarch , à Jehanin , sa fille, de la môme manière qu'ils la
payaient à sa mère.
Bm. Gaehet , U Couvent de VAhhiette de Lille , dans le Messager
des sciences historiques de Belgique, année' 1852, p. 29.
146.
IJtVS, 19 juin. — Sentence arbitrale de la comtesse Marguerite
entre Jean , châtelain de Lille, et Tabbaye d'Hasnon au sujet de la
justice du village de Ferrières.
Nous Hargherite , contasse de Flandres et de Haynnau , fai-
sons savoir à tous ke comme débas fust entre nostre cher Mable
Jehan, castelain de Lille, d'une part, et homme religieos
l'abbei et le couvent de Hasnon , d'autre part , de la justice ke
cascune desdites parties demandoit en la moitié de la vile de
Férières sour la terre Saint-Pierre de Hasnon , nous , sour nostre
enqueste , kt faite en est par Tassens des parties , avons dit et
disons nostre dit en tèle manière : ke la justice de deus sols pour
yretage entre claim et respeus de hoste à autre , et li pans de
deus sols pour faute de paiement de rente et fourfait de yretage
jusques à LX sols sour la terre devant dite sont l'abbei et
Téglisede Hasnon , et si disons que justice de sanc et de simple
mort d'oume demeure au castelain, et si puet les devant dis hostes
l'abbei et Téglise de Hasnon mener en ost et en che\auchié. Et
si disons encore ke pour cou ke li une partie et li autre a
demandei toute justice haute et basse en ladite moitié de la vile de
Férières et nus d'eaus n*a moustré par chartre ne par maniance
en nul cas ke il i ait droit en le haute justice , nous retenons ou
liu devant dit , pour nostre droit , la haute justice à nous et à
nos hoirs ségneurs de Flandrçs. En tesmoing de laquel chose»
nous avons donnei à labbei et à léglise de Hasnon ces pré-
sentes lettres saielées de nostre saïel. Cis dis fu dis en la plache
daleis le parloir les frères prêcheurs de Lille , en la présence, des
parties , en Tan de! Incarnation Nosire Ségneur M CGLX et XIII,
le lundi devant le Nativité Saint-Jehan Baptiste.
!•' Cartalaireà* Flandre, pièce 111 , f» 35 v«.
147.
it93 iË.nâ,)^ janvier. — Jean, châtelain de Lille, déclare
que la comtesse Marguerite et le comte Gui , son fils , ayant consenti ,
pour le profit de la ville de Lille et de toute la châtellenie , à ce qu'il
fasse un canal de la Bassée à Lille en indemnisant ceux qui ont des
propriétés dans la traversée , il s'est engagé à l'établir de telle
manière que les religieux de l'abbaye de Loos ne perdent point Tan-
cien cours d'eau qui passe parmi leur abbaye , ni leur moulin de
rabba\ e , ni celui du Kesnoit qui devront ne pas manquer d'eau
suffisante pour moudre aisément , comme de coutume , depuis la
Saint-Remi jusqu'à la mi-avril ; qu'ils ne perdent point la pèche
dans leurs eaux et qu'enfin le canal ne puisse nuire à l'abbaye soit
par trop grande abondance soit par manque d'eau. Il déclare en
outre que la comtesse et le comte , sou fils, ont accordé à l'abbaye
tout droit de pèche dans lé canal depuis le pont d'Uaubourdin jus-
qu'au filet de Ganteleu et que lui châtelain abandonne tous les
droits qu'il pourrait y avoir , mais qu'en compensation il ne devra
payer aux religieux aucune indemnité pour la valeur de leurs ter-
rains traversés. Il déclare pareillement que la comtesse et le comte ,
son fils, ont accordé à l'abbaye la faculté d'aller et venir sur le
canal avec bateaux et de transporter ce qu'elle voudra de Lille à.
La Bassée sans payer aucun droit ; ce à quoi il C/Onsent à la condi-
tion que les religieux feront construire à leurs dépens le pont aux
Ribaux qui leur appartiendra et qu'ils entretiendront , comme celui
qu'ils ont fait construire à l'endroit où le canal coupe Técluse qui va
du moulin du Kesnoit à Basenghem ; qu'enfin, la comtesse et son fils
ont promis, et lui châtelain promet que s'il arrivait, que ce canal ne
pût porter bateaux , les religieux pourraient reprendre leurs héri-
tages et démolir les deux ponts ci-dessus mentionnés.
Fonds de l'abbaye de Loos, N^ 194. — Imprimé dans Y Histoire
âeN.'D. de Léo», par Lucien de Rosny, p. 154 ; et dans Tailliar,
— VIS —
148.
tnM (tnât} , janvier. — Confirmation par la comtesse Mar-
guerite et le comte Gui , son fils, des lettres qui précèdent.
Premier cartulaire de Flandre^ pièce 820.^ Analysé dans Saint-
G^ois I Monument anciens , 642.
U9.
t99& , mat. — Jean , châtelain de Lille , reconnaît qu'à la
demande de la comtesse Marguerite , il s*est dessaisi , dans la main
de ladite dame , de Thommage du fief que Marote , fille de lean de
Leers , tenait de lui , et qu*il Ta affranchi de tout service de fief,
pour en faire aumône aux sœurs de Notre-Dame de Lille.
Em. Grachefc, le Courent de VAlhiette de Lille , p, 86.
150.
199&. — Marguerite , comtesse de Flandre et de Hainaut , en
exécution du testament de Marie Deletour , délivre à la nouvelle
maison de Notre-Dame de Lille , un fief appelé le Gruel , à Péronne>
en-Mélantois , que ladite Maroie avait obtenu sans service de fief ,
de Pierre de Sainghin et de Jean, châtelain de' Lille, desquels il
était tenu.
Em. Gachet, le Contient de VAbiette de Lille , p. 40.
151.
1995. — Traité de mariage entre Jean , châtelain de Lille , et
Mahaut, sa femme , pour Thomassin , leur fils , ou , si ledit Thomas
venait à mourir , pour leur quatrième fils qui ne serait pas clerc ,
d*une part ; et Jean de Ghistelles , seigneur de Fourmeselle et de
Le Wastine , et les amis de Catherine , fille cadette de feu Philippon
de Malûeghem , au nom de ladite Catherine d'autre part.
Chambre des Comptes de Lille. •— Analysé dans Saint-Génois ,
Monument anciens^ 651»
*- Vl^^
152.
1995 , septembre. — Jean , châtelain de Lille , adhérite son Bis
Thomas de 4 83 livrées de terre a recevoir annuellement dans sa
terre d*£rquinghem-Lys , pour les tenir à toujours en Gef des sei-
gneurs à qui cette terre est sujette.
Ihidem.
153.
t!t7ft. — Littera Guidonis de Domnapetra , comitis Flandrioe ,
per quas jurât et promittit se servaturum conventiones quas habue
ruQt , cum domino rege Ludovico , Thomas , Flandrioe et Hannonioe
cornes , et Johanna ejus consors , et Margareta , Flandrioe et Han-
nonioe comitissa.
Sequuntur litteroe securitatem conventionum , quas dictus cornes
Guido juravit et se servaturum promisit , factoe per milites quorum
nomina sequuntur. m. ce. lxxv.
Johannes , castellanus Insulensis.
Rogerus de Insulâ.
Warnkœnigh, Hist, de la Flandre , t. m, p. 84*7.
154*
1975 y février, — Roger de Lille, seigneur de Pontrohard , et
autres chevaliers promettent d^embrasser le parti du roi de France
au cas ou Gui , comte de Flandre , manquerait à ses engagements.
Original aux archives nationales, J. 541 , 8^5, mani du sceau
équestre de Roger : écu chargé d'une aigle. . . . Dni : de Po..„ mil\
(Droaet d'Arcq , Collection de sceaux^ I, N^ 2594.)
155.
1990, avril. — Jean , châtelain de Lille « déclare que , -pressé
d*aUer rejoindre Tarmée du comte Gui contre Tévéque de Liège , il
^280*»
a prié les échevins de Lille de le dispenser de commander en per-
sonne les gens de la commune dans cette expédition , ainsi qu'il
devait le faire comme leur châtelain ; qu*il a chargé deux chevaliers
de les conduire en son lieu et place , mais que le droit de la ville
n*en pourra souflfrïr aucune atteinte.
Imprimé àanBEoisin, édit. BruD-Lavainne , p. 291.
156.
1999 , jutn. — Mahaut, châtelaine de Lille , et Jean , châtelain
de Lille , son fils , promettent de rendre à Gui , comte de Flandre ,
une somme empruntée pour eux de Jakemon de Landas , bourgeois
de Douai.
Chambre des Comptes de Lille , original muni d'nn soean
ogival de 66(n Mathildis Castellane . InsvdensU. Dame
debout, en robe et en manteau vairé, au chapel recouvert d'un
voile, un oiseau sur le poing , sur un piédouche. A dextre , un éca à
la croix (qui est de Morta^e] ; à senestre, un plain sous un chef {<Ze
gueules^ auchefd'or, qui est de Lille) (Demay, Jntfentaire des sceaux
de la Flandre , ii, 5550.) — Saint-Génois , Monumens anciens^ 661.
157.
if77-t999. — Motifs de la châtelaine de Lille, (Mahaut de
Mortagne), pour demander son douaire dans la terre de Idi demoiselle
de Lille (Mahaut , fille de Jean II). Elle dit que lorsqu'elle épousa
son mari (Jean III) , il jouissait de la châtellenie de Lille , et qu'il
n'a pu en faire don à son préjudice. Elle dit aussi savoir que cette
demoiselle a eu assignation , pour son mariage , sur d'autres terres ;
ce qu'elle offre de prouver.
Réponse de la demoiselle de Lille aux motifs de la châtelaine ,
pour empêcher le douaire qu'elle demande dans ladite terre. Elle dit
qu'il est vrai que son père et son frère (Jean II et Jean III^ lui ont
assigné d'autres biens lors de son mariage ; mais qu'à la mort de
son père, ce partage fut annulé et qu'on lui a donné la terre qu'elle
tient actuellement.
Chambre des Comptes de Lille. — Saint^Genois , Monumens
anciens , 6*38.
•
iB8.
1979, avril, — Wautier, châtelain de Courtrai, Bire de Nevele,
promet de décharger Guy , comte de Flandre et marquis de Namur ,
d*une rente annuelle de 400 livres de Flandre, dont il était caution
envers dame Mehaut , châtelaine de Lille , pour Jean , châtelain de
Lille, fils ;le cette dernière et cousin de Wautier, lequel Jean devait
cette rente à sa mère à titre de douaire assigné sur les bois du
Plouich .
Joies de Saint -Génois , Inventaire analytique det charteê des
comtes de Flandre au château de Bupelmonde^ pièce 247.
159
1999, septembre. — Jean, châtelain de Lille, promet de
décharger son très-haut seigneur , Gui , comte de Flandre , d'une
rente annuelle de 400 livres de Flandre dont ledit comte s'était
rendu caution pour lui envers Mahaut, châtelaine de Lille, sa mère,
à qui cette rente était due à titre de douaire assigné sur le bois du
Plouich. ^
Chambre des Comptes de Lille , original scellé d*an sceau rond
de 48*'^, "}* S*. Johanis :' castellani : Jnsulensis. Écu au plain sous
un chef. (De gueules, au chef d'or). (Demay, Inventaire des sceaux: de
la Flandre^ n, 5551.) — Saint-Génois, Monumens anciens^ 669.
160
1979, septembre. — Mêmes promesses par Willaume de
Béthune, chevalier, sire de Locres et de Helbuterne, cousin de Jean»
châtelain de Lille ; par Robert de Wavrin , chevalier , sire de Dra
neutre , oncle dudit châtelain de Lille ; — par Guillaume de Flan-
dre , fils dudit comte Gui , cousin du châtelain de Lille.
Chambre des Comptes de Lille , originaux. •— Saint-Génois ,
Monumens anciens , 669.
161.
1999, la nuit de Saint-Remi. — Jean , châtelain de Lille fait
savoir qu*Ae)is de Millevoie a vendu au chapitre de Saint-Pierre de
— 282 —
Lille sa dime de Herrin qu'elle tenait en fief de Jean seigneur de
Herrin , chevalier, et en arnère-fîef de lui châtelain. Ledit châtelain
ratifie cette vente et consent que le chapitre possède cette dime à
toujours et la tienne libre de toute charge , de tout service de fief et
de toute autre exaction.
Cartulaire de la collégiale de Saint-Pierre ^ N° 435.
162.
1979 , novembre — Robert de Wavrin , sire de Dranoutre ,
approuve la cession d'une rente à Wattignies , faite par son neveu
Jean , châtelain de Lille , au chapitre de Saint-Pierre. — Le comte
de Flandre confirme cette vente.
Cartulaire de la collégiale de Saint-Pierre de Lille , N^ 183. —
Imprimé dans Tailliar , Recueil d'actes en langue romane , N^ 218.
163.
IliVB, novembre. — Jean , châtelain de Lille , déclare que dans
le cas où Béatrix , sa femme , réclamerait son douaire ou d'autres
droits viagers sur une rente à Wattignies , qu'il a vendue à l'église
de Saint-PierrO) le chapitre pourrait se dédommager sur d'autres
rentes à la Bassée.
Fonds de Saint-Pierre de Lille , original en parchemin scellé d'un
sceau intact. — Cartulaire delà collégiale^ N* 184. — Imprimé dans
TailUar, N' 219.
164.
Û2H9, novembre. — Robert de Wavrin, sire de Dranoutre , et
Jean , châtelain de Lille , son neveu , assurent au chapitre de Saint-
Pierre de Lille la possession de la rente de Wattignies , et s'obligent
à le garantir du retrait lignager.
Fonds de Saint-Pierre de Lille, original muni de deux sceaux. ^
Cartulaire delà collégiale. N<^ 135 — Imprimé dans Tailliar, N"" 220.
— M8 —
165.
t!t80 , septembre. — Procuration pour assister à un bornage
de terre au nom du châtelain.
Jou Jebans , castellains de Lille, faic savoir à tous que jou ai
mis et mcch en men liu Thomas de Baufrumes ou celui qui ces
lettres portra pour estre de parmi à un desoivre (bornage) de le
tiere Wairael encontre le tiere del église Saint-Pierre de Lille ,
et arai ferme et staule chou que fait en est par le devant dit
Thumas ou par celui qui ces lettres portra, par le tesmoi-
gnage de ces lettres scellées de notre sayeL Qui furent faites
landel Incarnation. M. CC. IIII^^ou mois de septembre.
Cartulaire de la collégiale de Saint-Pierre , N® 558.
166.
t9HO, le merkedi devant le feste Sainte- Luice (\i décembre).
— Jean , châtelain de Lille , assure au chapitre Saint-Pierre de
Lille , le remboursement de la part à laquelle sa femme pourrait
prétendre , pour raison de son douaire et à la mort de son dit mari ,
dans des rentes en froment et en chapons sur douze bonniers de
terre à Wattignies , rentes qu*il tenait de Robert de Wavrin , son
oncle , et qu*il a données audit chapitre. — Il assigne à ce rembour-
sement les rentes et droitures qu'il possède à Lille et prie son dit
oncle de s'en porter garand , ce que celui-ci fait.
Fonds de Saint-Pierre de Lille , original en parchemin où subsis-
tent les fragments de deux sceaux. — Cartulaire de la collégiale de
Saint-Pierre de Lille , N^ 592.
167.
tMÈ, 15 avril. ^ Le comte Gui permet à Robert de Wasnes
de vendre , aux sœurs de la nouvelle abbaye de Lille , un fief qui
lui appartient à Ënnevelin , tenu de la châtelaine de Lille à raison
de son douaire ; et à ladite châtelaine d'en adhériter les sœurs du
consentement de Jean , châtelain de Lille, et de payer nne rente
de deux sous.
Quairième cartahùre de Flandre , pièce 242. — Saint-Gknois ,
Monumenê anciens , 688.
168.
%1tM» janvier^ [Vieux st.) — Jean, châtelain de Lille, donne
a pour Dieu et en aumosne » au chapitre Saint-Pierre de Lille un
héritage ayant jadis appartenu à Baudon de Le Porte , situé à Lille ,
rue d'Angleterre , entre la maison du prévôt de Soignies et celle de
Jean Loisseleur, et prie Gui de Dampierre , comte de Flandre^
d*agréer son aumône, demande à laquelle ce prince s'empresse
d'accéder en apposant son sceau à côté du sceau du châtelain de Lille.
Fonds de Saint-Pierre de Lille ; original en parchemin scellé de
deux sceaux.
i69.
1999 (1998), en janvier. — Jean , châtelain de Lille , déclare
qu'il a remboursé à Jean de La Haye , chevalier et à plusieurs
autres particuliers le prix des terres traversées par le canal de La
Bassée dans le village de Loos, ainsi que l'éclusette qui est contre le
canal entre Kesnoit et les eaux de l'abbaye de Loos ; que cette
éclusette avec le fonds contenant six cents et un demi -quarteron de
terre étant ainsi devenue sa propriété il l'a vendue à l'abbaye de
Loos pour la somme de vingt livres parisis.
Fonds de l'abbaye de Loos , N^ 202.
170.
1999 février (V. S.) — Le comte Gui règle les différends qui
existaient entre Thomas^ fils du châtelain de Lille , (Jean III) , et
Catherine , fille du seigneur de Maldeghem ; Thomas refusant
d*épouser Catherine conformément au traité passé entre leurs
parents, (en 1275).
Chambre des Comptes de Lille. — Analysé dans Saint-Génois ,
Monumenê ancien i , 707.
— «85 —
171
1994 , septembre. — Jean , châtelain de Lille , qnitte Thôpital
Comtesse d'un fierton de fin argent et un denier qu'il lui devait
annuellement , pour en jouir à toujours.
Archives de- THôpital-Gomtesse , origiaal en parchemin , muni
d'un sceau. — Inventaire sommaire ^ N^ 115. '
172.
1984, (V. S. ) 9 février. — Sentence du comte Gui entre
Catherine , veuve de Jean de Haudion et messire Gillion de Doay , au
sujet d*un jugement rendu par la cour du comte à Lille , en faveur
de ladite Catherine. — En présence de Jean , châtelain de Lille.
Quatrième cartulaire de Flandre^ pièce 109. •« Saint-Genois ,
Monumens anciens, '726.
173.
1984 , ( V. S. ) février-mars. — Jean , châtelain de Lille , vise
les lettres de Jean , son père , datées du jour de saint Simon et saint
Jude 1267 , et assigne les six livres de rente données à l'abbaye de
PontRohart sur les ventes des tailles de ^on bois du Plouich. Gui ,
comte de Flandre et marquis de Namur, approuve et confirme cet acte.
Cartulaire de la collégiale de Saint' Pierre ^ N^ 654.
174.
1984 , ( V. S. ) c/ mois de march le deluns apries Paskes flou-
ries. — Jean , châtelain de- Lille , fait savoir qu'il a vendu au chapi-
tre de Saint-Pierre de Lille \ 3 bonniers de bois situés au lieu qu'on
dit le Frète le Prestre , joignants au bois du Forest. S'il arrivait
qu'il mourût avant Béatrix , sa femme , et qu'elle réclamât des droits
de douaire ou autres sur ces 4 3 bonniers , le chapitre pourrait
reprendre une pareille quantité sur les autres bois du châtelain.
Cartulaire de la collégiale de Saint-Pierre, N** 150
XII— 19
— 28« —
175.
f 981^ , el mois de march h mardi en Pcuqueres, à DouMoay, —
Gui , comte de Flandre et marquis de Namur , fait savoir que devant
lui est venue Mahaut , châtelaine de Lille , laquelle a renoncé en
faveur du chapitre de Saint-Pierre de Lille à tous ses droits de douaire
ou autres sur les k 3 bonniers situés au Frète le Prestre , vendus
audit ohapitre par Jean ^ châtelain de Lille , son fils. A cet acte étaient
présents : Willaumes de Mortagne , Ankins Dauci , Wautiers de
Douay et Jehans de I^ Haye , chevaliers ; Joifrois de Hausières ,
Ghilebiers Danstaing et Jehans del Annoit.
Cartulaireie la collégiale de Saint-Pierre, N® 151 .
176.
tiiSS , ( Y. s. ] mars, — Le comte Gui reconnaît que leséchevins
de Bruges lui ont prêté une somme provenant des décimes ecclésias-
tiques de révôché de Cambrai , et qu'il a promis de la rendre aux
termes designés. — Parmi ceux qui déclarent avoir vu ces lettres :
Jean , châtelain de Lille.
Chambre des Comptes de Lille.— Sdini-Genois , Monument
anciens^ '743.
177.
1999 , A juin. — Le comte Gui confirme le transport fait au
mois de septembre 1 275 , par Jean ( III ], châtelain de Lille , de 483
livrées de terre, à Erquinghem-Lys , en faveur de son fils Thomas.
Chambre dos Comptes de Lille. -— Saint-Génois , Monument
anciens , '743.
178.
1999, juin, — Raoul de Clermont, connétable de France et
seigneur de Nesle , et Willaume de Mortagne , seigneur de Rumes et
de Dossemez , déclarent que pour le grand profit de Jean , châtelain
de Lille , leur neveu , et pour le décharger du grand asseinement que
soB père laissa à Maire , sœur dudit Jean , pour le cas où elle se
mariât , consentent que ledit Jean , leur neveu y assigne %0 livres de
rente perpétuelle sur la châtellenie do Lille , à la franche abbaye du
Bois de Beaulieu où ladite Maire , leur nièce , est entrée en religion.
Le comte Gui approuve cet arrangement.
Cartulaire de la collégiale de Saint-Pierre^ N^'64'7 et 648.
179.
1998, octobre. — Jean de La Haye , chevalier, lieutenant du
châtelain de Lille , déclare que si , à sa prière , Thomas de Lille
n'étant pas encore chevalier , a commandé la commune de Lille en
place du châtelain , dans une expédition en Hainaut , cela n'est pas
dans les usages et la coutume, et ne doit porter préjudice ni à la
ville , ni à la commune , ni au châtelain.
Imprimé dans Roitin , édit. Brun-Lavainne , p. 827,
180.
IMS , 12 mars [N. S. ]. — Mahaut , fille du châtelain de Lille
et de Péronne , adhérite son petit neveu Jean V, châtelain de Lille ,
du comté de Herlies.
Nous Guis , cuens de Flandres et marchis de Namur , faisons
savoir à tous cheaus ki ces présentes lettres véront et oront ke
nous avons vcues les lettres saines et entires de nostre chière et
foïable damoisiéle Mchaut , jadis fille aucbastellain de Lille et de
Fiéronne , faites etordeuéesen le manière kechi après s'ensuit:
3ou , Mehaus , jadis fille au chastellain de Lille et de Piéronne ,
fai savoir à tous cheaus ki ces présentes lettres véront et oronl
ke comme il fusl ensi ke mes chiers frères Jehans , de boine
mémore , jadis chastellains de Lille , me deust une somme de
deniers pour le raison de raen mariage , et messires mes frères
devant dis , ou descont de le somme des deniers devant dis ,
ni'ahireta bien et-à loi de le tière de le Conté gisant à Hierlies ,
à le value dou denier douze deniers , à tenir des contes de
Flandres , lesquéles convenences téies au jour que jou fui ahi*
retée deletière devant ditle que jou leditte tière pooie vendre et
despendre , donner et aumosner , et se jou , en me plaine vie ,
ni le faisoie si ke dit est , li devant ditte tière , apriès mcn
déchiés , devoit revenir au chastellain de Lille ou à sen hoir.
Après moût de tans , mes chiers niés Jehans , de boine méfflore>
jadis chastellains de Lille, et fins aisnés à men chicr frère
devant dit , me requist et pria ke jou ne vosisse mie le tière
devant ditte vendre ne aliéner par quoi si hoir en fuissent
deshireté , et jou , par me loïauté li eut enconvent ke se il me
dounoit cent livrées de tière tout le cours de me vie ke jou
Tahireteroie de le tière devant ditte, en tel manière ke je
peuisse me tière aumosner une anée enprès men déchiès et mes
niés devant nommés m'eut enconvent par sou sièrement k'il le
me feroit faire et laiseroit arme pour lui ki povoir aroit don
faire, car il ne pooit demorerou païs pour les convenences ke il
eut à monseigneur le conte de Flandres dealer hors dou pays ou
siervice monseigneur Phelippe de Flandres, sen fil. Et jou,
Mehaus devant nommée , pour droit et pour loïauté, les conve-
nances devant dittes moustrai à le noble dame Béatris', chastel-
laine de Lille , jadis femme à mon chier neyeut devant dit ke
s'elle voloit , pour ses hoirs , tenir et faire les convenences devant
dittes , ke jou les tenroie. Et elle , de se boine Volonté , les con-
venences devant dittes m'a tout entirement aenpiies dont je me
tieng à paie et parmi ces convenences devant dittes faites , si ke
dit est , jou raportai et werpi , bien et par loi , soulonc le cous-
tume del païs approuvée , toute le tière de le conté devant ditte
en le main Jehan d'Assenghien , adont bailliu de Lille , pour
ahireter Jehan, chastellain de Lille, en le présence des houmes
monsigneur le conte de Flandres , et fianchai et jurai ke jamais,
à nul jour, contre ces convenences n'irai ne venrai par mi ne
par autrui. Après toutes ces choses , li baillius devant dis
conjura les houmes se il avoit le tière de Hierlies devant ditte
<-« $8» —
souffissaument en se main pour ahireterlechastellaindeleUère
devant ditte et li houme disent c'on me demandast poorquoi jou
fâisoie cest raport et cest werp et je conouch , par mon sière-
ment . ke jou estoie tenue don faire et d'acomplir entirement les
convenences devant ditles. Après chou , à me requeste et au
conjurement dou bailliu devant dit, disent ke jou estoie deshi-
retée bien et à loi de toute le tière de Hierlies devant ditte pour
ahireter Jehan , chastellain de Lille, devant dit, au commant
mon très-chier et trës-^haut seigneur Guïon, conte de Flandres
et marchis de Namur. A ces convenences, à cest raport, à cest
werp furent houme mon très-chier seigneur le conte devant dit,
miper, à le semonse dou bailliu devant nommet, noble houme
mesiresWillaumes de Flandres, mésires Grars dou Yert-Bos,
mesires Oliviers de Halluwin , mesires Bauduwins de Claroul ,
tout chevalier , Pières de Le Vigne et mésires Jehans de Le Haie,
comme mes avoés à toutes les coses devant dittes faire , et
comme baillius Jehans d'Assenghien devant nommés. Et prie et
requier à mon très-chier et très-haut seigneur le conte devant
nommet ke il loor , gréer et tenir voelle toutes les choses devant
dittes comme sires. En tiesmoignage de laquel chose jou, Mehaus
devant nommet , ai pendut men sa!fel à ces présentes lettres , en
non de tiesmoignage , lèsquéles furent faites et données en l'an
degrasce mil deus cens quatre vins et douze, le mardi devant
mi-quaresme ; et nous , Guis , cuens de Flandres et marchis de
Namur, aie prière et à le requeste damoisièle Mehaut devant
Doumée , toutes les choses des susdittes loons , gréons et otrions
et avons enconveut à faire tenir fermes et estaules comme sires
de le tière par le tiesmoignage de ces lettres saielées de mea
propre sàïel , lèsquéles furent faites et dounées en Tan et ou
mois devant dit} le prochain joesdi après mi-quaresme, lejour
Saint-Grigore.
Premier eaHulaire de Flandre , pièce 289, f^ 71 r».
— 299 —
181.
1998 , 12 mars ( N. S.]. — Béatrix de Neelle, yeuve de Jean IV,
adbérile Mahaut , fille du châtelain de Lille et de Péronne , de 95
livrées de terre qu'elle tient de son fils Jean V , châtelain de Lille.
Nous Guis , cuens de Flandres et marchis de Namur , faisons
savoir à tous cheaus ki ces présentes lettres véront et oront ke
nous avons veues les lettres saines et entires de nostre chière
et foïable Béatris de Neele , chast^llaïae de Lille , faites et
ordenées en le manière ke chi après s'ensuit : Jou > Béatris de
Neele , chaslellaine de Lille , fai savoir à tous cheaus ki ces
présentes lettres véront et oront ke jou ai raportet et werpit
biea et à loi et par avoet en le main monseigneur Jehan de Le
Haie , tenant le liu le chastellain de Lille , quatre vins et quinze
livrées de tière an parisis , gisans en le ville de Le Bassée ke je
tieng de Jehan , chastellain de Lijle ^ menfil, lequéle tière devant
dite j'acatai jadis à noble houme monseigneur Rogier de Lille ,
jadis seigneur de Ponrowart , pour maitre en le main de noble
damoisièle medamoisièle Mehaut de Lille , jadis fille à Jehan ,
chastellain de Lille et de Piéronne , pour tenir tant et si longhe-
ment ke liditte medamoisièle Mehaus ara le vie el cors, enquel
estât u en quel habit k'éle soit , en religion u dehors , en tel
manière ke , après le jour de sen trespas , elle puet et doit
aumosner soulonc che ke miex li sanlera fait ke laisiet sur les
quatre vins et quinze livrées de tière devant dis et sour toute le
tière de Hierlies c*on dist de le tière de le conté quatres cens
livres d'Artois » de le monoie de Flandres , à prendre et à reche-
yoir par anées , chascun an cent libvres de le monnoîe devant
ditte y et à commencer à païer les premières cent libvres le pre-
mière anée enprès le jour de sen trespas et ensi d'an et an ensi-
yant tant et si longhement ke les quatre cens libvres devant dittes
seront Lien et plainement païés es lins là u li ditte damoisièle
les ara deyisés , lequéle tière devant ditte de le Conté , liditte
damoisièle tonoit de noble faoume monseigaear le conte de
Flandres , et de lequéle tière devant ditte Jehans , mes fins , est
ahiretés par les convenences et les reconnaissances ke liditte me
damoisièle Mebaus eut jadis à monseigneur le caslellaio , men
mari , si k*il apert ës-lettres saielées dou saïel medamoisièle
Mehaut devant nommée , en tel manière ke de quéle eure ke H
ditte damoisièle sera défaillie de cest siècle , les quatre vins et
quinze livrées de tière ke je tenoie de Jehan , men fil devant
nommet , doivent revenir à mi comme me boine aqueste , sauf
chou ke les quatre cens libvres devant dittes soient bien etplai-
nement païés et accomplies si kedit est. Bt esta savoir ke, enprès
la somme des quatre cens libvres devant dittes paie et acomplie
si ke dit est , revenir doit liditte tiéfe de le conté à Jehan, mon
fil , ou à sen hoir , et , quant à che fermement tenir et acomplir ,
jou oblege et ai oblegiet mi et mes hoirs, par le foitde men
cors y sauves toutes les convenences bien et plainement tenues
et acomplies si ke dit est à entente de nobles houmes monsei-
gneur le conte devantnoumet , c'est à savoir : monseigneur Wil-
laume de Flandres , monseigneur Grart dou Vert Bos , monsei-
gneur Olivier de Haluwin , monseigneur Bauduwinde Clarout,
Piéron de Le Vigne et Jehan d'Âssenghien , adont bailliu de
Lille , et prie et requier à mon très-chier et très-haut seigneur
Guion, conte de flandres et marchis de Namur, kese jou aloie,
fust en tout u en partie contre aucune des convenences devant
dittes ke il me constraigne , par le prise et le saisine de mi et
de mes biens , tant et si longhement ke ^toutes les choses de
seuredittes soient bien et fermement tenues et aenplies sike dit
est. Et pour chou ke toutes les choses deseuredittes soient bien
et fermement tenues et aenplies si ke dit est , ai jou , Béalris de
Neele , chastellaine devant nommée, ces présentes lettres saielées
de mensaiel , lesquéles furent faites et données enran:degrasce
inil deus cens quatre vins et douze , el mois de march. Et nous «
Ouis , cuens de Flandres et marchis de Namur , à le priière et à
le requeste nostre chière et fo'iable Béatris de Neelle , chastel-
laine de Lille devant nommée , toutes les choses devant diltes
loons, gréons, otrions et avons enconvent à faire 'tenir fermes
et estantes comme sires de le tière par le tiesmoignage de ces
lettres saielées de no proppre saiel. lesqnéles furent faites et
dounées en Tan et ou mois devant dit , le prochain joesdi après
mi-caresme , le jour Saint Grigore.
Premier earialaire de Flandre, pièce 240 ^ f^ 71. r.
183.
1994, 10 décembre. — Jean de Gavre, sire de Hérimés.
reconnaît avoir reçu de Béatrix de Neele , châtelaine de Lille , au
nom de Mahaut de Lille , 200 livres que celle-ci avait données à
Sébile , 8|i sœur , en aide à son mariage avec ledit Jean.
Jou Jehans de Gavre, sires de Hérimes, fais savoir à tons
ke comme medamoisièle Mehans de Lille doonast à Sébile,
se suer, me chière compaigne, deus cens libvres parisis en
aiuwe de son mariage , lesquels deniers j'ai eus et recheus de
noble dame B (éatris) de Neele, castellaine de Lille, pour ledite
medemoisièle Mehaut et en son nom pour quoi je m'en tieng
asols et apayet , et comme très-haus et très-nobles mes très-
chiers et ameis sires Guis , cuens de Flandres et marchis de
Narour, ait par ses lettres pendans promis le devant dite Beetris
et son hoir à warandir et faire porteir paisivie des deus cens
libvres devant dites , jou , Jehans de Gavre , devant dis , pro-
mech et ai enconvent loïaument , en boene foi , ke s'il avenoit
chose ke mes chiers sires Guis , cuens de Flandres et marchis
de Namur devant dis , euist coust u damage comment ke ce
fust en Toquoison de le promesse devant ditte(ke jà n'aviègne),
je H seroie tenus de rendre et de payer et l'en aquiteroit tout
quitte , et à ce oblige jou mi et men hoir et tout le mien et les
biens de mes hoirs u kè nous les ayens et ayons, par le ties-
moing de ces lettres saielées de mon saièl , ki furent données
— 298 —
en Tan de grâce mil deus cens quatre vins et quatorze , le ven-
redi après le Sainl-Nycholay:
Fonds de la Chambre des Comptes de Lille ; original en par-
chemin sceUé.
183.
tM9 , juillet. — Jean , châtelain de Lille , écuyer , fait savoir
qu'il a ratifié la vente faite au chapitre de Saint-Pierre de Lille , par
Simon de Marchenelles , écuyer , et pour son corps rachater de pri
son » d'une dtme que celui-ci tenait en fief de lui , châtelain , à
Sequedin , et qu'il a investi ledit chapitre de cette dtme.
Fonds de Saint-Pierre de LiUe , original scellé. -]* S*. Jehan
Catelain de Lille,B^cn au plain sous un chef dans un trilobé ; 20bi •
(Demaj, Inventaire des sceaux de la Flandre ^ ii, 5552. — Cartu^
laire de la collégiale de Saint-Pierre, N"" 50*7, 569 et 570.
184.
1809, 6 août, — Dépenses pour logement à Bruges et frais
divers de Guillaume de Juliers et de sa troupe.
a It. pour mon signeur Rogier , le castelain de Lille , à lostel
» Jehan Laps , lxxi lb. iiis. »
Infentaire des arcliiçes de la ville d& Bruges , section première ,
N® 1*72. — Voir Kervyn de Lettenhove , Histoire de Flandre, t. ii,
p. 628.
185.
1808, le lundi après la Saint Mathieu (23 septembre). —
Trêve entre Philippe le Bel et les Flamands. Parmi les signataires :
■
Roger , châtelain de Lille , chevalier.
Archives nationales, J.554, N® 14, original muni d'un sceau
équestre aux armes, un plain sous un chef, champ treUUsé
sis mili, . . .(Douet d'Ârcq, Collection de sceaux, ii, 5809).
186.
IMft , h vendredi aoàttt la Saint Martin d'hiver (5 novembrej à
— 294 —
Lille, — - Amortisseroent de vingt livre s de rente sur le fief dePéren*
chies, achetées par Béatrice Li Aubegoise, sœur d'Adam de La
Bassée.
Nous Wallerans de Luxelbourcb, sires de Ligny et castelains
de Lille faisons savoir a tous ke comme Bietris Li Aubegoise
suer jadis a signcur Adan de le Bassee, cannone de Lille
acatast à Rogier de Piercnchies et a demisièle Maroie se
femme vint livres darlis. de monnoie de Flandre de rente par
an a paiier au cange à Lille a le devant dite Bietris , ou a sen
command , ou a celui ou a cbeaus qui après sen deches tenroient
le rente devant dite caschun an a deus paiemens cest à savoir
diiz livres au jour Tous sains et diiz livres à le Pasques a tous
jours perpetuelement. Pour le seurtei de le quele rente a avoir
a tous jours as paiemens et au liu devant dis li devant dis
Rogiers et demisièle Maroie se femme fisent assenement a le
devant dite Bietris bien et par loy et par lassentement de
mon signeur Jehan , jadis castelain de Lille sour tout leur fief
de Pierenchies qu'il tcnoient de luy et sour tout les pourfis
dou dit fief. Lesqueles convenenches et ordenanches apperent
plus plainement par les letres le devant dit mons" Jehan jadis
castelain de Lille chevalier sour chou faites confermées et saie-
lees de son seel. Et li devant dite Bietris ait entention pour le
salut de same et de tous ses amis de le rente devant dite don-
ner pour sur et desus donner aumonnes ordener et assigner.
Nous les devant dites vint livres dart^ de rente par an a paiier
ensi que dit est et assignée sour le fief de Pierenchies devant
nommeit amortissons, eximons de nostre juridiction , et de tous
fais de censés , de tailles , dassises de servitute et de toute autre
exaction , quitons délivrons et affrankissons pour nous et pour
nos hoirs, castelains de Lille a tous jours mais permenablement.
En tesmoingnage de laquel cose nous avons ches présentes
letres saielees de nostre seel qui furent faites et données a
Lille en lan de grâce mil trois cens et cynch le vendredi devant
le jour Saiat-Martin en Yvier.
Fonds Saint-Pierre de Lille, original scellé.
187.
f 810, i^'.ma/. — Wallerand de Luxembourg , sire de Ligny , et
son épouse , Guyotte , châtelaine de Lille , donnent à l'église et aux
chanoines de Cambrai cinquante neuf mencaudées de terreàCaudry.
Carpentieri Prewes de VhUtoire de Cambrai , p. 41 .
188.
13ft9 , novembre. — Wallerand de Luxembourg , chevalier , sire
de Ligny , châtelain de Lille , et Guyotte , sa femme , cèdent , à
Tabbaye de Saint-Sauveur d*Anchin , la justice dans les marais
d*£mmerin , excepté les quatre cas souverains. — ConQrmation par
Guillaume , comte de Hainaut , la nuit de Pâques fleuries , qui fut le
7 avril 4 3«2.
Troisième cariulaire de Hainaut^ pièce 85.
189.
tSi4 , 15 ieptemhre. — Fondation par Wallerand de Luxem-
bourg , chevalier , sire de Ligny et châtelain de Lille , de quatre
chapellenies à Beauvoir.
Fonds de Saint- Aubert , original muni d'un sceau rond de *74bub>
S\JValleranni . de : Lucemhurgo :dni : de : Lini : . .». T^e équestre.
Contre-sceau : ^Secret fVallerant de Lusenboure. Une aigle portant
en cœur un écu au lion couronné à queue fourchée passée en sautoir.
(Demay, Inventaire des sceaux de la Flandre^ ii, 5558).
190.
1819. — Ratification par Guyotte , châtelaine de Lille , de la
vente faite par Wallerand de Luxembourg , son mari , de la terre de
Douze ( Deinze ] , à Robert , comte de Flandre.
Inventaire sommaire des archives défartementaUè du Nord^ B. 548.
^ 296 —
191.
1819 , mars (V. S. ] — Wallerand dé Luxembourg reçoit un
à-compte sur le prix de la terre de Douze (Deînze ], vendue à Robert,
comte de Flandre.
Jnt^entaire sommaire des archives départementales da Nord^ B. 341.
192.
18111 , 24 mai, — Wallerand de Luxembourg , sire de Ligny et
Guyotte ,,son épouse , châtelaine de Lille , déclarent qu*étant rede-
vables envers l'abbaye de Loos , pour Tobit anniversaire de Jean,
châtelain de Lijle , fondé en ladite abbaye , d'une rente de six livres
parisis assignée sur le produit de la vente des bois du Plouich , ils
ont , d*accord avec Tabbaye , échangé cette rente contre d'autres
rentes ; qu*ils ont en outre accordé aux religieux la faculté de passer
et repasser avec chariots , charrettes , chevaux , etc., sur les quatre
ponts de Mélantois , savoir de.Marcq , de Bouvines , de Tressin et de
Lampempont , sans payer aucun droit.
Fonds de Fabbaye de Loos , N^ 239.
193.
18111 , ( V. S. ) , mars, — Wallerand de Luxembourg , sire de
Ligny , et Guyotte , châtelaine de Lille , chargés envers l'abbaye de
Beaulieu d'une rente annuelle de vingt livres parisis sûr la châtellenie
de Lille , assignée à leur sœur Maire de Lille , religieuse en ladite
abbaye, par son père , châtelain de Lille , affectent à cette rente 1 1
bonniers et demi de bois entre Bellincamp et Ostricourt. Les religieu-
ses de Beaulieu vendent cette rente au chapitre de Saint-Pierre de
Lille.
Cartulaire de la collégiale de Saint^Pierre, N^ 644-640.
194.
ISM , 12 jttin. — Autorisation donnée à l'abbaye de Beaulien ,
par Guyotte , femme de Wallerand de Luxembourg , châtelaine de
Lille , pour vendre les \ I bonniers ot demi do bois à Ostricourt.
Fonds de Saint-Pierre de Lille, original muni d'un sceau ogÎTal
de 'TOaiil- Sayel : Gaiotte : chatelainne de Lille, Dame debout en robe
et en manteau , coiffée d*uc voile, un oiseau sur le poing, sur cbamp
fretté et semé de fleurs. A dextre un écu semé de trèfles à deux bars
adossés (qui est de Clermont de Nesle) ; à senestre, un écu au plein
sous un chef ((pli est de Lille). — Contre-sceau : écu parti des écus-
sons de la face. -]* SigilUm : seereti : met. (Demay, Inventaire des
aceaua de la Flandre , ii . 5554.)
195.
1890. (Vi S.) mars — Wallerand de Luxembourg, sire do
Ligny , et Guyotte , sa femme , châtelaine de Lille , remettent Jean Le
Mes , bourgeois de Lille, en possession d'un ûef à Haubourdin.
Inventaire tommairedeiarchif et départementale» du Nord, B. 566.
196.
1891 , octembre. — Wallerand de Luxembourg , sire de Ligny ,
et Guyote châtelaine de Lille , chargés envers Tabbaye de Pontrohart
de six livres de rente perpétuelle sur les ventes des tailles de leur
bois du Plouich , pour cent livres parisis donnés à cette abbaye par
Jean, châtelain de Lille et de Péronne , dont la sœur y était religieuse,
assignent cette rente sur quatre bonniers et demi de bois sis au
Quesne de la Pallette. Les religieuses vendent cette rente au chapitre
de SaintrPierre de Lille.
Cartalaire de la collégiale de Saint-Pierre , N"" 652 et 658.
197.
1884 , le jour de la nativité de Notre-Dame (8 septembre ). —
Wallerand de Luxembourg , sire de Ligny , et Guyote , châtelaine
de Lille , pour reconnaître les bons et loyaux services rendus par
Guillaume du Plouich d'Aubers» écuyer, et ses prédécesseurs, aux
châtelains de Lille , accordent en fief audit Guillaume t% bonniers 15
cents et demi de bois tenant au bois de Saint-Pierre de Lille , vers
BelUncamps , à Thumenes et vers Monchaux. *- Guillaume de Piouidi
et Jeanne de Bouchain , sa femme , vendent ce fief à Gérard , maire
de Deûlémont , ( pour le chapitre de Saint-Pierre de Lille ].
Cartulaire de la collégiale de Saint- Pierre ^ N** 662, 663 et 664.
198.
18M , le jour de saint Thumas Vapoitle, ou moys de décembre.
— Guillaume , comte de Hainaut absout Sauvales Crespins et Jean
Grespins , son frère , chevaliers , ainsi que leurs aidants , des entre-
prises qu*ils ont faites à Haubourdin , en la justice du seigneur de
Ligny , châtelain de Lille , es fiefs tenus dudit comte et qui sont de
l'empire , « si com de bouter fu en une maison en laquelle Baudes de
D le Motte et Grars de Hars estoient, et diaus assalir et prendre par
» forche , et iaus pris , de couper le teste audit Grart , à manière de
0 justiche , et des dessusdit Bauduin et Grart qui estoient à warant
» trait à Hasbourdin en le maison dessusdite et en Tempire estraire
» et sachier hors , par forche et par violence, doudit Empire ; en
» yaus délivrant as justices dou royaume de France , lesquelles jus-
» tices tantost en fièrent exécution , en alant conire les us » les cous-
» tûmes et les noblèches del empire d'Allemagne et contre nous et
p nostre segnorie. »
Cartulaire de Guillaume 7'^ aux archives générales de Belgique ,
à Bruxelles, fol. 13 v®, N** 47. — Imprimé dans Léop. Deyillers,
Description de cartulairet et de chartriert du Hainaut ^ t. 2, Mons
1866, p. 25.
199.
1886 , mars. — Guyotte , dame de Ligny et châtelaine de Lille ,
fonde et dote , pour le repos de son âme , des âmes des feus Jean ,
son père , de Béatrix de Nesle , sa mère , de Mahaut , son aïeule , et
aussi des âmes de Wallerand de Luxembourg , son mari , d^ Jean ,
son fils , a quand de ce siècle défaillis seront , » une chapelle en
l'honneur de Sainte Catherine , à la Neuville , paroisse de
Phalempin , se réservant , pour elle et ses successeurs à toujours le
patconage de cette chapelle.
Transcrit en entier dans la Flandre gallicane, de J. Le Groux ,
manuscrit de la bibliothèque de Roubaix, p. 388
aoo.
tSSB , 8 avril. — Jean de Ligny , châtelain de Lille , sire de
Roussy , déclare qu'ayant dû , à cause des guerres , souffrir deux
moulins à vent sur la motte de son hôtel , à Lille , il consent à ce
que l'hôpital Notre-Dame à qui ils appartiennent , puisse les y laisser.
Archives de THôpital-Comtesse , original. Inventaire sommaire
201.
1841 « septembre. — Charte de Jean de Luxembourg , châtelain
de Lille , relatant un accord fait entre ledit châtelain d'une part , le
seigneur et la communauté de Herrin d'autre part , au sujet des
marais de ce village.
Nous Jehans de Liny chastelains de Lille et sires de Roussy
faisons savoir à tous presens et advenir : ke comme debas et
comptens eust este en temps passe entre Anseil signeur de
Herin escuier le communalte de le ville de Herin et nous
adjoint aveuc yaus pour cause de souvrainete de une part :
et le communalte de le ville de Gondecourt et aveuc yaus
adjoins le doiien et le capitle de Seclin le dame de Waul-
laincourt et monsigneur Grard de Ântoing chevalier de autre
part : pour les justices et signouries des mares de Herin et de
Gondecourt ens esquels chascune de nous parties tendoit a
avoir joy et exploitie en cas de justice li uns sur le partie del
autre dont pais el concorde se fist et comme plus plainement
est contçnu es lettres dun compromis sur che fait en le manière
que les bonnes et les dessoivres desdis mares sont assises. Et
pour cne que nous aviens eu pluseurs frais et mises en le pour-
suite du plaidie : li communaltés de le ville de Herin tout con-
jointement par le gre du dict Ânseil leur signeur se acordassent
a nous donner heritablement a tous jours pour cous et pour
nos hoirs chastelains de Lille chuinc bonniers de mares abou-
(ans as dessoivres des dictes bonnes a prendre au lonc du
ruissel de) Escueil. Et pour avoir nostre couvent le chose prise
- 900 —
fin et le mares bonne et dessevre nous sivissiens le dicte corn-
munalte de le ville de Herin liquel et par le accord du dict
Ânseil rewarderent ke il poroit porter grant préjudice en temps
advenir pour yaus et pour leur bestes qui poroient escaper en
ledicte tenure et aussi pour le justice du dict Anseil : si fisent
supplication conjointement eosamble a npus ke des chuinc
bonniers de mares dessus dis nous volsissiens déporter et yaus
quiter de ches convenenches par teile condition ke toute le
communaltes ensamble se acorda et par le acord dudict Anseil
qui leur sires estoit de estre redevable a tous jours envers nous
nos successeurs chaslelains de Lille, tout chil qui aront bestes
en le ville alans udict mares pour chascun keval ou poutrain
mais ke il ne soit alaitans quatre deniers. Une vacke et un veiel
se li veiaus ne suioit le mère chascun quatre deniers. Un pour-
chel mais que il ne soit alaitans quatre deniers. Un cent de
blanques bestes a laine deus sols. Sauf che ke se aucuns de
ledicte ville avoit acate ou acatoit vacke ou veiel ou keval
aucun ou pluseurs liquel ne fussent pourfitable a tenir : reven-
dre les puet dedens quinse jours sans estre tenus de paiier
ledicte redevanche. Ou sil li plaist racater puet aucune beste
ou autant dautres : les queles seroient ou seroit ens el lieu de
chelies qui vendues seroient. Et sil avenoit ke il les vendissent
sans racater autres bestes ou se elles moroient et elles eussent
este quinse jours en ledicte pasture : tenues sont de paiier
ledicte redevanche pour lannée. Item de chascune fauc et
chascune pelé faukans et tourbans u dict mares quatre deniers.
Sauf che ke tout y eust il pluseurs faus faukans et piuseurs
peles tourbans udict mares tout en un hostel mais ke ils fussent
tout a un fu et a un cateil : il ne seroient tenu de paiier ke de
une fauc et de une pelé. Excepte tant seulement le maison
dudict Anseil à Herin le quele maisons de tout che paiier doit
estre franke : fust ke ledis Ansiaus y demorast a mantion ou
ke il leust donnée a censé : li quels censiers ne seroit en riens
» 801 —
ten^s des bestes qui seroient sives en bonne foy. Item se tout
cbil de le ville qui aroient deus bestes ou pluseurs alans u
dict mares ne seroient tenu de paiier redevancho de Tauc ne
de pelé. Et quiconques ny aroit ke une beste : il paieroit rede-
vanche de fauc et de pele mais ke il en ouvrast udict mai'es.
Et sont tenu tout chil de le dicte ville et H habitant de paiier
le dicte redevanche a nous ou a nostre commant tous les ans
des hors en avant au jour Saint Jehan-Baptiste ou au jour ke
nous ou nostre commans le ferons savoir au moustier a Herin
ou ailleurs en le ville en plaine assamblée de gens. Et quicon-
ques ne paieroit le redevanche dessus dicte au propre jour
que y seroit extimes : nostre commans doit bailler lesdeffaules
audit Ânseil ou a sen lieutenant ou a chiaus qui de lui aroient
cause a Herin : et il est tenus de nous faire paiier les deffautes
dedens le quinsaine prochaine après le jour ke nostre commans
li ara baillies. Et se li dis Ânsyaus ou ses lieutenans ou chil
qui de lui aroient cause ne nous faisoit ou faisoienl paiier
dedens cheli quinsaine, nous ou nostre sergans puet prendre
et arrester chiaus qui seroient en deffaute ou leur moebles et
catels se on les trouvoit en le justice dudict Anseil tant ke nous
fussiens paiie de le deiïaule toute. Reserve clie ke nous ne
nostre sergans ledicte quinzaine passée comme dessus est dict
anchois ke nous fâchons arrest ne exploit aucun de justicç pour
cause de le défiante du paiement de ledicte rente : retraire
nous devons audict Anseil ou a seo lieutenant ou a chiaus qui
de lui aroiaat cause et demander che dont on nous seroit en
deffaute de paiier. Et il le nous doivent faire paiier tantos et
en le heure : et se il ne le faisoient : nous et nos sergans
poons faire le arrest en le fourme et en le manière ke dict est
par dessus. Tout ensi ke par dessus est contenu doit estre et
sera ledicte rente usée et maintenue a tous jours perpetuele-
ment. Et pour che ke toutes les choses dessus escriples soient
fermes , stables , et bien tenues loialement sans corruption. Et
XII— îio
— 302 —
ke nous , nosirc hoir , el nostre successcar chaslelaia de Lille
ne puissons autre chose demander : sauf et reserve a nous
les droiture el le signourie ke nous et nostre prédécesseur y
avons eue et devons avoir comme souvrains : Nous avons
baillie audict Ânseil signeur de Herin pour lui , ses hoirs et ses
successeurs signeurs de Herin : cheste présente charte seiclee
et roboree de nostre seiel pendant. Qui fu faite et donnée en
lan del incarnation Nostre : Signeur Jhesu Crist, mil trois
cens quarante et un el mois de septembre.
Archives du Nord , fonds de Saint^Aubert : original muni d an
sceau en cire verte : type équestre ; le bouclier, répauUère et la
housse burelés au lion brisé d'un lambel : S^.Johanni* : de : Lyneyo :
d Boucy : militis. — Contre-sceau : écu aux armes de la face,
penché , timbré d'un heaume , cime d'un dragon issant, sur champ
festonné : Secretum.Jonîs de Lyny. (Décrit dans Demay, Int^entaire
des sceatuc de la Flandre , t. ii , N^ 5555).
202.
1844, ^b^ jour d^octembre, — Jean de Luxembourg , châtelain
de Lille et sire de Roussy , suffisamment informé que la vente faite
en 1 324 , par Guillaume du Plouich et sa femme , à Gérard , maire
deDeûlémont, d*ui fief de 22 bonniers 15 cents et demi de bois
près de Thumeries et de Monchaux , était effectuée pour le chapitre
de Saint-Pierre de Lille , consent à reconnaître ledit chapitre comme
posscsoOur du fief qu'il tiendra de lui , châtelain , à 1 0 livres de relief
en touto justice sauf les quatre cas , et pour lequel desservir le cha-
pitre établira un homme responsable , vivant et mourant.
Cartalaire de la collégiale de Saint^Pierre , N^ ÔS'l-'ÎOO.
203.
4849, 22 avril. — Jean de Luxembourg , châtelain de Lille et
sire de Roussy, déclare que Pierre , dit Bruneau , écuyer , sire
d'Illies , son homme , ayant abusivement supprimé une rente qui lui
était due sur une partie du manoir que les religieux de Loos possé-
daient en la paroisse d'Illies , nommé l'Escuel , près du grand che-
^ 808 —
mia qm conduit au moustier d'illies , la tenure et la justice dudit
lieu lui avait été dévolue à cause de forfaiture ; mais que désirant
vivre en paix avec la Sainte Église , il consent à ce que Fabbaye
conserve une partie du manoir en frano-alleu et tienne le reste de
lui en fief, en justice de vicomte et à un éperon d*or de relief sans
autre service ni redevance.
Fonds de l'abbaye de Loos, N^261.
204.
1849 f 16 décembre, — Arrêt du Parlement qui constate le
traité par lequel Jean de Luxembourg , châtelain de Lille , et les
échevins de cette ville mettent fin au procès existant entre eux au
sujet du privilège de TÂrsin.
* Imprimé dans fioiêin^ édition Brun-La vainae, p. 879.
S05.
ÛMàS, 15 janvier (Y. S.) — Yidimus d*un acte dans lequel
Jean de Luxembourg , châtelain de Lille , sire de Roussy , reconnaît
que la commune de Lille est en bonne possession du privilège de
TArsin. Le châtelain promet que lorsqu*on userait de TArsin , sa
bannière accompagnerait celles des bourgeois.
Imprimé dans Roisin, p. 881 .
306.
1849 y ih janvier (Y. S.] — Agréation de Faccord qui précède
par les échevins de Lille. Ils renoncent à exercer TArsin sur les
maisons du châtelain et sur celles de ses successeurs.
Imprimé dans Rouin , p. 888.
207.
tS&O, 22 janvier (Y. S.) — Jean de Luxembourg, châtelain d
Lille , reconnaît que les échevins de Lille auxquels il avait témoigné
tout son mécontentement à cause de certaines poursuites qu*ils exer-
çaient contre le châtelain de la porte de La Bassée et les gens d*icelle
— 304 —
ville y lui ont prouvé qu'ils étaient fondés en droit et raison , ot m
conséquence il leur rend son amitié.
Imprimé dans Boitin , p. 888.
208.
IS&ly 21 et 22 avril. — Convention entre les religieux de Tab-
baye de Loos et la ville de Lille de s'en remettre à la décision de
Jean de Luxembourg , châtelain de (|ille , pour terminer un différend
élevé entre eux au sujet d'une planche mise sur un fossé tenant à la
Deûle. — Protestation des échevins de Lille qu'en se sdumettant à
l'arbitrage du châtelain , ils n'entendent porter pi^udica aux phvi^
léges de la ville.
Fonds de TaLbayede Loos. — Archives communales de Lîlte. —
Voir Roitin , édit. Bnin-Lavainne , p. 891 .
209.
tSfti, 2 septembre. — Jean de LuxembQurg , Qhâtei$in de l^l^e
et sire de Roussy , pris pour arbitre par les religÂ^w^ 4e Tabbayia
de Loo et par la ville de Lille dans leur différeod m avûel d'u99
planche mise sur la rivière de La Ba$»ée à Lille , $^u li«u dit la (imr
querie , décide que cette planche sera m^f^te|^^e et rempl^çée^ ittAod
besoin sera , aux frais de la ville de Lille qui r^copixaltra que ladite
planche est assise sur l'héritage des religieux , pour le bien et profit
commun , et sans que cela puisse leur porter préjudice en aucun cas.
Fonds de Tabbaye de Loos, — Archivas communales de Lil]^;
original muni d'un sceau : S\ Jonis de Luc ca
sulens et dnide. . . militis. Type équestre ; le bouclier et lahousSe
portant un Kon couronné à queue fourchue passée en sautoir, i'épés
retenue par une chaîne, sur cli^waap fe&toouié. ÇS.oiUre-8(^)i : «5^' Secreti
Jonis de Luceburgho , militis. (Demay, Inçentaire des sceaux de la
Flandre , t. ii , 5556.) — Imjprimé dans Âoisin , p 892.
210.
iS&4, 28 juillet. — Lettre de Jean de Luxembourg aus^jet d*un
bourgeois de Douai arrêté par les échovins d'Ositriaouii et rép^foné
— 805 —
par les écbevins de Douai. Jean déclare , sous forme de convention ,
que les bourgeois de Douai qui seront arrêtés à Ostricourt devront
être renvoyés devant les écbevins de Douai , et que ceux d*Ostri-
court) pris à Douai, seront renvoyés devant les écbevins d'Ostricourt.
DutbiUœul . Petite» hUtoires de Flandre et d^Jlrioi»^ t. II, p. 156.
211.
È^HKlt , 13 et 17 novembre, — Promesse de Wencealas de
fiobé^ne, duc de Luxembourg, deBrabant et de Limbourg, de dédom-
mager sdn couâm Wallerand de Luxembourg, comte de Liney, châ-
telain de Lillé^ et diverses autres personnes qui s'étaient engagées
pour lui en quelques rentes viagères envers les habitants de Yalen-
ciennes. — Walterand de Luxembourg déclare avoir reçu les som-
mes auxquelles les seigneurs nommés en la promesse précédente
s'étaient engagés, promettant de les en décharger.
ArohiVes de la Chambre des Comptes à Lille, originaux — Ana-
lysés dans Saint-'Genois , Monumens anciens , ^^i et 875.
212.
iiltO, 7 «0p^é«li§fe. ^^ Wafleràn de Luxetnfbourg , comte de
Liney et de Saint-Pol , reconnaît devoir au comte de Flandre une
tiomÉEie à f}ui pa^feée pour j^ayer sa rançea en Ati^terre , et trans-
porter audit comte , pour acquitter cette somme , la mairie de Gour-
trai , appelée Ammanschep.
Notrs ^dfiéfàn lâfè Lttcfetttb-o^iirtî , comtes de Liney et de saint
1?ô1 , fôfe'dlis ^oit à tous que nostre li'ès-chier et rcdoubté sei-
gneur mons' le comte de Flandres nous à preste et fine en
tfèfaiërs toftipisans , à r.()f$tre très-grant besoîna; et pour la raen-
chôtn que ttons avons fait en Angleterre, la somme de trois mille
frâfilif 'éle Fr^Êfce à XXiVÏI ttih la piè6he ou autre monnoieà
Tîivfeùsmt et p^ur H sattiffier de ce , ainsi que nous devons , nous
atoii* ^tfttû^pwté *t trattâpt)fions , en la main de tuondit sei-
gMai de IFfeàdtèà , to^tl'è mairie idfe Courtray que on appelle
— 806 —
ammaoschep , et toutes ses appartenances et appendances pour
le tenir en sa main et en faire sa propre volenté comme de ses
propres biens , et est poarparlé par espécial pour ce que on ne
set point ad préseat justement la valeur de la dicte mairie ou
cas que icelle ne fust trouvée par juste et loyal prisié si boine
pour le vendre à une fois que III™ frans , nous avons promis et
promettons à parfaire et acomplir sur tous noz autres biens que
nous avons dessons luy , fiefs , héritages , mœubles et catenx
tout ce qui sera trouvé par juste prisié que lesdis III"> frans val-
lent plus que la dicte mairie et que le surplus il pnist prendre
sur noz biens dessusdits , sy consentons et acx^ordons que dès
maintenant le main de mondit seigneur soit mise à ladicte mairie
et qu'il puist lever tous les pourfis à ce appartenans et en le ma-
nière dessus dicte ; car notre intencion est que ladicte prisié
soit faicte bien et justement ainssi qu'il appartient et se ladite
mairie fust trouvée par le prisié dessus dite milleur que lesdis
trois mille frans nostre dit seigneur de Flandres nous deveroit
rendre le surplus. En tesmoing de ce nous avons fait mettre
nostre seel à ces présentes lettres qui furent faictes à Bruges, en
Tan de grâce mil CGC LXXIX , le septime jour du mois de sep-
tembre.
Fonds de la Chambre des Comptes de Lille ; orignal en parchemiii
scellé.
213.
lUM, 31 décembre, -~ Saisie du fief du châtelain de Lille , pour
sûreté de plusieurs sommes et en punition de ce qu*il avait laissé
échapper deux prisonniers.
Loys, conte de Flandres, etc., aubailliu de Lille ou à son
eutenant, salut. Comme à la requeste et prière de nostre cbier
00sin le conte de Liney et de Saint*Pol et de nostre comman*
dément plusieurs de noz chevaliers et autres noz bourgeois se
soient de piéchà obligiet envers plusieurs marchans lombars de
nostre ville de Bruges en certaine somme de deniers que avoit et
a eu nostre dit cousin à sen pourfit , de laquelle somme nous
— SOT —
promesismes à acquit tieryceulx obligiez» et aussi nostre dit
cousin , promist à acquitiier et despescbier nous et lesdis obli-
giez de lacdite somme, en dedens le terme sur ce miz, si comme
ce et autres choses sont plus à plain déclairiez en certaines
Icttr s sur ce faictes et seelées du seci de nostre dit cousin;
ce nonobstant , et aussi que le terme dudit paiement et acquit
soit piécba passé et escheu , nostre dit cousin a esté et [encores
est en defraulc de avoir rempli sa dicte promesse et de avoir
acquitlié lesdiz obligiez , pour lequelle deffaute il convient
yceulx obligiez rendre prisonniers en nostre dicte ville de
Bruges à grans Traiz el despens , et , avec ce , no<^tre dit cousin
est à nous tenuz et obligiez en certaine autre somme de deniers
que nous lui avons prestée, de laquelle il n'a fait aucun
paiement et que plus est , deux prisonniers , comme noz enne-
niiz et conspirateurs qui, de par nous , avoieut esté miz nagaires
en noz prisons à Lille, sont issu et parti des dictes prisons par
le coulpe et deffaute de nostre dit cousin ou ses gens , liquelz,
à cause de son fief de le chastellenie de Lille , doit , à nous ,
livrer les dictes prisons, et lesdiz prisonniers, et tous autrez qui
miz y sont de par nous , garder et faire garder àr ses périlz et
aventures, lesquelles choses sont et |}œvent estre en nostre très-
grand préjudice et dommage se en ce n'estoit pourveu.
Pour quoy nous vous mandons , et ad ce faire commettons se
mestier est, que, en présence de aucuns de noz hommes de fief
de nostre salle de Lille , vous prenez et mettez en nostre main
tout le fief et ténement que nostre dit cousin a et lient de nous^
descendant de la dicte salle, et y commettez, de par nous,
baillif, receveur et tous autres officiers qu'il appertient, pour
les causes dessusdictes à déclairier plus à plain quand mestier
sera, et pour les revenues d'icelli fief convertir où il appertenra
de raison, ce faites , si que deffaute n y ait; de ce faire vous
donnons pooir , mandans etcommandans à tous , à qu'il appar-
tient, que à vous, ce faisant, obéissent. Donné à Lille, Ib
darrain jour de décembre Tan illl** et deux.
— ^os —
Par mons', présens plusieurs de son conseil , où estoicnt :
monsieur le prévosl de Bruges, le doyen do Sainl-Donas,
messire Colard de le Clite , messire Grard de Raissinghien ,
me&sireHumbert de la Platière, et plusieurs autres.
J. d'Esparnat.
Se^ième eartulaire de Flandre^ 2« partie, f** 50 i*.
214.
iS89, iO février [V S.) — Arrêt du Parlement de Paris enté-
rinant la transaction passée entre le duc de Bourgogne et le comte
de Saint-Pol , châtelain de Lille , au sujet de la prétention de ce
dernier à renvoyer , devant sa cour de Phalempin , la cause intentée
à Bauduin de Langlée, qui s'était emparé, au préjudice du domaine,
des biens délaissés par une bâtarde. Le comte de Saint-Pol renonce
à sa prétention et consent à ce que le duc prenne possession des
biens de ladite bâtarde.
Deuxième regUtre des chartes , f^ 10 i^.
215.
tWM , 14 fnai. -— Lettres de non-préjudice accordées par Phi-
lippe , duc de Bourgogne , au comte de Saint-Pol , au sujet de Tex-
ploit de justice exercé à Haubourdin par Gérard de Rassenghien ,
gouverneur de Lille , sur quatre prisonniers auxquels il avait fait
trancher la tête après les avoir tiré de force des prisons dudit lieu.
Phelippe, filz de Roy de France, duc de Boargogne, conte de
Flandres , d'Artois et de Bourgogne , palatin, sire de Salins,
conte de Rethel et seigneur de Malines. A tous ceniz qui ces
présentes lettres verront, salut. Savoir faisons que, comme
nostre très-chier et amé cousin le conte de Liney et de Saint-Pol
se feust doluz de nostre amé et féal conseiller messire Guérart
de Rassenghien , lors gouverneur de nostre ville et chastellenie
de Lille et aucuns autres noz officiers, sur ce qu'il disoit qu'il
estoit seigneur de Haubourdin tenue en franc empire qui n'est
en riens subgette en fief ne en ressort de la Salle de Lille et que
— 809L —
ce Bonobstant, piéç« vivant feu nnstre très-chier sei^iettr et
père le conte de Flandres (qui Diux absoilie) , nostre dit
conscillier et autres ses complices se feussent transportez audit
lieu de Habourdin, eussent rompu les prisons de taostfe dits
cousin et d'icelles trais hors quatre prisonniers anxquelz ilz
firent trenchier les testes au grant préjudice de nostre dit
cousin et de sa juridiction ; nostre dit conseillier et ses consôk-s
disans que lesdiz prisonniers, pour leurs démérites, estoient
bannis du pays de Flandres et qui Iz estoient teceptez audit lieu
de Habourdin, duquel ils s'estoieiit partis par plusieurs foiz entrez
oudit pays de Flandres où ilz avoient commis plusieurs excès et
après retournez audit lieu de Habourdîa et que les officiers de
nostre dit cousin requizd*en faire justice eu avoient esté fcfusans
et que, par le commandement de nostre dit feu seigneur et père
et par ses lettres, duquel les diz prisonniers estoient subgés,
nostre dit conseillfer et ses consors s'estoient transportez audit
lieu et avoient fait trenchier les testes auxdi/ malfaiteurs en la
justice de feu nostredit seigneur et père hors de la justice dudit
Habourdin. Finablement , considéré ce que dit est , nous aVons
ottroié et ottroions à nostre dit cousin de Saint-Pol que Texploit
dessusdit fait en ladicte terre de Habourdiïi ne porte préjudice
aucun, ou temps avenir, à nostre dit cousin ne à ses successeurs
et par ce voulons auctin droit estre acquis à nous, mais
demoura nostredit cousin en tel estai, tant eti propriété comme
en possession, qu'il étoit par avant. En tesnïoing de de, nous
avons fait mettre nostre seel à ces présentes. Donné à Lille, le
XUU* jour de nfiay Tan de grâce mil CCClflI** et douze.
Ainsi signé : Par mons' le duc. J. Vie.
Deuxième registre des chartes de la Chambre des Comptes de Lille.
r 41, yo.
216
iSM, 27 mai. — Accord entre Philippe , comte de Flandre , et
Walleranc} de Luxembourg , Châtelain de Lille , pour régler les eau-
— SIO —
ses dont la connaissance appartiendra à la gouvernance de Lille et
les amendes dont le tiers reviendra au châtelain.
Karolus , Dei gratia Francorum Rex. Universis présentes
litteras inspecturis salutem. Notum facimus quod de licencia
et auctoritate nostre Parlamenti. curie ioter carissimum patru-
WD nostrum ducem Burgundie , comitem flandrie et Ârihesii ex
una parte et dilectum ac fidelem consanguineum nostrum co-
mitem de Lineyo et Sancti Pauli ex (altéra tractatum , con-
cordatum et pacificatum eititit prout in quadem cedula per
ipsorum procuratores inferius nominatos eidem' curie nostre
unanimiter et concorditer tradita continetur cujus ténor talis
est : Comme certains débas ou procès soient meuz ou espérez à
mouvoir, tant en la court de Parlement comme autre part,
entre hault et puissant messire Waleran , conte de Liney et
de Saint-Pol , seigneur de Fiennes et chasteilain de Lille , de-
mandeur, d'une part; et le procureur de très-hault et puissant
prince mons' le duc de Bourgoigne , comte de Flandres»
d'Artois et de Bourgoigne , et aucuns ses officiers , défendeurs y
d'autre part, sur ce , entre les autres choses, que ledit de-
mandeur di soit que, à cause de ladicte chastellenie de Lille,
de laquelle il estoit et est homme et vassal dudit mons' le duc
de Bourgoigne à cause de son chastel , terre et appartenances
de Lille , il avoit plusieurs beaulx drois et , entre les autres
choses , disoit avoir le tiers de toutes les amendes jugées ou
qui du consentement de partie , par accord ou autrement , es-
toient receues et tauxées par les gens et officiers dudit mons'
le duc en toute ladicle terre , chastellenie et appartenances de
Lille , et que ledit tiers il devoit prandre , lever et avoir par
ses mains sanz aucun contredit ou difficulté , et de ce disoit
estre en bonne possession et saisine , par lui et ses prédéces-
seurs dont il a cause , par tel et si longtemps qu'il n'est mé-
moire du contraire; disoit aussi que le gouverneur de Lille,
• 811 —
pour ledit mons' le duc , avoit de fait entrepris et usurpé la
congnoissance de plusieurs cas dont la congnoissance ne lui
appartient en riens et qui deussent avoir esté jugiés par loy
sans ce que lui , sommé et requis sur ce par le procureur dudit
demandeur, comme chastellain de Lille, en ait voulu faire
aucun renvoy , et , soubz umbre de ce que ledit gouverneur en
enireprenoit la congnoissance les gens et officiers dudit mons'
le duc avoient pris et appliquié entièrement à son prouffit les
amendes jugées ou receues , du consentement de partie , par
ledit gouverneur , avecques ce avoient pris et receu , les gens
et officiers dudit mons' le duc , pluseurs amendes civiles ou
finances tant pour raison de pluseurs cas crimineiz , crmme
délicts et maléfices et aussi de bans remis et pardonnez par y
cellui mons' le duc et appliquiés entièrement à sou prouffit
sanz ce qu'ilez aient voulu souffrir que ledit demandeur y ait eu
le tiers ;disoit aussi que le bailli , prévost et autres officiers
dudit mons^ le duc avoient contredit et empeschiô et encoires
contredisent chascun jour, audit demandeur ou à ses gens et
officiers pour lui , de avoir et prandre le tiers entièrement es-
amendes qu'ilz recevoient et qui estoient plorées pardevant
eulx du consentement départie ou autrement quant ycelles
amendes excédoient le taux coustumier et amendes des loys ,
mais seulement lui vouloient bailler la porcion de l'amende
coustumière et le surplus recevoient et appliquoient au prouffit
dudit mons'' le duc en déclairant sur ces choses pluseurs cas
particuliers en songrant préjudice et domaige si comme il disoit;
le procureur dudit mons^le duc disant au contraire que ladicte
terre et chastellenic de Lille c^loit des membres de son conté
de Flandres , parrie ancienne du royaume de France, et lequel
conte il tenoit en une foy et hommaige du Roy nostre sire , et ,
de si longtemps qu'il n'estoit mémoire au contraire, le gou-
verneur de Lille avoit et a acoustunié de congnoistre des cas de
ressort et de souveraineté comme de sauvegarde, enfrainte de
— fia —
tas denouvellité, rébetlions et désobéissances , lM>nspirMi<ms et
assemUées , cas usuraires et assuremens enfreins et aussi de
pluseurs autres cas énormes dont les lois , hors des TiHes pri-
vilégiés , ne povoient adjugîer amende qm de soixante soiz et
non point de restitucion a partie, combien qae les cas de raison
requièrent plus grant panicion et de touz autres cas apparte-
Dans et regardans ressoct et souveraineté et , quant aucuns des
subgez de ladicte terre et chastellenie avoient recours à luy
pour justice et iiz se soubzmeltoient d'estre à droit par devant
lui ou donnoient responce , il n'estoit tenu de en faire aucun
renvoy et appartenoit audit mons'^ le duc seul et pour le tout
toutes les amendes jugées , receues ou tauxées par lui ou son
lieutenant des cas dessus diz dont il avoit la congnoissance
senz ce que ledit demandeur y eust aucune porcion. Âvecques
ce disoit ycellui procureur duditmons' le duc que, à cause
de sadicie conté et parrie il avoit plusieurs beaulz Areis , ambles-
ces et prééminences , et , autres , que sondit conté , duquel
ladicte terre et chasteiteaie est membre comme dit est, ilfo-
voit remettre et pardonner touz crismes, appemilx^ délicts ^
maléfices , et aussi bannisseniens , et les rappeler , èsquelx cas
ledft deiifiandeur ne. povoit avoir ou demander aucuft liers
ou porcion, svpposé que ledit mons' le 4ttc «réservast à lui la
punicton civile ou qu'il en preist fitance , atickofis lui eoaipé-
loft ôt appartenoit seul et pour te tout; mais devoit avoir sea-
lemeM en aucun èas ledit demandeur le tiers es amendes g0«s-
lumières de soixante livr^ ou d*aiitres sommes au désaubz
jugées ou receues, du consentement des parties, par les
bommes et lois dudit mons' le duc en la ville et chasielleniede
Lille ou receues par les bailli et prévosts cynlessaobz détlai-
rés , sanz ce que ledit demandeur y puisse autre ebose avefr
oiti demander , et le surplus appartenoit et appartient entièreiffie&t
audit mons' le duc car ycetlui demandeur , àtnause de son droit
qu'il disoit avoir comme cbastellain , n'avott et ne ^voii avoir
-m-
OU demander le tiers es amendes coustumières jugées ou reoeuet
du coaseotement des parties dont les lois povoient congnoistre
et de telz caz dont ilz jugeroient amende tant seulement. Et ,
quant aux rémissions et à rappeaulx de ban et autres crismes
et délicts dont le dit mons' le duc faisoit rémission , ycellui
demandeur ne poYoit en ce prétendre avoir aucun intérest : Car
en telz cas les lois ne adjugent point d'amende senon de trièv(Q3
enfraintes , ouquel cas ledit mons'' le duc ne empeschoit ne y^Hl-
loit point empeschier que ledit demandeur n'eust le tiers en
l'amende coiistumière si elle estoit jugée par loy , avecqu^
aucuns autres faiz et deffenses que ledit mons' le duc et ses
ofSeiers disoient et alléguoient en ceste partie , et disoit ycellui
procureur que des choses dessus dictes et chascune d'icelles ledit
mons' le duc avoit droit et estoit en bonne possession et saisine
par lui et ses prédécesseurs dont il s|voit cause par tel et si
longtemps qu'il n'est mémoire du contraire , traittié eat et ao^
cordé entre les dictes parties , s'il plaist au Roy nostre sire
et à sa court , en la manière qui s'ensuit : c'est assavoir que
ledit gouverneur aura la congooissance des cas de ressort et de
souveraineté et de ceuls qui sont prévilégiés par les coustumes
et usages de ladicte cbastellenie ainsi que l'on y a usé es temps
passés , et sera tenuz de faire renvoy des autres causes qui se-
ront introduites par devant lui,, ou cas toutes voyes que desdiz
renvoiz faire ledit gouverneur ou son lieutenant sera souffisam*
ment sommés et requis , par les parties deffenderesses avant
qu'elles soient liées par response , deuement et sanz fraude et
par le procureur dudit cbastellain et autres à qui il apparlendra.
et soufiira que les parties deffenderesses requièrent ou ri^veueoA
eslre renvoyés la où droit les menra , et senon la congnoissance
en demoura audit gouverneur , et , de l'amende qui sera jugéd
en ceste partie et de. tous autres amendes qui seront jugées» re^
ceues ou tauxées par ledit gouverneur ou son lieutenant pour
rûsoB 4e&> Q^ dont il aura et lui deiftoui» la ewgnoiasance, .
seront et dcmouronl audit mons' le duc entièrement et à ses
successeurs, et, pour ester toutes fraudes , ledit mons'leduc
vieult et consent que le procureur dndit chasteilain soit habiles
et receuz à requérir lesdis renvoys par la manière dessus dicte.
Et ledit demandeur et ses successeurs, chastellains de Lille,
auront le tiers desdictes amendes coustumières de soixante
livres ou d'autres sommes ou dessoubz qui seront jugées par les
hommes jugans en la Sale à Lille au conjurement du bailli , ou
par les eschevins duditlieu au conjurement du prévost ou bailli,
par les eschevins de Seclin et eschevins de Nappe (sic) et es-
chevins de Wepes et de Haluin au conjurement des baillifs
lesdiz lieux , et aussi des amendes qui seront receues , adjugées,
tauxées ou composées par lesdiz bailli ou prévost de Lille ou
leurs lieux tenans et aussi par les baillifs dessus diz pour raison
des cas dont les loys pourroient congnoistre ou adjugeroieot
amende par la manière qui s'ensuit : C'est assavoir que des
amendes coustumières où les villes ont et prennent porcion,
le dit chasteilain aura le tfers de ce qu'il demourra, et, là où
lesdictes villes ne prendent riens , ycellui chasteilain aura le
tiers de l'amende par la manière que dessus est dit et , se les
dis bailli ou prévost prenoient ou recevoient des délinquans plus
grans amendes ou finances que les lois n*eussent adjugié, ledit
chasteilain aura sa porcion de l'amende coustumière comme dit
est et le surplus sera et demeura audit, mons' le duc. Avecques
ce , ledit demandeur et ses successeurs chastellains n'auront
riens es amendes des cas de ressort et desliz de lois et de jus-
tice , et ne sont pas comprises en cest présent accort les amendes
qui se jugeront par les eschevins de Lille, au conjurement du
bailli ou autrement , pour la rivière et navie qui vient de la
Bassée à Lille ne aussi es amendes de la visitacion de la rivière
de le Deule qui va de Lille aux Yielz-Planques de Deulesmons,
et des deffaulx qui y seront trouvez, et , quant ad ce , demou-
ront les parties en tel estât qu'elles estoient avait ce présent
— 816 —
accord , et aussi n'aura riens ledit cha^tellain es amendes des
faiz advenus ou bailliage des régales qui est entre l'Escaut et
Haynau ne en la ville et baillie du Quesnoy-sur-le-Deuie , et ,
quant aux rémissions des cas criminelz ou délictz et aussi des
rappeaulx de bans, se ledil mons' le duc ou ses successeurs en
prennent amende , prouffit ou finance , ledit demandeur ou aes
successeurs n'y pourront avoir ou demander aucune part ou por-
cion , et , par la manière que dit est , sera gardé ès-cas qui ad-
venront doresenavant. Et , pour plus grant seureté , lesdiz bailli
et prévost de Lille, et les baillifs de Seclin, de Wepes,de
Anappes et de Halluin , toutesfoiz qu*ilz seront crées , feront
serinent , aux lois des lieux ainsy comme il est acoustumé et en
la présence du procureur dudit chaslellain s'il y vieult estre ,
de garder bien et loyaument le droit dudit chastellain et de
bailler, à lui ou à son receveur , le droit qu'il devra avoir es
amendes dessusdictes , et seront tenuz lesdiz bailli et prévostz
de monsirer par déclaracion et par escript au receveur dudit
chastellain , une fois ou deux l'an , les amendes qu'ilz auront
receues ou qui leur seront promises à païer et , parmi ce , se
partiront et partent lesdictes parties de court et de procès sanz
despenz et amende l'une envers l'autre , et à tenir cest présent
accord veullent estre condcmpnez par arrest de la court dudit
Parlement — Fait , du consentement de maistre Jaques Lefer ,
procureur dudit mons' le duc de Bourgoigne , et de Sévin Douce,
procureur dudit mons' le conte de Saint-Pol le XXYIP jour de
may l'an mil CGC IIII» et douze.
Âd quodquidam accordum ac omnia et singula in suprascripta
cedula , contenta , tenenda , complenda ac firmiter et inviola-
biliter observanda prefata curia nostra partes predictas et earum
quamlibet ad requestam et de consensu magistrorum Jacobi
Lefer, dicti patrui nostri , et Sévin Douce, predicti comitis Sancti
Pauli procuratorum , per arrestum condempnavit et condempnat
et ea ut arrestum ejusdam curie teneri , compleri et observari
— 816 —
a€ exeenoioni demandari volyil et preoepit. In cujus rei tesii-
moaioiD furescntibus litteris nosirum jussimus apponi sigiUuoL
Datum Parisiis , in Parlamento nostro » XXVII* die maii , amo
Domini millesimo trecentesimo nonagesimo secundo , et rcgnî
naetri duodecimo.
Collatio facla est.
ConcordaUini in cnria :
Signé : J. willequin.
ArthiY66 départementales du Nord , original en parchemin scellé
du sceau royal.
217.
tSWi» 19 février. — Traité de mariage d*Ântoine de Bourgogne
avec Jeanne, fille de Walleraad de Luxembourg, comte de Ligny,
châtelain de Lille.
Hut, générale et particulière de Bourgogne, par un bénédictin de
8, Bénigne de Dijon , de la congrégation 4e SaiaUMaur , t. m ,
218.
SI /crrier. — « Des lettres de la démission faite par Mgr
de Saint-^l de la chastetlenie de Lille au prouffit de ma damoiseile
sa fille, a
Chambre des Comptes , minute N^ 14418.— Histoire générale et
fmtkmJUère de Bamrgogme^ t. ui, preuves glxt.
219.
1414, 9fijMlet. ^ Engagement pris par les èchevins de la
>ine de Lille d'enleirer à leurs dépens dès qu'ils en seront requis , le
nio«)in à vent que le duc d« Brabant leur a accordé de bâtir, â
cavae 4es guerres, sur la motte dite du châtelain, dans reneoÎBte de
A tons ce«lx qm ces présentes lettres verroi^ ou orroot ,
eadieviw de le ville de Lisle en Flandres , salut , comme très
neMe^ Irts piîsaant prince el très redoublé sdgnear moas' le
- 811 -
duc deBrabantet de Limbourg, aïant les bail , garde, gouver-
nement et administracion de Jehan et Phelippe, Messeigneurs ses
enfants , menre d'ans, et de leurs terres et possessions, consi-
dérant les grans guerres et divisions estans à présent en ce
Royalme et les grans nombre et multitude de ^ens d'armes qui,
pour occac'on des ditles guerres, sont maintenant et sont tailliez
d'estre ycy environ , par quoy les bonnes gens, manans et babi-
lans de ladite ville de Lisle ne pouroienl , sans trës-grant péril
et dangier, aller ne envoyer maulre leurs grains au dehors
d'icellc, nous ait otlroyé et consenty à nostre humble supplica-
tion et en faveur de la chose publique de la ditte ville de Lisle
de faire mettre et asseoir^ pour celle fois seulleroent, ung mollin
à vent sur la motte que on dist la motte du chastellain , assise en
icelle ville de Lisle et appartenant à mesdis seigneurs ses
enfans, à cause de ladite chastellenie de Liste. Savoir faisons et
recongnoissons, par ces présentes, pour et ou nom de ladite ville
de Lisle, que par l'assiette dudit molin nous ne voulons ne
entendons acquérir, ores ne pour le temps à venir, aucun droit,
possession ou .••aisine contre ou au préjudice de mondit seigneur
le duc de Brabant, de mesdis seigneurs Fesenfans, de leurs
hoirs et successours , chastcliains de Lisle, ne de leurs seigneu-
ries, drois, franchises et libertezqu'ilz ont en leur dite motte et
es appartenances et appendences d'icelle ; et, en oultre, avons
promis et prome'.ons, par ces meisnies présentes , ioyalment et
en bonne foy ou nom que dessus, que ledit molin nous ferons
oster plainement et entièrement sens aucun délay, contredit ou
difficulté, et seus ce que ce soit aucunement aux frais et despei s
de mondit seigneurie duc de Brabant, de mesdis seigneurs,
ses enfants , ou de leurs dis hoirs et successeurs quant de par
eulx ou aucun d'eulx nous en serons requis. En tesmoins de
ce nous avons fait mettre le seel aux causés de ladite ville de
Lisle à ces présentes et icelles baillées à mondit seigneur le
— 818 —
duc de BrabaDt . te XX* jour de juillet Tan mil quatre cens .et
quatorse
Fonds de la Chambre des Comptes de Lille , original en par-
chemin scellé.
220.
iâSft , 16 ieptembre, au château de Bohain. — Approbation
par Philippe de Brabant , comte de Ligny et de Saint-Pol , seigneur
de Fiennes ^ châtelain de Lille , d*un acte concernant l'abbaye du
Saint-Sépulcre, à Cambrai.
Fonds de Tabbaye du Saint-Sépulcre, original muni d'un sceau :
. . . .ilippe de Brehant conte de Saint Paul. Écu écartelé aux 1 et 4
de trois fleurs de lys à la bordure engrelée , aux 2 et 3 d'un lion à
queue fourchée passée en sautoir, timbré d*un heaume cime d'une
fleur de lys, supporté par deux dames. Contre-sceau : un heaume
cime d'une fleur de lys , supporté par deux aigles. S\ Philippe de
Brehant conte de Liney etdeSt, Poul. ^Demay, Inventaire des sceaux
de la Flandre, Il ^h^yj.)
221.
f 481 , 12 août, — Pierre de Luxembourg , comte de Saint-Pol ,
seigneur d*Enghien , châtelain de Lille , donne quittance de ses
dépens comme lieutenant-général du duc de Bourgogne au comté
d'Artois et en la châtellenie de Lille.
Chambre des Comptes , original muni d'un sceau dont la légende
est détruite Ecu au lion couronné à queue fourchée passée en
sautoir, penché, timbré d'un heaume cime d'un dragon issant,
supporté à dextre par un grifibn tenant d'une serre la bannière
d'Enghien et de l'autre celle de Châtillon au lambel de cinq pendants,
supporté à sénestre par un autre griffon tenant aussi deux bannières,
l'une billetée , l'autre au lion. (Demay, Int^entaire des sceaux de la
Flandre , ii, 5558.)
222.
m
1496, iO septembre. — Lettres de sauvegarde délivrées par
— 819 —
Louis de Luxembourg , connétable de France , en faveur du domaine
de Camphin en Carembaut et du hameau de Anecourt, dont il
était l'avoué héréditaire, et où, en vertu de ses fonctions de châte-
lain de Lille, il pouvait rendre justice et percevoir les amendes et les
autres redevances seigneuriales.
Van Lokeren , Chartes et documents de Vabbaye de Saint-Pierre ,
à Gand, N" 1680.
223,
1440 , au couvent de Phalempin. — Jacques , par la permis-
sion divine humble abbé de Téglise Saint-Christophe de Phalempin ,
au diocèse de Tournai , fait savoir qu'un différend s'est élevé entre
le comte de Saint-Pol , châtelain de Lille , ses bailli , procureur et
officiers d'une part , et le couvent , ses bailli et officiers d'autre
part , au sujet de la juridiction et justice que chacune des parties
prétendait exercer en la terre de ladite église de Saint-Christophe ,
notamment au regard des prises et arrêts de corps tant en cas cri->
minels que pour débats et démêlés ; que le sergent de l'abbaye
avait arrêté , pour larcin , et mis dans les prisons du châtelain un
nommé Hennequin PoUet; que* le bailli dudit châtelain ayant refusé
de leur remettre le prisonnier, les religieux avaient intenté une
action au comte. L'abbé rappelle qu'en 4 234 , certain accord avait
été passé entre l'un de ses prédécesseurs et le châtelain Guillaume ,
réglant les droits de chacun touchant la justice à exercer sur la
terre de Saint Christophe ; que s'appuyant sur cet accord , le comte
de Saint-Pol interdisait à l'abbaye tout arrêt de corps , spécialement
pour rapt , vol de chemin , meurtre , incendie , effusion de sang et
rixes , et protestait contre la prise d'Hennequin Pollet. Pour éviter
plus grand et dispendieux procès et demeurer en bonne amour avec
le comte , et en considération de ce que ses ancêtres étaient les fon-
dateurs de l'abbaye , l'abbé et le couvent déclarent renoncer à leur
action et s'en rapporter sans réserve à la décision du comte sur le
débat et à son interprétation , pour l'avenir , de l'accord de 4 234,
établissant leurs procureurs sire Antome Herman , sire Jean Hau-
relay , Jean Marlière , Jean Hovine et Jean Baillet , poui le cas où
ils seraient appelés, de ce chef , devant la Gouvernance de Lille ou
tonte antre jnstice.
Inséié dans nn acte de 15^ ; long roulean de parchemiii , aux
archÎYea du Noid , fonds de Phalempin.
224.
1440, 18 août. — Louis de Luxembourg , comte de Saint-Pbl ,
de Liney, de Conversan et de Brienne, seigneur d*Enghîen, châtelain
de Lille , fait connittlre qu'un diflërend s*est élevé entre le bailli et
les officiers de sa châtellenie d*une part , et les religieux , abbé el
couvent de Saint Christophe de Phalempin , d'autre part , au sujet
de certains droits de justice que les religieux prétendaient avoir
plus étendus dans leur domaine et que les dits bailli , procureur et
ofQciers maintenaient devoir être limités selon la charte commune
de 1234 ; que les dits religieux lui ont intenté une action à laquelle
ils ont depuis renoncé , déclarant s'en rapporter à sa décision sou-
veraine sur le débat , et à son interprétation , pour Tavenir , de cer-
tains points obscurs de ladite charte commune. Le comte, ayant
pris l'avis de son conseil , ordonne que désormais ses officiers et
ceux de l'abbaye se régleront , au fait des arrêts de corps et exploits
de justice, sur ladite charte de 1 231 ; et interprétant. la clause qui
paraissait obscure et qui est ainsi conçuo : n Et ly Castelain a par
toute la terre Saint- Christofre murdre, rap, reube de chemin ^
arsin , larron , sang^ burine tneslée etc, », il décide que sur toute
la terre de Saint-Christuphe , la connaissance de ces cas criminels ,
quant à l'arrestation des coupables et à l'exécution des jugements ,
lui appartiendra à toujours et à ses officiers , à l'exclusion de l'ab-
baye ; mais que ses officiers seront tenus , suivant la teneur de la
charte commune , de soumettre au jugement des juges de l'abbaye
tout prisonnier arrêté par eux.
Inséré dans un acte de 1529 ; long rouleau de parchemin , aux
archives du Nord , fonds de Phalempin.
225.
14M. —-Simon de Luxembourg , prévôt de Saint-Onier , et Jean
— 8«1 —
de Ligny , dit Galois , arbitres élus par le comte de Saint-Pol , châ-
telain de Lille , d*une part ; Yves Gruyau , doyen de Reims et Jean
Hovine , arbitres choisis par les relifrîeux , abbé et couvent de Saint
Christophe de Phalempin , d'autre part , font savoir que lesdits
religieux ont intenté un procès , par devant le gouverneur de Lille ,
aux officiers du comte , disant les demandeurs : a qu'ils estoient
0 fondés par ung nommé Sawalle qui , en son temps , avoit esté
D chastellain de Lille , et , après le trespas dudit Sawalle , ung
» nommé Robert , qui fu aussi chastellain dudit lieu en l'an
» XG IIIF^ X , laboura tellement , par pryères et requestes, à deffunct
0 de bonne mémoire Robert , lors conte de Flandres , qu'il donna
» et ottroya à ladicte église et abbeye , et en toutes ses maisons et
D héritaiges qui lors lui appartenoient et appartenroient, plaine liberté
» et franchise telle que l'église Saint-Pierre de Lille avoit , en estant
» à ioelle église et abbeye toute servitude et toute exacion des drois
)) appartenans . aux contes de Flandre et chastellain de Lille , et
B confirma lesdites franchises ainsi que ledit Sawalle leur avoit
0 donné et , au tiltre dudit admortissement , avoient lesdis religieux
» joy et usé de tous leurs héritaiges en la franchise de toute justice ,
» haulte , moïenne et basse , sans que ledit chastellain eust aucun
» droit en la terre de ladite église , par l'espasse de 11^ ans ou plus
» et depuis , environ Tan mil IFXXXIIII , question se meult d'entre
B lesdift religieux , pour la jui idiction de ladite église , et deffuncts
* Willame , lors chastellain de Lille , et Jehan , castellaîn de Per-
» ronne , son nepveu et son hoir , lesquelles parties lors prinrent ,
» d'un commun assentemeni , ung traittié et acord par lequel cha-
» cune des dictes deux parties se devoit rieuler au regard de la
» juridicion de la dite église et des hostes et manans d'icelle.... et
)> meismement que par les condicions y déclarées , les maisons de
» ladite église et leurs hostes estoient frans , quittes et délivrés de
» toutes impeticions , services , courouwées envers le chastellain et
» ses sergens et es toit ledit chastellain advoé et garde de ladicte
B église , et lequel ne povoit autre chose demander sur la terre de
» ladite église que ce que ledit traittié devisoit » ; que le comte de
Saint-Pol, par ses lettres du 18 août U46 , avait promis de se
régler sur ce !raité de \ 234 ; que néanmoins en l'an 1 448 , Baudart
de Cuvitlers , bailli de la chétellenie , avait fait publier et tenir une
franche vérité à Phalempin , en laquelle les hommes de fief , tels que
Jean Chivort , îjaurens Le Barthelemi , Jacquemart Duponchiel, Jean
d' Astices , Mahieu Le Thiérier et autres ; avaient condamné les dé-
faillants à Tamende de 60 sous et avaient fait saisir , pour avoir
paiement de cette amende , un nommé Hellin Cochet , hôte et sujet
de Tabbaye , qu'ils avaient retenu prisonnier et n'avaient relâché
que sous caution. — A quoi le bailli et les hommes de fief répon-
daient: que les religieux de Phalempin tenaient leur temporel du
châtelain dont les ancêtres étaient fondateurs de leur couvent ; que
ledit i^hâtolain était en possession de tout temps de tenir , dans sa
seigneurie , une vérité générale une fois en trois ans , suivant la cou-
tume de la Salle de Lille , sur tous ses sujets , a hostes , manants ,
couchans et levans» ; que la plupart des hôtes de Tabbaye s*y
étaient soumis sans contredit et que si Hellin Cochet avait encouru
Tameude de 60 sous , les religieux n'étaient point fondés à s'opposer
au jugement des hommes de fief du comte. — Les religieux répli-
quaient qu'ils n'étaient point sujets du comte , que celui-ci n'avait,
comme avoué de leur église , d'autre droit sur eux que ceux repris
au traité de \'i3i y lequel les maintenait libres de toutes exactions
et redevances et ne faisait nulle mention de l'obligation pour leurs
hôtes d'assister aux vérités générales. Les arbitres font connaître
qu'après diverses informations , enquêtes et délibérations , les parties
étaient convenues de s'en rapporter à leur jugement. — Suit la pro-
messe de l'abbé Jacques , \ 8 mai 4 4 49 ; puis la sentence des arbitres,
déboutant les religieux de leur opposition et prescrivant le réempri-
sonnement de Hellin Cochet , 23 juin \ 450.
Archives départ, du Nord , fonds de Phalempin ; original en une
longue bande de parchemin.
226.
iâttS , 18 mai. -^ Louis de Luxembourg , comte de Saint-Pol ,
connétable de France, ayant préservé plusieurs seigneuries de l'abbaye
dont il était l'avoué dans la châtellenie de Lille , contre les agressions
et le? pillages des hommes de guerre , l'abbé de Saint-Pierre de Gand
- 828 —
le nomme avoué de Harnes y Ânnay et Loison et s'oblige à lui payer
de ce chef une rente annuelle de 50 chapons. L*avoué reconnaît que
la charge et la redevance ne lui ont été conférées que pour sa vie
durant et que ses héritiers n*y ont aucun droit. — Le même jour
Louis de Luxembourg délivre des lettres de sauve-garde aux habitants
de Harnes , etc., et aux autres seigneuries dont il était avoué.
Van Lokeren , Chartes et documents de V abbaye de Saint'Pierre, à
Qand, N"" 1880, 1$81 et 1882.
227.
tftjto. — Adrien Mondel , par la permission divine humble abbé
du monastère de Saint-Christophe de Phalempin , fait savoir que
pour mettre fin aux procès et différends élevés et sur le point de surgir
entre son cx)uvent et haute et puissante *dame Marie de Luxembourg,
duchesse douairière de Vendôme, comtesse de Saint-Pol , châtelaine
de Lille , touchant les droits , libertés et prérogatives que l'abbaye
avait et prétendait avoir sur ses terres , seigneuries , hôtes et manans
à Phalempin et aux environs , il était allé vers ladite dame en son
château d'Ënghien, et qu'ensemble iU étaient convenus de mettre à
néant les procès commencés ; que désirant vivre en paix et amitié
avec ladite dame , et en considération de ce que ses prédécesseurs
étaient les fondateurs de l'abbaye , il avait ratifié , agréé et accepté
le traité et appointement fait en 1.446 entre l'abbé, son prédécesseur,
et le comte de Saint-Pol ^ confirmatif et interprétatif en partie de la
charte commune de 1234 ; que, pour éviter à l'avenir toute diffi-
culté , ils avaient ensemble décidé de faire mettre ladite charte
commune en bon langage , au plus près du sens et vrai entendement
d'icelle, faisant choix, pour ce faire, de maître Wallerand de Landas,
licencié es lois , conseiller de la ville de Lille ; Antoine -Cuvillon ,
greffier de la Gouvernance ; Pierre Hochard , procureur des éche-
vins de Lille, et Jean de Latre , ci-devant greffier desdits échevins ,
qu'ensemble aussi ils avaient renoncé d'avance à toutes possessions
et saisines contraires à ladite charte et à l'appointement de 1446 ,
la châtelaine renonçant de plus à se prévaloir de la sentence arbi-
trale rendue en 1450 au profit du connétable de Saint-Pol , promet-
tant l'un et l'autre de ne sintenter à l'avenir aucune action sans
préalablement s'être communiqué leurs griefs réciproques; dont
acte, le H octobre 1528. — Suit un acte semblable donné le même
jour par la duchesse de Vendôme, châtelaine de Lille. — Vénérables
et discrètes personnes frères Philippe du Breuch , prieur , Pierre Le
Candie , Pierre de Ligny , Jean Pistoris , Jean De le Planque , Martin
Gillacle , Antoine Malbrancque , Liévin Louchart , Jean Denis , Pas-
quié Bauduin , Jean Popelaire et Herman Le Cat , prêtres , religieux
profès de Tabbaye et couvent de Saint-Christophe dé Phalempin ,
déclarent agréer et ratifier l'accord fait le \i octobre précédent
entre leur révérend Père en Dieu Adrien , abbé , et très-noble dame
Marie de Luxembourg , duchesse de Vendôme , et s'y engager pour
autant et aussi avant que ledit abbé s'y est engagé. Fait au couvent
de Phalempin , en présence de sire Louis de Cruce , prêtre , notaire
apostolique de la cour de Tournai , le 22 octobre 1528. — L'abbé
et le couvent de Saint^Christophe de Phafempin déclarent approuver ,
ratifier et agréer l'interprétation faite par les experts choisis de
commun accord avec madame la duchesse de Vendôme , châtelaine
de Lille , pour éclaircir certains points obscurs de la charte de
4 23i, ladite interprétation exhibée sous serment, le 22 avril 4529,
en présence de l'abbé, de Guillaume Hangouart, son bailli, de maî-
tres Guillaume Hangouart , Allart Carotte , licencié es lois , conseil-
lers , Jean Frémault , receveur , et Jean Duquesne , procureur de la
dame châtelaine de Lille. — Suit l'acte de 4 234 traduit en meil-
leur langage. — L'abbé et le couvent promettent , sous l'obligation
de leurs biens et seigneuries , de se conformer à cette interprétation
et ordonnant à leurs officiers de se régler dorénavant, dans l'exercice
de leurs offices, selon la teneur de l'acte. 15 juin 4 529
Archives départ, du Nord, fonds de Phalempin , long rouleau de
parbhemin auquel pendent , enfermés dans des boites en ftrblanc ,
les sceaux de Tabbé eldeVabbaje.
228.
tdA8 , 4 5 mai, — Transport par Antoine, duc de Vendôme, roi
dtt Navarre « à Adrienne , duchesse d'Estouteville , en qualité de
— 825 —
tutrice de sa fille , Marie , dochesse d'Estouteville , du comté de
Herlies et de la ville de la Bassée ( avec les terres de Gamin et du
Transloy ), pour tenir lieu à celle-ci de ce qu'elle pouvait prétendre
dans le partage , réservé par Marie de Luxembourg , châtelaine de
Lille, de la succession de Françoise de Luxembourg, dame de Raves-
tein , sa sœur.
81« registre des chartes , fol 101 v*. — Bibliothèque publique de
Roubaix Documents divers pour servir à l histoire des communes de
V arrondissement de Lille.
229.
157:8 , 22 mai, — Approbation par Philippe II, roi d'Espagne,
de la cession du comté de Herlies , de la ville de La Bassée , des
terres du Carnin et du Transloy , faite par le duc et la duchesse de
Longueville et d*Estouteville , à Philippe, seigneur de Sainte-Aide-
gonde, de Noircarmes, Genech , Avelin , Bourghelles, etc.; sépar-i-
tion des dits comtés , villes et terres du fief de la cbâtellenie de
Lille et leur réunion en un seul fief sous le nom et titre de comté
de Herlies et seigneurie de La Bassée , à tenir immédiatement de la
salle de Lille en toute justice , haute , moyenne et basse et au relief
de \0 livres de 40 gros au profit du Roi, « sans que les religieulx de
» St-Jehan de Jhérusalem , ausquelz appartiennent les aultres
» reliefs deuz à cause de ladite salle de Lille y puissent riens
» prétendre. »
31" registre des chartes , fol. 98 v®. — Bibliothèque publique de
Roubaix, Documents divers.
TABLfi ONOMASTIQUE
oc
CARTULAIRE DES CHATELAINS DE LILLE
ÂGIEES (Hugo de) , chargé de recevoir les garanties pour la délivrance du
comte Fernand , 98.
ÂIGREMONT (Anselme d'), pair de Lille, 54 ; — (Gilles, Egidius d'], chevalier,
témoin ,90; — ■ (seigneur d'), 141.
AIRE (Chapitre d') ; sa fondation confirmée par le pape Galizte II , 24.
Aire ; sa commune fondée sous le nom à'Jmitié , 62 ; — Ville rendue au
comte Bauduin IX . en vertu du traité de Péronne , et remise à Louis , fils
aîné du roi de France , en vertu du traité de Pont-à-Vendin , 85.
ÂiRE (Bauduin d') ; son différend avec Amould d'Audenarde au sujet de la
terre de Fenaing ,116.
AiMPREDUS , Umfredus , 119 , 120.
Aix ; Hugo de Aqua , témoin ,2*7.
Alardus , prévôt , 39 ; — de Lille? 49.
Albel (Bauduin , frère de Lambert del) , témoin ,8*7.
Alnoit, terre donnée à Tabbaje de Bourbourg , 82.
Alsace. {Voyez Thierri et Philippe d').
Alvise, abbé, témoin , 25.
Annoit (Jean del) , témoin , 75.
Anastase , chantre , témoin , 25, 26.
Anghin (Abbaye d'] acquiert la justice dans les marais d'Emmerin ,188.
André , chanoine , témoin , 25.
Anecourt, hameau de Camphin-en-Carembaut , 222.
Annappes (Échevins et bailli d'), 216.
Annay, possession de l'abbaye de Saint-Pierre de Gand , 226.
— 83t —
AnneKIN I terre de l'abbaye de Loos, tenue du châtelain de Lille, 102.
Annoecllin , AneuUn* en Garembaut, possession de Tabbaye de Saint-Yaast
d'Arras et avouerie du châtelain de Lille ; loi de ce village , 89.
Anstaing (Gvillebert d') , témoin , 1*75.
Antoing (Gérard d') , chevalier, s^adjoint à la communauté de Gondex>art
dans un débat relatif aux marais d'Herrin , 201.
Arbobeto (Robertus de) , témoin , 9.
Arnoul-le Vieux ,. comte de Flandre , 1 en notes.
Arnoul h , comte de Flandre , a donné Provin à Tabbaje de St-Tror
Arques , terre de Saint-Bertin qui doit y jouir du droit de mouture
ARRAS (Évêques d') : Lambert confirme les privilèges accordés à VégliM i^e
Mont-Saint-Eloi par ses prédécesseurs Fulbert , Lietbert <;t Grérard , ÏO ;
— conseille la restauration de Tabbaye de Phalempin , 1 5 ; — Robert
rétablit la paix entre l'abbé de Marchiennes et Roger, châtelain de Lille.
25 1 26 ; — Pierre récusé par la commune de Tournai dans sé^ différends
avec révoque Etienne , 69.
Abras (Abbaye de Saint-Vaast à) perçoit un tonlieu à Arras , 17 ; — Alold et
Henri , abbés ; leurs actes au sujet du village de Béhaignies , 18 ; — dif-
férend de Tabbaye avec les fils de W^alter de Coclers , 49 ; — Tabbé Jean
régie avec le comte de Hainaut la punition du meurtre à Haspre , 58 ; —
Tabbaye possède les villages de Mons-en-Pévèle , d'Annœullin et de
Bauvin-en-Garembaut , 89.
Arras (Robert , avoué d'). Voyez Béthune.
Artois (Comté d*), 221.
Artois (Robert , comte d*) achète la ville de Combles , 119, 120
ASSENGHIEN (Jean d') , baiUi de Lille , 180, 181.
AtticHESi Jstices (Jean d') , homme du fief de la châtellenie de Lille, 225.
AUBEGOISB (Béatrix Li) , sœur d'Adam de La Bassée , a acheté vingt livres
de rente sur le fief de Pérenchies , 186.
Aubers, {Voyez Plouich d').
AUBIGNY (Église d') donnée à Tabbaye de Mont-Saint-Élo i , 41 .
AuBtGNY (Hugues-Havet d') , sous-avoué de Marchiennes , 2, 47.
AUCHT, jéueî, (Ankins d'), chevalier, témoin, 175.
Audenarde (Amould d') ; son différend avec Bauduin d'Aire au sujet de la
terre de Fenaing ,116.
AVELGHEM (Guillaume d') ; son différend avec l'abbaye de Saint-Pierre de
Gand , au sujet d'une bruyère située audit Avelghem , 64.
AVELIN (Gérard d') , témoin , 57 ; --> homme de la reine Mathilde , 71 ; —
bourgeois de Lille , 78. ^
A VELIN (Philippe de Sainte- Aldegonde , seigneur d') , 229.
AVESNES y droits et revenus sur ce territoire donnés a l'abbaye de Loos, "74 ;
— revenu assigné sur une terre audit territoire , 87.
AvESNES (Nicolas , seigneur d') ; sa fille épouse le comte de Saint-'Pol , 48.
j
B.\Ct!ELEAOT, villa de Tabbaye de Marchiennes; uâurpation qu'y commet
Wenemare de Isel , chevalier, 26.
Bailkus (Robert de) , chevalier, 119, 120.
Baillet (Jean) , procureur Je Tabbaye de Phalempin , 228.
Barale , terre en Gambrésis , 8.
Babghes (Walcher de) , homme responsable pour Tabbaye de Loos , 87.
Bargëul , Baaîrel ( dîme de) , 92 ; — Barœl (rentes de) , 96 ; — Barœul^
terre vendue à Tabbaye de Flines , 122.
Basenghem , lieu dit , 147.
Bauouin V ou DE LiLtE , comte de Flandre , 1 ; avoué deMarchiennes, 2 ; «—
consent à Ja: fondation de Tabbaye de Phalempin , 3. •
Bauduln vu, comte de Flandre, fils de Robert; ses actes relatifs aux abbayes
de Saint- Vaast, H ; — de Saint-Bertin , 1 9 ; — de Saint- Wulmar, 20 ; —
de Saint-Sauveur de Ham , 22 ; — de Saint-Amand , 28. —- Clémence ,
mère de Bauduin, participe à ces actes, 19, 22.
Bauduin IX , comte de Flandre et de Hainaut ; ses actes relatifs à la collégiale
de Lille , 68 ; — à l'abbaye de Tronchiennes , "72 ; — à la commune do
Saint-Omer, 75 ; — aux tonlieux de la ville de Gand , 76 ; — à l'abbaye
de Saint-Bertin , 78 ; — au chapitre d'Harlebeke , 79 ; — empereur de
Gonstantinople , fait instituer des prébendes à Courtrai ; 82 , 83. — Les
villes d'Aire et de Saint-Omer lui avaient été rendues en vertu du traijé
dePéronne, 85.
Baiduin , D api fer, témoin , 27.
Bauduin (Pasquier) , prêtre , religieux de l'abbaye de Phalempin , 227.
Bahfrumes (Thomas de) , délégué par lo châtelain de Lille pour mesurer la
terre de Waimel ,165.
Bauvin-en-Gahembadt, possession de Saint- Vaast d'Arras et avouerie du
châtelain de Lille; loi de ce village , 89.
Beaulieu (Abbaye de) reçoit du châtelain de Lille un bois en échange d*une
rente, 198 ; — vend ce bois à Saint-Pierre de Lille, 194.
Beauvoir ; quatre chapellenies y sont fondées par Wallerand de Luxem-
bourg , 194.
Behaignies , village de Saint- Vaast d'Arras, 18.
Bellinc\mp; bois y situés ,,193, 197.
BenoIt IX , pape , confirme la fondation de l'abbaye de Phalempin , 4.
Berberia (Autel de) ; di^rend à son sujet entre l'abbaye de Saint-Vaast et
les fils de Walter de Coclers , 49.
Bergues , Ferais , (Frodoalde de) , témoin ,11.
Bergues; acte, daté de cette ville ,81.
Berthe , mère du comte Arnoul ; sa mort à Saint-Trond et ses donations à
cette abbaye , 88 et en note.
Bertufle , chanoine , témoin , 26.
BÉTHUNE (Robert de) , témoin ,11;— (Guillaume , avoué de) , Glémence , sa
femme , et Robert , son fils , font des dons à l'abbaye de Mont-Saint-Eloi
- m -
et à l*église de Saint-Prix de Béthune , 84 . 85 ; — - ( Guillaume , avoué
de) , chargé de fonder des prébendes à Notre Dame de Gourtrai , 82, 83;
— Robert de) , avoué d'Arras , garant du traité de Péroune ,110.
B^TIIUSE (Robert de), frayez Robert de Béthune , comte de Flandre.
BÉTHUNE (Mahaut de) , épouse de Jean II , châtelain de Lille et de Péronne ,
renonce & son douaire sur la ville de Combles , ayant reçu une compen-
sation sur le Plouich , 120 ; — veuve remariée a Robert de "Wavrin ,
sénéchdl de Flandre , 124 ; — mère d'Isabelle et de Mahaut de Lille ,
126 ; . — consent à la vente de la dîme de Flargelo , 127 ; — mère du
châtelain de Lille , Jean III , a renoncé à son douaire sur les biens de
• Lorgies ,188.
BÉTHUNE (Willaiime de), chevalier, sire de Locres et de Helbnterne, cousin de
Jean IV, châtelain de Lille, 160.
BÉTHUNE (Église Saint-Prix de) , reçoit des dons de Guillaume , avoué de
cette ville , 85.
Bevri (Thomas de) , bailli de Lille et de Douai , 115. *
BlEZ (Liétalde de) , usurpateur des biens de Tabbaye de Marchiennes , à Lor-
gies, 26, n.
Blois (Marguerite , comtesse de) , épouse de Hugues d'Oisy, 109.
B0H\IN (Château de) ; acte daté de ce lieu , 220.
Bohême ( Wenceslas de ) , duc de Luxembourg , de Brabant et de Lim-
bourg, 211.
Bois (Du) Bernadus de Bosco et Allidit , sa femme , vendent à Saint-Pierre
de Lille les dîmes de Marquette et de Sequedin, 90, 91 ; — Aélide, femme
de Bernard do Bosco ^ chevalier, dame suzeraine d'une terre donnée à Tab-
baye de Loos , 102. — Cf. Nemore (de).
BONDUES , Bonduis (Olivier de) , témoin, 82 ; — Bondues (Helbodon de), pair
de Lille , 54 ; — (Gérard de) , homme de la reine Mathilde ,71.
BONIFONTAINE *, Tabbaye de Phalempin y possède des terres, 107.
BORELZ (Jean) et son fils Simon reconnaissent un accord fait avec Alold , abbé
d'Arras , au sujet du village de Béhaignies , 18.
BOUCIIAIN (Jeanne de;, femme de Guillaume du Plouich d*Aubers, 19*7, 202.
BOUOLI (Pierre de) , chevalier, et son frère Jean , châtelain de Lille et de
Péronne , vendent leur ville au comte d'Artois ,119, 120.
Boulogne (Comtes de). Eustache-le->Jeune avait fait don à l'abbaye de Saint-
Wulmar de la bergerie de Neuvenue , 20 ; — Mathieu et Marie, sa femme,
avaient donré une charte en faveur de l'abbaye de Clairmarais , 42.
BOURGHELLES (Gillebert do) , châtelain intérimaire de Lille , reçoit l'ordre de
faire respecter les droits de l'abbaye de Saint-Bertin, "78 ; — approuve une
donation faite au chapitre d'Harlebeke , 79 ; — témoin d'uu acte de la reine
Mathilde , 80 ; — juge avec les nobles de la cour de Flandre, 81 ; — chargé
comme procureur en Flandre de Bauduin , empereur de Gonstantinople ,
d'instituer des prébendes à Courtrai , 82, 83 ; — cité , 86 ; — fonde la cha-
pelle de Quiquempoix , à Fiers, 88.
BOURGHELLES (Philippe de Sainte-Aldegonde , seigneur de) , 229.
Bourgogne (Duc de). f^o/«z Philippe-le-Hardi , comte de Flandre.
^ 881 —
te
SoUBGOâNE (Antoine de), marié à Jeanne de Lukeml>our|î^ , châtelaine de Lille,
217; — duc de iîrabant , 219.
BornooGNE (Jean de) , fils d'Antoine et de défunte Jeanne de Luxembourg ,
châtelaine de Lille , 219
BoussavëSNIS (Hommage de), 119, 120.
BOUVINSS ; un des quatre ponts du Mélantois , 192.
Brab.vnt ( Ducs de) : Wenceslas de Bohômo , duc de Luxembourg , 211 ; —
Antoine de Bourgogne . 219.
Brab.vnt (Philippe de) , fils d'Antoine de Bourgogne et héritier de «a mère ,
Jeanne de Luxembourg , châtelaine de Lille , 219; — comte de Lignj et
de Saint- Pot , seigneur de Fiennos , châtelain de Lille , approuve un acto
" concernant l'abbaye du Saint-Sépulcre à Cambrai; description de son'
sceau , 220.
Bray , ville sur la Somme et Praaz , vendue au roi Philippe , 84.
Brissvrt (Jean), convers de Tabbaje de Lnos, fait une donation à ladite
abbaye, 74.
Broedcq. Hugo de Bruech , témoin , 89 ; — Petrus de Brocho . chevalier,
témoin , 90 , 94 ; — Philippe du Breuch , prieur de l'abbaye de Pha-
lempin, 227.
Broquns. Voyez Herrin. (Wittimus Brohuns de).
Bruges (Ville de) ; les échevins prêtent une somme au comte Gui , 176 ; —
Roger, châtelain intérimaire de Lille, loge à Bruges, 184 ; — Actes datés
de cette ville , 212 , 213.
Bruges (Walter, châtelain'de) , témoin ,11.
Bruges (Église de Saint-Donat , à) ; ses biens et privilèges confirmés , 55 ; —
déclarée aussi libre que celle de Lille , 56 ; — Gérard , prévôt de cette
église , ^8, 79, 82, 83 ; ■— prévôt et doyen , témoins ,218.
BULEZ, Boulez (Ade), 119, 120.
Galixte II , pape , confirme la fonda.ion du chapitre d'Aire , 24.
Cambrai (Évêques de) : Odon conseille la restauration de l'abbaye de Pha-
lempin , 15 ; — W illaume , prévôt de Lille , fonde une chapelle pour l'âme
de J , autrefois évoque de Cambrai , 92.
Cambrai (Évèché de) ; somme provenant des décimes ecclésiastiques de cet
évôché , prêtée par les échevins au comte Gui , 176.
Cambrai (Église Notre-Dame de) ; règlement du droit de gave , 65 ; — reçoit
en don du châtelain de Lille cinquante-neuf mencaudées de terre à
£audry, 187.
Cambrai (Abbaye de Saint-Aubert à) ; charte du comte Philippe en faveur
de cette abbaye , 59.
Cambrai (Abbaye de Saint-Sépulcre à) ; approbation par Philippe de Brabant
d'un acte concernant cette abbaye , 220.
Cahbron (Abbaye de) , exemptée de taxe , 66 ; — (David, abbé de) , ihid,
Cauphin , possesion de Saint-Pierre de Gand et avouerie du châtelain de Lille;
n
— $82 —
deotenee de Tévêque de Tournai au sujet de la haute justice de ce village ,
93 ; — au territoire de Carembaut ; droits du châtelain et de l'abbaye , 91 ;
— règlement par le châtelain et Tabbaye des poursuites à intenter contre
les débiteurs dans ce village . 186 ; — obtient des lettres de sauvegarde de
Louis de Luxembourg, 222.
CaNDAVÈNE (Hugues) et ses fils tenaient Téglise d'Aubigny en fief, 41.
Canteleu (ruisseau de) , 1 47.
Carembaut. P^oye» Annœullin , Bauvin , Camphin en).
Carette (AUart) , licencié ès-lois , conseiller, 227.
Garmn (Terre de) , transportée à Marie d'Estouteville, 228 ; — cédée à Phi-
lippe de Sainte- Aldegonde , 229 ; — séparée du fief de la châtellenie de
Lille , ibid.
CaSLETDLB , terre donnée à l'abbaye de Botirbourg , 32.
Catus (Jacobus , dit) , 119, 120.
Caudry ; terre y située donnée à l'église de Cambrai ,187.
Charles , comte de Flandre , témoin , 25 ; — fait restituer à l'abbaye d^
Marchiennes ses terres de Lorgies , 27 ; — promet de défendre les vassaux
de cotte abbaye , 28 ; régie les droits de Tavouerie de la mÔme église, 29.
CmvORT (Jean) , homme de fief de la châtellenie de Lille , 225.
Clairmar.4IS (Abbaye de); charte de Mathieu , comte de Boulogne, et de
Marie . sa femme , en faveur de cette abbaye , 42.
ClaremBAUD , chevalier, a fait des dons à l'abbaye de Mont-Saint-Éloi , 10.
Clarout (Bauduin de) , chevalier, témoin , 180, 181.
Clfrmont (Béatriz de) , dite de Nesle, femme du châtelain de Lille Jean IV,
163, 166, 174, 180 ; — veuve de Jean IV et mère de Jean V, adhérite
Mahaut de Lille de 95 livrées de terre , 181 ; — citée 182, 199.
Clermont (Raoul de) , connétable de France , seigneur de Nesle , oncle du
châtelain de Lille Jean IV, 178.
Cluny (Abbé de) confirmé dans la direction du monastère de Saint-Bertin, 19.
Cochet (Hellin) , hôte et sujet de l'abbaye de Phalempin , 225.
COCLERS (Walter de) et ses fils, leur différend avec l'abbaye de Saint- Vaast,
au sujet de l'autel de Serchingehem et Berberia , 49.
Combles, ville du châtelain de Péronne, vendue au comte d'Artois, 118,
119, 120.
CoMlNES (Walker de) , témoin , 9 ; —.(Bauduin de) , témoin , 81 ; — ( Bau-
duin , seigneur de) , caution envers Isabelle et Mahaut de Lille , enfants
de Mahaut, châtelaine de Lille et de Péronne ,126.
Comté *, terre tenue de la conteit ,114.
CORDIELES (Jean) , chargé de recevoir les garanties jurées pour la délivrance
du comte Feinand , 98.
COURTRAI ; acte daté de cette ville . 113 ; — ( mairie de ) . ou ammanschep ,
cédée par le châtelain de Lille au comte de Flandre , 21 >.
COL'RTRAI (châtelains de : Galter, témoin , 41 ; — Wautier, sire de Nevelle ,
cousin du châtelain de Lille Jean IV, 158.
GouRTRAf (église Notre-Dame de}; prébendes fondées dans cette église.
82, 83.
Crespel (Garinus) , 119 , 120.
CreSPINS ( Sauvales et Jean ) , frères , chevaliers , violent les franchises
d'Hauhourdin , 198.
Crdce (Louis de) ., prêtre, notaire apostolique de la cour de Tournai , 227.
CuviLLERS (Baudart de) , bailli du fief de la châtellenie de Lille , 225.
CuviLLON (Antoine) , greffier de la Gouvernance de Lille , 227.
Cysoing ( Engelbert de ) cède le bodium de Lesquin , 9 ; — ( Roger de ) ,
témoin , 89.
Dakpierre. yojez Marguerite et Gui de).
Deinze , Donze , terre vendue au comte de Flandre par Wallerand de Luxem-
bourg, 190, 191.
Deleplanque (Jean) , prêtre , religieux de l'abbaye de Phalempin , 227.
Deletour (Marie) , lègue le fief du Gruel à Notre-Dame de Lille , 150.
Denis (Jean) , prêtre , religieux de l'abbaye de Phalempin , 227.
Deole , rivière ; — Doula , 88 ; — 208, 216.
DeuléMONT (Gérard , maire de) , 197, 202.
DeulÉBIONT (Vielz-Planques de) ,216.
Dossemez (Willaume de Mortagne , seigneur de Rumes et de) , 178.
Douai. Actes datés de cette ville , 32 , 175 ; — Walter, châtelain de Douai ,
juge avec les nobles de la cour de Flandre , 81 ; — Thomas de Bevri*
bailli de Lille et de Douai, 115; — messire Gillion de Doay, en procès
avec la veuve de Jean do Haudion » 172 ; — Wautier de Douai , chevalier,
témoin, 175 ; — les bourgeois de Douai , arrêtés à Ostricourt, seront ren-
voyés devant leurs échevins , 210.
Douce (Sevin) , procureur du comte de Saint-Pol , châtelain de Lille ,216.
DOUCHY, villa constituée en paix par le comte Bauduin (de Lille) , 1.
Drogon , archidiacre , 25 , 26.
DUPONCHIEL (Jacquemart) , homme de fief de la châtellenie de Lille , 225.
Duquesne ( Jean ) , procureur de Marie de Luxembourg , châtelaine de
Lille, 227.
EiNE (Conon de) , témoin , 5.
Elbehtus , homme de Robert de Wahagnies ,57.
ElénARD , noble homme, son épouse et ses sœurs, donnent leur terre de
Lierres à Saint-Sauveur de Ham , 22.
E. ( Elisabeth ? ) autrefois châtelaine de Lille , épouse de Guillebert de Bour-
ghelles , 88.
Elisabeth , épouse de Mathieu de Méteme , parente de Willaume , châtelain
de Lille , 109.
Emmerin , Amerin (Hugo de) , chevalier, témoin , 87.
XII— 22
^ ÔS4 -
ËiniBfttM (Marais d') ; la Jnstieê sur ces manJa donnée à l'abbaye d' Anchin, l8d.
BngHIBM (Sei^eura d'). f^nr^es Luxembourg (Pierre et Louis de]. — Château
a'Enghien , 227.
Englos (Roger d') fait réparation à Tabbaye de Loos , 71 ; — de Roger d'En-
gbelns , cheYttUer, et d* Aélide , sa femme , était tenu ïe sixième de la dîme
de Loos, 87 ; — Roger de Engeloa , cbeTalier, témoin, 90 ; — les béritieis
d*Eu8tache de Engeloa vendent à Saint-Pierre les dîmes de Marquette et
de Sequedin , ihid,
BnnetiÈRES (Jordan , maire d') , Villicus Analir» , emprunte 40 marcs d'ar-
gent de l'abbé de Saint-Pierre , de Gand , 45 ; — Ânetîëres au terroir de
Weppea ; droits du châtelain de Lille et de Tabbaye de Saint-Pierre de
Gand dans ce village , 97.
EnneveliN ; ôef y situé vendu à la nouvelle abbaye de Lille ,167.
Epinoy ; Gorillus de Spineto , WiUimus et Hugo , ses frères , témoins, 57 ; »
Ansilie d'Epinoy, noble dame , donne une partie de dîme à Tal^baye de
Saint-Pierre de Gand , 70.
Eremfridus , comte , témoin , 88.
ErQUINGIIEM-Lvs , terre promise en dot au fils aîné de Jean , châtelain de Lille
et de Péronne , 117 ; — terre y située donnée par le châtelain de Lille ,
Jean III , a son fils Thomas , 152 ; — confirmation parle comte Gui, 177.
EhQUINGHEII-LE-Sec ( Dîme d'] , affectée à la fondation d*une chapeUenie à
"Waziers , 95 ; — vendue à l'abbaye de Loos , 99, 100.
Ei-CUEL , manoir à Illies , possession de l'abbaye de Loos , 208.
ESPAING (Gilles d') ; pair de Lille ,54.
ESPARNAY (I. d') , signataire de lettres du comte Louis de Maie , 218.
EsQrERMES ; — l'abbaye de Loos y possédait des biens , 67 ; — [y oyez La
Haye à) ; — (vivier d') , différend à son sujet , 125.
ESQUERMES , Skelmes (Egidius de) , homme du châtelain de Lille , donne aux
Templiers , du consentement d'Oda , sa mère , une maison sise à Lille, 94.
ESTOUTEVILLE f Adrienne , duchesse d') , tutrice de sa fille Marie , 228 ; —
(Marie , ducnesse d') , investie du comté de Herlies , de la ville de La
Bassée , des terres de Carnin et du Transloy, 228 ; — cède ces biens à
Philippe de Sainte-Aldegonde , 229.
Etienne , bouteiller, témoin , 120,
ErsTACHE , chambellan , témoin, 41
EVERARD, témoin . 12.
Evrard (maître), témoin , 74.
Farsin . Farsiio tentu (Hugues) , 86.
Fenaing , terre disputée par Arnoul d'Audenarde et Bauduin d'Aire ; adjugée
au premier, 116; — vendue à l'abbaye de Flines , 128.
Fernand , comte de Flandre , conclut le traité de Pont-à-Vendin , 85 ; —
garanties données pour sa délivrance , 98 ; — donne à Tabbaye de Loos
le terre de La Haye . en échange du coiirtil de Marquette , 101.
FeRRAND (Jean et Jehanin ) , fils et fille d*Éreml>ourg Raowetiële , 14S.
Ferrièrbs, terre de Tabbaye d'Hasnon , 146.
FlENNES (Seigneur de) , 220.
FlVES (G-, prieur de ) , consigne les témoignages produits par Saint-Fierre
de Lille pour attester les franchises des hôtes de cette église , 80.
Fl\ndrb (^Comtes de). yaye% : Arnoul-le- Vieux , Arnoul II , Bauduin V
ou de Lille , Robert-le-Frison , Robert de Jérusalem , Bauduin VII ,
Gharles-le-Bon , Guillaume de Normandie , Thierri d'Alsace , Philippe
d'Alsace , BHuduin IX , Femand et Jeanne, Thomas de Savoie et Jeanne,
Marguerite de Dampierre . Gui de Dampierre y Robert de Béthune, Louis
de Malp ; Philippe-le-Hardi , duc de Bourgogne.
Flandre (Guillaume de) , fils du comte Gui et cousin du chfttelain de Lille
Jean IV, 160 ; — < chevalier, témoin , 180 181.
Flandre (Philippe de) , fils du comte Gui de Dampierre , 180.
FlorrsberG (Gérard de) , témoin , 9.
Flers , J''le» ( Église de ) ; chapelle de Quiquempoix fondée dans cette
église , 88.
Flargelo (Dîme de) , vendue aux églises de Tournai et de Vicogne , 12*7.
FoNBUS (Henri) ; son témoignage en faveur de Saint-Pierre de Lille , 86.
FoiLLOEL , Foilliel (Gui de), chevalier, 119, 120.
FoREST (Hugues de) , bourgeois de Lille , témoin , '78.
FOREST (Bois du) , 1*74.
FocRMESELLE (Jean de Ghistelles , soigneur de) , 151.
FOURMESTRAUX ', différend entre l'abbaye de Loos et Urson de Fretin, au sujet
de quelques hommes de Fourmestraux , '73.
Fr\nghomme ', Mathieu dit Fra/icu« Aomo, 119, 120.
Fremault (Jean) , receveur, 227.
Frète du Prestre , (Lieu dit le) , 174 , 175.
Fretin (Urson de) -, son différend avec l'abbaye de Loos , 73 ; — chevalier,
son différend avec le chapitre de Saint-Pierre de Lille , 86.
Froidmont, terre de Tabbaye de Saint-Amand ; Nicolas , avoué , renonce à
certains droits qu'il prétendait avoir dans cette villa , 89.
FURNES (Gérard , prévôt de) , 78.
FURNO (Ade de) , 119, 120 ; — (Robert de) , ihid.
6 AMANS (Robert de), homme de la reine Mathilde ,71.
GAMEcniNES (Nicolas de) , chevalier, 74 ; — Marguerite de Gamecinet résigne
dans les mains de Roger, châtelain de Lille , son suzerain , la dîme a'Er-
quinghem-le-Sec , 95.
Gand ; acte daté de cette ville , 5 ; — nouveau tarif de tonlieu , 7d.
Gand (Ivan de) , témoin , 82 ; — Roger, châtelain de Gand , tait une donation
à l'église de Papinglo , 60.
ÛAND (Abbaye de Saint-Bavon à); actes relatifa à l'avouerie de ce mo-
nastère , 5, 87.
Gand (Abbaye de Saint-Pierre de) ; sur les plaintes de Tabbé Womare on
Wicbard , sont réglés les droits des avoués de cette abbaye à Doucbi, 1 ;
— les bruyères qu'elle possédait sont affranchies de toute servitude, 33 ; —
la possession du domaine de Scalclede lui est confirmée , 44 ; — Yabhé
Walter prfite 40 marcs d*argent au maire d*£nnetières , 45 et 46 ; — l'ab-
baye reçoit une rente de six livres du châtelain de Tournai, 61 ; — son
différend avec Guillaume d'Avelghem est terminé, 64 ; — reçoit une partie
de dîme d^Ansilie d'Epinoy, 70 ; — son différend avec Roger, châtelain de
Lille , jugé par lëvêque de Tournai , 93 ; — V- bbé fait une convention
avec ledit châtelain de Lille , relative à leurs droits respectifs à Camphin-
en-Carembaut et à Ennetières-en-Weppes, 97; — régie avec le môme
châtelain les poursuites à intenter contre les débiteurs à Camphin , 136;
— nomme le châtelain de Lille, Louis de Luxembourg , avoué de Hames,
Annay et Loison , 326.
Gavre (Raze de) , témoin , 41 ; — (Jean de) , sire deHérimez , mari de Sebille
de Lille ou ae Wavrin , 182.
Genecii (Philippe de Sainte-Aldegonde , seigneur de) , 229.
Geney (Scorion , maire de) , 119, 120.
GÉRARD , chanoine , 25.
GÉRARD , fils d'Helvide , témoin , 87.
GëvEARDUS , comte , témoin , 38.
Ghistelles (Jean de) , seigneur de Fourmeselle et de Le Wastine , assistant
de Catherine do Maldeghem , 151.
GiLLACLE (Martin) , prêtre , religieux de l'abbaye de Phalempin , 227.
Gondecourt, Gondecurt (Eligius et Alardus de), témoins, 57.
GONDECOURT (Communauté de) ; sou différend avec la communauté de Herrin,
au sujet des marais de Herrin , 201.
Gruel (Le) , fief à Péroune-en-Mélantois , donné à Notre-Dame de Lille, 150
Gruyau ( Yves ) , doyen de Reims , arbitre choisi par l'abbaye de Pha-
lempin, 225.
GllENDECOURT, Gadencourt (Jean de) , 119 , 120.
Gui DE Dampierre , fils de la comtesse Marguerite , 128 ; — investi du comté
de Namur, 180 ; — cité 141, 147, 148 ; — associé au Gouvernement, jure
d'observer les conventious faites avec le roi Louis , 153 ; — mentionné au
sujet 'de son expédition contre l'évêque de Liège, 155; — Cité 156; -—
saution envers MLahaut , châtelaine de Lille , pour son douaire , 158, 159,
160 ; — confirme la vente d'une rente faite au chapitre de Saint-Pierre de
Lille , par le châtelain Jean IV, 162 ; — Autorise la vente d'un fief à la
nouvelle abb<iye de Lille , 167 ; — approuve un don fait à Saint- Pierre de
Lille par le chu tel ain Jean IV, 168; — régie des différends entre Thomas
de Lille , fils du châtelain Jean III , et Catherine de Maldeghem , 170 ; —
rend une sentence , 172 ; — approuve et confirme un acte du châtelain de
Lille Jean IV, 173 ; — déclare que Mahaut, châtelaine de Lille, a renoncé
à son douaire sur un bois vendu à Saint-Pierre de Lille par son fils, 175 ;
— reconnaît avoir reçu en prêt , certaines sommes des échevins de Bruges,
176 ; — confirme un acte du châtelain de Lille Jean III , 177 ; — approuva
- Ô8T -
im acte du châtelain de Lille Jean V, 178 ; — Vise et approuve des lettres
de Mahaut , fille du châtelain de Lille et de Péronne , 180 ; — et de Béatriz
de Nesle , châtelaine de Lille , 181 ; — cité 182.
Guillaume de Normandie , comte de Flandre , confirme les privilégrs delà
Tille de Saint-Omer, 80 ; — Son différend avec les chanoines de Lille , 81.
GuiNES (Arnoul , comte de) , témoin , 81.
GuYOTTE , châtelaine de Lille , et Wallerand de Luxembourg , son mari
donnent à l'église de Cambrai une terre à Caudry, 187 ; — cèdent à lab-
baye d'Anchin la justice dans les marais d'Emmerin, 188; ^— Guyotte,
ratifie la vente faite par son mari de la terre de l^einze , 4 90 ; — Guyotte
et Wallerand échangent une rente de six livres due à Tabbaye de Loos ,
192 ; — échangent une rente de vingt livres , due à Tabbaye de Beaulieu ,
contre un bois , 193 ; — Guyotte autorise l'abbaye de Beaulieu à vendre
ce bois , 194 ; — Guyotte et Wallerand remettent Jean Le Mes en posses-
sion d'un fief à Haubourdin y 195 ; — changent une rente , due à l'abbaye
de Pontrohart , contre un bois , 196 ; — accordent en fief, & Guillaume du
Plouich d'Aubeis, un bois vers Bellincamp, 197 ; — Guyotte fonde une
chapelle à La Neuville-en-Phalempin , 199.
H4INAUT (Comtes de) : Bauduin V fixe la punition du meurtre à Haspre, 58 ,
— Guillaume V approuve un acte du châtelain de Lille , 188 ; — absout
les frères Crépin de leurs entreprises violentes à Haubourdin , 1 98 ; —
f^ojez Bauduin IX , Jeanne et Marguerite , comte et comtesse de Flandre
et de Hainaut.
H\INAUT (Rogier, receveur du) , 187.
Haines > terre de l'abbaye de Marchiennes , 25, 26, 27, 28.
Halluin ', acte daté de cette ville , 68 ; — (Daniel , clerc d') , reconnaît n'avoir
aucun droit sur les dîmes ni sur l'autel dudlt Halluin , ihid, — (Echevins
et bailli d') , 216.
Halluin (Olivier de) , chevalier, témoin , 180 , 181.
Ham (Église Saint-Sauveur de) , dons qu'elle reçoit, 22 ; — citée, 141.
Ham (Alard de) , témoin , 89.
Hangouart (Guillaume), conseiller, 227; — bailli de l'abbaye de Pha
lempin, ibid.
Harlebecke , (Chapitre de) reçoit en don la dîme de Wevelghem , 79.
Hars (Gérard de) , réfugié à Haubourdin , 198.
Harnes ; possession de l'abbaye de Saint-Pierre de Gand , 226.
H\spRE; la punition du meurtre est fixée dans ce village, 58.
Hasnon (Abbaye d') ; son diJSerend avec des hommes de .Menin , au sujet de
l'autel de cette ville , 52 ; — avec le châtelain de Lille , au sujet de la
justice du village de Ferrières , 146.
Haubourdin (Pont d'), 51, 147; — cité, 141;— (fief à), 195;— terre
d'empire; violences qu'y exercent les trères Crépin, 198; — exploit de
justice qu'y exerce violemment 1«5 gouverneur de LiÙe , 215.
Haubourdin , Nabourdin (Egidius de) , témoin, 87.
— 888 -.
Hal'DION ( Catherine , veuve de Jean de ) ; son différend avec messire Gilles
de Douay, 112.
HvuRELAY (Sire Jean) , procureur de Tabbaye de Phalempin , 228.
Helbuterne (Willaume de Béthune , sire de), 160.
Heldivrdis , dame suzeraine d'une partie de la dîme de Loos , 87.
Heli.VS } portator ; son témoignage en faveur de Saint-Pierre de Lille , 86.
HELLIiNUSf dapifer ; iémoin, 41.
Henri, roi des Anglais; ses accords avec Robert, comte Flandre, 11, 13.
BeriGMES y Herinies (Elbert de) , témoin , 56.
HÉRIMEZ [Jean de Gavre , siie de) , 182.
Hbrlies (Walter de) cède à l'église de Marœuil un manso et trois quartiers
de terre à Herlies , H.
Uerlies (Comté de), donné à Mabaut, fille du châtelain de Lille et de Péronne,
et remis par celle-ci à son petit-neveu , Jean V, 180 ; — cité , 181 ; —
transporté à Marie , duchesse d'Estouteville , 228 ; — cédé à Philippe ,
seigneur de Sainte-Aldegonde , 229 ; — séparé du fief de la châtellenie
de Lille , ibid,
Herman (Sire Antoine) , procureur de Tabbaye de Phalempin , 228.
Hermannus , comte , témoin ,88.
Hbrrin (Wittimus Brohuns de), Robert , son frère , et ses trois sœurs tenaient
une terre acquise par Tabbaye de Phalempin , 57 ; — (Jean , seigneur
de) , chevalier, suzerain de la dîme de ce village , 161 ; — (Anseil, sei-
gneur de) , écuyer ; son accord avec le châtelain de Lille , au sujet des
marais dudit Herrin, 201.
Herrin ; Tabbaye de Phalempin y possède des terres , 107 ; — (dîme de)
vendue à Saint-Pierre de Lille, 161 ; — ( communauté de) ; son accord
avec le châtelain de Lille , au sujet des marais dudit Herrin ,201.
HOGHARD (Pierre) , procureur des échevins de Lille , 227.
Hovi.NE (Jean) , procureur de Tabbaye de Phalempin , 228 ; ~ arbitre choisi
par Tabbaye, 225.
Hollande (Florent , tuteur de) et Florent , son neveu ; traité fait à Péronne
entre eux et la comtesse Marguerite , 128.
Hubert, prêtre ; son témoignage en faveur de Saint-Pierre de Liile , 86.
Hugues , chanoine , témoin , 25.
Hugues , châtelain de Lille , témoin , 47, 48, 49, 50 ; — cité , 86.
ISEL (Wenemare d') , chevalier ^ usurpateur des biens de l'abbaye de Mar-
chiennes, 26.
Illies ( Pierre , dit Bruneau , sire d') , écuyer, homme du châtelain de
LiUe , 203
Jean I^'; châtelain de Lille , témoin , 51 , 52 , 58 , 54 , 55 , 56 ; — investit
l'abbaye de Phalempin de deux pièces de terre acquises par cette abbaye,
— S89 —
dont il est patron et avoué héréditaire , 5*7 ; — témoin , 58 , 59, 60, 61, 62,
68, 64 , 65, 66, 67, 68 ; — refusé comme arbitre parla commune de Tour-
nai , dans ses différends arec Tévôque Etienne , 69 ; — atteste qu'Ansilie
d'Epinoy a donné une partie de dîme à l'abbaye Je Saint -Pierre de Gand ,
70 ; - témoin , 71, 72, 78, 74, 75, 76 ; — atteste que Walter de Herlies a
cédé à Tabbaye de Marœuil un manse et trois trois quartiers de terre à
Herlies , 77 ; — cité , 86.
Jean II , châtelain de Lille et de Péronne ; neveu et héritier de Willaume ,
châtelain de Lâlle , assiste son oncle dans un accord avec l'abbaye de Pha-
lempin , 107, 225 j — garant du traité de Péronne , 110, 111 ; — et du
traité de Compiègne , 112 ; — jure que si le comte Thomas et la comtesse
Jeanne n'observent point le traité , il leur refusera tout service et favori-
sera le parti du roi de France , 118 ; — déclare que Guillaume Du Mortier
a vendu neuf rasiëres de terre à l'abbaye de Loos , 114 ; — régie un diffé -
rend entre Pierre de Ronchin et l'abbaye de Marchiennes , relativement
aux droits seigpieuriauz audit Ronchin , 115 ; — reçoit l'hom r.age de la
terre de Fenaing, 116 ; — promet de donner son fils aîné en mariage à
la fille aîné de Robert de Wavrin , 117 ; — reconnaît avoir reçu du comte
d'Artois mille livres sur la vente de la ville de Combles , 118 ; — déclare
avoir vendu ladite ville de Combles à Robert, comte d'Artois, 119 ; —
— cité au sujet de cette vente , 120 ; — remet à l'abbaye de Marchiennes
toutes les corvées qui lui étaient dues à Ronchin et tout ce qu'il pouvait
prétepdre sur la rente dite de Soignies audit Ronchin , 121 ; — a vendu
sa terre de Barœul à la comtesse Marguerite , 122 ; — consent à la vente
de la ville de Fenaing et la remet libre de toutes charges féodales à l'ab-
baye de Marchiennes , 428 ; — sa dette à été payée du consentement de sa
veuve , remariée à Robert de Wavrin , 12 1 .
Jean III , châtelain de Lille , garant du traité fait à Péronne entre la comtesse
Marguerite et Florent de Hollande , 128 ; — déclare que Sara d'Orchies
a acheté diverses rentes tenues de lui , 129 ; — témoin , 180 ; — a vendu
la châtellenie de Péronne ,131, 132 ; — reconnaît avoir reçu mille livres
qui lui restaient dues sur cette vente ; description de sou sceau , 138 ; —
déclare que Roger, son frère , a donné deux cents livres à l'abbaye de
Phalenipin , 184 ; — ; se reconnaît redevable d'une rente de six livres donnée
par Jean , son père , à Tabbaye de Pontrohart , pour son obit , 1 85 ; —
régie avec l'ahbé de Saint-Pierre de Gand les poursuites à intenter contre
les débiteurs à Camphin , 186 ; — témoin , 187 ; — vend à l'abbaye de
Marchiennes ses rentes et droits de justice à Lorgies ; description de son
sceau , 188 ; — renonce à l'hommage du fief do Raimbeaucourl, qu'il récla-
mait à rencontre de Marchiennes, 139; — passe une convention avec
Saint-Pierre de Lille , au sujet des amendes encourues par leurs hôtes
respectifs , 140 ; — ses différends d'intérêt avec Robert de Wavrin , 141 ;
— construit le canal de La Basséc à Lille , 142 ; — témoin , juge , 1 48 ; —
promet que jamais il n'exigera aucun péaffe sur la rivière venant do la
Deûle à Lille , 144; — s'engage avec Manaut , sa femme, au payement
d'une rente , 145 ; — son différend avec l'abbaye d'Hasnon , au sujet de
la justice du village de Ferrières , 146 ; — prend divers arrangements avec
l'abbaye de Loos , au sujet du canal de La Bassée , 147, 148 ; — se des-
saisit de l'hommage d'un fief en faveur du couvent de Notre-rDame de Lille,
149 ; — cité , 150 ; — fait un traité de mariage pour son fils Thomas, 151 ;
— Adhérite Thomas de 183 livres de terre à Erquinghem-1-.ys , 152 ; —
garant du comte Gui , pour les conventions souscrites envers le roi saint
- 140-
Louis , 158 ; — ses lettres de non-préjudice à 1q commune de Lille , quil
n*a pas pu commander dans une expédition contre Tévêque de Liège, 155 ;
cité, nS, m, 180, 192.
Jean IV , châtelain de Lille , doit une rente de 400 livres à sa mère , à titre de
douaire, 158; — promet de décharger le comte Gui, qui s*était rendu
caution pour lui envers Mahaut , châtelaine de Lille , sa mère ; description
de son sceau , 159 ; — fait savoir qu'Aelis de Millevoie a vendu à baint-
Pierre de Lille sa dîme de Herrin , . 161 ; — vend à Saint-Pierre de Lille
une rente à Wattignies , la garantissant de toute réclamation de douaire
et de retrait lignager, 162 , 168, 164 , 166 ; ^ donne procuration pour
assister en son nom à un bornage de terre, 165 ; — cité , 16*7 ; — donne
à Saint-Pierre de Lille un héritage sis audit Lille, 168; — vend à
Tabbaye de Loos Téclusette entre Kesnoit et les eaux de Tabbaye , 169 ;
— remet une redevance à Thôpital Comtesse , 171 ; — témoin , 1*72 ; —
assigne , sur son bois du Plouich , les six livres de rente données par
son père à Tabbaye de Pontrohart , 1*73 ; — vend à Saint-Pierre de Lille
un bois au lieu dit Le Frétre du, Prestre , 1*74 , 115; — témoin , 116 ; —
cité, ns, 181, 199.
Jean V, châtelain de Lille , assigne 20 livres de rente à Tabbaye de Beaulieu,
où sa sœur est entrée en religion , 1*78 ; — est suppléé par Thomas de
Lille dans le commandement de la commune de Lille , 179 ; — fils de
Béntrix de Nesle , rentre en possession du comté de Herlies , 180, 181 ;
— ratifie la vente faite à Saint-Pierre de Lille d'une dîme à Sequedin ;
description de son sceau , 183.
Jean . camérier, témoin , 120.
Jeanne , comtesse de Flandre , et Fernand , son mari , concluent le traité
de Pont à-Vendin , 86 ; — Jeanne et son mari , Thomas de Savoie , tenus
à l'observance du traité de Péronno , renouvelé à Compiègne , 110, 111,
112, 118; — terminent un différend au sujet de la terre Je Fenaing,
116 ; — ont donné à l'abbaye de Mai chiennes la rente de Sognie à Ron-
chin , J21 ; — approuvent le don fait à Tabbaye de Flines de la terre de
Barœul, 122; approuvent la vente faite à l'abbaye de Marchiennes de la
terre de Fenaing , 123.
JÉRUSALEM (Religieux de Saint-Jean de) perçoivent les reliefs dus à cause de
la salle de Lille , 229.
JuLlERS (Guillaume de] ; son séjour à Bruges avec sa troupe , 184.
La BaSSÉE (Ville de) ; terre y située, 181: — poursuites exercées contre
les gens d'icelle ville , par les échevins de Lille , 20*7 ; — transportée à
Marie , duchesse d'Estouteville , 228 ; — cédée à Philippe de Sainte-
Aldegonde , 229 ; — séparée du fîef de la châtellenie de Lille , ibid.
L\ BvssÉE (Canal de) construit par Jean III , châtelain de Lille , 142, 144,
147, 169 ; — amendes jugées pour cette rivière et navie , réservées dans
l'accord entre le duc de Bourgogne y comte de Flandre , et le châtelain
de Lille , 216.
La BassÉe (Adam de) , chanoine de Lille , 186.
La Cute (Colard de) , témoin , 218.
La Gauquerie , lieu dit , 209.
- «41 ^
L\ H\TB, à Esquermes? Tabbaye de Loos y possédait des biens, 67.
L\ H VYE-LE-CouTE , terre donnée à Tabbaye de Loos , en échange du courtil
de Marquette ,101.
LX H\YE (Jean de) , chevalier, 169 ; — témoin , 175 ; — tenant lieu du châ-
telain de Lille, 179, 180, 181.
L.VlfPERNESSE (Reinclimus de) , acte passé dans sa maison à Halluin , 68.
LandAST (Amoury de), témoin, 9; — ( Âmoury de); son différend avec
1 abbaye de Marchiennes , 50 ; — (Marie de) , sœur germaine d'Amauri ,
chcvclier, et veuve d*Henri Trolet , bourgeois de Lille, 143 ; — (Jakemon
d-:) , bourgeois de Douai , 156 ; — (Wellerand de) , licencié ès-lois ,
conseiller de la ville de Lille , 227.
Langléë (Robert , dit Viot de) ; son différend avec Tabbaye de Loos , au
sujet GU vivier d'Ksquermrs , 125 ; — (Bauduin de) s'était emparé , au
préjudice du domaine , des biens d'une oâtarde , 214.
Lannoy ; Cf. Annoit.
La Pl^tibab (Humbert de) , témoin , 218.
Laps (Jean) , hôtelier à Bruges , 184.
LVTRE (Jean de), ci-devant greffier des échevins de Lille, 227.
Le Bartjjeleiii (Laurens) , homme de fief de la châtellenie de Lille, 225.
Le Candle (Pierre) , prêtre , religieux de l'abbaye de Phalempin , 227.
Le Créancier (Gérard), occupeur d'une maison donnée aux Templiers, 94.
Leers (Marote, fille de Jean de), tenait un fief du châtelain de Lille , 149.
Lefer (Jacques) , procureur du duc de Bourgogne , 216.
Le Huten ( Evrard de ) ; son témoignage en faveur de Saint-Pierre , de
Lille, 86.
Le Motte (Baudes de) , réfugié à Haubourdin , 198.
Lbmpempont, l'un des quatre ponts du Mélantois, 192.
Lens ; traité conclu entre cette ville et Pont-à-Vendin , 85.
Le Porte (Baudon de) possédait un héritage à Lille ,168.
Lesquin (Sodium de) donné à Saint-Pierre de Lille par Robert-le-Jeune, 9.
Lesquin , Leshin (Walcer de), autrefois possesseur de la terre d'Annekin, 102.
Le TiliÉRiER (Mahieu) , homme de fief de la châtellenie de Lille , 225.
Le Yigne (Pierre de) , avoué de Mahaut de Lille , 180 ; — témoin , 181.
Le Wastine (Jean de Ghistelles, seigneur^de) , 151.
LezeNNE ; Ursus de Lesana , témoin , 89.
Lierres ( Paroisse de Saint-Martin de) ; biens y situés donnés à l'église
de Saint-Sauveur de Ham , 22.
LiGNY (Jean de) , dit Galois , arbitre élu par le comte de Saint-Pol , 225.
LiGNY (Pierre de) , prôtre . religieux de l'abbaye de Phalempin , 228.
Ligny (Seigneurs et comtes de). Ployez : Luxembourg (Wallerand, —Jean,
— Wallerand II , — Louis de ) ; — Philippe de Brabant , comte de
Ligny, 220.
— 844 ^
denier qa*il derait annuellement an châtelain de Lille, 1*71 ; — il loi est
Sermis de laisser les deux moulins à^ vent qu'il a étaJblis sur la motte
u chftlelain , à lâlle , 200.
Lille , Jnsula (Balduinus de) , témoin , 5 ; — (Frimoldus , Frumoldus de] ,
témoin , 8, 10, 12, 18 ; — (Frotoaldus de) , témoin , 13 ; — (Hubertus de),
témoin , 43 ; — (Alardus prepositus et Richer, son frère , de), 49.
Lille (Isabelle de) , enfant de Mahaut (de Béthune) , châtelaine de Lille
et de Péronne , 126 ; — sœur du châtelain Jean III , donne un reçu de
200 livres , 181 *, — citée comme sœur du châtelain Jean III , 141.
Lille ^Mahaut de) , enfant de Mahaut (de Béthune) , châtelaine de Lille et
de FérouLe , 126 ; — citée comme sœur du châtelain de Lille Jean III ;
141 ; — dite demoiselle de Lille , fille de Jean II., 157 ; — adhérite son
Setit neveu , Jean V, du comté de Herlies , 180 ; — a reçu 95 livrées
e terre de Béatrix de Nesle , 181 ; — a donné 200 livres à sa sœur (ou
peut-dtre belle-sœur) Sébille, 182.
Lille ? (Sébille de) , épouse de Jean de Gavre , sire de Hérimez ; sœur de
Mahaut de Lille (ou peut-être belle-sœnr) , sœur de son mari , Robert
de Wavrin , sire de Dranoutre , Sébille serait alors une de Wavrin , 1*82.
Lille (Roger de) , frère de Jean III , châtelain de Lille , a donné 200 livres
à Vabbaye de Phalempin , 184 ; — garant de Gui de Dampierre, 153 ; —
chevalier, sire de Pontrohart, promet d'embrasser le parti du roi de
France , si le comte Gui manque a ses engagements ; description de son
sceau , 154 ; — a vendu à Béatrix de Nesle , veuve du châtelain Jean lY,
95 livrées de terre à La Bassée, 181.
Lille (Thomas de) , fils de Jean III , châtelain de Lille , et de Mahaut de
Mortagne, est fiancé à Catherine de Maldeghem, 151 ; — est adhérite
de 188 livrées de terre à Erquinghem-Lys , 152, m; — ses différends
avec Catherine de Maldeghem , qu'il retuse d'épouser, 1*70 ; — commande
en place X du châtelain, la commune de Lille dans une expédition en
Hainaut , 4*79.
Lille (Maire de) , sœur du châtelain Jean Y, religieuse à l'abbaye du Bois
deBeaulieu, 118, 198.
Lille (Roger de) , chevalier, châtelain intérimaire de Lille ; ses dépenses
à Bruges , 184 ; — signe une trêve entre Philippe-le-Bel et les Fla-
mands ; description de son sceau , 185.
Limboubg (Wenceslas de Bohème, duc de Luxembourg, de Brabant et
de), 211.
Loches (Willaume de Béthune , sire de) , 160.
LoiSOiN ) possession de l'abbaye de Saint-Pierre de Gand , 226.
Loisseleur (Jean) , habitant de Lille , 168.
LOMliB (Hugues de) , pair de Lille , 54,
Longubval (Guillaume de) a acheté et revendu la châtellenie de Péronne ,
131, 182, 183.
Longueville (duc de) , époux de Marie d'Estouteville , 220.
Loon , au comté de Bourbourg , 6.
Loos (Abbaye de). Le comte Thierri exempte de toute taxe et redevance le
terrain sur lequel l'abbaye est bâtie i 40 , — le comte Philippe donne à
«^ S4S ^
l'abbaye Teau de son vivier, depuis le pont d^Haubourdin jusqu'au moulin
du Quesnoy, près de Loos, 51 ; — lui accorde cinq bonniers de terre. 54 ;
— lui fait remise de 50 rasières de froment , de rente , qu'elle lui deTsit
sur les terres et prés qu'elle possédait aux terroirs de La Haye et d'Bs-
quennes , 67 ; — Roger d'Ënglos lui fait réparation pour ses vexations ,
11 ; — la reine Alathilde termine un différend entre 1 abbaye et Urson de
Fretin , 73 ; — approuve une donation faite à l'abbaye par Jean Brissart ,
s'y faisant convers , 74 ; — l'abbaye acquiert le sixième de la dîme de
Loos , 87 ; — acquiert la dîme d'Erquinghem-le-Sec , 99, 100 ; — reçoit
en aumône le droit du cbâtelain de Lille sur la terre de La Haye , qu'elle
avait échangée contre le courtil de Marquette , 101 ; — reçoit en aumône
le manoir et la terre de Sara Viane de Sequedin , 102 ; — tient du châ-
telain de Lille la terre d'Annequin , Ibid ; — acquiert neuf rasières de
terre de Guillaume Du Mortier, 114; — la comtesse Marguerite apaise
un différend entre l'abbaye et Robert de VAnglée , au sujet de leurs
droits respectifs sur le vivier d'Ësquermes ,125. — Divers arrangements
pris par l'abbaye au sujet du canal de La Bassée, 147 ; — l'abbaye acquiert
' du châtelain de Lille Téclusette du Quesnoy, 169; — fait un échange de
rente avec le châtelain , 192 ; — reste en possession du manoir de l'Escueil
à Illies , 203 ; — prend le châtelain pour arbitre dans son différend avec
les échevins de Lille, au sujet d'une planche mise sur un fossé tenant à
la Deûle , 208 , — cette planche sera maintenue et remplacée aux frais
de la ville de Lille qui reconnaîtra que ladite planche est assise sur
' l'héritage de l'abbaye, 209.
Loos. Partie de la dîme de cette paroisse vendais à l'abbaye de Loos , 87 ; —
cité 141 ; — village traversé par le canal de La Bassée ,169.
Loos (Alardus de) vend le sixième de sa dîme de Loos à l'abbaye de Loos, 87.
LORGIES , terre de l'abbaye de Marchiennes ; usurpations qu'y commettent
Roger, châtelain de Lille ; Liétalde de Biez et autres malfaiteurs , 25,
26 , 27.
L0DCH4RD (Liévin) , prêtre , religieux de l'abbaye de Phalempin , 227.
Louis-LE-Gros , roi de France, 11.
Louis , fils aîné du roi de France , rentre en posesssion des villes d'Aire et
de Saint-Omer, 85.
Louis , roi de France ; acte de ce souverain relatif à l'aehat de la ville de
Combles , 120 ; — a acheté la châtellenie de Péronne , 181 , 132, 133.
Louis de Mâle , comte de Flandre , reçoit la mairie de Gourtrai en acquit
d'une somme prêtée au châtelain de Lille , 212 ; — fait saisir le flef du châ-
telain , pour sûreté de sommes- prêtées et pour le punir d'avoir laissé
échapper deux prisonniers ,218.
Luxembourg (Wallerand de) , sire de Ligny et châtelain de Lille amortit
20 livres de rente sur le fief de Pérenchies, 186 ; — Wallerand et Guyotte ,
son épouse , châtelaine de Lille , donnent 59 mencaudées de terre à l'église
de Cambrai , 187 ; — cèdent à l'abbaye d'Anchin la justice dans les marais
d'Emmerin , 188 ; — Wallerand fonde quatre chapellenies à Beauvoir ;
description de son sceau, 189; — a vendu la terre de Deinze, 190; —
reçoit un à-compte sur cette vente , 191 , — Wallerand et Guyotte font
un échange de rente avec l'abbaye de Loos, 192; — et avec l'abbaye de
Beaulieu , 193 ; — remettent Jean Le Mes en possession d'un fief à Hau?
•- 846 —
i)oiirdin , l95 , -^ changent Tassignation d^une rente due à l'abbaye de
Pontrohart , 196 ; — accordent en fief, à Guillaume du Plouich d'Âubers ,
22 boniers 1/2 de bois, 191 ; — violences exercées à Haubourdin, en la
justice du seigneur de Ligny, 198 ; — Wallerand , compris dans les inten-
tions de Guyotte , fondant la chapelle de La Neuville-en-Phalempin , 199.
LuXBMRorilG (Jean de) ou de Ligny, fils de Wallerand et deGuyotte, 199,
châtelain de Lille , sire de Roussy, consent à laisser subsister deux moulins
élevés sur la motte de son hôtel , à Lille , 200 ; — fait un accord avec le
seigneur et la communauté de Herrin , au sujot des marais de ce village ;
description de son sceau , 201 ; — reconnaît le chapitre de Saint-Pierre
de Lille possesseur d'un ^ef acheté pour lui par le maire de Deûlémont,
202 ; — rend à Tabbaye de Loos le manoir de FËscuel , qui lui était dévolu
à cause de forfaiture , 208 ; — fait un traité avec les échevins de Lille , au
sujet du privilège de TArsio , 204, 205, 206 ; — rend son amitié aux éche-
vins de Lille , qui exerçaient des poursuites contre ses gens de La Bassée ,
207 ; — pris pour arbitre par Tabbaye de Loos et la ville de Lille , 208 ; —
juge le différend ; description de son sceau , 209 *, — termine , par une
convention , son différend avec les échevins de Douai , au sujet d'un bour-
geois de cette ville arrêté à Ostricourt, 210.
Luxembourg ^Wallerand II de ) , comte de Ligny et de Saint-Pol , châte-
lain de Lille , donne reçu de certaines sommes à Wenceslas de Bohême ,
211 ; — reconnaît devoir au comte de Flandre une somme, en acquit de
laquelle il lui remet la mairie de Gourtrai , 212 ; — son fîef de la châtellenie
est saisi, 213; — passe une transaction avec le duc de Bourgogne après
un conflit de juridiction , 214; — reçoit des lettres de non-préjudice au
sujet d'un exploit de justice exercé à Haubourdin , 215 ; — passe accord
avec le duc de Bourgogne , au sujet de son droit au tiers des amendes ,
216 ; — fait un traité de mariage pour Jeanne , sa fille, avec Antoine de
Bourgogne , 217 ; — se démet de la châtellenie de Lille au profit de sa
fille, 218.
Luxembourg (Jeanne de) , fille de Wallerand II , mariée à Antoine de Bour-
gogne, 217 ; — châtelaine de Lille, par démission de son père , 218.
Luxembourg) Pierre de) , comte de Saint-Pol , seigneur d'Enghien , châ-
telain de Lille , lieutenant-général du duc de Bourgogne ; description de
son sceau, 221.
Luxembourg (Louis de) , connétable de France , donne des lett)*es de sauve-
garde en faveur du domaine de Gamphin-en-Carembaut , 222 ; — ses
différends de juridiction avec Tabbaye de Phalempin , 228, 224, 225, 237 ;
nommé avoué de Harnes , Annay et Loison , 226 ; — donse des lettres de
sauvegarde aux habitants de ces villages , ibid.
Luxembourg (Marie de) , duchesse douairière de Vendôme , comtesse de
Saint-Pol , châtelaine de Lille , termine par un accord son différend avec
Tabbaye de Phalempin ,227; — avait réservé le partage de la succession
de sa sœur, dame de Ravestein , 228.
Luxembourg (Françoise de) , dame de Ravestein , sœur de Marie , châtelaine
de Lille , 228.
Luxembourg (Simon de) , prévôt de Salnt-Omer, arbitre élu par le comte
de Saint-Pol , 225.
Luxembourg (Duc de). Foyez Bohême (Wenceslas de).
-â4i -
MaUHIaNOub (Antoine) , prêtre , religieux do Tabbaye de Pbalempm , IMtl.
Maldegbem (Philippe , châtelain de) , engage une portion de dîme au profit
de Tabbaye de Vicogne, 81.
Ualdechbm (Catherine de) , fîlle de feu Philippon , fiancée à Thomas de
Lille , 151 ; — ses différends avec Thomas , qui refuse de l'épouser, HO.
MaL£ (yojrez Louis de).
Mangebon (Étiâime) , pair de Lille, 54.
Marghenelles (Simon de) , écuyer, vend à Saint-Picrra de Lille une dîme
à Sequedin , pour se racheter de prison, 183.
MARCHIE.NNBS (Abbaye de). Le comte de Flandre se reconnaît avoué de Mar-
chiennes et donne la charge de cette avouerie à Jacques Havez d'An-
bigny, 2, 47 ; — Robert , évêque d'Arras , et Charles , comte de Flandre,
déclarent que par leurs soins , Roger, châtelain de Lille , et Liétalde de
Biez sont on paix avec Amand , abbé de Marchiennes , et que les terres
usurpées par ces malfaiteurs à Lorgies , sont rentrées en la possession
de l'abbaye , 25, 26, 27 ; — le comte Charles promet de défendre les
vassaux de l'abbaye à Haines et dans le canton de Weppes , 28 ; —
régie les droits de Tavouerie de Marchiennes , 29 ; — le comte Philippe
rend une sentence en faveur de l'abbaye contre les prétentions de l'avoué
Etienne , 48 ; — régie un différend entre l'abbaye et Amaury de Landast
touchant le vivier de Mohies, 50; — la reine Mathilde et Philippe,
marquis de Namur règlent un différend entre l'abbaye et l'avoué Alman,
80 ; — Le châtelain de Lille et autres règlent le différend de l'abbaye
avec Pierre de Ronchin et ses frères , au sujet des droits seigneuriaux
audit Ronchin, 115; — l'abbaye reçoit en aumône toutes les corvées
qui étaient dues au châtelain à Ronchin , et son droit sur la rente dite
de Sognie , 131 ; — acquiert du châtelain de Lille , Jean III , des biens
à Lorgies , 138 ; — fait reconnaître ses droits à l'hommage du fief de
Raimbaucourt , 139 ; — cité 141 ; — acquiert le quart du vivier de Mar-
chiennes , 143.
Marcq , Tun des quatre ponts du Mélantois , 192.
Marguerite de Dampierre donne à l'abbaye de Flines la terre de Barœul
acquise de Jean , châtelain de Lille, 122 ; — devenue comtesse de Flandre,
elle confirme ce don , se réservant sur cette terre les quatre hautes jus-
tices et les hommages , ibid.\ — apaise un différend entre l'abbaye de
Loos et R/obert de Langléc , au sujet du vivier d'Esq^ermes , 125 ; —
déclare que Robert de Wavrin a vendu sa dîme de Flar^elo aux églises
de Tournai vt de Vicogne , 127 ; — a fait un traité avec Florent , tu-
teur de HoUunde , 128; — a reçu le comté de Namur pour le comte
Gui, 180; — promet de veiller à ce que Mahaut de Mortagne , châte-
laine de Lille , renonce officiellement à tous droits sur la châtellenie
de Péronne , 181 ; — rend une sentence sur divers différends entre Robert
de Wavrin et Jean III , châtelain de Lille , 141 ; — fait savoir que
Marie de Lnndast a vendu à l'abbaye de Marchiennes le quart du vivier
dudit Marchiennes , 143 ; rend une sentence au sujet de la justice du
village de Ferrîères , 146 ; mentionné avec le comte Gui , son fils , au
sujet du canal de La Bassée et de l'abbaye de Loos , fait don d'un fief
à l'abbaye de Notre-Dame de Lille , 149 ; — investit cette abbaye du
fief de Le Gruel, 150.
M.VRLiÈRE ('lean) , procureur de l'abbaye de Phalempin , 223.
ttva(CUIL (Abbaye de) a acquis un manse et trois quartiers de terre a
Herlies, 11.
MVRQUBTTB (Dîme de) vendue à Saint-Pierre de Lille, 90, 91 ; — (courlil
de) donné par l'abbaye de Loos en échange de la terre de La Haye, 101.
MVRTlNSVRT (Theodericus de), père et fils, témoins, 57; — (Thierride),
père et fils, hommes de la reine Mathilde « 71; — (Theodoricus de),
témoin , 87.
MlSURB (Jehanne de Le), cité 141.'
MvTHILDEf épouse de Philippe, comte de Flandre, 67; — qualifiée reine ,
veuve du comte Philippe , 68 ; — déclare que Roger d*Ënglos a fait, en
sa présence , réparation à l'abbaye de Loos , 71 ; — termine un différend
entre cette alibaye et Urson de Fretin , 73 ; — approuve la donation faite
à la même abbave par Jean Brissart , 74 ; — régie un différend entre
Tabbaye de Marchiennes et Alman , avoué de cette église, 80 ; — citée, 86.
HÉLANTOIS { Péronne-en-) , 150 ; — ( les quatre ponts de ) , Marcq , Bou-
vines , Tressin et Lampempont , 1*92.
Mbnin (Autel et dtme de) , 52 ; — ( Arnulphe et Lambin , (hommes de] , ibid.
Mes (Jean Le) , bourg^is do Lille , 195.
Mrsnil (Pierre de) , bourgeois de Lille , 73.
Hbssinbs (Abbaye de] ; décision du comte sur le différend de cette abbaye
avec les bourgeois d*Ypres , au sujet d'un tonlieu , 53.
MÉTBRNB (Mathieu de), chevalier, époux d'Elisabeth , parente de Willaume,
châtelain de Lille, 109.
Metz (Thierri , évêque de) , témoin , 38.
MUULENS (Robert de), chevalier, 119, 120.
Miette (Bauduin) et son fils , tenaient en fief du comte Philippe l'église
d'Aubigny, 41.
Millevoie (Aélis de] a vendu au chapitre de Saint-Pierre de Lille sa dîme
de Herrin, 161.
MlLLiAGO (Adam de] , délégué du roi Louis et de la reine Blanche, 113.
Mohies (Vivier de) ; différend à son sujet entre l'abbaye de Marchiennes
et Amauri de Landast, 50.
MONaïAUX ; bois situé vers ce village » vendu à Saint-Pierre de Lille ,
197, 202.
MONDEL (Adrien) , abbé de Phalempin , 227. — y oyez Phalempln (abbaye de).
MonT'Saint-ÉloI (Abbaye de) ; Lambert , évêque d'Arras , confirme les pri-
vilèges et dons accordés à cette église par ses prédécesseurs et par le
chevalier Clarembaut , 10 ; — reçoit de Guillaume , avoué de Béthune ,
vingt sous parisis et des dîmes, 34; — reçoit du comte Philippe l'égalise
d'Aubigny, 41.
MONS IN Pabula , possession de Saint-Vaast d'Arras et avouerie du châ-
telain de Lille ; loi de ce village , 89.
MONS (Slbodon de) , pair de Lille , 54.
MOBINS (Jean, évêque des), appuie la restauration de Tabbaye de Pha-
lempin , 15 ; — approuve la donation d'une bergerie à l'abbaye de Saint-
- d4d —
Walmar, 21 ; ~ préside rassemblée des barons de Flandre , qui déclarent
que les cbanoines de Lille ont les mdmes droits sur leurs sujets que
les princes, 81.
MORTAGNE (Arnoul , sire de) , châtelain de Tournai , promet de décharger
Bauduin , seigneur de Gomines , qui s'est obligé pour lui envers Isabelle
et Mahaut de Lille , 126.
M0RT46NE (Mahaut de] , châtelaine de Lille , a renoncé à son douaire sur
la châtellenie de Péronne, 181, 182; — vend avec sou mari, Jean III ,
ses biens de Lorgies , 138 ; — s'engage au payement d'une rente , 145 ;
— fait avec son mari un traité de mariage pour son fils, Thomas de
Lille, 151; — promet de rendre au comte Gui une somme empruntée
pour elle et pour son fils , Jean IV, châtelain de Lille ; description de
son sceau , 156 ; — ses motifs pour demander son douaire dans la terre do
la demoiselle de Lille, 15^ ; — citée au sujet de son douaire, 158, 159, 160,
16*7 ; — renonce à son droit de douaire sur treize bonniers de bois ven-
dus à Saint-Pierre de Lille par son fils , 1^5, 199.
MORTÂGNE (Willaume de] , chevalier, témoin , 175 ; — seigneur de Rumes
et de Dossemez , grand-oncle du châtelain de Lille , Jean Y, 1*78.
HOBTIBR (Willelmus del) vend neuf rasières de terre à Tabbaye de Loos, 1 14.
Namur (comté de) , r^mis en mains de Marguerite , comtesse de Flandre ,
pour le comte Gui, 180.
Nauur (Philippe, marquis de), régent de Flandre, régie un différend entre
Tabbaye de Marchiennes et l'avoué de cette église , 80 ; — témoin , 81 ;
établit au nom de son frère , Bauduin , empereur do Gonstantinople ,
quatre prébendes à Notre-Dame de Courtrai, 88.
NemoeB (Theoricus de) , témoin , 57.
Nesle. Voyez Clermont. (Beatrix et Raoul de).
Nbvelle (Wautier, châtelain de Courtrai, sire de) 158.
NoiRCAaMBS (Philippe de Sainte-Aldegonde , seigneur de) , 229
NonilANDIE. (Voyez Guillaume de).
Odon, prévôt, témoin, 25, 26.
Ogive , épouse de Roger l'Ancien , châtelain de Lille . restaure l'abbaye de
Phalempin, 15, 16.
OiSiAGO (Hugo de) , autrefois possesseur d'une terre ad Pruvisinienses , 9.
Orchies (Sara d') , sœur de Théobalde , maire d'Orchies , a acheté diverses
rentes tenues du châtelain de Lille, 129.
OSTRICOURT. Les hôtes de Saint- Vaast , dans la châtellenie de Lille, doivent
service de guerre au châtelain de Lille jusqu'à Ostricourt et non plus
loin , 89 ; — le châtelain doit bâtir une maison pour Robert de Wavrin,
au Plouich ou à Ostricourt, 14 ►; — bois à Ostricourt affecté à une
rente et vendu au chapitre de Saint-Pierre de Lille, 198, 194; — les
gens de ce village pris à Douai seront renvoyés devant leurs éche-
XII —28
— 950 —
vins , de mfime , les gens de Douai pris à Ostricourt seront renvoyés à
Douai, 210.
Paniers (Anselme) , témoin , 8*ï.
Papinglo (Église Notre-Dame et Saint-Martin à), reçoit un don de Roger,
châtelain de Grand , 60
Paris, actes datés de cette ville, 183, 214, 215.
Pascal II , pape , approuve a restauration de Tabbaye de Phalempin , 16.
Paste (Ferricus) , maréchal de France , délégué du roi Louis et de la reine
Blanche, 113.
PÉRENGHIBS ( Siger de) , pair de Lille , 54 ; — ( Roger de) et Maroie , sa
femme , ont vendu à Beatrix Li Aubegoise , sœur d'Adam de La Bas-
ses , chanoine de Lille , une rente de vingt livres sur le fief de Péren-
chies, 186.
PÉRONNB (Traités de) : En vertu du traité de Péronne , le comte Bauduin
était rentré en possession des villes d'Aire et de Saint-Omer, 85 ; —
Traité entre le roi de France et la comtesse Jeanne ; ses garants , 110,
1 11 ; — entre la comtesse Marguerite et Florent, comte de Hollande, 138.
PÉRONNE (Châtellenie de). Le châtelain de Péronne a vendu sa ville de Brai
à Philippe , roi de France , du consentement de Bienavient et Gila , ses
sœurs , 84 ; — Jean III , châtelain de Lille a vendu sa châtellenie de
Péronne à Guillaume de Longueval , 181 ; — celui-ci l'a revendue à
Louis, roi de France, 132, 133.
PÉRONNB-EN-MÉLANTOIS. Le fief du Gruel y est situé , 150. ^
Peteillon (Baude), 141.
PÉVÈLE. {y oyez Mons-en-).
Phalempin ( Abbaye de Saint-Christophe à ) ; sa fondation ,3,4; — ses
immunités , 8 ; — sa restauration , 15 ; — acquiert deux pièces de terre,
5*7 ; — acte daté de cette église , TfO ; — l'abbaye reçoit cent sous par
an de Willaume , châtelain de Lille , 106 ; — fait un accord avec Willaume
pour régler leur juridiction respective , 10*7, 228 , 224 , 225 ; — reçoit
de Roger de Lille un don de 200 livres , 134 ; — ses différends de juri-
diction avec le châtelain de Lille, Louis de Luxembourg, 223, 224,
225 ; — avec la châtelaine , Marie de Luxembourg , 22*7. — Abbés de
Phalempin : J., témoin , 81 ; — Jacques , 223, 225 ; Mondel (Adrien), 221.
— Prieur, voyez : Brœucq (Philippe du). — Religieux , voyez : Bauduin
(Pasquier) , Deleplanque (Jean) , Denis (Jean) , Gillacle (Martin) , Le
Canale (Pierre) , Le Cat (Herman), Ligny (Pierre de), Louchard (Liévin),
Malbranque (Antoine) , Pistoris (Jean) , Popelaire (Jean).
Phalempin. L'abbaye y possède des terres , 107 ; — tonlieu et mesure de
Phalempin , 141 ; — La Neuville , paroisse de Phalempin , 199 ; — cour
de Phalempin ,214.
Philippe d'Alsace , comte de Flandre ; ses actes relatifs à l'abbaye de Mont-
Saint-Eloi, 41; r— au mariage du comte de Saint-Pol , 48; — aux
abbayes de Marchiennes , 48, 50 ; — de Saint- Vaast, 49 ; — de Loos, 51,
54, 61 ; — d'Hasnon , 52 ; — de Messines , 53 ; — à l'église de Saint-
Donat de Bruges , 55 , 56 ; — à l'abbaye de Saint-Aubert , 59 ; — à
— 851 —
réglise de Notre-Dame et Saint-Martin à Papinglo , 60 ; — à l'abbaye
de Saint-Pierre deGand, 61, 64; — aux libertés et franchises des bour-
geois d'Aire , 62 ; — à la collégiale do Lille , 63 ; — à Notre-Dame de
Cambrai . 66 ; — à l'abbaye de Gambron , 66 ; — avait donné 12 arpents
de bruyères à l'abbaye de Tronchiennes , 72.
Philippe , roi de France, acquiert la ville de Bray du châtelain de Péronne, 84.
PHILlPPE-LB>BEL,*roi de France, fait une trêve avec les Flamands, 185.
Philippe-LE-Hardi , duc de Bourgogne , comte de Flandre , passe une tran-
saction avec le châtelain de Lille , 214 ; — donne des lettres de non-
préjudice audit châtelain, 215; — fait un accord avec lé môme au sujet
de leur juridiction respective , 216.
Philippe II , roi d'Espagne , approuve la cession du comté de Herlies , de
la ville de La Bassée , etc., 229 ; — sépare ces terres du fief de la châ-
tellenie de Lille, ibid.
Pierre I chanoine, témoin, 26.
PiSTORIS (Jean), prêtre, religieux de l'abbaye de Phalempin, 22*7.
PlouigH- Les maires de Saint-Yaast doivent aide au sergent du châtelain
^e Lille pour conduire les prisonniers usque ad Ploieich^ 89 ; — le châ-
telain ne peut mettre en prison niai ad Ploieichy ibid.; — acte dunné
apud Ploeium , 99 ; — Ploich , terre promise en dot au fils aîné du châ-
telain de Lille et de Péronne, 11*7; — Mahaut, épouse de Jean, châ-
telain de Lille et de Péronne , reçoit une compensation sur le Ploeiz en
renonçant à son douaire sur Combles , 120 ; — le châtelain de Lille doit
bâtir une maison pour le sénéchal de Flandre , au Ploich ou à Ostri-
court , 141 ; — douaire de Mahaut ,- châtelaine de Lille , assigné sur les
bois du Plouich, 158, 159; — rentes assignées sur le produit des bois
du Plouich. l'ÏS, 192, 196.
Plocigh. Tetardus de Ploich , témoin , 57 ; — Rogerus de Ploicio , homme
du châtelain de Lille, témoin. 94.
Plouich D*AuBERS (Guillaume du) , écuyer, reçoit du châtelain de Lille ,
pour ses bons services , un fîeJT de 22 bonniers de bois vers Bellincamp ,
à Thumeries et vers Honchaux , 19*7 ; — Guillaume et Jeanne de Bou<-
chain, sa femme, vendent ce fief à Saint-Pierre de Lille, 197, 202.
Pollet (Hennequin) , arrêté pour larcin , 223.
Pont-a-Vendin ; traité conclu entre ce lieu et Lens, 85]; — les hôtes de Saint
Pierre de Lille , arrêtés dans ce village , ont été délivrés , 86.
Pontoise; actes datés de cette ville, 118, 119, 120. •
Pontrohart (Abbaye de) perçoit une rente de 6 livres pour l'obit de Jean ,
châtelain de Lille et de Péronne , 135 ; — cette rente est assignée sur
les bois du Plouich , 178 ; — l'abbaye reçoit en échange quatre bon-
niers et demi de bois qu'elle' vend à Saint-Pierre de Lille . 196.
Popelaire (Jean) , prêtre , religieux de l'abbaye de Phalempin , 227.
PRATEA (Robert , seigneur de), chevalier, apaise un différend entre l'abbaye
de Marchiennes et Pierre de Ronchin , 115.
PROVIN in Castellania Vlensi^ 88-
PRUViSiNlENSES (terre ad) , donnée à Mathieu de Méterne , par WillaumQ ,
châtelain de Lille, 109.
— 962 —
QUESNB DB U PaLBTTB , lieu dit , 196.
QUBSNOTi près de Loos (moulin du} , 91 ; -^ Kesnoit , 147, 169.
Qubsnot-sur-Deule , (Ville et faillie de , 216.
QuiQUEMPOiX (Chapelle de] , fondée dans l'église de Fiers , 88.
Raimb.vucourt ; Thommage de ce fief est reconnu appartenir à Tabbaye de
Marchiennes ,189.
RaSSENGHIEN (Gérard de] , témoin , 218 ; — gouverneur de Lille ; son violent
exploit de justice à HauLourdin, 215.
RAUSIÈtiBS (Joifrois de] , témoin t 175.
RauwetiÈlb (Érembourg) a acheté da châtelain de Lille une rente de 20
livres, 145.
Ratnerus, comte, témoin, 88.
Renaud I*', châtelain de Lille, Reinaliat , BeinhaldtUj Remalchus^ témoin, 33.
Renaud II , châtelain de Lille , témoin , 89, 40, 41, 42, 48, 44 , 45, 46.
^IBAUDS , Rihaux (Pont aux) ,147.
RiBEMONT (Abbaye de]. Rainard, abbé de Ribemont, fait connaître qu'En-
selme de Ribemont a donné une bergerie à cette abbaye , 6.
RiCHOARD , abbé , témoin ,25.
Robert-LE-Frison , marquis de Flandre, présent à un règlement ponr
Tavouerie de Saint-Bavon de Gand , 5 ; — concède des immunités à
Tabbaye de Phalempin ,7, 15 , 225.
Robert de Jérusalem , marquis des Flamands, restitue unVens à Saint-
Martin de Tours , 8 ; — do^ne à Saint-Pierre de Lille le bodium de
Lesquin,"9; — conclut deux accords avec Henri, roi des Anglais, 11,
18 ; — confirme à Tabbaye de Saint-Bertin la banalité des moulins
d'Arqués , 12.
Rodbertus Junior , castellanus , témoin , 9.
Robert, châtelain , témoin , 12.
Robert, avoué , témoin , 12, 27.
Robert, archidiacre , témoin , 25 , 26.
Robert, chanoine , témoin , 25.
Robert I"" , châtelain] de Lille ? cité dans un acte confus , 225.
Robert 11 , fils de Roger-le-Jeune , châtelain de Lille , témoin , 80 , 82 ;
— châtelain de Lille , témoin , 84 , 85 , 86.
Robert III, châtelain de Lille, 88.
Robertus , fiUus Heldiardis ; la sixième partie de la dîme de Loos était tenue
dudit Robert, 87.
Robert de Béthune , comte de Flandre , acquiert de Wallerand de Luxem-
bourg la terre de Deinze, 190, 191.
BODULFCS , comte , témoin , 88.
RoiA (Godefridus de), 119, 120.
— 858 —
ROGBR l'Api GIEN I châtelain de Lille , Hislensis castellanus » — demande
des immunités pour Tabbaye de Phalempin , 7 ; — témoin , 8 ; — cède le
hodium de Lesquin , 9 ; -— époux d'Ogive , 15 , 16.
Robert le Jeune, châtelain de Lille, témoin, 11, 12, 14, 17, 18, 19,
20, 21, 22, 28, 24 ; — ses usurpations à Lorgies , 25, 26, 27 ; — témoin,
28,29,80,81,82.
Roger III , châtelain de Lille , témoin , 87.
Roger , comte , témoin , 88.
Roger , fils du châtelain de Lille , Renaud II , témoin , 45, 46.
Roger IY, châtelain de Lille , beau-frère du châtelain de Péronne , 84 ; —
caution du traité de Pont-à-Vendin , 85; — donne acte qu'Alard de
Loos a vendu à l'abbaye de Loos le sixième de la dîme de Loos , 87 ; *-
promulgue une charte ou loi pour les villes de Saint-Yaast , dont il est
l'avoué , 89 ; — investit Saint-Pierre de Lille des dîmes de Marquette et
Sequedin , 90, 91 ; '- amortit la dîme de Baairel affectée par son frère
Willaume à la fondation d'une chapellenie dans l'église de Saint-Pierre de
Lille, 92;— son différend avec Saint-Pierre de Gand au sujet de la
haute justice de Gampbin , 98 ; — octroie l'amortissement , au profit des
Templiers , d'une maison sise à Lille ; description de son sceau, 94 ; —
cède libre do tout service , à Hellin de Wavrin , dit l'oncle , la dîme
d'Erquinghem-le-Sec , pour la fondation d'une chapellenie à Waziers ,
95 ; — ratifie le don de sept livres de rente , fait à Saint-Pierre de Lille
par son &ère Willaume et assigné sur les rentes de Barœul , 96 ; -^
fait une convention avec l'abbé de Saint-Pierre de Gand pour leurs
droits reepectifs à Gamphin-en-GarembauU et à Ennetières-en-Weppes ,
97 ; — garant du traité de Melun pour la délivrance du comte Fernand ,
98 ; — déclare que la dîme d'Erquinghem-le-Sec , qu'il avait cédée pour
la fondation d'une chapellenie, n'ayant pu recevoir cette destination,
a été vendue à l'abbaye de Loos , 99 ; — cité au sujet de cette vente,
100 ; — cède en aumône , à l'abbaye de Loos , son droit sur la terre de
La Haye , 101 ; — atteste qu'en sa présence , Sara de Viane et ses sœurs
ont donné leur manoir et leur terre à l'abbaye de Loos , 102 ; — relation
des dons qu'il a faits à Saint-Pierre de Lille, 108.
RONGHIN, Roncin ; acte daté de ce village, propriété de Marchiennes, 115;
-^ les corvées , dues au châtelain de Lille par les hôtes de Ronchin et
son droit sur la rente dite de Sognies , au môme lieu , sont remis à
l'abbaye, 121.
Ronchin (Pierre de) et ses frères ; leur différend avec l'abbaye de Marchiennes
relativement aux droits seigneuriaux audit Ronchin, 115.
ROUBAIX. Bernardus de Rosbaco, témoin, 29; — Bernardus de Rosbais,
témoin, 41.
ROUSIEL (Jean, surnommé), fils d'Aélide , épouse de Bernard de Bosco, 102.
ROUSLO (Bauduin de) donne la dîme de Wevelghem, au chapitre d'Har-
lebekOi 79.
RuMES (Willaume de Mortagne , seigneur de) et de Dossemez , 178.
RCSLEDB (Domaine deScalclede à), possession de Saint-Pierre de Gand , 44.
— 354 —
SAlNcmN-BN-WBPPES , Senghin ; terre promise en dot an fils aîné de Jean,
châtelain de LiÛe et de Péronne , 111 ; — Senghin , 141.
Sainghin (Pierre de) avait amorti le fief du Gruel, 150.
Saint-Am AND (ALbaye de) ; Banduin , comte de Flandre , à la demande de
Tabbé Bovon , détermine la juridiction de l'abbaye, 28 ; — Nicolas , avoué
de Tabbaye, à Froidmont, a renoncé à certains droits q[u'il préten-
dait avoir dans cette villa , 89.
Saint-BertiN (Abbaye de). Robert , comte de Flandre , à la prière de Tabbé
Lambert , déclare que T abbaye doit jouir du droit de mouture à Arques,
12 ; — la directiou de l'abbaye est confiée à l'abbé de Cluny, 19 ; —
Bauduin , comte de Flandre et de Hainaut , ordonne de faire respecter
les libertés , immunités et droits de l'abbaye , '78.
Saintb-ÂLDBGONDB (Philippe , seigneur de) , acquiert le comté de Herlies,
la ville de La Basses, les terres de Gamin et du Transloy, 229.
Saint-Omer (Ville de) ; ses privilèges sont confirmés et augmentés , 80 ;
— reçoit une charte de Baudouin IX , '75 ; — rendue à Louis , fils aîné
du roi de France, 85.
Saint-Omer (Châtelains de) : Willaume , témoin , 11 ; — Willaume reçoit
l'ordre de faire respecter les libertés, immunités et droits de l'abbaye
de Saint-Bertin , '78 ; — approuve avec d'autres la donation faite au
chapitre d'Harlebeke de la dîme de Wevelghem , *79 ; — témoin , 81 ; —
avait reçu l'ordre , comme procureur en Flandre de Bauduin , empereur
de Conslantinople , de fonder des prébendes à Gourtrai , 82 , 88.
Saint-Oiœr (Gérard , prévôt de) , reçoit l'ordre de foire respecter les libertés
de l'abbaye de Saint-Bertin , '78 ; — approuve avec d'autres la donation
faite au chapitre d'Harlebeke de la dîme de Wevelghem, '79.
Saint-Pol (comtes de) : Enguerrand ; son mariage avec la &lle de Nicolas,
seigneur d'Avesnes, 48. — fojez Luxembourg (Wallerand II; Pierre;
Louis ; Marie de) ; — Brabant (Philippe de).
Saint-Trond (Abbaje de). Thierri, comte de Flandre, confirme à l'abbaye
la donation qui lui avait été faite par Arnoul , l'un de ses prédécesseurs,
du village de Provin , dans la châtellenie de Lille , 88 ; — Thietfrid ,
Gérard , abbés , ibid,
SviNT-WuuiAR ( Abbaye de ) reçoit en don la bergerie de Neuvenne , 20.
Saswalon , (supposé châtelain de Lille) , chevalier, témoin , 2 ; — fondateur
de l'abbaye de Phalempin , 8 , 225.
Savoie (f^oxez Thomas de).
Seclin (Ville de), citée 5'7, '71, 216.
Seglin' Chapitre de) s'adjoint à la communauté de Gondecourt dans un
débat relatif aux marais de Herrin , 201.
Seclin , SecUno (Bemardus de) , vend quatre bonniers de terre à l'abbaye
de Phalempin , 5*7.
SëNONIS (Maître Guillaume de), clerc du roi Saint-Louis, 118.
Sequedïn ; dîmes de ce village vendues à Saint-Pierre de JJ^lle , 90, 91, 183,
Serciiingehem (Dîme de) ; différend à son sujet entre l'abbaye de Saint-
Yaast et les fils de Walter de Coclers , 49.
— 855 —
SiBILLB , femme prise in foro Insalensi et délivrée , 86.
Sibylle , femme de Thierri d'Alsace , 40.
SOIGNIES (Maison du prévôt de) , à Lille ,168.
Steinfort (Guidon de), témoin, 2*7.
Templemars (Aubert de) . chevalier, fils de défunt Robert , et Ogive , son
épouse , ont vendu diverses rentes tenues du châtelain , 129.
Tempuers, donataires d'une maison sise à Lille, hors de la porte de
Weppes, 94.
TÉROUANE. Destruction du château élevé à Térouane par Tavoué de cette
ville, 86.
TetaRDUS , homme de Robert de Wahagnies , témoin , 57.
TheodoriguS} fils d'Ulard, témoin, 88.
Thierri d*Alsace , comte de Flandre ; ses actes relatifs à Tabbaye de Bour-
bourg , 82 ; — à l'abbaye de Saint-Pierre de Gand , 88 , 44 , 45 , 46 ; —
ordonne la destruction du château de Térouane, 86; — ses actes relatifs
aux abbayes de Saint-Bavon , 8*7 ; — de Saint-Trond , 88 ; — de Saint-
Amand , 89 ; — de Loos , 40 ; — de Glairmarais , 42 ; — au mariage
d'Enguerrand , comte de Saint-Pol , 48 ; — à l'abbaye de Marchiennes, 47.
Thomas de Savoie, f^oyez : Jeanne, comtesse de Flandre, 110, 112, 113,
116, 121, 122, 128.
Thumeries; bois y situés, 141,* 197, 202.
Thumesnil (Robert de) , témoin ; 57.
Tournai; acte daté de cette ville, 15; — la commune refuse l'évêque d'Arras
et le châtelain de Lille pour arbitres dans ses différends avec rév6({ue
Etienne, 69.
Tournai. Radulfus cog^nomento Everardus de Tornaco, témoin , 5 ; — Evrard,
châtelain de Tournai , a donné une rente de six livres è Sainl-Pierre de
Gand, 61. — f^oyez Mortagne (Arnoul , sire de), châtelain de Tournai.
Tournai (Évoques de) : Hugues approuve la fondation de l'abbaye de Pha-
lempin , 8 ; — Radbode a donné des privilèges à la même abbaye , 15 ; —
Balaerrc donne son alleu à l'abbaye de Bourbourg, 14 ; — restaure l'ab-
baye de Phalempin , 15; — Etienne, ses différends avec la commune de
Tournai , 69 ; — Walter ratifie la vente faite à Saint-Pierre de Lille des
dîmes de Marquette et de Sequedin , 91 ; — juge un différend entre
Saint-Pierre de Gand et Roger, châtelain de Lille , 98 ; — Willaume est
prié de confirmer la vente faite à l'abbaye de Loos de la dîme d'Erquin-
ghe.c-le-Sec , 100.
Tournai (Église de). G-, écolâtre; M., chantre ; chanoines , 86; — l'église
acquiert en partie la dîme de Flargelo , 127 ; — officiai de Tournai, 182 ;
— cour ecclésiastique de Tournai , 227.
Tours (Saint-Martin de). Robert , comte de Flandre , à la demande du cha-
noine Euger, restitue à cette église un cens annuel de dix livres sur
la terre de Barale , en Cambrésis , 8,
Transloy (Terre du) transportée à Marie d'Estouteville , 228 ; — cédée à
— 856 —
Philippe de Sainte<-Aldegonde , f29 ; «-> séparée du fief de la chftteUeAie
de Lifle, ibid.
TaBSSCf, un des quatre ponts du Mélantois, 192.
Trolbt (Henri) , bourgeois de Lille , ^ux défont de Marie de Landast , 148.
Tronghiknnbs (Ahbaye de| est confirmée dans la possession de 12 arpents
de bruyères qu'elle avait reçus en don du comte Philippe, '72.
Ulahdcs, STOué- témoin, 88.
Yadis (Walterus de), témoin, 83.
Yalbncibnnbs. Cattrum VaUneianaty 1 ; *— - habitants de Valenciennes tenant
rentes viagères souscrites par le châtelain de Lille pour Wenceslas , duc
de Luxembourg, 211.
YbMDÔIIB (Antoine , duc de) , roi de Navarre, châtelain de Lille, transporte
à Marie d'Estouteville , le comté de Herlies et la ville de La Bassée,
avec les terres de Gamin et du Transloy, 228.
Ybbunghem (Pierre, curé de); son témoignage, 86.
Yert-Bois (Qérard du) , chevalier, témoin , 180 , 181.
YlANB (Sara) et ses sœurs donnent leur manoir et leur terre à Tabbaye de
Loos, 102.
YlGOGNE (Abbaye de) , acquiert une portion de dîme du châtelain de Mal-
deghem , 81 ; — acq^ert une partie de la dîme de Flargelo de Robert
de Wavrin , 12*7,
YlB (J.)t signataire de lettres de Philippe, duc de Bourgogne, 215.
YiTRlACO (Théobalde de) , témoin , 82.
WahagnibS* JFàhenniei (Robert de), seigneur d'une terre vendue à Tabbaye
de Phalempin, 5*7.
Waimbl, nom d*une terre ou du possesseur de cette terre, 165.
W/Illincourt (Dame de) se joint à la communauté de Qondeccmrt dans an
débat au sujet des marais de Herrin, 201.
Wambrechies (Hellin de) , pair de Lille , 54.
WASQUEHAL» IVafkenhal (Gérard de), témoin, 9.
Wasnes (Robert de) est autorisé à vendre aux sœurs de la nouvelle abbaye
de Lille, un fief qui lui appartient à Ennevelin, 16*7.
WattibssART (Walter et Gérulfe de) , témoins , 5*7.
Wattignies ; rentes dans ce village , vendues et garanties à Saint-Pierre
de Lille , 162 , 168 , 164, 166.
Wavrin (Hellin de) ^ dit l'Oncle , projette la fondation d une chapellenie à
Waziers , 95 ; — vend à Tabbaye de Loos la dîme destinée à cette fon-
dation , 99 ; — prie Tévdque de Tournai de confirmer cette vente , 100 ;
Hellin, fils aîné de celuMsi, et Margueri^, son épouse, 99, 100.
— 851 —
WAVRIN ( Robert d$ ) , pénéoh^l 4e Flandre , traite du mariage de sa fille
aînée avec le fils ahié de Jean, chfttelain de Li]}e et de Péronne, 11*7;
— déclare que du consentement de Mahaut , sa femme , veuve de Jean ,
châtelain de Lille et de PéroDne , la dette dudit ehâtélain a été payée,
124 ; — châtelain intérimaire de Lille , apaise avec la comtesse Margue-
lite un différend entre Tabbaye de Loos et Robert de Langlée , 125 ; —
vend sa dîme de Flargelo aux églises de Tournai et de Vicogne , 127 ; —
cité comme mari de Mahaut, 188 ; — ses dijQTérends d'intérdt ayec Jean III,
châtelain de Lille, 141.
Wavbin (Robert de) , chevalier, sire de Branoutre , oncle de Jean lY, châ-
telain de Lille , 160 ;' — approuve la cession d*une rente faite à Saint-
Pierre par son neveu , 162 ; ^- garantit cette rente du retrait lignager,
164, 166. »
Wavrin? (Sebille de), épouse de Jean de Gavre, sœur ou plutôt belle-
sœur de Mahaut de Lille, sœur du mari de celle-ci , Robert de Wavrin,
sire de I)ranoutre , 182. (f^o/es Lille (Sébille de).
WazemhES (Hôtes de Saint -Pierre de lâlle à), 86; — (Fulco de), son
témoignage , ibid \ — (Walter, échevin de) , son témoignage , ibid,
Waziers, projet de fondation d'une chapellenie dans ce village, 99; -'-
projet non réalisé , 99, 100.
Weppes (canton de), 28; — (porte de), à Lille, 94 } -«- ( ^o/e» Bnne-
tières-en-) ; — (échevins et Ibailli de) . 216.
WBVELGBBlf ; dîme de ce village donnée au chapitre d'Harlebeke , 79.
WiDiBC (Pieron), 41.
WlLLAVHE , beau-frère du châtelain de Péronne , 84 ; — prévôt de Saint-
Pierre de Lille , affecte la dîme de Barœul à la fondation d'une ohapellenie
dans l'église de Saint-Pierre, 92 ; — fait don à Saint-Pierre de Lille de
sept livres de rente assignées sur les rentes de Barœul , 96 ; -* châtelain
de Lille , en même temps que prévôt de Saint-Pierre , régie la collation
d'une prébende, 104; — rappelle- que des dissentiments s'étaient élevés
entre son prédécesseur et le chapitre , et atteste que de son temps rien de
semblable n'a eu lieu , 105 ; — donne cent sous par an à Tabbaye de Pha-
lempin , 106 ; -^ passe un accord avec l'abbaye de Phalempin réglant leur
juridiction respective sur la terre de l'abbaye , 107, 228, 225; — octroie
un amortissement ; description de son sceau , 108 ; — donne 40 livrées de
terre à Mathieu de Méterne, époux d'Elisabeth, sa parente, 109.
WlLLAUUE , neveu du comte Thierri , témoin , 82.
"WlLLEQUIM (J.) , signataire d'une sentence du Parlement de Paris, 216.
WiNEMARB , châtelain , témoin , 9.
Ypres ( bourgeois d' ) ; leur différend avec l'abbaye de Messioes , au sujet
d'un tonlieu prétendu par cette église , 58. '
•- 858 T-
TABLE DES MATIÈRES.
PREMIÈRB PARTIS (8« série, 10" vol.)
Pi6Bf
AVANT-PBOPOS ; 484
Chapitre I''— Origine des châtelains et de la cbàtellenie de Lille. . 484
Chapitre U. — Topographie historique de la châtellenie de Lille 493
Chapitre ni. — Office des châtelains de Lille; leurs attributions
judiciaires et administratives 502
Chapitre IY. — Attributions militaires des châtelains de Lille 543
Chapitre Y. — Devoirs des châtelains envers la commune de Lille
et de la commune de Lille envers les châtelains 548
Chapitre YI. — Âvouerie des châtelains de Lille 525
Chapitre YII. — Les châtelains de Lille et Tabbaye de Phalempin. . . 535
Chapftre YIII. — Le fief de la châtellenie de Lille 545
Chapitre IX. — Pairies tenues des châtelains de Lille 554
Chapitre X. — Hommages du flet^de la châtellenie de Lille 564
DBUXIÈMB PARTIE. (S^eérie, 12« vol.)
Avant-Propos 409
Première Maison de Lille : Saswalon , — Robert , — Gérard de Bue ,
— Roger rAncien , — Roger le Jeune , — Renaud V% — Robert II ,
— Roger III , — Robert III , — Renaud II , — Hugues , — Jean V,
— Glllebert de Bourghelles, intérimaire, — Roger IY, — Willaume
du Plouich , 4038-4237. iU
Personnages du nom de Lille, contemporains des châtelains de la
première Maison 448
Maison de Péronne ou seconde Maison de Lille : Jean II , — Jean III ,
— Jean IY, — Jean Y, 4 244-4 302 4 49
Maison de Luxembourg-Ligny : Guyotte de Lille et Wallerand de
Luxembourg , — Jean de Luxembourg, — Guy, — Wallerand II,
4302-4402 467
Maison de Bourgogne : Jeanne de Luxembourg et Antoine de Bour-
gogne , — Philippe de Bourgogne , i 402-1 430 4 79
Maison de Luxembourg-Saint-Pol : Pierre , — Louis , — Pierre II , —
Marie de Luxembourg , Jacques de Savoie et François de Bourbon,
4430-4646 <8<
Maison de Bourbon : Antoine de Bourbon , roi de Navarre , — Henri
de Bourbon et les rois de France , 4546-4 789 ^87
CARTULAIRE DES CHATELAINS DE LILLE.
Avant-Propos <90
Texte du cartulaire ; *. <^
Table onomastique du cartulaire 327
Table des matières 368
CHIRURGIE EXPERIMENTALE
ÉTUDE HISTORIQUE ET CLINIQUE
SUR LB8
AMPUTATIONS SOUS-PÉRIOSTÉES
ET DE LEUR TRAITEMENT PAR l'iMMOBIUSATION
DU MEMBRE ET DU MOIGNON
Avec 8 figures en photoglyptie et 4 planches lithographiôes,
Par m. Alf. HOUZÉ DE L'AULNOIT,
Mombro titulaire.
Lue ans la séance du 22 février 1818.
. INTRODUCTION.
Comparer, c'est Juger.
Quoique la méthode des amputations sous-périostées ait
été appliquée par cinq ou six chirurgiens , avant que je ne
fisse paraître , le 8 décembre 1 871 , une note sur la périos-
téotomie , j'ai le droit de la considérer encore comme nou-
velle. On ne la trouve mentionnée dans aucun de nos
ouvrages classiques , et jamais je ne Tai vue employée par
les hommes distingués placés k la tête de nos grands ser-
vices de chirurgie. Elle a cependant pour elle les données
physiologiques. Pour la vulgariser il lui manquait Tépreuve
de la clinique. C'est cette lacune que j'ai vquIu combler en
livrant à la publicité cette étude*
— 840 —
Il ma fallu dix-huit mois pour recueillir les preuves qui
établissent ses avantages d'une manière incontestable.
Sachant qu'on est naturellement prévenu contre toute
innovation , je ne me suis pas contenté de citer les résultats
de mes amputations par ce procédé.
Pour lever toute objection, j'ai fourni à la Société de
Chirurgie des pièces comparatives , provenant d'individus,
de môme âge , atteints d'affections identiques et que j'avais
opérés par la méthode qui se rapproche le plus de celle que
je préconise aujourd'hui, c'est-à-dire par la méthode décrite,
en 1679, par l'anglais Lowdham , et perfectionnée depuis,
en 1 696, par Verduin , en 1 702 par Sabourin , et en 1 787
par Garengeot , qui consiste à recouvrir l'os sectionné par
un lambeau musculo-cutané.
D'après les moulages pris sur deux de ces amputés , les
moignons n'ont pas tardé à être affectés de conicité et
d'atrophie des téguments, ce dont on peut se convaincre
par les planches I et II en photoglyptie , annexées à ce
travail.
Sur quatre de mes nouveaux opérés par la périostéo-
tomie , trois de cuisse et un de bras , dont j'ai fait également
mouler et photographier les membres (PI . V, VI, VU et VIO),
on ne voit rien de semblable. Les lambeaux sont épais,
bien nourris , et leurs lignes cicatricielles , au lieu de ré-
pondre à l'extrémité des os , sont placées quelques centi-
mètres en arrière.
On y constate, en outre, la mobilité des téguments sur le
tissu osseux , disposition très-favorable pour éviter ta pro-
duction des ulcères et des ostéophytes.
— 861 —
La manière dont je sectionne les parties molles « des
parties superficielles vers les parties profondes^ se rapproche
de celle de Langenbeck , mais elle en diffère en ce que je
comprends dans le lambeau , non la moitié de la circonfé^
rence du membre , mais les trois quarts antérieurs.
Une autre différence capitale , c'est que d'emblée', avec
rinstrument tranchant, je divise la peau et les muscles
jusqu'à Tos ; il en résulte : que toute l'épaisseur des chairs
se trouve sectionnée sur les parties latérales et sur le tiers
antérieur, et que les deu$ tiers postérieurs et médians
du lambeau peuvent ainsi se relever sans difficulté , au mo--
ment où on décolle la lamelle périostique des trois quarts
de la circonférence osseuse.
Sous ce rapport , le procédé que j'indique peut être
considéré comme nouveau , puisqu'il diffère essentielle-
ment et sous un triple point de vue de celui de Verduin
et de I^ngenbeck :
4° Par 'l'épaisseur plus considérable du lambeau, qui
comprend toutes les chairs situées entre la peau et Tos ;
T Par le mode de section des parties molles ;
3^ Par la conservation dans les points qui doivent recou-^
vrir l'extrémité osseuse d'une 4amelle de périoste doublée de
son tissu connectif .
Nous prouverons dans le cours de ce travail qu'il ne peut
être comparé ni à celui de Symvoulidés , ni à celui de M.
Poncet ; du reste le procédé de ce dernier chirurgien n'est
encore qu'un procédé d'amphithéâtre , n'ayant pas été , que
je sache , sanctionné par la clinique.
Quant à M. Ollier , il m'a déclaré que sa manière d'opérer
ne ressemblait nullement à la mienne.
— 862 —
Sur un de mes amputés de bras , j'ai appliqué la méthode
à deux lambeaux^ {uroposée en 4739 par Yermale , mais
en les laissant revêtus , à leur partie pnrfoiule» d'une lamelle
de périoste.
Dans ce cas , la réunion a été secondaire.
J ai recours, pour permettre!' adhérence du périoste à Tos,
à l'immobilisation complète et absolue du membre , tant
au niveau des tissus sectionnés , que des articulations ; et
cette immobilisation , je m'efforce de l'obtenir , pour le moi-
gnon , à Taide de sutures et de bandelettes de diacfaylon ,
et , pour les articulations sus-jacentes , h l'aide de gout-
tières en zinc, aux bords desquelles se trouvent cousues des
lanières d'un tissu composé de (ils et de caoutchouc, avec
des boucles.
Ces gouttières étaient en usage dans mon service , quel-
ques années avant que j'en fisse faire plusieurs centaines
pour le9 blessés de l'armée du Nord. J'en déposai un modèle
au comité régional , le 21 septembre 4870, c'est-à-dire à
la même époque que M. Champenois , enfermé dans Paris,
en appliquait à peu près de semblables sur des soldats traités
dans les ambulances de la capitale.
La présence des lanières et des boucles constitue leur
différence , et a pour avantage de permettre leur facile et
rapide application , surtout sur les champs de bataille.
On m'a contesté cette priorité de l'immobilisation, pour
les membres des amputés. Vainement j'ai consulté pour en
trouver une mention tous nos auteurs classiques qui traitent
du pansement des amputés : Yelpeau, Dupuytren, Boyer,
Gerdy, Sabatier, Bégin , Vidal (de Cassis), Nélaton , Sédillot,
Legouest , Alphonse Guérin , Guyon , etc., etc»
— 868 —
Yerdtiin seul a fait représenter, pour ramputaiion k
lambeau postérieur de la jambe , un appareil qui immobi-
lisait le genou , mais cet appareil qu'il a désigné du nom
de soutien , avait pour but , non d'immobiliser les articu-
lations , mais de soutenir les chairs et de les maintenir en
contact avec le plan de section de la demi-circonférence
antérieure du membre.
Vainement aussi j'ai rappelé mes souvenirs à l'égard
de nos maîtres que j'avais vus opérer dans les hôpitaux de
Paris et de la province.
Le seul pansement en usage encore de nos jours , con-
siste dans une bande roulée autour du moignon préalable-
ment revêtu, dans certains cas, d'une couche plus ou
moins épaisse d'ouate. Tels sont les appareils ouatés de M.
Alphonse Guérin, ou ceux amovo-inamovibles de M. Ollier ,
destinés plutôt à préserver les plaies du contact de l'air ,
qu'à s'opposer k la contraction musculaire.
J'en prends à témoin tous les chirurgiens de France:
aucun n'avait songé avant la publication de ma note sur la
périostéotomie k l'immobilisation ainsi généralisée. Si on
l'adopte dorénavant dans les amputations , je pense pouvoir
m'attribuer l'honneur de l'avoir vulgarisée.
Amputations sous-périostées et immobilisation, voilk
donc la voie nouvelle que je recommande dans ce mémoire.
Ces deux moyens perfectionnés et soumis à la sanction de
la clinique , sont de nature à imprimer un grand progrès à
la chirurgie moderne.
Quel que soit l'accueil qu'on fera à cette étude , je reste
si profondément convaincu que la périostéotomie appliquée
^ de4 —
aux amputations , prendra sa place dans notre médecine
opératoire , que je ne crains pas de reproduire , à la fin de
de cette étude , sous le titre de pièces justificatives , les arti-
cles publiés par d'honorables confrères contre mon procédé.
Une telle générosité à Tégard de leurs contradicteurs n'a
guère été adoptée par nos auteurs anciens.
Le sera-t-elle dans l'avenir? Je le désire et j'en doute.
Quelques-uns me désapprouveront de fournir ainsi des
armes contre la méthode sous-périostée. Pour moi, qui ne
veux répandre la lumière qu'en m'appuyant sur la vérité ,
je pense , en cette occasion , ne faire preuve que de loyauté
scientifique. Et si je ne puis rallier à mes opinions le monde
savant , il m'accordera tout au moins le mérite de n'avoir
pas cherché k l'abuser par un excès d'enthousiasme. Gomme
il est appelé à méjuger, j'ai voulu qu'il n'ignorât aucune des
objections qui m*ont été adressées , et que son appréciation
fût le résultat d'une étude complète et approfondie des
divers documents publiés sur cet important sujet.
Je crois ne pas être contredit en déclarant : que les ré-
sultats par les méthodes ordinaires sont par trop défectueux,
pour qu'on ne cherche pas à les améliorer.
Dans cette tendance au perfectionnement , nous serons
stimulés par les progrès que fait chaque jour l'art de détruire.
Et si nous ne pouvons contrebalancer , autant que nous le
désirerions , les effets désastreux de nos engins de guerre ,
c'est que la chirurgie est loin de se ressentir des encoura-
gements dont on se montre si prodigue envers ceux qui se
consacrent à la destruction de Tespèoe humaine.
ÉTUÛfi âîSTORIQUB Et dLIWQD»
sim iÉS
AMPUTATIONS SOUS-PÊRIOSTÊES
ET DE Ltim .TaAITBMÛENT PÀfl L'iHMOBILiSATION
DU MEMBRE ET DU MOIGNON.
(►REMIÊRË PARTIE.
PROCÉDÉ BE L*AUTEUR ET HISTORIQUE DES AMPUTATIONS
SOlJS-P£RIOSt££S.
CHAPITRE I.
Motifs qui ont engagé Tauteur à adopter les amputations sons-péiiostée^.
•^ Procédé opératoire. — Section des parties moUes. Immobilisation
du membre et du moignon.
J'ai été bien souvent dotiloureùsemBiit imptéssiontié , comiâo
tous les chrrnrgiens placés à la tête de grands setviefes hospi-^
lâliers, de Tétat déplorable que présentaient le^s moignons d'ui^
eelidin notnbre d^amputés.
A travers les parties molles che2 les uns proëmrnaient lé^ oè.
Il fitfFut, pbiir remédier à cette conicîlé dnmefinbifé, tëcotai'rr à
une deuxième amputation.
XII — 24
— 366 —
D'autres étaient atteints de cicatrices adhérentes ulcérées par
par des aiguilles osseuses.
Malgré un traitement de plus d'une année, dans leur famille
ou dans les hôpitaux, ces malheureux se trouvaient dans l'im-
possibilité de marcher et de supporter la pression d'un appareil.
Je me suis demandé si la science ne pourrait par prévenir de
si graves complications chez les amputés, et s'il n'y aurait pas
un procédé opératoire susceptible d'empêcher la production des
ulcères, de la conicité des moignons, de la nécrose, de l'ostéo-
myélite ou même des cicatrices adhérentes à l'extrémité des os
sectionnés.
De si déplorables complications peuvent être attribuées à trois
causes principales :
1^ L'insalubrité des hôpitaux ou des ambulances ;
3'' La profonde altération de la constitution des malades,
soit qu'elle ait été appauvrie par des états diathésiques, tels
que le cancer, les tubercules, de longues suppurations ou les scro-
fules, soit qu'elle ait été viciée sur les champs de bataille par
des marches forcées, l'insomnie, la privation de nourriture, les
intempéries des saisons» Tabus des boissons alcooliques ou les
émotions morales ;
3^ Le procédé opératoire et le mode de pansement générale-
ment adoptés.
Loin de moi la pensée de faire entendre une parole amère
contre tant de chirurgiens dont j'ai été à même d'apprécier le
dévouement dans nos hôpitaux et surtout dans nos dernières cam-
pagnes. J'ai admiré leur courage , et afin de mieux les seconder
dans leur mission humanitaire, je me suis efforcé de leur appor-
ter mon faible concours pour lutter contre les trois causes que
je viens de mentionner et auxquelles on peut attribuer les gra-
ves désordres qu'il est si fréquent de constater sur les membres
des amputés.
— 861 —
Contre la vicialioa de nos salles d'opération, j'ai fait faire,
dans mon service à Thôpital Saint-Sauveur, des cheminées
d'appel rendues assez puissantes par la combustion , à leur inté-
rieur, de becs de gaz pour enlever, d'après les résultats des
expériences de M. Henriot, professeur de physique à la Faculté
des Sciences, et de M. Trannin. son préparateur, 64 mètres
cubes d'air par heure et par malade,
Des poêles Péclet sont chargés de restituer à une température
de 15 à 16 degrés, l'air enlevé par les cheminées d'appel.
Celte simple disposition a suffi pour rendre nos salles non moins
inodores que parfaitement salubres. Par suiie de son faible prix
d'installation , elle devrait être adoptée dans les hôpitaux et
dans les casernes.
Dans un rapport à la Société des Sciences sur le concours des
sciences appliquées en 1871, j'ai fait connaître les avantages de
la ventilation de mon service à l'hôpital Saint-Sauveur'.
Pour améliorer le sort de nos jeunes concitoyens sur les
champs de bataille et les mettre à l'abri de ces mille privations
si pénibles pour des hommes habitués au comfort de la vie de
famille, j'ai eu l'heureuse pensée , pendant la dernière guerre
de 1870-1871, de créer dans les bataillons de Mobiles et de
Hobilisés.de l'Armée du Nord, des Caisses de Secours alimentées
par la générosité des Administrations municipales des divers can-
tons auxquels appartenaient nos bataillons. Cette œuvre nous
a permis de recueillir en l'espace de très peu de temps près de
huit cent mille francs. Elle continue de fonctionner encore au-
jourd'hui ; et si on peut la vulgariser dans l'armée territoriale, *
elle permettra, au début d'une guerre, à raison de dix francs
par homme, de trouver, pour une levée de 500,000 hommes,
cinq millions de francs. Avec une telle somme, il sera facile
1 Séance solennelle de la Société des Sciences de Lille du 24 décembre
1811. Concours des Sciences appliquées ; rapporteur : M. Houzé de l'Aulnoit.
*- 868 —
d*adbucir le sort de nos jeunes combattants et surtout d'amé-
liorer leurs conditions hygiéniques.
Un travail qui a paru également dans les Mémoires de la
Société des Sciences permet d'apprécier les avantages et le mode
de fonctionnement de nos Caisses de Secours an sein de l'Armée
du Nord. '
La troisième cause qu'il est permis d'invoquer, pour expliquer
le triste résultat de certaines amputations, est le procédé opé-
ratoire généralement adopté et surtout le mode actuel des pan-
sements. Je me propose dans cette étude de remédier à cette
troisième cause susceptible d'aggraver la position déjà si triste
de nos amputés.
En conséquence , je viens proposer de substituer aux ampu-
tations par le procédé ordinaire, les amputations par la périos-
téotomie , c'est-à-dire de recouvrir Yàs sectionné d'une lamelle
de périoste et de soumettre le membre tout entier, ainsi que
l'articulation qui le relie au tronc, à la plus complète immobilAé.
La révolution est par trop radicale pour ne pas soulever une
très violente opposition.
Je compte sur le temps et sur le généreux concours de mes
confrères pour en triompher.
Comme au 8 décembre 1871, alors que je communiquai mes
premières réflexions sur ce nouveau procédé à la Société des
Sciences de Lille , je puis répéter que le procédé ordinaire est
antiphysiologique , attendu qu'il a pour résultat de mettre en
contact des tissus ne présentant pour aider le travail de répara-
tion, ni la même structure, ni les mêmes fonctions, qu'il est
en un mot irrationnel , puisqu'il oppose au système osseux des
muscles ou de la peau.
i Ifistorûfue et mode de fonctionnement des Caisses de Secours des hataillont
des Mobiles et des Mobilisés de Vannée du Nord , pendant et après la guerre
de IS^O-lS'Il , par M. Houzé de l'Aulnoit. (Mémoires de la Société des
Sciences de Lille , année 1871, S^' série , IX^ volu e
- 809 —
Encore aiy^urd*bm, je reste profondément convaincu que deux
surfaces sécrétant des ostéoplastes peuvent seules permettre une
réunion par première intention de Tos. N'est-ce pas par cet
arti6ce que la nature, toujours si ingénieuse dans ses réparations,
obti^[it dans les fractures la soudure des fragments osseux ?
Pour moi, c'est le seul moyen d'empêcher la suppuration de
Tos, avec elle Tinflammation de sa substance médullaire et par
conséquent la nécrose et les trajets fistuleux.
Il peut en outre empècber la dégénérescence du tissu muscu-
laire , en activant le travail de cicatrisation, et lutter avantageu-
sement contre la conicité du moignon, non moins q/if/^ contre les
cicatrices adhérentes au tissu osseux.
Pour permettre à la lamelle de périoste de conserver ses
rapports vasculaires avec la face profonde des inuscles, il est
indispensable d'agir, dans la section des tissus, des parties su-
perficielles vers les parties profondes.
Après avoir donc relevé avec la main gauche les deux tiers
de la circonférence antérieure des parties molles du membre,
on dirige la pointe du couteau à travers les parties molles , sur
la face interne de Tos si on agit sur le membre droit, ou sur sa
face externe si on ampute Ip membre gauche, et on taille un
lambeau antérieur, sans abandonner avec la lame le plan osseux
jusqu'à ce qu'on soit élevé à la partie opposée à la même hauteur
qu'au point de départ. Le lambeau se trouve ainsi complètement
détaché sur les parties latérales. A la partie antérieure, la section
ne comprend que le tiers de son épaisseur. Alors , sur les trois
quarts de la circonférence de l'os, on limite, avec un bistouri, la
lamelle périostique de forme ovalaire. Il suffit ensuite d'exercer
une pression de bas en haut avec le périostéotome pour relever
cette lamelle jusqu'au point où l'os doit être sectionné, tout en
respectant sa base d'insertion.
A mesure qu'on la décolle, on soulève également les deux
tiers supérieurs du lambeau dont le tiers inférieur et les bords
- 810 —
latéraux ont été divisés au premier temps de l'opération ; on est
ainsi certain de ne pas briser les adhérences vascnlaires qui
unissent sa face superficielle à la face profonde et médiane du
lambeau musculo-cutané.
Les chairs sont coupées , à la partie postérieure du membre ,
de manière à faire coïncider cette dernière section avec la base
de la lamelle périostique. D'un trait de scie^ on abat l'os et on
procède à la ligature des artères.
Avec l'abaissement du lambeau , le périoste vient se mettre
en contact avec la surface de la rondelle osseuse.
Dans aucun cas, nous n'avons eu recours aux fils métalliques,
pour le fixer contre le tissu osseux ; nous pensons que Timmo-
bilisation du moignon et du membre suffit, comme dans le trai-
tement des fractures, pour assurer au bout de quelques jours son
adhérence et faire espérer une réunion par première intention de
cette membrane à la surface de Tos.
En effet, si on n'annihile pas la contractilité musculaire, il en
résultera une rétraction des tissus qui compromettra les résul-
tais de l'opération, tout en faisant éprouver au malade de vives
douleurs.
Pour immobiliser le moignon, nous nous servons de quelques
points de suture et de bandelettes de diachylon , les unes verti-
cales et les autres circulaires. Nous obtenons l'immobilité du
membre par des gouttières en zinc composées de deux valves
coudées sous un angle de 90 à 105 degrés, et sur les bords des-
quelles nous avons fait coudre des lanières en caoutchouc ; à
leur extrémité libre, se trouvent des boucles qui permettent
d'enlever et de réappliquer, avec non moins de facilité que de
célérité, l'appareil, chaque fois qu'on doit soumettre le membre
amputé à un nouveau pansement.
Un modèle de ces gouttières a été déposé le 22 septembre 1870
à la Société de Secours aux Blessés du Nord de la France. Depuis
je ne cesse de les mettre en usage dans mon service à l'hôpital
Saint-Sauveur pour les amputations sous-périostées de la cuisse,
du bras, de Tavant-bras et des doigts, et je n'ai qu*à m'en louer.
Elles sont représentées dans mon mémoire sur le fonctionne-
ment des Caisses de Secours, et je les ai décrites le 2 avril 1872
à l'Académie de Médecine, en insistant d'une manière toute
spéciale sur la nécessité de recourir, dans les amputations par
la périostéotomie , à l'immobilisation du membre. '
Ma voix a été entendue, car de nombreux travaux ont paru
depuis sur les appareils inamovibles susceptibles d'immobiliser
les membres amputés.
D'ici peu, ce mode de pansement sera, nous n'en doutons pas,
adopté à la suite de toutes les amputations.
Malgré les vives oppositions que j'ai rencontrées depuis près
de dix-huit mois dans la presse médicale et dans nos sociétés
savantes , et qui m'ont obligé de m'adresser à quatre reprises
différentes àTAcadémie de Médecine et à la Société de Chirurgie
de Paris , malgré une polémique soutenue dans un des grands
journaux de la capitale, je ne me dissimule pas que la lutte ne
fait que commencer.
Je l'accepte dans l'intérêt de la science, et la pensée que je
combats en faveur de l'humanitéaugmentera, je l'espère, mes
forces et mon énergie.
1 f^oir un fpécimen de cei goutiiires à la fin de mon mémoire sur le mode de
fonctionnement des Caisses de secours des Mobilisés, (Mémoires de la Société
des Sciences et des Arts de Lille. 1871, 3® série , IZ® volume.)
m -^
CHAPITRE II.
Historique des ampatations aous-périostées el exanoen erttiqiie des
opinions émises sur cette métbode. Statistique des afsputatiims
pratiquées par l^auteur.
M. Sédillot, eu 1839, dans son traité de médecine opératoire,
écrivait les lignes suivantes ' ; qu'il a reproduites dans son
traité de l'évidejneiit : a A Texception, dit Taylor, de l'indication
9 en 1814, de M. le conseiller de Walther*, et en 1818 de
9 Bruningbausçn ^, de conserver le périoste à Textrémité des
p os amputés, il ^'est venu dans Tidée de personne de respecter
8 cette meQ)l)r$in,e et de rappliquer sur les rondelles osseuses, d
M. Syipvpu}idés, de Saint Pétersbourg, a fait parvenir à la
Gazette médicalCi en juin 1861, trois observations d'amputa^
tiens sous pçriostées pratiquées, au tiers inférieur de la jambe.
II expose en ces termes la manière dont il a opéré ces trois
poputés ;
a ^ous ^¥on^ pratiqua d'abord deux incisions courbes sur la
D peau, ouvertes en haut et réunies par leurs extrémités , d'un
» coté sur le péroné, et de l'autre sur le bord postérieur de la face
» antérieure du tibia Puis, après avoir disséqué la peau sur une
0 longueur de vingt-cinq millimètres, nous avons coupé les chairs
» obliquement jusqu'aux os, pour former deux lambeaux semi-
» lunaires. Les os ainsi mis à nu, avant de les scier, nous avons
0 fait une incision très courbe, en forme de demi-cercle, sur la
i SédiUot , Traité de médecine opératoire y p. 232 à 289,
3 De Walther , Medicinisch chrurgische zestung , t. IV, p. 42*7 , année
Bamberg und Wur^bning, 1819.
5- Ô78 -
p face mtè^i^^m du tibia , pour en lép^rer le périoste» ce ^fue
p QQp «yoQfi fait m radimt de bas en haut à l'aide d'un bistouri
B fort peu trs^ucfaant.
» Nous avons ainsi foiiué un lambeau pérîostal suffisant pour
» recouvrir l'extrémité de l'os ({ue nous avons scié. Immédiate*
fi ment après, les bords de la plaie ont été rapprochée par des
D bandelettes. »
Il est facile d« secoavaincpe, d'après celte description, que le
procédé opératoire adopté par ie chirurgien de Saînt-Félersbourg
était essentiellement vicieux.
C'est après la section complète des parties molles qu'il déta-
chait le périoste. Ne lui laissant pas ses adhérences à la foce
profonde du lambeau, il l'exposait à la mortification.
De plus, en ne recourant pas à l'immobilisatioB absolue du
membre tout entier, la lamelle pérîostée devait éprouver, eha-
qae fois qu'on soulevait le membre ou que le malade contractait
ses muscles, un glissement de nature à empêcher son adhérence
à l'extrémité de l'os sectionné.
Je n'ai cessé de diriger mes efforts pour éviter ces deux causes
de revers à la suite des amputations sous-périostées. Je pense
en avoir triomphé par le soin que je prends de conserver les
rapports vasculaires du périoste et de prévenir son glissement
sur l'os à l'aide de gouttières destinées à immobiliser les articu-
lations situées au-dessus de la section du membre.
Nous croyons utile de résumer en quelques mots les observa-
tions de cet habile chirurgien.
1'® obferoation. -^ FédontofF , 34- ap, tumeur blanche du
tarse droit, amputé au tiers inférieur de la jambe le 28 mars
1860, guéri le 20 avril.
. 2® observation. — Malkelewisck. âgé de 26 ans, soldat, tumeur
blanche nu pied, opéré, le 29 avril 1S60, au tiers de la jambe,
guéri le 20 mai,
— 8Tf4 —
d^ observation. — Kolosoff, âgé de 34 ans, tameur blanche an
pied, opéré le S janyier 1860, au tiers inférieur de la jambe.
Guérison le 30 juin, après une longue suppuration.
A la fin de son travail, H. Symvoulidés déclare que le pé-
rioste rend moins saillants les bords de la surface osseuse sec-
tionnée, et diminue, par conséquent, la pression que ces bords
pourraient exercer sur les parties molles.
Cette lamelle permet, en outre, en évitant l'ostéomyélite et l'in-
fection purulente , d'obtenir une réunion immédiate en un laps
de temps moins considérable que par le procédé ordinaire.
La peau, dit-il, sera moins sujette, ayant son épaisseur, à s'a-
trophier et à ressentir les effets des variations de la température.
En 1864» M. Desgranges, de Lyon, fit cinq amputations sous-
périostées, qu'il rappela dans un mémoire intitulé : Quel progrés
la chirurgie doit-elle au périoste ? '
Deux de ses amputés moururent d'une cause étrangère à l'opé-
ration ; les trois autres, deux de cuisse, âgés de 25 et 19 ans, et
un de bras, âgé de 30 ans, guérirent. Malgré ce succès, ce chi-
i:urgien proscrivit énergiquement la méthode sous-périostée, qui
ne lui avait pas donné une réunion immédiate. II n'indique pas
quel fut son mode de pansement.
M. Ollier,* dans son traité expérimental et clinique de la régé-
nération des os publié en 1867, ne consacre que trois pages aux
amputations à lambeau périostique. C'est en 1859, dit-il, qu*il
songea à reprendre une ancienne idée de Bruninghausen en
recouvrant d'un lambeau de périoste l'os sectionné . Il avait sur-
tout pour but de prévenir la nécrose de l'os et la myélite. Ses
expériences sur des lapins furent très-satisfaisantes, mais il leur
attache peu d'importance, prétendant que chez ces animaux on ob-
tient en général très-facilement la réunion par première intention.
1 Desgrangee. Quel progrès la chirurgie doit-elle au périoste^ p. U. L7011
1864.
^ Ollier. Traité de la régénération de» 0$. T. II, JK 49*7.
n insiste sur la rétractilité du périoste qui l'obligeait à tailler
des lambeaux très-étendus. Dans mes amputations , j'ai égale*
ment observé cette rétractilité , aussi je taille des lambeaux plus
grands que ne le comporte la section osseuse , pour être certain
de recouvrir toute la rondelle , étant disposé à croire qae de la
saillie du périoste au-delà de U circonférence de Tos , ne peut
résulter, tout au plus , qu'un léger gonflement de l'extrémité
osseuse , nullement défavorable à la pression d'un appareil , au
moment de la marche ou de la station verticale.
Ce gonflement ne pourra qu'atténuer plus tard la diminution
en épaisseur que présentent les os amputés ; et , en avançant
cette opinion, nous sommes heureux de nous rencontrer en par-
faite communauté d'idées avec M. Ollier , qui affirme : qu'après
l'amputation du bras ou de la cuisse, les os restent plus grêles,
plus droits et ont leurs saillies et leurs dépressions moios mar-
quées ; qu'en un mot ils éprouvent avec l'allongement atrophique
un temps d'arrêt dans leur développement en épaisseur.
En admettant que cette hyperostose puisse se produire , elle
deviendra donc une condition favorable à la nutrition du
système osseux au niveau des extrémités sectionnées.
Une objection de M. Ollier,' à laquelle nous croyons devoir
répondre : a c'est que le périoste se ramasse en bourrelet circu-
a laire , quaod on le dispose en manchette , ou bien forme une
« languette flottante, lorsqu'on le taille en lambeau unilatéral »
N'ayant jamais adopté la forme circulaire , nous ne pouvons
nous élever contre la première assertion.
Quant au lambeau unilatéral, qui offre une certaine analogie
avec celui que nous avons presque toujours adopté, il ne nous a
jamais été permis de vérifier son état flottant , prenant soin de
lui laisser ses adhérences avec les pariies molles au moment de
l'amputation , et de l'immobiliser ensuite contre l'os par un
appareil inamovible.
^ Ollier. Loco citato^ p. 498.
IL OlUev , ea éoettaat cette ojHaion à l'yard des ai^a-
taiiona mis-fiériestéas , n'a-t-il pas conlFilmé à dépeurager les
chiittrgîeas qai auraient été tentés de suivre la ¥oie tracée
par de Walther et Bruninghausen , et n'a-t-il pas empêché ,
fin France, dans ces dernières années , toute nouvelle ^xpérjieavce
^ faveur de cette lanétt^de? Nous le craignons , surtoiii quand
il déclare , avec sa grande et incontestable autorité ', <i quesi
a le iambôûu se greffé à l'oe, il augmente la production de sube^
» tanee osseuse ; qui donne lieu alors à des ostéopkytes plus ou
^ moins saiUanUs gui pourront piquer les chairs et augmenter la
p seusiMité du moigwm. Nous avons été , dit-il, témoin d*un ocm
» de eegenrc^et depuis lors nous avons à peuprés renoncé â ce
a proeédé pour la plupart dm amputations, 0
Il nous semble que cette dernière objection, que les ostéo-
phytes sont dus au périoste , est en désaccord avec les faits
cliniques que présentent chaque jour des individus amputés
par la métiiode ordinaire ; chez em aucune parcelle de périoste
n'a été conservée à Textrémité de la surface osseuse sectionnée,
et cependant il n'est pas rare de rencontrer des aiguilles esseuses
qui perforent le tissu cicatriciel du moignon et transforment ainsi
cette cicatrice en ulcères.
U en résulte que ces ulcères restent incurables , malgré les
pansements les plus variés , et foiit le désespoir des malades et
des chinurgiens.
En effet , les ostéophytes , qui ont été la cause première des
lésions des parties molles , sont stimulés dans leur développement
et entretenus par les effets de l'irritation qu'ils ont tout d'abord
provoquée.
Pour être d^ns le vrai , on devrait donc expliquer de la
manière suivante cette hypersécrétion irrégulière qu'on observe
a Textrémité des moignons : l'os sectionné, après avoir subi pen-
dant un temps plus ou moins long l'iaflammation dans l'épais-
i OUier. Loc. cit. y p. 499.
— rrt —
seuT de don tî^sn, prodtùt des ostéophytes , qai trâlisfomeiit ett
ulcères \t cicartrice ; et la cicatrice ulcérée à son tour eniretient
et proToqne Tactivîté de cettls hypergéiièse par son irritation.
Or , comme nous le verrons pins loin , ces effets ne doivent
pas se produire dans les amputations sous-périostées , puisque
l'application d'une lamelle de périoste est plutôt de nature à
faciliter la cicatrisation de l'os et à faire ainsi disparaître toute
cause d'irritation.
Comme preuve de ce que nous avançons sur la formation fré-
quente des ostéopbytes à la suite du procédé classique , il nous
suffira de rappeler : qu'il y a six semaines , M.. Parise a été
obligé d'amputer de nouveau un jeune mobile , qui avait été
opéré , quinze mois auparavant, à la partie moyenne de la jambe,
et ebez lequel était survenu , if y a dix mois , une conicité du
moignon et de longues' aiguilles ossenses qui avaiettt nliiiéré là
cicatrice.
Ce cas intéressant a fait l'obfet d'une présentation suivie d'une
didcussion à la Société de médecine du Nord éeh Fmnce. '
Si cette amputation avait été pratiquée par la méthode sou»*
périostée , on n'eût pas manqué d'accuser cette métbode d'avoir
engendré cette Mcbeuse complication. Poiir le même mottf , on
eftt pu également la condamner si on y avait eu recours dans les
nombreuses amputations ob l'os est recouvert par une mince
cicatrice, ayant à peioe quelques millimètres d'épaisseur ; car
une teHe cicatrice se complique en général d'uia travail
ulcératif, dont une des plus sérieuses conséquences est de détet"
miner, dans son atmosphère d'irritation, d'abord une inflamma-^
tion du tissu osseux , puis , quelques mois après , dès saillies
îrréguKères.
En faveur de la thèse qtte nous sotrtenons sur le mfode de
production des ostéop&ytes à l'^trémiîté des moignons , pottf
dissiper toute espèce de titwte, nous invoquerons lêl'ésuttaldfei'
l Bulletin médiciddU nord dtltk<Fràtiaf^ déicttQ}>re IS^i .
— 8*70 —
expériences de M. Ollier \ et nous renverrons à l'étude de ces
ossifications accidentelles , qui se développent sous Tinfluence
d'une action qu'il a désignée sous le nom d'action de présence
ou de voisinage et qui n'est mise en jeu que par l'irritation. Pour
nous , cette irritation peut être d'abord primitive , puis secon-
daire : primitive , son point de départ est dans le tissu osseux;
secondaire , elle appartient alors aux parties molles ulcérées.
Dans les deux cas « les efTets sont les mêmes et sont constitués
par des productions ostéiformes. Si nous nous sommes si étendu
sur ce point de physiologie pathologique du tissu osseux à la suite
des amputations , c'est que, par la méthode sous périostée, nous
espérons prévenir ce qui est si fréquent par la méthode ordinaire.
Ce seul résultat serait dénature à faire adopter la périostéo-
tomie;mais comme nous le prouverons dans ce mémoire, on
peut en espérer d'autres avantages non moins importants.
Nous pensons donc que M. Ollier, impressionné sans doute
par les conclusions de M. Desgranges , a été trop sévère en con-
damnant d'une manière presque absolue les amputations sous
périostées , alors qu'il ne se fonde , pour légitimer son opinion ,
que sur un seul cas clinique défavorable.
Une telle sentence , portée par deux hommes de la valeur de
M. Ollier et de son collègue de Lyon, eut pu m'influencer et me
faire renoncer à mes expériences si j'avais eu connaissance de
leurs travaux , et si , au lieu d'adopter le conseil de Descartes
et de Bichat, qui nous engagent à renoncer aux livres pour
n'étudier que le grand livre de la nature , j'eus tenu compte de
leur appréciation.
Le découragement n'a pu m'atteindre , dès le début de mes
recherches , ayant été amené par le hasard , le 21 novembre
1871 , à adopter les amputations sous périostées , et ne m'étant
appuyé , pour les vulgariser, que sur la propriété ostéogénique
du périoste et sur les heureux résultats de mes opérations.
i Ollier, Traité de la régénération det os , 1. 1, |p, 186.
Ma note lue à la Société des Sciences de Lille , le 8 décembre
1871 et à TAcadémie le 30 janvier 1872 , sur la périostéotomie
appliquée aux amputations , ne justifie que trop l'ignorance
dans laquelle j'étais des tentatives faites dans cette nouvelle
voie par MM. Follin, Ollier, Desgranges et Symvoulidés. Après
063 chirurgiens , M. Trélat, il y a six ans , se serait Tait, à la
Société de chirurgie , je défenseur des manchettes périostées,
dans le but surtout de combattre la conicité des moignons.'
Dans la Gazette médicale , près de deux mois après mes pre-
mières communications , M. Poucet a publié un travail qu'on
lira avec Intérêt et sur lequel nous reviendrons dans le chapitre
suivant.*
C'est par erreur qu'on a écrit que M. Yerneuil avait essayé
cette méthode ; il m'a déclaré n'avoir pas encore appliqué la
périostéotomie aux amputations.
Quant à M. Heyfelder, il n*a fait que reproduire les observa-
tions de Symvoulidés , avant que ce dernier auteur ne les eut
publiées en France.
Pour mettre le lecteur à même d'apprécier la confiance que
m'inspiraient, en 1871, les amputations sous-périostées et leurs
avantages, je crois utile de rappeler ma première communication
à l'Académie , dans les pièces annexées à ce travail. ^
D'après cette note , on ne pourra conserver le moindre doute
sur ma sincérité, quand je déclarais qu'aucun autre avant moi
n'avait eu recours aux amputations sous-périostées.
Je croyais avoir le droit de m'en considérer véritablement
l'inventeur.
Depuis , m'étant livré à quelques recherches historiques sur
ce sujet , j'ai acquis la preuve que de Wjalther les avait tentées
dès 1814.
1 Bulletin de la Société de chirurgie, 186*7.
i Poncet. Des amputations ious'périostées, (Gaz. méd.^ 8 fév. 1S'72)«
3 Voir pièces Justificatives. A, p. 1X8»
Il mé reste Ift ooitoohittoD de penser : qtie si d'ualii^ m'ont
ptêtédé, ancttb ne n'a fourni aide et assistance pOûrgnidei^nM
prettiiers pas. Les rares expériences qni ont été fkites , dep^
cette époque, n'auraient pas été de nature à soutenir lues efforts»
H. Ollier nous apprend en efDst que < M. t'ollin fut le pre^
9 mier qui mit cette idée à exécution sur Thomme. En ié59 , il
» y eut recours , à l'hôpital Necker, dans une aaiputation de
B l'avant-bras ; mais son opéré mourût d'ane infection pumleMig;
ft et à l'autopsie on retrouva le périoste détaché du bout de To». ' »
Je n'ai pu me procurer cette observation , c'eit te qui m'a
décidé à rapporter textuellement les renseignements r<mmis
par M. Ollier sur cette tentative.
Il eut été très-intéressant de savoir comment M déta«à4 le
périoste » quel rapport on lui conserva avec les parties taotlcl^ ^
et si le membre après l'opération fut immobilisé<
S'il n'a pas été traité comme une fracture et plaieé dans une
gouttière , rien d'étonnant qu'au moment dé l'autopsie on ait
retrouvé le périoste décollé.
Il est très-probable que le membre a été sotxmis au »réde
de pansement , généralement 9tdH^é à c^tte époque pour le&
amputations , et qu'il a dâ éprouver » sous l'ifiJltieD^ de la
contractilité musculaire ^ les mêmes effets que mentionne
M. Victoria Ollier*, dans sa thèse inaugurale, sur des fractures
faites à des lapins ou à des pigeons dbnt il agitait chaque jour
les fragments à l'aide de pressions latérales^
Les amputations sous-périostées pratiquées, en 1860, par
Symvoulidés , de St-Pétersbourg , m'auraient au contiraire ea-^
courage à poursuivre l'étude de cette âfouvelle méthode^
D'après H. Ollier, »les chirurgiens sont miâMûes pour re^
x> connaître l'utilité de cette pratique , et pour déclarer qu'elle
1 Ollier. loco citdtoj t. II, p. 49d;
hnfluenee de Virritation, Montpelliep^ 1864b
A favorise la réunion immédiate et diminue la période de gup-
» puration. »
Malgré cet avis favorable , il ajoute : a II nous paraît difficile
» de porter un jugement sur ce procédé d'après quelques faits
D publiés.
o Quant à nous , nous en avons considérablement réduit
a l'application d'après des vues théoriques , pUtàt que d'après
0 des résultats cliniques. »
Devant un tel aveu , nous croyons devoir en appeler à la
sanction de rexpérience, pouvant dès ce jour présenter une série
dedi] amputations, dont neuf suivies de succès. Dans le dixième
cas, la mort ne peut être attribuée à l'opération , la malade,
âgée de 31 ans , ayant succombé à la suite d'un thrombus car*
diaque qui avait amené une gangrène spontanée du membre
inférieur gauche , ainsi qu'une hémiplégie droite. Si nous avons
opéré cette personne dans de si déplorables conditions , nous y
avons été contraint par ses pressantes sollicitations, et notre seul
espoir, devant des accidents mortels , était plutôt de diminuer
ses atroces douleurs que d'obtenir une guérison.
En éliminant cette amputation de notre statistique, il nous
reste donc neuf succès sur neuf opérations.
Ces neuf opérations comprennent : trois amputations de
cuisse; denx amputations de bras ; trois amputations de doigts;
une désarticulation de l'index.
Les trois amputations de cuisse pratiquées sur des enfants de
5, 8 et 9 ans par un lambeau antérieur, le couteau agissant ^
non par transfîxion, mais en contournant avec sa pointe les deux
tiers antérieurs de la circonférence du membre, ont été suivies
de réunion immédiate, sans complication du système osseux, et
sans adhérence de la cicatrice à l'os. ^
^ Je puis joindre à cette statistique an enfant de 7 ans que J*ai amputé, par
la périostéomie , il y a vingt Jours , de la cuisse droite, poui une tumeur
blanche du genou (20 décembre 18*78). {Note i^ VauirM.]
xu — ai
Le résultat a été également très-satisfaisant snr un de mes
* deux opérés du bras , flgé de 22 mois. Chez le second , âgé de
cinq ans et demi , la réunion a eu lieu par deuxième intention
par suite du relâchement des fils et du voisinage de la gaa^
grène traumatique , au niveau de la section des parties molles.
Malgré cette deuxième réunion , il n'y a eu ni nécrose , ni
ostéomyélite , ni adhérence de la cicatrice , ni ulcères.
Deux amputations de phalanges , chez une jeune fille de
douze ans , se sont cicatrisées en quelques jours. La troisième,
pratiquée sur une femme de 46 ans, ne s'est terminée que par
deuxième intention , Tos ayant été sectionné par la pings de
Liston et fortement écrasé par l'instrument. Si j'avais fait usage
d'une scie à petites dents et à lame mince , j'aurais probable-
ment évité cette légère complication.
Quant à la désarticulation de l'index sur une femme âgée de
49 ans , la rapidité de la cicatrisation a dépassé toutes mes
espérances. Le quatrième jour la plaie était parfaitement réunie
sans avoir présenté la moindre trace de suppuration. Il s'a-
gissait d'une nécrose du doigt consécutive à un panaris. Les chairs
étaient très-amaigries et les artères offraient un si petit dia-
mètre que je ne fus pas obligé d'appliquer de ligature sur leur
circonférence.
Tous mes malades sans exception ont eu leur membre soumis
à la plus complète immobilisation, de manière à empêcher toute
contraction musculaire et tout glissement des tendons dans
leurs gaines.
De plus, les lambeaux ont été rapprochés avec un grand soin
et maintenus très-intimement fixés par des bandelettes ou des
points de suture contre les surfaces osseuses.
J'attribue à ce défaut d'immobilisation la défaveur qui a
accueilli les amputations sons-périostées dès leur apparitioo,
ainsi que les revers ou les succès incomplets obtenus par les
chirurgiens qui ont eu recours à la périostéotomie. J*ai reconnu
une si grande importance au mode de pansement que je préco-
^e j'ai cru utile d'en faire l'objet d'une communication le
sa janvier 1973 à la Société de Chirurgie. '
J'avais déjà iaoBté d'une manière toute spéciale sur Futilité
de l'immobilisation, en 1872, ainsi qu'on peut s'en convaincre
parla lecture de la communication que je fis , le 2 avril de cette
année , à l'Académie de Médecine *.
En ne recourant pas dans les amputations sous-périostées à
l'immobilisation, on s'expose à engendrer, entre l'os et le
périoste, ces ossifications constatées par H. Yictorin OUier ^ sur
le cal soumis à des frottements répétés et dont H. L. Ollier^
explique très-nettement le mode de production dans le passage
suivant :
« En variant le mode et le degré d'irritation entre deux sur-
» faces osseuses fracturées, on obtient des effets variables.
-» Les circonstances les plus importantes sont la continuité ou
» l'intermittence de l'irritation, Tétat de mouvement ou de
B repos des parties fracturées. C'est par des irritations répétées
» mais pratiquées à d'assez longues distances que nous avons pu
D surtout augmenter le volume du cal , en fracturant de dix
B jours en dix jours des cals déjà commencés ; on obtient au
» bout de quarante ou cinquante jours des ossifications mous-
0 trueuses. C'est aussi ce que l'on peut observer sur Thomme
D après des fractures accidentelles du cal ; le second cal est
o beaucoup plus volumineux que le premier.
» La mobilité constante d'une fracture , quoique s'exerçant
D dans d'étroites limites, empêche le cal de s'ossiGer; il reste
0 souple et fibroïde. »
Ces considérations, que nous avons tenu à rapporter in
1 .Voir pièces justificttives. 6. et H.
% * Jbid.. B.
8 Loco eitato.
4 Ollier. Traité df la r/g^n/ration deios , t. I, p. 22*7.
extenso^ condamnent le mode de pansement actuel à la suite des
amputations, et justifient la nécessité pour tous les chirurgiens
qui recourront à la méthode sous-périostée, de maintenir dans
une parfaite immobilité le membre et les parties molles divi-
sées. En négligeant ce précepte, on compromettrait autaut le
succès de l'opération que la santé de son malade.
Nous engageons donc nos confrères, qui dresseront, d'ici
quelques années, la statistique des amputations sous-pérîostées,
à rejeter inexorablement toutes celles qui n'auraient pas été sou-
mises à rimmobilisation dès le début ; car elles auraient pour
conséquence d'altérer les chiffres en faisant peser sur la méthode
des revers qui ne seraient dus qu'à un défaut de précaution
du chirurgien.
Nous tenons enfin, pour ne rien omettre dans ce court aperçu
sur rhistorique des amputations sous-périostées et pour rendre
un hommage légitimement dû à M. Ollier, qui s'est appliqué à
faire connaître le mode de régénération du tissu osseux , à rap-
porter textuellement quelques-unes de ses recommandations,
dont nous avons été à même de vérifier la parfaite exactitude.
Elles prouveront qu'il ne rejette pas , d'une manière absolue ,
la méthode que nous cherchons à vulgariser.
Nous sommes convaincu qu'on pourrait même donner à cette
méthode une plus grande extension et l'appliquer à prsque toutes
les amputations , si on prenait soin d'immobiliser les membres et
les lambeaux.
x> Nous réservons, dit M. Ollier', spécialement ce procédé
» opératoire pour le tibia , et ici nous avons pu nous convaincre
» de son utilité réelle. Après les amputations, au lieu d'élection,
» la perforation de la peau est fréquente au niveau de la crête
» du tibia. La résection de l'angle saillant ne suffit pas pour
» prévenir cet accident , lorsque la plaie suppure longtemps.
* OUier, TraiU de la régénération deiot , t. II, p. 499
— 885 —
» Pour empêcher cette perforation, il faat donner plus d'épais-
» seor et plus de résistance an lambeau cutané. On obtient ce
» résultat en disséquant au niveau de l'os un lambeau culanéo-
9 périostique , c'est-à-dire en doublant la peau du périoste sous
» jacent. »
9 Ici la conservation du périoste ne peut avoir le moindre
» inconvénient. Si cette membrane ne se réunit pas immédiate-
x> ment à Tos, elle sert toujours à rendre la peau plus résistante ;
9 si elle se réunit , elle prévient la nécrose du rebord du tibia ,
» et alors, donnât-elle lieu à des ostéophytes exhubéranls , il
o n'en résulterait pas d'inconvénients sérieux , parce que , après
9 cette amputation, l'extrémité du moignon ne supporte aucune
D pression.
» Pour les amputations dans la continuité des métatarsiens,
» surtout du premier et du cinquième , nous avons déjà dit que
» nous conservions autant de périoste que possible, afin de
9 consolider le coussinet cellulo-graisseux qui doit servir de
p point d'appui au pied. »
Inutile, je pense, de revenir sur la cause réelle des ostéophytes ;
qu'il nous suffise d'affirmer de nouveau que leur production se
lie, non au périoste, mais à l'irritation occasionnée par le dépla-
cement. En immobilisant le membre on est certain de l'éviter.
Pour que chacun puisse apprécier Topposition que la méthode
éprouva dès son origine , je pense qu'il n'est pas sans intérêt
de comprendre » dans mes pièces justificatives , la lettre que
j'adressai le 3 février 1872 , à H. le rédacteur de la Gazette des
Hôpitaux , et dans laquelle je cherche à défendre ce nouveau
procédé contre les attaques dont il avait été l'objet ' .
Je n'eus pas seulement à me défendre contre la presse médi-
cale; à la Société de Médecine du Nord de la France, au début
de mes expériences , on m'adressa deux objections que je tiens
1 Voir pièces Jastifieatives. B. p. 131.
— 886 —
à reproduire I quoiqu'ayant eu, depuis, plusieurs fois l'occasion
de prouver devant de nombreux confrères , lors demes opérations,
que ces objections, reposaient plutôt sur une base théorique que
sur des faits cliniques.
On affirmait qu'il ne pouvait être possible de sectionner l'os
sans intéresser l'insertion de la lamelle de périoste.
Les divers témoins, prévenus de cette difficulté, restèrent con-
vaincus que rien n'était plus aisé que de scier l'os au niveau même
du périoste sans intéresser ses points d'insertion.
On m'objecta également que le périoste, par son adhérence au
tissu osseux , ne pouvait être facilement détaché et que le pério»-
téolome devait le déchirer et altérer la couche plasmatiqne
des cellules osseuses.
J'eus soin également, dans plusieurs cas, avant de décoller le
périoste, d'attirer l'attention de mes confrères sur cette pré-
tendue difficulté, et tous restèrent très-étonnés de la facilité avec
laquelle le périoste se laissa décoller, sans 'qu'il en résultat, à
sa surface, la moindre éraillure ni la moindre perforation.
L'examen microscopique auquel , à la suite de nos ampu-
tations , nous avons soumis cette membrane , nous a toujours
permis d'apercevoir de nombreuses cellules parfaitement intactes.
L'anatomie pathologique aurait pu suffire pour lever toute
espèce de doute à cet égard.
Quand on fait une amputation , soit pour une affection chro-
nique , telle qu'une tumeur blanche , soit pour un traumatisme
plus où moins étendu , l'inflammation s'est propagée à l'os ,
hUT lequel on doit opérer , et le périoste participe à cette
inflammation, ou tout au moins éprouve les effets de cette irrita-
tion de voisinage. Il est alors à peine adhérent par sa face pro-
onde ; et quand on a limité avec la pointe du bistouri sa demi-
circonférence, il suffit, pouir le relever , tout en lui laissant ses
rapports celluleux avec les parties molles, de le presser légère -
ment jusqu'au point oii doit avoir lieu la section de l'os.
— 881 —
CHAPITRE III.
Des principales causes de la conicité da moignon.— Moyens employés pour
les combattre par divers chirurgiens. — Procédé de M. Poncet.— Ses
différences avec celui de Fauteur
J'ai consacré ce chapitre à l'examen des principales causes qui
peuvent engendrer la conicité des moignons.
Cette complication, si fréquente à la suite des amputations,
serait seule suffisante pour légitimer l'adoption de la méthode
sous-périostée.
Je puiserai en partie les matériaux de cette étude dans le tra-
vail que M. Poncet a fait paraître dans la Gazette médicale du 3
février au 16 mars 1872, c'est-à-dire près de deux mois après mes
communications sur la périostéotomie à la Société des Sciences
de Lille, le 8 décembre 1871, et quelques jours après celle que je
fis à l'Académie de médecine , le 30 janvier 1872. Cette analyse
me permettra de rapporter le procédé proposé par ce chirurgien,
et de faire connaître les points sur lesquels nous divergeons.
M. Poncet commence par déclarer que tous les chirurgiens
d'armée ont lutté pour éviter la conicité du moignon.
Ambroise Paré, cautérisait les os saillants , a au grand conten-
tement des malades qui en ressentaient un bien être remarqua-
ble,' » il obtenait aussi l'exfoliation, la séparation du séquestre.
Yeyzet , Morand , Guérin , Thiébaut se sont vus dans la néces-
sité , pour remédier à cette infirmité, de recourir à une résection.
D'autres, tels que : Alanson, Bell, Sédillot, LegouestetLarrey
Ambroise Paré, Œuvre ^I. Livre de* contusions ^ cli..XXXV*
— 888 —
donnent le conseil de tailler une sorte d'entonnoir aux dépens
muscles et d'en faire occuper le sommet par Tos.
Sédillot a même été jusqu'à proposer de faire l'opération en
deux temps : 1° de laisser l'os proéminer à travers les chairs ;
2^ d'attendre leur cicatrisation , puis de réséquer l'os saillant en
le recouvrant d'une lame de périoste. Il ne tarda pas à condamner
lui-même son procédé.
On eût pu en effet se demander pourquoi il ne commençait pas
par où il finissait , d'autant plus que lors de la deuxième opéra-
tion , il proposait de réappliquer sur l'extrémité de l'os non une
lamelle de périoste adhérente aux parties molles, mais une simple
lamelle sans vitalité n'ayant plus la moindre connexion avec les
chairs par sa face superficielle.
La cause qui fit renoncer ce chirurgien à sa méthode d'amputa-
tion , c'est qu'il rencontra à Haguenau , en 1870 ' , comme nous
l'apprend M. Poucet , à l'extrémité des os, de nouvelles masses
osseuses, dont l'enlèvement n'eût pas été sans danger pour les
malades.
Si on cherche à expliquer l'origine de ces ostéïdes , on est
certain qu'elles avaient été déterminées , non comme le craint
OUier , par l'application du périoste , mais par l'inflammation de
la surface osseuse proéminente à travers les parties molles.
Ce résultat ne peut recevoir une autre interprétation.
Tout chirurgien doit donc s'efforcer de prévenir cette irritation,
et le meilleur moyen consiste à obtenir la cicatrisation de l'os
par première intention, en l'adossant à une lamelle de périoste.
n pourrait en outre, grâce à cette méthode, mettre les opérés
à l'abri de la grave complication qui, pour M. Larrey, est la prin-
cipale cause de la conicité du moignon. D'après ce chirurgien ,
cet accident proviendrait du retrait cicatriciel des parties molles
Mémoire de médecine militaire , juin 1871 , p. 4'7Ô,
— 889 ^
soumises, avant la cicatrisation et pendant toute la durée du trai-
tement , à une très-longue suppuration.
Par la périostéotomie on active , et tous les auteurs sont d'ac-
cord sur ce point , le travail de la cicatrisation.
Il y a donc lieu d'y recourir pour empêcher le moignon de sup-
purer et d'engendrer consécutivement des tissus rétractiles.
On a espéré prévenir cette conicité, en recouraut, avec Verdnin,
à la méthode à lambeau antérieur ou avec Ravaton à celle à deux
lambeaux.
Mais , ainsi que le déclare M. Poncet , aucune de ces deux
méthodes ne peut mettre à l'abri de cette fâcheuse complication.
Chassaignac a présenté à la Société de Chirurgie , en 1859 ,
un malade atteint de conicité, quoiqu'on l'eut opéré par la
méthode à lambeau antérieur.
Et dans le cas , comme l'affirme également M. Poncet , où
on a recours au procédé à deux lambeaux, lorsque ceux-ci ne sont
pas longs et bien nourris , si la réunion par première intention ne
se îait pas sur une grande étendue , on voit bientôt les deux lam-
beaux se rétracter et la surface de la plaie devenir une ellipse au
centre de laquelle l'os apparaît.
Dans ma communication à la Société de Chirurgie, du 23
avril 1873 , j'ai également présenté deux moulages d'amputation
de cuisse par le procédé à lambeau antérieur et sur ces deux
moulages on observait une tendance très-manifeste à la saillie de
l'os '.
L'explication donnée par M. Larrey, sur la cause de la rétrac-
tion des chairs à la suite des amputations, n'exclut pas l'influence
de la peau , du tissu cellulaire sous-cutané , des aponévroses, des
muscles et de l'allongement de l'os consécutif, soit à une cause
physiologique , soit à une altération du moignon. Fabrice de
Hilden attribue' surtout la conicité à la section des chairs dans
la partie gangrenée.
i Voir piècds justificatives, H. p. 1S|0 et fig. I et II, pi I.
— 890 —
D'après MM. Michel etBrossard» la rétraction des muscles longs
et superficiels serait peu sensible, mais il n'en serait pas de même
de la peau dont la rétraction sur le vivant serait d'un tiers, et
même de*la moitié, supérieure à celle du cadavre. Ainsi l'incision
cutanée deJa cuisse, au tiers supérieur , qui se réduirait, sur le
cadavre à deux centimètres , n'aurait pas moins de quarante-
cinq millimètres sur le vivant.
Tout en admettant cette rétraction cutanée, nous pensons
avec Louis,' que les muscles, surtout ceux de la cuisse, prennent
également une part très-active à la conicité du moignon.
Si par l'immobilisation , on ne s'oppose pas aux mouvements
de flexion et d'extension , les muscles glissent, puis se rétractent
lentement dans leurs gaines , tandis qu'immobilisés, ils y adhè-
rent dès les premiers jours et ne peuvent, plus tard, subir une
rétraction aussi étendue.
M. Poucet , dans la Gazette médicale du 16 mars 1872 , pro-
pose le procédé suivant pour empêcher la rétraction musculaire :
1® couper la peau, par une incision circulaire, à une distance
du point de section osseux égale au rayon du membre plus le
coefficient de rétraction;
2^ disséquer une petite manchette de deux à trois centimètres
suivant le rayon du membre ;
3^ couper les muscles de façon à avoir une surface plane^ et
faire les ligatures ;
4^ temps principal^: dénuder avec soin Tos de tout son périoste,
sur une longueur égale à celle du rayon du membre , moins la
longueur de la manchette;
5° section de l'os au point précis ou s'arrête le décollement du
périoste;
6^ pour faciliter le travail de cicatrisation chez les malades
dociles, placer le membre sur un coussin en plan incliné :
1 Louis. Mémoire sur la saillie de l'os aprë« l'amputation des membres. •-•
Mémoires de V Académie rivale dechipurgie^ VV, p. 244. Vl^Tl.
7^ pour ceux dans le délire, ou qui doivent être transportés ,
fixer les lèvres de la plaie jusqu'à deux centimètres de la surface
sanglante, soit par un appareil inamovible, soit par un pansement
composé d'une espèce de gouttière postérieure d'une substance
malléable.
Ma manière d*agir diffère trop de celle de M. Poncet pour que
je n'indique pas , en quelques mots, les différences qui existent
entre son procédé et le mien.
1^ M. Poncet adopte la méthode circulaire. J'ai toujours re^
cours à la méthode à lambeau antérieur taillé des parties su-
perficielles vers les parties profondes, non par transfixion , mais
par section directe, de manière à diviser, du premier coup de
couteau, toute l'épaisseur du lambeau sur les c6tés externe et in-
terne du membre, et le tiers ou la moitié de son épaisseur, à la
partie antérieure.
2^ Au lieu de détacher l'os de tout son périoste après avoir
sectionné les muscles , je décolle une lamelle à sommet curvi-
ligne sur les deux tiers de la circonférence de Tos, et je la sou-
lève de bas en haut avec les parties molles de la moitié profonde
du lambeau , sur une longueur non égale, mais supérieure de
quinze millimètres, au diamètre de la rondelle osseuse qui doit
en être coiffée.
Ainsi, pour le fémur d'un adulte dont le diamètre mesure
quatre centimètres , il faut donner à la lamelle de périoste 55
millimètres pour remédier à sa rétraction, ou plutôt à celle des
muscles qui adhèrent à sa face superficielle et qui l'entraînent en
vertu de leur effort contractile.
En taillant ainsi la lamelle, on a l'immense avantage de lui
laisser ses éléments de nutrition.
Je crains bien qu'en suivant le conseil de M. Poncet on ne la
dénude et qu'on ne favorise sa grangréne.
Il me parait plus difficile de laisser sa face superficielle en
rapport intime avec la couche profonde des muscles ou du tissu
cellule -graisseux en ayant recours à la méthode circulaire.
Je pense donc que si on veut obtenir de bons résultats de Tarn-
putation sous-périostée , il faut francbement s'adresser au pro-
cédé à un seul lambeau avec la précaution de toujours laisser le
périoste adhérent à sa partie moyenne.
3^ Une autre différence dans notre manière d'agir, et que je
crois capitale pour le succès de Topération, est le mode de pan-
sement.
M. Poncet , dans les cas ordinaires , si le malade est docile ,
n'immobilise même pas l'extrémité du moignon , il se contente
de l'appliquer sur un coussin en plan incliné , et si on doit trans-
porter le blessé à une certaine distance , il déclare qu'il n'y à
pas d'inconvénients à fixer le tout jusqu'à deux centimètres de.
V la surface saignante , soit par un appareil inamovible , soit par
une gouttière postérieure.
Je prends soin , non seulement d'immobiliser le moignon, mais
le membre tout entier, et surtout les articulations qui se trouvent
situées au-dessus du plan de section des parties molles.
A cet effet, j'entoure le moignon de bandelettes de diachylon,
excepté à l'endroit oii j'introduis la mèche , destinée à l'écoule-
ment du sang et du pus , et j'immobilise les articulations par une
gouttière à deux valves coudées l'une sur l'autre , sous un angle
qui varie suivant l'articulation.
Ainsi pour la cuisse , cet angle est de 105 degrés , pour le
bras de 80^.
Cette gouttière est appliquée : à la suite des amputations de
cuisse, au pli de l'aine ; du bras , au creux axillaire ; de la jambe,
au creux poplité.
Sur les bords se trouvent cousues des lanières élastiques qu'on
peut rapprocher à l'aide de boucles.
Il en résulte que le membre tout entier reste fixé , et qu'on
peut , avec autant de rapidité que de facilité, procéder à l'examen
de la plaie.
Ce double avantage me fait préférer ces simples gouttières en
zinc aux appareils inamovibles.
— 898 —
J'ai cru devoir insister d'ane manière toute spéciale sur ces
diverses recommandations , dans l'intérêt des amputations sovs-
périostées ; mais, si on ne consent pas à les traiter ainsi que je le
déclarais le 2 avril dernier à T Académie de Médecine, mieux vaut
renoncer à ce procédé et recourir à la méthode classique. '
La méthode que je préconise éprouvera assez de revers par
le fait du délabrement de certains membres , de la mauvaise
constitution des opérés, ou de l'insalubrité des salles, pour qu'on
se fasse un devoir , si on veut prendre sa défense ou faciliter sa
)^Igarisation , d'observer ces précautions.
Du reste, je m'empresse de le déclarer, je ne crois pas qu*on
puisse l'appliquer dans tous les cas; il y a des contre-indications et
c'est ce que je me propose d'étudier à la fin de ce mémoire, en
m*appuyant sur une observation personnelle que je viens de
recueillir.
En résumé, pour éviter la conicitédti moignon il ne suffit pas,
comme le conseille Louis,* d'environner les os avec les masses
charnues des muscles , il faut, de plus, immobiliser le membre et
laisser adhérente une lamelle de périoste au centre du lambeau ,
afin d'épargner aux amputés ces longues suppurations qui
transforment les parties profondes sectionnées en un tissu cica-
triciel , dont la rétraclilité doit avoir pour conséquence , d'après
M. Larrey , de relever les chairs et de laisser proëminer l'ex-
trémité osseuse.
1 Voir pièces justificatives, E. p. 128.
s Louis. Loco citato , p. 2*74.
DEUXIÈME PARTIE.
OftSSRVATlONS D'aMPDTATIONS SOUS-PKEIOSTÉBS PRATIQUÉES PAR
L'AUTIUR AVEC IMMOBILISATION DU MXMBRB BT DU MOIGNON.
CHAPITRE IV.
Nous rapportons, dans ce chapitre, dix observations d'amputa-
tions sous-périostées , telles que nous les avons recueillies au lit
des malades. Ces dix observations sont relatives à quatre ampu-
tations de cuisse , deux de bras , trois de doigts et à une désar-
ticulation de l'index. Elles ont été écrites jour par jour. Telle est
I a cause de certaines longueurs que nous aurions fait disparaître ,
si nous n'avions craint d'altérer leur originalité.
La plus 'grave complication que nous ayons rencontrée, est la
splénisation des fémurs décrite dans les ir et X* observations.
Cependant, grâce au procédé , elle n'a pas été suivie , comme on
l'observe habituellement , de nécrose ni d'ostéo-myélite.
Dans l'observation IP , nous avons vu apparaître , le douzième
jour , la pourriture d'hôpital ; la cicatrisation étant à cette époque
très-avancée , il nous a été facile d'en triompher sans qu'il en
résultat pour le malade aucune influence fâcheuse, sous le rap-
port de sa santé et de la forme de son moignon.
La lamelle périostique, appliquée sur la rondelle osseuse
sitôt l'amputation , nous a permis également de nous rendre
maître d'une hémorrhagie de l'artère médullaire du fémur dans
les observations II et VIL
Tous les membres ont été immobilisés.
Dans l'observation II, nous avons essayé de maintenir le lam-
beau contre l'os à l'aide de bandelettes de caoutchouc ; mais nous
avons du y renoncer à cause de la constriction de la bandelette
circulaire. Si on remplaçait la circulaire par une bandelette de
diachylon, peat-être pourrait-on utiliser'pour le rapprochement,
des parties molles , les qualités élastiques du caoutchouc.
La réunion a eu lieu par première intention dans les observa-
tions suivantes I , Il , ÎY, Y, YII , IX ; et par deuxième inten-
tion , par suite d'un réladiement des fils ou de la mortification
des tissus voisins dans les observations III , YI.
La réunion par première intention était complète :
Obiervation /, le quatrième jour ( amputation de la cuisse
d'un enfant de 22 mois) ;
Observation II , le sixième jour (amputation de la cuisse d'un
enfant de neuf ans] ;
Ohtervations IV et F, le cinquième jour (amputation de la
première phalange des doigts médius et annulaire d'un enfant de
douze ans) ;
Observation TU , le cinquième jour ( amputation de la cuisse
d'un enfant de cinq ans) ;
Observation IX , le quatrième jour (désarticulation de l'index
droit sur une femme Agée de 49 ans) ;
Observation X, le cinquième jour (amputation de la cuisse d'un
enfant de sept ans et dix mois).
En résumé , nous avons vu survenir une réunion par première
intention le quatrième jour à la suite d'une amputation du bras et
d'une désarticulation de l'index ; le cinquième jour , dans trois
amputations de cuisse et deux amputations de phalange, et enfin,
le sixième jour dans une amputation de cuisse : à l'exception de la
malade qui fait l'objet de la YIIP observation , atteinte de gan-
grène spontanée de la jambe , tous les autres malades ont guéri
sans la moindre difformité.
Les dessins, reproduits avec une rare perfection par la maison
Lemercier, à l'aide de la photoglyptie d'après des photographies
prises sur les moulages des moignons de nos jurincipaux amputés,
prouvent que la cicatrice n'adhérait pas au tissu osseux et qu'elle
était située non au devant de la rondelle osseuse, mais bien à
— 896 —
quelques centîiuètres en arrière. On ne remarque pas sur ces
moulages de tendance à Tatrophie du système musculaire , ni à
la conicité de l'os. ( Voir les figures V. VI , VII , VIII).
Cette complication est très-évidente sur deux moignons de
cuisse provenant d'enfants que nous avions amputés par le pro-
cédé classique , à Faide d'un lambeau antérieur (Voir les figures
I , II). On peut en outre y constater une légère conicité com-
pliquée d'une cicatrice adhérente immédiatement au devant du
fémur et d'une atrophie musculaire. Cette conicité est plus évi-
dente sur la figure III, représentant un moignon de| cuisse moulé
sur un soldat , quinze mois après l'amputation et blessé à Stras-
bourg d'un éclat d'obus au genou.
Ce parallèle ne peut laisser le moindre doute sur la supériorité
des amputations sous-périostées , c'est ce que nous avons prouvé
à la Société de chirurgie le 23 avril 1873 , dans la séance où nous
avons fait la présentation de ces sept moulages.
Dans la discussion qui s'est élevée au sujet du procédé sous-
périosté , nos confrères ont été unanimes pour reconnaître la par-
faite régularité des membres amputés , l'absence d'adhérence
de la cicatrice à l'os, ainsi que l'épaisseur des lambeaux, excel-
lentes conditions pour la pose des appareils prothétiques.
PREMIERS ORSERVÂTION D'AMPUTATION SOUS-PÉRIOSTÉB.
Première amputation db rras.— Nécrose du radius droit avec abcès de
Favant-bras communiquant avec Farticulation radio-hnmérale , diex
un enfant de vingt-deux mois , consécuUve à un décollement épipbysaire
de rextrémité inférieure du radius.— Amputation sou&-périostée à l'ex-
trémité inférieure du bras. Réunion par première intention.— Guérison.
— (Observation inédite de Vauteur).
Le 16 octobre 1871 le nommé Denis Léopold, âgé de 23 mois,
d'une forte constitution, et offrant tous les signes d'une excellente
santé et d'une parfaite nutrition, éprouva une très-vive douleur à
rextrémité inférieure de l'avant-bras droite Avait-il fait une chute,
ou avait-il été soulevé brusquement par le poignet, c'est ce que
les parents ne purent nous affirmer?
Malgré une bande roulée appliquée autour de Tavant-bras, l'en-
fant ne pouvait exécuter le moindre mouvement du membre ma-
lade sans pousser des cris.
Bientôt apparurent du gonflement et de la rougeur qu'on com-
battit vainement par des cataplasmes.
Il fut alors envoyé, le 25 octobre 1871, dans notre service. A
son entrée, nous constatâmes qu'il était atteint d'un abcès au
niveau de l'extrémité inférieure et postérieure du radius droit,
communiquant avec le foyer d'une fracture. La fracture avait été
reconnue peu de jours avant son entrée et combattue par un ban-
dage très-serré. Il en était résulté une fusée purulente le long du
radius.
Une incision verticale, longue de trois centimètres à la partie
externe du radius, livra issue à une notable quantité de pus et
rendit plus sensible la crépitation et la mobilité anormale, au ni-
veau de l'extrémité inférieure de la diaphyse avec le cartilage
épiphysaire.
Je fis placer le membre dans une gouttière et le recouvris de
cataplasmes. La fusée gagna l'articulation radio-humérale et cinq
jours après la première opéiiation, il fallut partiquer une nouvelle
incision à la partie externe et antérieure du coude.
Malgré la double incision, le membre resta douloureux et gon-
flé. Une suppuration abondante s'écoulait par les deux ouvertures.
L'introduction de haut en bas d'un stylet nous fit reconnaître
Texistence d'une nécrose très-étendue du radius.
L'enfant s'affaiblissant de jour en jour, nous nous décidâmes
à l'amputation du bras.
Cette opération fut pratiquée le 27 novembre 1871, après avoir
soumis Tenfant à l'action du chloroforme.
le taillai, sur la partie antérieure et moyenne du bras, un lam-
xn— 36
— 898 —
beau comprenant les deux tiers de Tépaisseur du membre, en
dirigeant l'instrument de haut en bas et de dedans en dehors.
Le couteau, en rasant l'os pour gagner la base du lambeau,
décolla une lamelle du périoste de la partie antérieure de l'hu-
mérus , et je fus étonné, en lavant les chairs, d'apercevoir cette
lamelle, d une longueur de deux centimètres sur quinze milli-
mètres de large au niveau des parties molles qui devaient se mettre
en contact avec l'os sectionné.
Au centre de cette lamelle existait une légère couche de tissu
compacte. Pensant que ce tissu périoste osseux pourrait tout
aussi bien que du tissu musculaire contracter adhérence avec la
rondelle osseuse, je le respectai, et j'agis, pour l'immobiliser,
comme si j'avais affaire à une fracture. Plusieurs bandelettes rap-
prochèrent les chairs et une bande dirigée du bras autour du cou
servit à empêcher les mouvements de l'articulation de l'épaule.
Examen du membre amputé. — La dissection du membre
amputé me permit d'observer une nécrose invaginée de la moitié
supérieure du radius. Le canal médullaire communiquait, par un
orifice qui avait détruit la partie moyenne de la cupule, avec l'ar-
ticulation du coude.
Il y avait, en outre, une fracture avec décollement du cartilage
épiphysaire de l'extrémité inférieure du radius. Dans le foyer de
cette fracture se trouvait accumulée une notable quantité de
liquide purulent.
Le cubitus était le siège d'une ostéite, et les muscles extenseurs
et fléchisseurs se trouvaient transformés en une substance grisâtre
gélatiniforme.
Nous avons fait faire un dessin des os de l'avant-bras, pour
pouvoir mieux apprécier l'intéressante altération osseuse qui
existait sur le radias.
Suites de l'opération, — Je suivis avec d'autant plus d'intérêt
les suites de cette opération, que je me demandais si le hasard ne
m'avait pas heureusement servi en me fournissant la possibilité
•
d*opposer à la surface osseuse une autre surface ayant les mf mes
propriétés ostéogénîques et susceptible de concourir activement à
la formation d'un cal, comme cela a lieu entre les deux fragments
d'un os fracturé. Plus j'y réfléchissais , et plus , en m'appuyant
sur les données physiologiques, je me félicitais du résultat que
j'avais obtenu sans le vouloir et sans le chercher au moment de
la section du lambeau.
Ma satisfaction fut vive en constatant, le premier jour, que l'en-
fant n'éprouvait à son moignon aucune douleur. Je fus encore
plus satisfait quand jeconstatai, le quatrième jour, qu'il n'y avait ni
sérosité sur l'appareil, ni gonflement des parties molles divisées,
et que la réunion avait eu lieu par première intention.
En effet, le huitième jour, tout pansement était devenu inutile,
la cicatrisation était complète sans que l'os eut fourni la moin-
dre suppuration.
Je ne conservai pas le moindre douté sur les avantages de la
conservation d'une lamelle de périoste à la partie centrale du
lambeau, et je me promis, dans toutes mes autres amputations, de
recourir à un procédé dont je ne devais la connaissance qu'à
une circonstance imprévue.
Mes espérances n'ont pas été déçues , c'est ce dont on pourra
se convaincre par la lecture de mes autres observations.
Le 3 janvier 1873, c'est-à-dire 13 mois environ après avoir
subi l'amputation du bras, cet enfant rentra dans mon service
pour une petite fièvre muqueuse, et je constatai que la cicatrice
ne contractait aucune adhérence avec l'os et que ce dernier se
trouvait recouvert par un lambeau très-épais. Â la pression, on
ne sentait pas la présence, au niveau de la section de l'humérus
d'ostéophytes.
Quelques parcelles osseuses, retenues au centre du lambeau,
avaient été éliminées au troisième et au quatrième mois après
l'opérittion et avaient déterminé un petit abcès.
Un petit orifice bleuâtre, complètement cicatrisé, nous prouva
— 400 —
en effet que l'extrémité du moignon avait été le siège d'une lé-
gère suppuration.
J'en conclus qu'il serait préjudiciable de laisser à la face in-
terne de la lamelle du périoste un tissu osseux.
Considérant l'immobilisation du membre comme une condition
sine qua non de succès, je fis faire pour chaque grande articu-
lation des gouttières bouclées qui me permirent de faire garder
aux moignons la plus parfaite immobilité. Ces gouttières, indis-
pensables dans les amputations sous-périostées , ne sont pas
moins nécessaires dans toutes h '< autres amputations par le pro-
cédé ordinaire.
Des recherches m'apprirent, depuis, qu'on avait appliqué le
procédé-sous périoste à diverses amputations, mais qu'on y avait
renoncé depuis plus de huit ans. Je me suis expliqué les insuccès
et le découragement des chirurgiens, aucun n'ayant songé à
immobiliser les lambeaux^ et les moignons sitôt après l'opération.
DEUXIÈME OBSERVATION d'AMPUTATION SOUS-PÉBIOSTÉE.
pRBM.'ÈRs AMPUTATION DE CUISSE.— Tumeur blanche du genoa droit chez
un enfant de neuf ans. — Amputation de la cuisse avec conservation
d'une lamelle de périoste. — Hémorrhagie par le canal médullaire. —
Splénisation du fémur. — Immobilisation du lambeau par des bande-
lettes de diachylon et de caoutchouc , et du membre par une gouttière
en zinc avec boucles. — Guérison. — Figure YI. (Observation inédite
de (fauteur).
Le 12 février 1872 entra dans mon service à Thôpital Saint-
Sauveur, le nommé Hartinage , Désiré , âgé de neuf ans , atteint
depuis SIX ans d'une tumeur blanche au genou droit.
Cet enfant, depuis le début de sa maladie, ne quittait plus son
lit. Sa santé est profondement altérée par suite de ses vives dou-
leurs et de l'immobilité qu'il a été obligé de garder ; son corps
est très-amaign. Sa face pâle exprime les plus atroces souffrances
dès qu'on essaye dTa^nBer m bcbIr WKâaàt k pîs§ ]tjyr
mouYement. Sa pea est sèche et era^llffe- Uw ièvre ardeate
ne peut laisser le MMAdre damSe sv Hsck fauftectpnc&aiae 4e
la maladie. Le pools est fable et test â peÎK s r«« pe«t ooafler
ses 142 polsati(«s.
L'anscoltatîoii et la prirow^iy 'des soshkIs des
nous rérèle&t aocn iofioe de taheraks.
Le ventre est aCEussé- Vwffélh a dspara.
Le membre oialade est amaigri et ankjlosé dams «oe
flexion de la jambe sor la rois».
An pli de l'aine , on irmiii|nf mi cagorgcment {anpUonnaîrf ,
dn Tolnme d'un ceof de pook.
Le genon est denx fois phi^déieloppéqoecdoida côté oppoLii.
Les parties molles s(»t transformées en nne sobstanre mollasse.
La peaa , poforce ai de nombrenx points , offre des traces
d'abcès multiples , les nns onrerts , les antres sons-cntanés.
Sur les instances des patents , je pratiqne Fampolation de la
cuisse le 4 mars 1872 , derant plnsicnrs médfrins et nn grand
nombre d'étodiants de l'École de Médecine. L'enfant est préala-
blement sonmis an simmieil dn cUorofarme.
OpératUm. — J^ès m'ètre placé a la droite dn membre
malade, de la main gancfae je sonlère les trois qnarts antéricnrs
de la cuisse , tandis ifne de la main droite armée d'un contean de
moyenne grandeur , j'incise de bant en bas les parties molks.
L'incision, comm«cée à lapartie moyenne et intmie de la cuisse,
se prolonge en bas et en avant, à trws traros de doigt^ la
rotule, pour rononter, de bas en bant et d'arant en aniere,
le long de la face extame dn membre, de manière à revenir à îa
même hauteur qu'au point de àèf^ii.
Cette incision, à ses extrémités et à sa partie moyenne, amvc
jusqu'à l'os ; en avant , elle ne comprend que les deux ti«s du
lambeau destiné plus tard à recouvrir lemoignon. Sur les dei«.
tiers antérieurs du périoste qui recouvre la drconferenœ du fe^
— 408 ~
mur , je trace une section ovalaire , longue de trois centimètres ,
avec le périostéotome de forme curviligne et tranchant sur son
extrémité libre , et avec l'instrument dirigé de bas en haut , je
relève avec la plus grande facilité une lamelle de périoste qui ,
par sa face antérieure , reste adhérente à la face interne et
moyenne du lambeau.
Ce décollement aurait pu se faire à la rigueur avec l'ongle, tant
le périoste adhère peu au tissu compacte de l'os.
Cinq artères sont liées , parmi lesquelles se rouvent la fémo-
rale , quelques perforantes et de petites artères musculaires.
Malgré l'empressement que je mets à poser les ligatures,
le petit malade perd une assez grande quantité de sang : la com-
pression de l'artère au pli de l'aine ne pouvant s'efTectuer qu'en
agissant sur une masse volumineuse de ganglions engorgés.
Les chairs sont ensuite relevées à l'aide d'une compresse fen-
due et l'os est sectionné au niveau de la duplicature de la lamelle
de périoste. Alors apparaît une artériole du tissu médullaire qui
envoie son sang par jets saccadés. Un petit tampon de charpie est
momentanément appliqué sur la rondelle osseuse. Le sang s'ar-
rête pour reprendre , dès qu'on cesse l'application de la charpie.
L'examen de la rondelle osseuse nous prouve que la lamelle de
périoste n'a pas été intéressée à sa base , ni décollée au-dessas
d)i point où a porté la scie.
Le tissu médullaire est d'un brun violacé ; sa consistaace rap-
pelle celle de la rate [Spléniêation de Bonnet).
La seule hémorrhagie fournie par l'artériole osseuse continuant
de se faire sitôt qu'on enlève la boulette de charpie , je me dé-
cide , après avoir attendu vingt minutes, à abaisser le lambeau
antérieur de manière à recouvrir l'extrémité de l'os avec la face
interne de la lamelle de périoste. Avec la main gauche , j'exerce
une compression sur les points cutanés correspondants à la ron-
delle osseuse de manière à empêcher le sang de couler , tandis
que de l'autre je fais quatre points de suture, sur les côtés du
moignon, avec une aiguille courbe armée de fils.
— 408 —
Une petite mèche est placée à la partie centrale et inférieure
pour faciliter l'écoulement des liquides.
Puis huit bandelettes de diachylon sont entrecroisées au niveau
de la portion de la peau qui répond au périoste et à la rondelle
osseuse , de manière à obtenir entre ces deux surfaces , un par-
fait rapprochement. Une longue bandelette, jetée circulairement
sur les précédentes , empêche tout relâchement du bandage.
Cette précaution nous parait indispensable pour le succès de
l'opération par la périostéotomie.
Dans le cas actuel, elle était en outre recommandée par l'écou-
lement sanguin de Tartère médullaire que je ne voulais pas cau-
tériser de crainte de nuire à la réunion par première intention.
Les bandelettes sont recouvertes d'une croix de Halte fenes-
trée et cératée , puis de plumasseaux de charpie , d'une grosse
couche de ouate, d'une compresse et d'une bande roulée qui
passe à la fois sur l'extrémité du moignon et autour de la taille
pour empêcher tout mouvement de flexion et d'extension.
Pour mieux assurer l'immobilité du membre , sur cet appareil
est ensuite appliquée ma gouttière bouclée du pli de l'aine , sem-
blable au modèle ci-dessus décnt.
Le malade se reveille quand l'opération est complètement ten-
minée. Il est reporté dans son lit et la cuisse est maintenue re-
levée à l'aide d'un petit coussin.
Au bout de quelques heures , il vomit le vin qu'on lui a fait
boire.
Revu le soir , il est calme et nous remercie de l'avoir débar-
rassé d'un membre qui le faisait tant souffrir depuis plusieurs
années. Il n'accuse dans son moignon aucune douleur.
Lé bandage ne présente pas de trace d'écoulement sanguin.
Le pouls, comme le matin, bat 140 pulsations.
On donne à l'enfant du bouillon, du vin et un peu de chocolat.
Examen du genou et de* os de la jambe après V opération. *->
La peau du genou est engorgée et infiltrée d'une liquide séro-
— 404 —
purulent. De nombreux trajets Gstuleux révèlent la chronicité de
la maladie. Les os fendus suivant leur longueur nous permettent
de constater que du c6té du fémur le canal médullaire est rempli
d'une matière d'un brun-violacé , dont la mollesse rappelle la con-
sistance de la boue splénique. Cette substance n'affecte aucune
adhérence avec le tissu compacte dont on peut l'isoler , soit avec
une légère pression , soit avec un jet d'eau. Ecrasée entre les
doigts on n'y constate aucune trace d'élément inorganique.
Les cartilages articulaires sont décollés et en partie détruits
comme s'ils avaient été enlevés avec l'emporte-pièce.
La membrane synoviale est transformée en un tissu grisâtre et
sanguin sur les condyles.
A la face externe du fémur , on rencontre une petite carie
renfermant de la matière tuberculeuse.
Sur les os de la jambe et du pied , on peut détacher le périoste
et les cartilages avec l'ongle.
Le tissu osseux rappelle par sa coloration , sa densité et sa
consistance , l'os carié. Les canalicules sont rouges et très-appa-
rents. Les muscles sont pâles et atrophiés.
Dans l'intérieur du fémur et du tibia , on observe sur plusieurs
points des petites masses jaunâtres de tissu cellulo-graisseux.
Partout ce tissu compacte est très-aminci ; cette disposition est
surtout très-sensible à la partie intérieure de la diaphyse du fé-
mur et aux os du pied. Elle nous parait due à un défaut de sécré-
tion de l'élément calcaire.
En résumé : ostéo-périostite ; ostéo-myélite au début ; rachi-
tisme ; vice de nutrition du membre ; atrophie musculaire.
5 mars. Le bandage n'est pas plus souillé que la veille. Le malade
a dormi plusieurs heures. La peau est fraîche, pouls à 132 pulsa-
tions. Point de douleur.
6 man. Le bandage est aussi blanc que le premier jour. Point
d'odeur , sommeil. Une garde-robe avec lavement. Aucune
— 405 -«
sensation pénible ni doulourease dans le moignon. Faible gonfle-
ment à la partie supérieure de la cuisse , 140 pulsations ; face
pâle , même nourriture que la veille , un peu de viande.
7 mars. Un peu de sérosité incolore sur le bandage dans les
points déclives. Léger gonflement avec cbaleur à la partie supé-
rieure et interne de la cuisse et de la fesse. La nuit a été bonne.
142 pulsations. Même alimentation que la veille.
8 mar$. L'enfant ne présente pas de chaleur à la peau. Pouls
132 pulsations. Excellent sommeil. Appétit. Langue rosée el
humide. Point d'altération des traits de la face. Point dé douleur
dans le moignon. L'engorgement de la fesse et de la partie supé-
rieure de la cuisse a notablement diminué.
L'appareil est souillé par une très-faible quantité de sérosité
purulente. Selle normale. Respiration calme. Régime alimen-
taire : chocolat , veau , bifteck , lait coupé , vin.
9 mars. Mêmes symptômes que la veille. On enlève les pièces
superficielles de l'appareil. Très-faible quantité de pus dans les
points correspondants à la mèche. On laisse en place les bande^
lettes de diachylon. Pansement avec linge fenestré, charpie,
ouate, bande autour de la cuisse et de la taille et gouttière. Point
de changement dans le régime.*
10 mars. Comme la veille , on retire les pièces superficielles
qu'on remplace par d'autres. Légère suppuration. La réunion est
complète sur tous les points excepté à la partie médiane ou se
trouve la mèche. Les chairs ont un bel aspect. On n'observe sur
le moignon, ni gonflement, ni rougeur, ni chaleur. Même panse-
ment que la veille. État général excellent. Sommeil. Digestion
facile. Une garde-robe.
Après chaque pansement l'enfant est changé de lit.
11 mars. Rien de particulier dans les fonctions de nutrition et
de relation. Très-faible odeur.
Sécrétion séro-purulente. On enlève la mèche et on remplace
les bandelettes par d'autres. Pus grisâtre , non crémeuT^. M^ffïC
. 406 —
pansement et mêmes soins hygiéniques que les jours précédents.
M. le docteur Dareste , administrateur de l'hôpital , qui assiste
à la levée complète de l'appareil, constate la réunion par première
intention et l'excellent état du petit malade.
12 man. L'appareil quoiqu'un peu souillé par la suppuration
n'est point changé. Même éiat que la veille.
13 mars. On enlève les bandes et la charpie. Peu de suppu-
ration. La plaie marche régulièrement vers la cicatrisation.
Application de liens en caoutchouc au-dessus des bandelettes de
diachylon : légère constriction autour du membre par la bande
circulaire.
L'état général de l'enfant est excellent. Sommeil réparateur.
Appétit. Même régime.
14 mars. On enlève les pièces superficielles de l'appareil , les
points de suture et les ligatures externes , et on réapplique de
nouvelles bandelettes de caoutchouc. Peu de développement du
moignon. Bon état de la peau , l'enfant est descendu pendant
plusieurs heures au jardin. Point de changement dans le régime.
15 mars. Le moignon est tuméfié. La plaie a une teinte gri-
sâtre. Sécrétion séreuse. Cautérisation avec le nitrate d'argent.
Point de fièvre. L'état général reste excellent.
16 mars. On enlève les bandelettes et on les remplace par
d'autres. La ligature de la fémorale résiste à la traction. Point
de pus. Appétit. L'enfant est resté deux heures au jardin (dou-
zième jour].
17 mars. L'enfant présente des signes de coqueluche. Cette
maladie lui est transmise par sept enfants atteints , dans la salle,
de la même affection. Potion avec 0,03 d'extrait de belladone e.
0,02 cent, de poudre.
Nouveau pansement. Même régime.
18 mars. Léger accablement , la toux augmente d'intensité.
Après avoir enlevé les pièces du pansement, on constate qu'au
niveau de la cicatrice des parties molles , existe en dedans une
— 401 —
couche grisâtre pultacée, que nous modifions à l'aide d'un attou-
chement avec la pierre infernale et des lavages avec une solution
de permanganate de potasse.
Réapplication des bandelettes et des autres pièces de l'appareil
en ayant soin de passer la bande de la cuisse autour de Tabdo-^
men pour obtenir une immobilité aussi complète que possible
du moignon. Réapplication de la gouttière bouclée.
Les jours suivants jusqu'au 29 , l'appareil est changé chaque
jour, la plaie toujours grisâtre, excepté dans les points en contact
avec le caoutchouc , où elle présente une coloration rosée , est
cautérisée tous les jours avec le nitrate d'argent , lavée chaque
jour avec le permanganate et pansée avec de la charpie impré-
gnée de glycérine.
On combat la sécheresse générale de la peau par un bain
sulfureux , et la coqueluche dont les accès vont en augmentant
avec la potion belladonée.
Le mauvais temps empêche l'enfant de descendre au jardin.
La salle continue à être activement ventilée. En y entrant , on
n'y perçoit pas la moindre odeur, grâce à des orifices au plafond
qui communiquent avec l'extérieur, à des fenêtres en opposite
qui restent ouvertes une partie de la journée et à des trappes
s'ouvrant sur les parties latérales au niveau du sol.
Même régime alimentaire. Pouls 120 pulsations.* Digestion
facile. Point d'engorgement du moignon dont le volume égale
celui de la cuisse saine.
L'enfant repose et n'accuse aucune douleur.
29 mars, La couche pullacée delà cicatrice diminue d'étendue.
La cicatrisation fait de notables progrès. Même état général que
la veille. On supprime les bandelettes en caoutchouc.
30 mars. Le cicatrisation est à peu près terminée. Le lambeau
recouvre dans toute son étendue les parties profondes et se réu
nit en arrière d'une manière régulière avec la peau de la face
postérieure de la cuisse Au point de réunion , les tissus ne sont
^ 406 —
point dqpriipés el les parties molles superficielles sont mobiles
sur la rondelle osseuse , ce qui nous donne la preuve que la
lame de périoste a contracté adhérence avec le fémur.
La guérison est complète. Nous espérons d1ci une dizaine de
jours pouvoir faire mouler le membre afin de mettre nos confrères
à même de juger du résultat obtenu par ce procédé et de les en-
gager à le vulgariser.
Réflexiom. — La publicité donnée à la note que j'avais lue le
30 janvier 1872 & l'Académie de médecine à Paris , avait engagé
plusieurs médecins et un grand nombre d'étudiants en médecine
de notre École de médecine de Lille , à assister le 4 mars , à
l'Hôpital Saint-Sauveur, à cette amputation. Ils désiraient suivre
les phases de cette nouvelle opération et se convaincre par eux-
mêmes si réellement ainsi qu'on me l'avait objecté, le décollement
du périoste engendrerait quelque sérieuse difficulté.
Us furent très-étonnés de la faciUté avec laquelle le périoste se
laissa décoller de l'os. En effet , sitôt la section périphérique
faite , je pus relever la lamelle presque avec l'ongle ; le peu
d'ahdérence doit toujours se présenter chaque fois qu'on opère
sur un os malade, ou sur un enfant.
Ils remarquèrent également que le périoste avait une épais-
seur un peu plus considérable qu'à l'état normal , et qu'il était
très-vasculaire.
Quand à la section de l'os, elle se fit d'une manière très-
exacte, sans intéresser la lamelle au niveau de ses points d'atta-
che à la circonférence du fémur et sans qu'il en résultât pour le
tissu osseux un état de dénudation.
On aurait pu craindre que ce nouveau procédé fiït gêné par la
petite hémorrhagie de l'artère médullaire.
Au lieu d'être un embarras, la lamelle depérioste, par sa résis-
tance, permit de faire une compression assez énergique sur le
moignon à l'aide de bandelettes et de se rendre ainsi maître de
l'écoulement sanguin.
— 409 —
On n'eût pu espérer un si beau résultai arec du tissa mosca-
laire , qui se serait laissé entamer par la rondelle osseuse.
La cicatrisation a été complète au bout de vingt-six jours.
Elle l'eût été plutôt si , les derniers jours , le malade n'a pas
gagné la coqueluche et si la plaie des parties molles n'avait pas
été atteinte de produits grisâtres et pultacés offrant une certaine
anologie avec la pourriture d'hôpital.
Si je n'avais pas eu une réunion complète des parties profondes,
bien certainement je n'eusse pu me rendre maître de cette com-
plication si funeste pour nos opérés pendant la période de cica-
trisation.
Une autre complication que nous avons rencontrée en cettte
occasion et qui aurait pu produire l'ostéo-myélite , c'est la splé-
nisation du tissu médulaire.
Le contact de la lamelle de périoste en venant en aide au tra-
vail réparateur de l'os n'a pas peu contribué , nous le pensons ,
à conjurer cette grave et sérieuse altération pathologique. Ce qui
nous a frappé dans ce deuxième cas , comme dans le premier ,
c'est la faible suppuration des tissus divisés. Si nous n'avions pas
laissé au centre du moignon une petite mèche pour assurer l'écou-
lement des liquides, nous eussions constaté une réunion com-
plète, dès les premiers jours, de la peau et des muscles.
Pour obtenir l'accoUement immédiat du périoste à l'os , il est
de toute nécessité de maintenir les parties molles rapprochées de
la rondelle osseuse à l'aide de bandelettes de diachylon. Peut-
être , pourra-t-on arriver plus facilement à ce résultat avec du
tissu caoutchouc.
Nous l'avons essayé , pendant quelques jours , mais nous
avons été obligé d'y renoncer à cause de la constriction du lien
circulaire. En le remplaçant par une bandelette de diachylon qui
retiendrait autour du membre les lanières élastiques verticales ,
on pourrait, je pense, éviter l'engorgement des parties molles.
Nous avons posé les lanières deux jours avant que le membre
— 410 —
fut saisi par les pioduits pultacés. En enlevant ces lanières, nous
fûmes très-étonné de constater que tous les points pressés par
le caoutchouc avaient une teinte rosée , tandis que les autres
Intermédiaires avaient une coloration grisâtre.
Je me contente d'attirer l'attention de mes confrères sur cette
singulière coïncidence sans vouloir en tirer une conséquence
qu'un fait unique ne peut légitimer.
Une autre recommandation qui me parait capitale , c'est non-
seulement d'immobiliser le lambeau musculo-périostiquc sur
l'os , mais également le membre tout entier.
A cet effet, j'ai fait construire en cette circonstance une gout-
tière en zinc d'après un moule en gutta-percha , pris sur la face
antérieure de l'abdomen et de la cuisse de l'enfant et dont
les deux valves étaient réunies entre elles sous un angle de 105
degrés.
Sur cette gouttière, comme sur celles que j'ai fait faire le 21
septembre 1870 pour les blessés de l'armée du Nord , et que j'ai
désignées du nom de gouttières bouclées, j'ai fait coudre, le long
des bords, des tissus en fils caoutchouc qu'on pouvait rapprocher
à volonté à l'aide de boucles.
On pourrait eh faire de semblables sur les membres avant de
commencer les opérations en ayant soin de les appliquer dans le
sens de la flexion ; ce qui sera toujours très-facilepour le genou ,
l'aine et le coude, etc.
J'attribue à ce défaut d'immobilisation du moignon et du mem-
bre la petite hémorrhagie qu'un de mes confrères , H. le docteur
Parise a vu survenir, le quinzième jour, sur un malade atteint
d'un cancer du tibia qu'il avait opéré le 11 mars dernier , à la
partie supérieure de la jambe , par la périostéotomie , sur mon
conseil.
J'espère pouvoir faire connaître plus tard cette observation
qui sera de nature à jeter également une vive lumière sur l'étude
des amputations sous-périostées.
— 411 —
Par ce procédé , outre les avantages immédiats que j'ai résu-
més brièvement dans ma note , j'ai l'espoir d'éviter les adhé-
rences cicatricielles de la peau à l'os, cause de si longues souf-
frances pour les malades , et pendant le cours d'un traitement
dont la durée est souvent illimitée , et surtout lorsqu'ils veulent
faire usage, une fois guéris , d'un membre artificiel.
Dans un an il me sera possible d'examiner comment se seront
comportés les moignons sur mes deux premiers amputés et sur
celui de M. le docteur Parise , s'il n'est pas immédiatement
victime de la récidive de l'affection cancéreuse qui a nécessité
son amputation.
TROISIÂMB AMPUTATION SOUS-PÉRJOSTÉX.
DBuxiBMB j^upuTATiON DE BRAS à lasuited^uoe gangrène deTavant-bras
déterminée par une roue de voiture. ^ Périostéotomie etimmobiUsaUon
da membre. — Réunion par deuxième intention. — Figure VIII ( Obser-
vation inédite de l'auteur).
Le 25 avril 1872, à huit heures du soir , entra dans mon ser-
vice, à l'hôpital Saint-Sauveur , le jeune Joly , Alexandre , âgé
de cinq ans et demi , qui avait eu , quelques heures auparavant,
l'avant-bras gauche broyé par une roue de voiture.
Le 26 avril , à ma visite du matin , je constate , un décol-
lement de la peau du membre et une fracture de l'extrémité
supérieure du cubitus , compliquée de plaie de l'articulation
radio-humérale et de déchirure, avec épanchement sanguin, des
muscles fléchisseurs et extenseurs.
Le quatrième jour, observant une gangrène de toute la peau et
des muscles, je me décide à faire l'amputation du bras. J'ai re-
cours au procédé sous-périosté.
Comme le bras était également gangrené jusqu'au tiers infé-
rieur , pour pouvoir opérer à la partie moyenne, je me vois forcé
de faire deux lambeaux , l'un interne et l'autre externe.
Au moment où l'enfant est rendu insensible par le chloroforme,
je taille ces deux lambeaux de haut en bas. Après la section des
deux tiers de leur épaisseur , j'arrive sur l'os ; à l'aide d*un bis-
touri je trace sur les faces externe et interne de l'humérus , un
sillon ovalaire dont la convexité est dirigée en bas ; avec le
périostéotome, je relève sans difficulté ces deux lamelles, avec les
parties molles, jusqu'au point oii doit être sectionné l'buméms.
Quelques points de suture rapprochent les chairs , excepté un
centre où j'introduis une petite mèche ; puis autour du moignon
j'applique des bandelettes de diachylon , un linge cératé , de la
charpie, de la ouate et une bande roulée qui du bras se porte
autour du cou.
' Une gouttière en zinc avec boucles, composée de deux valves ,
l'une, recevant la face interne du membre, et l'autre, s'appuyant
sur le thorax , immobilise complètement le bras avec le tronc et
s'oppose à tout mouvement de l'épaule.
Le cinquième jour, j'enlève l'appareil et je constate que les
fils ont coupé les parties molles , et que le moignon est le siège
d'une légère suppuration.
La réunion n'ayant pas eu lieu par première intention , je re-
nouvelle le premier pansement , et je cherche à obtenir une réu-
nion qui a lieu, en effet, vers le vingtième jour , d'une mam'ère
régulière et sans avoir présenté la moindre complication.
Le 15 mai , l'os était parfaitement recouvert par les lambeaux,
et on n'apercevait qu'une cicatrice antéro- postérieure, peu
adhérente au tissu osseux.
Le moulage a reproduit avec une grande exactitude le ré-
suKat obtenu par l'amputation, et malgré la suppuration offerte
dès les premiers jours par le moignon , la forme du membre et la
mobilité des chairs ne peuvent laisser le moindre doute sur les
avantages des lamelles de périoste.
— 418 .—
QUATRIÈM£ ET GINQOIÉMS OiSSRYATIORS b'AMPIITATIOII
SOUS-PSMOSTil.
AMPUTATION DE DBCX D0I6TS A LA VAIN DBOITB. — DOOMe ampoUttOQ
sons-périostée pratiquée, le 8 avriM872, sur les premières phalanges des
doigts médius et annulaire de la main droite,à la suite de plaies contoses
avec écrasement des phalanges. —Immobilisation à Taide de la gouttièfe
brachiale bouclée. — Guérisou. — (ObservatUm inédite de Famiemr),
Le 30 mars 1872, la nommée Harescaux, Augostine, âgée de
12 ans , demeurant rue aux Bois , 18, à Lille , d'une forte consti-
tution, se laisse prendre la main droite dans un engrenage. En la
retirant, elle constate qu'elle est atteinte d'une fracture de l'index,
que les deux dernières phalanges des doigts médius et annulaire
ont été arrachés et que les extrènytés inférieures des premières
phalanges de ces mêmes doigts, brisées communitivement, font
saillie à travers des chairs meurtries.
Conduite le même jour à Thôpital Saint-Sauveur, on la couche
dans mon service , salle Sainte-Marguerite.
J'étais, à cette époque, absent pour quelques jours. On panse la
main de là jeune fille avec des compresses mouillées et on laisse
à la nature le soin de régulariser la mutilation.
Ayant repris mon service le 7 avril , je remarque, a ma visite
du matin , que des aiguilles osseuses, provenant de la première
phalange des doigts médius et annulaire, font une saillie de plu-
sieurs millimètres à travers les parties molles et que l'inflamma-
tion menace de se propager à la partie centrale de la main.
N'ayant pas l'espoir d'obtenir, même avec le temps, 1 élimina-
tion des portions osseuses , je pratique le lendemain, après avoir
endormi la jeune malade , l'amputation de ces deux doigts, au
niveau du tiers supérieur des premières phalanges. lime suffit de
faire en dedans et en dehors deux petites incisions, de relever,
à la face dorsale , les parties molles doublées de leur périoste ei
de scier les os.
XII — VI
Des bandelettes rapprochent les chairs recouvertes de bour-
geons .charnus, puis l'avant-bras tout entier est placé avec le coude
demi-fléchi dans une de mes gouttières bouclées , afin d'annihiler
les mouvements des muscles extenseurs et fléchisseurs. Au bout
de cinq jours , la réunion était complète. Le huitième jour le
travail de cicatrisation était terminé.
Cette observation, tout en justifiant les avantages de Tappli-
cation du périoste sur les extrémités osseuses , prouve également
l'utilité et même la nécessité d'immobiliser les articulations des
doigts , du poignet et du coude , les muscles fléchisseurs et exten-
seurs s'attachant à l'extrémité inférieure de l'humérus et pouvant,
en prenant leur point fixe d'insertion sur l'épitrochlée et sur
l'épicondyle, au moment de la contraction de leurs fibres , faire
glisser leurs tendons dans les gaines digitales et faciliter, le
long de ces gaines, la production de fusées purulentes.
L'immobilisation totale du membre trouve ici une de ses pins
heureuses applications.
SIXliMB OBSERVATION b'AMPUTATION SOUS-PÉRIOSTÉB.
AMPUTATION DB LA PRBVIÈRB PHALANGE DE L*INDBX GADGBB, pOUr UD
panaris compliqué de nécrose des deux dernières phalanges. — Écrase-
ment de 1-06 par la pince de Liston. — Réunion par deuxième intenlioo.
— Immobilisation du membre à l'aide de la gouttière bouclée. —
( Observation inédite de VauteurJ.
Au mois de juin 1872, une femme, âgée de 46 ans, entra dans
mon service, à l'hôpital Saint-Sauveur, pour un panaris de l'in-
dex droit, dont elle faisait remonter l'origine à sept semaines.
Ayant constaté que les deux dernières phalanges étaient né-
crosées, et qu'il y avait destruction partielle des tendons fléchis-
seurs, au niveau de leurs insertions inférieures , sur la prière de
la malade, je procède à l'amputation delà première phalange,
à sa partie moyenne.
-. 415 -
Le décollement du périoste se fait avec facilité , après avoir
taillé, de haut en bas, un petit lambeau semi-lunaire sur la face
postérieure de la phalange.
L'os est sectionné avec la pince de Liston.
Mais il est si friable qu'il s'écrase dans une partie de sa dia*
physe. Les points sectionnés sont soumis à la lime et le lambeau
est abaissé, la lamelle de périoste recouvre toute la surface os-
seuse. La main et Tavant-bras sont placés ensuite dans une
gouttière bouclée.
L'écrasement , opéré par la pince de Liston, me donna peu
d'espoir sur la possibilité d'une réunion immédiate^
En effet, à la levée du premier appareil, vers le quatrième
jour, les parties molles étaient le siège d'une assez forte suppu-
ration.
Je maintins le membre dans la gouttière, et je fus obligé d'ou-
vrir, le huitième jour, un petit abcès à la partie antérieure et su-
périeure du doigt.
Vers le quinzième jour, il y eut élimination de petites parcelles
osseuses, et le trente-cinquième jour, la cicatrisation était com-
plète.
Si, dans ce cas, nous n'avons pas obtenu dès le début une ré-
union immédiate, je suis disposé à l'attribuer à l'action contusive
sur l'os de la pince de Liston, et à la fragilité exceptionnelle de
la phalange, qui se brisa comme du verre.
Dorénavant , je me promets de ne plus me servir dans les am-
putations des phalanges de cette pince , mais de recourir à une
scie très-fine.
Le lambeau était bien nourri et épais, et sa cicatrice se faisait
remarquer sur la demi circonférence de l'os.
Cette observation prouve la nécessité d'éviter les éclats ou
l'écrasement de l'os ; à ce point de vue, elle mérite un certain
intérêt quoiqu'elle nous ait donné un résultat douteux.
— 416 —
8BFTIÈHB OBSIAYAHON D'AMPUTATION SOUS-PÉEIOSTÉB.
DBDxiBMB AMPUTATION DB CUISSE. — Tnuieur blaoche da genou gauche
chez un enfant de cinq ans. — Amputation de la cuisse par^la-périostéo-
tomie.'-^ Immobilisation du lambeau avec bandelettes de diachylon et
du membre avec la gouttière pelvi-fémorale bouclée. — Hémoirhagie
de rartère médullaire pendant Topération. — Guérison. — Figure YIL
{Observation inédite de V auteur).
Le ttommé Edouard Merlin, âgé de cinq ans, né à Lille, de-
meurant allée de la Réjouissance N° 12, à Wazemmes-les-Lille,
entre , le 27 août 1872, à Thôpital Saint-Sauveur, pour une
tumeur blanche au genou gauche, et est couché au N<* 6 de la
salle des enfants ;
Cet enfant est pâle, affaibli, offrant les signes d'un tempéra-
ment lymphatique.
Au niveau de la base de son pouce droit, on remarque une petite
cicatrice adhérente au métacarpien, due à une carie scrofuleuse
remontant à trois ans environ.
C'est la troisième fois , depuis deux ans , que le jeune Merlin
entre dans notre service pour son affection du genou.
Vainement il a été traité pendant ces différents séjours avec
le bandage ouaté, l'immobilisation du membre et la teinture
d'iode. Ces divers traitements, aidés de l'administration à l'inté-
rieur, de l'huile de foie de morue, du sirop antiscorbutique, n'ont
pu empêcher sa tumeur blanche de continuer sa marche pro-
gressive.
On constate, actuellement, une notable augmentation du genou
gauche, dont le volume est près de deux fois plus considérable
que celui du côté opposé. Cette augmentation de volume dépend
d'une hyjpertrophie des extrémités osseuses et d'un engorgement
sanguin des parties molles de l'articulation. En dehors de la ro-
- 4n •
tule, existent trois trajets fistuleux, et en dedans de cet os, on per-
çoit, en pressant avec les doigts, une fausse fluctuation.
La peau est rouge, chaude et douloureuse à la pression au-
dessous et en dehors du ligament rotulien.
On ne sent pas de ganglions au pli de Taine.
La jambe présente une demi-flexion sur la cuisse.
Par suite d'une raideur articulaire, on ne peut, par des tractions
sur le pied, obtenir l'extension. Les mouvements de glissement
font entendre de légers craquements, indice d'une altération des
os et des cartilages.
Au-dessous de la rotule, le cul-de-sac synovial est distendu
par un liquide purulent, dans une hauteur de trois à quatre
centimètres.
L'enfant se plaint de très-vives douleurs dans le genou malade,
et depuis quelques jours est miné par une fièvre intense compli-
quée de vomissements et de sécheresse de la langue.
Ces douleurs augmentent lorsqu'on imprime quelques mouve-
ments à son membre.
L'auscultation et la percussion de la poitrine ne révèlent rien
de particulier.
Le cou n'est point affecté d'engorgement gangKonnaire. Peu
de sommeil. Les troubles généraux et locaux vont chaque jour
en augmentant jusqu'à la fin d'octobre. Je me décide alors à
l'amputation, sur le désir des parents.
L'opération a lieu le 31 octobre, en présence de MM. Gueury,
chirurgien en chef de l'hôpital militaire de Lille, Bertrand, chirur-
gien-principal de 2® classe au même hôpital, etBrissez, chirurgien
honorairedel'hôpitalSaint-Sauveur, de M. le médecin Legrand,
et d'un très-grand nombre d'étudiants en médecine , tous dési-
reux d'assister à ma nouvelle manière d'opérer, et de se rendre
compte ainsi des difficultés plus ou moins grandes que pourrait
présenter le décollement du périoste destiné à recouvrir la ron-
delle osseuse.
— 418 —
L'enfant est soumis à l'action du chloroforme,
Dès les premières inhalations, des mucosités visqueuses rem*
plissent le pharynx, amenées par des efforts de vomissements; à
deux reprises, on est obligé de l'asseoir sur son séant pour lu i
permettre de les rejeter plus facilement.
On ne saurait apporter trop d'empressement à seconder, par
une position élevée, le rejet de ces mucosités, car, amoncelées
dans le pharynx, elles peuvent être entraînées par le mouvement
d'inspiration dans l'arbre aérien et déterminer d'une manière
mécanique l'asphyxie.
Peut-être à cette cause doit-on attribuer, dans certains cas ,
es morts subites devenues, depuis quelques temps, si fréquentes
moment de l'administration du chloroforme.
La compression est faite au niveau de l'éminence iléo-pecti-
née par M. le docteur Bertrand.
Soulevant de la main gauche les parties molles de la cuisse ,
je sectionne , de la main droite , ses deux tiers antérieurs , en
commençant en dehors , au niveau de la partie moyenne ; j'ar-
rive ainsi d'emblée sur l'os que je contourne, en portant la pointe
de l'instrument en bas et en avant, jusqu'à deux travers de doigt
de l'extrémité supérieure de la rotule, puis en haut, en dedans et
en arrière, de manière à terminer l'incision des chairs du mem-
bre à la même hauteur qu'en dehors.
Ce parcours imprimé au couteau a pour conséquence de dé-
tacher en avant le tiers environ du lambeau. Avec un bistouri je
trace les limites de la lamelle du périoste , et dans ce sillon jln-
troduis le périostéotome.
Une faible pression dirigée, de bas en haut, sur la ligne médi-
ane et sur les côtés, suffit pour détacher une lamelle de deux cen-
timètres de long sur quinze millimètres de large , plus que suffi-
sante pour recouvrir complètement l'os sectionné. Â mesure que
cette lamelle se détache sous la pression du périostéotome , le
lambeau se relève tenant adhérent à sa face profonde le périoste.
— 410 —
Une compresse fendue maintient les chairs et facilite la sec-
tion de Tos. Deux artères sont liées , Tartère fémorale et une
petite artériole cutanée. Les musculaires ne fournissent pas de
sang ; à la présence de la lamelle de périoste , qui occupe tout
le centre du lambeau , on peut attribuer la petite quantité de
vaisseaux que nous avons dû lier. Seule ,• l'artère médullaire
continue de couler. Il suffit d'exercer une pression avec une
boulette de charpie pour arrêter son sang.
En examinant le lambeau , nous constatons que son tiers infé-
rieur est recouvert d'une couche grisâtre organisée , limitant la
collection purulente du genou en haut et en avant. Autour de cette
couche existe un tissu induré. A l'aide de l'incision et du grat-
tage nous enlevons ces tissus pathologiques.
Malgré nos soins , nous ne pouvons complètement détruire
quelques trajets fistuleux qui remontent dans l'épaisseur du mus-
cle triceps en haut et en dehors. Ainsi que dans une de nos pré-
cédentes amputations par la périostéotomie , l'artère médullaire
continue de fournir du sang dès qu'on enlève la petite boulette
de charpie.
Cette lég:ère complication ne me préoccupe nullement^ ayant
constaté qu'il suffisait d'abaisser le lambeau avec sa lamelle de
périoste sur l'os pour obtenir le même effet compressif qu'avec
la boulette de charpie ; le résultat eut lieu ainsi que je l'avais
prévu.
Avant l'abaissement du lambeau on put constater l'intégrité
du périoste , son épaisissement , son entier décollement de l'os ,
sa parfaite section ovalaire , son extrême adhérence avec les
parties molles par sa face superficielle, et son insertion, par sa
base,autour des deux tiers de la circonférence antérieure du fémur
que la scie n'avait nullement entamée, quoique l'os eût été sec-
tionné à un millimètre à peine au-dessous d'elle.
Les chairs sont ensuite immobilisées par six points de suture ,
trois en dedans , trois en dehors. A la partie inférieure est placée
«- 430 —
une petite mèche qui ne s'enfonce qu'à une profondeur d'un
centimètre. ,
Des bandelettes de diachylon sont entrecroisées sur la partie
centrale du lambeau, exerçant ainsi une forte pression sur la
rondelle osseuse , et leurs chefs sont retenus par une bandelette
roulée autour du membre.
Au dessus de ces bandelettes , on place un linge fenestré , de
la charpie , de la ouate et on maintient le tout par quelques tours
de bande dirigée en finissant sur l'abdomen en forme de spica.
Sur le ventre est appliquée, une épaisse couche de ouate. Le
membre est ensuite placé dans ma gouttière bouclée peM-fé-
morale. Des deux valves , l'une est attachée autour de la cuisse
par deux lanières en fil caoutchouc cousues sur les bords en aûnc
de la gouttière, et l'autre, inclinée sur la première sous un aa^ie
de 105 dégrés, est fixée sur l'abdomen à l'aide d'une ceinture
élastique.
Ainsi pansé de manière à empêcher tout glissement du lam-
beau sur l'os et tout mouvement de la cuisse sur le bassin , l'en-
fant est porté dans son lit.
Eœamen du membre amputé. ^— En suivant le trajet des trois
fistules précédemment décrites sur le côté externe et antérieur
du genou , on arrive d'abord sur un dépôt de matière tubercu-
leuse, puis dans l'intérieur de l'articulation.
Le stylet en dehors de l'épine du tibia s'enfonce dans une
petite anfractuosité , avec destruction du tissu osseux sans résidu,
transformée en une excavation tuberculeuse.
Le condyle interne du fémur est en partie détruit par la carie.
Les parties molles articulaires sont transformées en un tissu fon-
gueux, grisâtre, se confondant, surtout autour de la rotule, avecle
tissu cellulaire sous-cutané.
Le fémur est incisé dans toute sa longueur.
La substance médullaire est très-rouge, mais non q)lénisée.
Le microscope nous permet d'observer dans cette substance
des cellules osseuses et les myéloplaxes décrites par H. Robin.
Il nous suffit d'excercer avecTongle une pression de bas en haut
sur la face antérieure du fémur, pour décoUer le périoste jusqu'à
la partie supérieure de la trochlée.
Ce périoste est très-épais (plus de deux millimètres , d'un blanc
grisâtre) ; on y aperçoit par le grattage de sa face profonde ,
90US le microscope, des cellules , les unes arrondies et les autres
ovalaires , ayant une grande similitude avec celles décrites par
M. Ollier.
Quelques unes renferment deux et même trois petits noyaux.
De très-fortes tractions sur ce périoste ne peuvent l'entamer.
Nous avons ainsi reconnu l'inutilité des soins que nous avions ,
lors de l'opération , apportés à son décollement. Car cette épais-
seur se faisait remarquer jusque dans les points oii nous avions
fait la section du fémur , c'est-à-dire jusqu'à la partie moyenne.
Les cellules recherchées huit jours après Tamputation avaient
disparu et étaient, sous Tinfluence de la décomposition cadavé-
rique, transformées en granulations.
Je n'ai pas trouvé dans les extrémités du fémur et du tibia , la
granulation grise demi-transparente décrite par Laennec , Louis,
entrevue dans différents cas par Nélaton , et considérée par ce
chirurgien comme le point de départ assez habituel des masses
jaunes, opaques qui remplissent les excavations tuberculeuses ;
ni les points d'infiltration demi-transparents si bien observés
par M. Parise , dans le sacrum et le pubis d'un jeune homme ,
qui mourut trois mois après avoir été amputé de l'avant-bras ,
pour une tumeur blanche du poignet (Archives de 1843).
Suite de l'observation, -— Le 31 octobre , le petit malade se
plaint pendant deux heures d'assez fortes douleurs dans son
moignon.
Vers le soir il est calme et s'endort.
Sa langue est toujours sèche.
Il prend un petit potage le soir et boit de l'eau et du lait.
V Novembre. La nuit a été très-bonne.
La douleur a disparu. La peau est fraîche, douce au toucher.
Le pouls bat 128 pulsations à la minute.
La langue reste sèche et très-rouge.
Décubitus sur le cAté gauche , membre par conséquent incliné
sur son côté externe ; le moignon est maintenu relevé par la
gouttière et ne touche pas le lit.
Régime : chocolat, côtelette, œuf, 125 grammes de vin,
125 grammeis de lait , limonade vineuse , vin de quinquina
30 grammes.
3 Novembre. État excellent comme la veille ; même réginie.
3 Novembre. Le petit malade joue sur son lit ; peu de sécré-
tion. Renouvellement de la bande et de la ouate faiblement
tachées par un liquide roussâtre. Même régime.
4 Novembre. Le pouls descend à 112 pulsations à la minute.
Pas de sécrétion visible à la surface du pansement , pas d'odeur,
pas de gonflement , ni de chaleur à la partie supérieure de la
cuisse ; parfait sommeil ; on l'a porté une demi-heure au jardin ;
même régime.
5 novembre. Cinquième jour de l'opération. Nuit excellente ;
l'enfant est très-gai et ne se plaint d'aucune douleur. Peau frai-
che. 112 pulsations.
Ventre souple (une selle hier). Régime : matin, café au lait; à
midi, une côtelette; le soir, un œuf. Vin de quinquina; limonade
vineuse , 125 grammes de vin et 125 grammes de lait.
Les parties superficielles qui ont été renouvelées avant hier ,
(bande, ouate et compresses) ne sont pas souillées par la suppu-
ration. Très-peu d'odeur.
On procède aujourd'hui au premier pansement de toutes les
pièces de l'appareil. On enlève sans faire éprouver la moindre
— 428 —
douleur à l'opéré , la charpie , les bandelettes de diachylon, tous
les points de suture et la mèche qui pénétrait à une profondeur
d'un centimètre. Au-dessous des bandelettes existe une très
petite quantité de liquide purulent presque inodore et d'une colo-
ration blanc-grisâtre.
La section cutanée est réunie par première intention dans
toute son étendue , excepté au centre , dans une longueur d'un
centimètre , ou se trouvait la mèche, et aux angles , dans une
longueur de cinq millimètres : en dedans , à cause des fils à
ligature , et en dehors par suite de l'accumulaiion d'une cuiller
à café de produit séro-purulent que la position élevée de cette
partie du membre , depuis le jour de l'opération, avait empêché
de s'écouler à l'extérieur.
Cette position, prise instinctivement par l'enfant, doit engager
dorénavant les opérateurs qui adopteront notre système à placer
la petite mèche de charpie plutôt au côté externe qu'à la partie
médiane.
M. le docteur Brissez , qui avait assisté à l'opération , frappé
des avantages, pour la lamelle du périoste, d'obtenir au-devant
d'elle une réunion par première intention , nous avait déjà con-
seillé , dès le lendemain , de placer la petite mèche à un des an-
gles de la plaie. Tenant compte de cette observation , qui nous
parait très-judicieuse , nous pensons qu'il y aurait avantage de
la mettre plutôt en dehors qu'en dedans. Elle faciliterait aussi
la sortie des liquides qui ont une tendance à se porter vers les
points déclives et satisferait de la sorte à une double condition
ae succès.
Quant à la suppuration qui pourrait se former à l'angle,
interne, les fils qui s'en échappent suffiraient pour assurer
son issue.
Une légère pression nous permet de vider le petit abcès formé
au niveau de l'angle externe.
Les assistants , M. Labanhie, médecin et les internes de l'hô-
— 424 —
pital , ont été frappés de l'absence complète d'inflammation du
moignon ; ni rougeur , ni chaleur , ni gonflement , ni sensibilité.
Pendant toute la durée du pansement, l'enfant n'a pas poussé
une seule plainte. Un aide a maintenu le membre dans la même
direction que la gouttière , c'est-à-dire en formant, entre la
cuisse et l'abdomen, un angle d'environ 105 degrés.
Une dizaine de petites bandelettes de diachylon sont appli-
quées sur le moignon. Leurs chefs sont immobilisés par une
bandelette circulaire. Comme le premier jour,on le recouvre d'une
croix de Malte fenestrée et cératée, de charpie , de ouate , d'une
compresse en toile et de quelques tours de bande qui de la cuisse
s'enroulent sur l'abdomen. Le ventre est recouvert ensuite d'une
couche de ouate assez épaisse pour éviter à la branche horizon-
tale de la^outtière , toute pression douloureuse.
La gouttière a de nouveau, pour conséquence, de maintenir
le membre élevé complètement immobile et de s'opposer ainsi à
toute pression de la plaie du moignon contre le lit. Pour mieux
assurer l'immobilité , on place un petit coussin au-dessous de la
cuisse.
Immédiatement après le pansement , on ouvre les fenêtres de
la salle qui enlèvent l'odeur qui aurait pu se répandre dans l'air
ambiant, et le petit malade est porté dans un autre lit sur lequel
on a eu soin de placer des draps propres. Ces détails peuvent
paraître futiles ; ils prouveront du moins que le chirurgien ne
doit rien négliger s'il a l'amour de son art et s'il désire vivement
la guérison de son malade.
Il est nécessaire dans l'intérêt de l'opéré de renouvelei chaque
jour les literies et d'avoir même deux lits, l'un pour le
jour , l'autre pour la nuit , afin de s'opposer à toute absorption,
par les voies respiratoires, de l'air vicié.
Pour nous, aucune cause ne réagit d'une manière plus fâcheuse
sur la santé des amputés que cette absorption si puissante et si
rapide , surtout si elle se fait sans di^oonliiimté pendant tout le
cours du traitement.
On ne saurait donc apporter trop de boin à ^i vtë hos conseils.
Alors même qu'il n'y aurait pas danger pour la vie , le chi-
rurgien ne devrait pas hésiter à adopter les soins tiygiëniques
que nous proposons , ne serait-ce que pour éviter à son malade
les tortures de respirer un air qui blesse désagréablement son
odorat.
6 novembre. Même régime , même état que la veille.
^navefnbre. Renouvellement de toutes les pièces de l'appareil
avec les mêmes précautions qu'avant-hier.
Écoulement séro-purulent plus abondant , adhérence parfaite
des tissus divisés , excepté au centre et aux angles ; point de
de trace d'inflammation , ni d'engorgement et peu de sensibilité.
Même régime que les jours précédents.
8 novembre. La langue est encore un peu sèche. Le pouls bat
116 pulsations. La peau se maintient fraîche , point de sueur.
L'enfant mange avec appétit.
Le ventre est un peu développé. Nous recommandons de dimi-
nuer la ration alimentaire.
9 novembre. État général très-satisfaisant. On constate en
renouvelant les pièces de pansement que la suppuration est
moins considérable que les jours précédents. Le moignon est
presque complètement cicatrisé.
Bandelettes de diachylon : linge eératé, charpie, ouate, bande
de la cuisse s'enroulant autour de l'abdomen , gouttière bouclée
fémoro-abdominale.
10 novembre. Rien de particulier. Le pansement n'est pas
taché par la suppuration : amélioration sensible. L'enfant a tou-
jours bon appétit et dort toute a nuit sans éprouver la moindre
douleur.
Pouls 112 pulsations, peau fralôhe, sans sueur.
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La langue est moins sèche et moins ronge que les jours préce-
bents.
11 novembre. État toujours satisfaisant comme la veille.
Pansement complet comme le 9 novembre.
12 nonevUfre. Rien de particulier. Les fonctions sont régulières.
On n'observe point de fièvre,
13 novembre. On renouvelle les différentes pièces de pansement.
Une suppuration de bonne nature s'écoule par l'angle interne de
la plaie.
14 et 15 novembre. Rien de nouveau.
16 novembre. Peau fraîche ; point de fièvre; bon appétit,
excellent sommeil. Le ventre a notablement diminué de vo-
lume. Après avoir enlevé l'appareil, on constate que la plaie
est complètement cicatrisée, excepté au centre, oii existe un petit
orifice de quatre à cinq millimètres, et à l'angle interne, où deux
autres orifices livrent issue à une suppuration d un blanc cré-
meux.
Par la pression, on ramène un peu de pus à la face interne da
membre. Le lambeau adhère intimement à la rondelle osseuse.
Le moignon n'est ni rouge, ni douloureux. Léger empâtement à
la face postérieure du membre , mais sans signe de fluctuation.
Pouls 108.
Ventre encore moins volumineux que la veille.
Même régime que les jours précédents.
Depuis trois jours, une pluie continuelle empêche l'enfant de
descendre an jardin.
L'air Je la salle, grâce à son active ventilation naturelle,
n'exhale aucune mauvaise odeur. Il est presque aussi pur et aussi
frais qu'à l'extérieur, quoique dans cette salle, très-peu spacieuse,
les vingt enfants en bas âge qui y sont en traitement, ne disposent
que de 18 à 20 mètres* cubes d'air.
17 novembre. L'enfant a la peau chaude et paraît accablé : il
a vomi son déjeuner et son dîner.
— tel —
La suppuration est presque nulle. Le moignon a cependant un
très-bon aspect ; même pansement que les jours précédents.
18 novembre. L'accablement persiste ainsi que la fièvre. Peu
d'appétit. Nouveaux vomissements. Langue rouge et sècbe»
ventre météorisé. Pour régime , bouillon et lait. 15 grammes
d'huile de ricin.
Le moignon n'est pas tuméfié, a sa coloration normale, mais
offre un peu plus de chaleur que les jours précédents.
19 novembre. Les vomissements ont cessé quoique la fièvre
soit encore assez intense. Le ventre est moins ballonné, langue
toujours rouge et sèche.
En enlevant l'appareil, on constate, à l'extrémité du moignon,
une légère rougeur érysipélateuse qui ne s'élève qu'à trois ou
quatre centimètres au-dessus de la cicatrice.
Les orifices situés au cAté interne ont leurs circonférences tu-
méfiées, grisâtres et ne laissent écouler aucun liquide purulent.
Suppression des bandelettes; nous nous contentons d'étendre
une couche d'axonge, puis nous enveloppons la cuisse dans de
la ouate, et réappliquons la gouttière.
20 novembre. Même état que la veille.
21 novembre. L'erysipèle s'étend jusqu'au tiers supérieur de la
cuisse. Le moignon est rouge, mais peu tuméfié. Grâce au travail
de cicatrisation , qui est à peu près terminé , le lambeau reste
très-adhérent à l'extrémité de l'os , et se maintient dans des
conditions très-satisfaisantes. Ventre moins météorisé. Peu de
fièvre , retour de l'appétit. Les vomissements ont complètement
disparu.
Un sillon est tracé avec le nitrate d'argent, à la partie supérieure
du membre avec l'espoir d'arrêter la marche envahissante de
Térysipèle. Pansement trois fois par jour avec axonge, ouate et
gouttière.
M. le docteur Brissez, qui assiste à notre visite, remarque que
l'adhérence du lambeau à l'os est très-intime, et que le travail de
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cicatrisation est complètement teHnitté, excepté aux d